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lundi 12 janvier 2015

Trillium virat

Paru fin Octobre chez Urban Comics, un étrange objet de science-fiction signé par Jeff Lemire,
scénariste ET dessinateur.

L’humanité a conquis les étoiles, et maintenant l’humanité se meure. Un étrange virus intelligent, s’adaptant à tout, décime une à une les colonies humaines et ses avant-postes. Nika, scientifique téméraire, pense avoir découvert un moyen d’enrayer l’épidémie grâce à une plante , le trillium. Cette plante ne pousse que dans l’enceinte d’un village alien…et quand l’humain a besoin d’une chose, il demande ou il la prend.
À des années lumières de là, dans un espace-temps différent, William Pike , aventurier anglais, s’enfonce dans la jungle d’Amérique du Sud et découvre une étrange pyramide.
Ces deux êtres ne devaient pas se rencontrer. Ils vont vivre la dernière histoire d’amour de l’humanité !

Diantre, voila qui est alléchant. Et ambitieux. Malheureusement, la forme et le fond participent peu à nous faire ressentir les sentiments amoureux des deux personnages principaux. Cependant, ils arrivent à faire tout le reste.

Tout d’abord, l’aventure est au rendez-vous. Que l’exotisme interplanétaire ou celui des jungles reculées soit exposé, le lecteur est dépaysé. Ensuite, si le sentiment amoureux est mal transcrit, les fondements psychologiques de nos héros (et leurs traumas) les habitent et nous permettent de mieux cerner deux âmes esseulées qui devaient se rencontrer.

Les dessins, s’ils peuvent sembler simples, n’en restent pas moins intéressants et participent à un certain charme désuet émanant d’une SF d’antan à la sauce d’aujourd’hui.  Car si le canevas sent bon le classique – deux personnes que tout sépare vont se rencontrer et s’aimer – il est baigné dans une SF de genres divers qui rappellent autant Alien,2001,Le trou noir, Interstellar ou le mésestimé The Fountain. Les influences sont mâchées et digérées.




Pour accentuer les divergences entre les héros, Lemire a opté pour un mode de narration que seul l’objet livresque permet. Certaines pages doivent se tourner (parfois dans plusieurs sens) pour que l’histoire prenne forme. Au bout du compte, le lecteur ne sait plus dans quel sens il est en train de tenir son livre, et c’est très bien ainsi. Les héros sont perdus, le lecteur aussi !

Bref, voila une lecture agréable et ludique à défaut d’être transcendantal sur le plan romantique. Qu’importe, le voyage vaut le coup d’être tenté (et si vous le faites avec la b.o de The Fountain en fond sonore, ça le fait carrément !!! )

jeudi 1 janvier 2015