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mardi 22 mars 2016

Rester debout...

Alors il y a un texte ,écrit peu après le 11 Septembre 2001 par l'auteur américain John Michael Straczynski, que j'apprécie beaucoup et que je vais reproduire ici. Il m'a toujours semblé juste et fort, et à moins d'un débat, je resterai là-dessus en ce qui concerne l'horreur qui a frappé notre pays aujourd'hui.
Dans le contexte, un héros, en son nom et celui de ces camarades, parle :



" Certaines choses sont indicibles. incompréhensibles. Impardonnables.
Comment leur dire qu'on ne savait pas ? Qu'on ne pouvait pas savoir ? Qu'on ne pouvait imaginer ?
Parce que seuls des fous pouvaient imaginer ça, mettre ces plans à exécution.
Le monde est à la merci des fous parce que nous sommes incapables de concevoir des choses pareilles.
[...]
[Il regarde la foule]
Des hommes ordinaires. Des femmes ordinaires.
Qui deviennent extraordinaires par compassion. Par courage.
Des hommes ordinaires. Des femmes ordinaires.
Qui refusent de se rendre.
Qui refusent de souscrire aux affirmations des fous de dieu qui prétendent que nous sommes responsables.
Nous les rejetons car nous savons que rien de ce que nous avons pu faire ne justifie cette tragédie. Ces corps qui tombent. Ce fanatisme qui vient nier 14 siècles de vrai ferveur, qui oublie ce qu'ont prouvé d'autres croisades : que ceux qui souffrent sont ceux qui le méritent le moins.
C'est indicible.
Indescriptible.
Le massacre des innocents.
Et l'innocence qu'on massacre.
La fureur qui se nourrit d'elle-même jusqu'à occulter le soleil.
[...]
Que dire à nos enfants ?
Que le mal, c'est un visage étranger ?
Non, le mal peut se cacher derrière n'importe quel visage.
Doit-on définir le mal en fonction des frontières? Lui associer des noms, des histoires ? Non, c'est assez cauchemardesque comme ça.
Disons-leur plutôt que nous sommes désolés.
Désolés de ne pouvoir leur donner le monde que nous voudrions leur léguer.
Que si nous avons envie de hurler, nous sommes aussi prêts à écouter.
Que les hommes de bien doivent alléger les souffrances de tous les peuples, pour que leurs souffrances ne deviennent pas notre tragédie.
Disons-leur aussi que nous les aimons et que nous les protégerons. Que nous sommes prêts à donner notre vie pour eux tellement nous les aimons.
Cela peut sembler peu de choses, mais cela seul séchera les larmes, pansera les plaies et fera de ce monde un endroit sûr.
Nous ne pouvions pas prévoir ça ni l'empêcher. Personne n'aurait pu.
Mais nous sommes là à vos côtés.
Aujourd'hui, demain et pour toujours.
[...]
Parce que l'avenir appartient aux hommes et aux femmes ordinaires. Parce que ça ne doit plus jamais arriver et qu'il faut se battre pour que l'avenir soit plus sûr.
Parce qu'il faut envoyer un message à ceux qui confondent compassion et faiblesse. Un message qui doit traverser Six Mille Ans de lutte et de sang.
Et ce message est le suivant :
Au-delà de notre passé,des origines de nos noms, nous sommes un peuple respectable qui ne courbe pas l'échine ni ne renonce.
Le feu qui brûle en nous ne peut être éteint par les bombes ou par les morts.
On ne nous forcera pas au silence et nous émergerons des larmes.
Nous avons traversé d'autres épreuves. Nous supporterons ce fardeau et les suivants parce que c'est le rôle des hommes et des femmes ordinaires.
Quoi qu'il arrive, loin de nous affaiblir, cette épreuve nous rend plus forts.
Ces dernières années, notre peuple était divisé, noyauté par l'individualisme et l'égoïsme. Mais aujourd'hui...
Aujourd'hui nous faisons corps.
Des drapeaux fleurissent partout sur un sol fertilisés par nos larmes et notre détermination. Le malheur nous a unis.
Nous sommes unis pour réagir. Unis pour guérir. unis pour reconstruire.
Ils ont voulu faire passer un message et ce message nous a ouvert les yeux. Nous avons compris.
Et nous saurons nous montrer à la hauteur.
Car de nouveaux héros sont nés. Les vrais héros du siècle qui commence.
Ces héros, ce sont les gens ordinaires.Vous. Vous qui êtes plus nobles et plus forts que vous ne l'imaginez.
Vous. Vous les héros de ce moment particulier de l'histoire.
Nous sommes éblouis par votre volonté sans faille.
Face à cette lumière, les ténèbres ne peuvent vaincre.
Que les deux tours qu'ils ont abattues servent de fondation à notre volonté de construire un monde où de telles choses n'arriveront plus.
Un monde où nous n'aurons plus à demander pardon à nos enfants mais dont les rues ne seront pas jonchées par les dépouilles de leurs droits inaliénables.
Ils ont abattu deux grandes tours. Que leur souvenir vive en vous.
Devenez les poutrelles et le verre. La pierre et l'acier.
Qu'en VOUS voyant, le monde LES voie.
Et restez debout.
Restez debout.
Restez debout. "

mercredi 2 mars 2016

Batman rises.

Deux ans et demi après la sortie du premier tome, Geoff Johns et Gary Frank remettent le couvert avec Batman Earth-One en nous livrant un second tome meilleur que le premier.

Souvenez-vous, la dernière page du premier tome promettait de voir débarquer l’homme-mystère / Riddler/ Sphinx (autant je sais que le Sphinx mythologie posait des énigmes, autant un mec déguisé en point d’interrogation ne ressemble en rien à ce fabuleux animal. Serait grand temps que la version française se décide à faire sauter cette appellation qui ne sert qu’à rajouter un nom d’animal dans le bestiaire des adversaires de l’homme-chauve-souris) face au tout nouveau protecteur de Gotham City.

Et dès les premières pages, la folie du Riddler nous est présentée avant d’enchaîner sur le nouveau statu quo de la ville où les criminels ont peur de Batman et où les légendes autour de sa vraie nature commencent à prendre racine dans les esprits des malfrats lâches et superstitieux.
Pendant ce temps, Gordon et Bullock continue à arpenter les rues (et les bars pour Bullock) pendant que Harvey Dent passe de plus en plus d’accords avec le crime organisé pour faire tomber les grosses têtes en laissant les petites dans les rues, ce qui rend difficile le travail de la police à qui il est demandé de laisser certaines pourritures en paix.

J’avais émis quelques réserves sur le premier tome, pointant du doigt que Geoff Johns ne savait pas naviguer dans les figures imposées par l’univers gothamite. Hors, il est évident avec ce tome que j’avais tort. Johns jouent avec elle et, à l’instar de Christopher Nolan sur Batman Begins, s’évertue à tracer un chemin qui mènera vers des schémas que les bat-fans connaissent. Il lui aura quand même fallu un second tome pour ce constat saute aux yeux.

Là où le bas blesse, c’est que Johns, et ce n’est pas sa faute, joue sur un terrain déjà ré-exploré récemment : les premiers pas de Batman à Gotham. Scott Snyder s’y est attaqué récemment avec Zero Year : une saga dans laquelle le Riddler tenait un rôle central. Ce qui est le cas ici aussi. Les fanatiques de Batounet y sentiront une certaine redite. Bref, encore une fois, le Riddler est associé aux débuts de Bruce Wayne en tant que croisé masqué.



Mais Johns ne ménage pas ses efforts pour surprendre le lecteur et jouer avec ses attentes, comme le traitement de Killer Croc , de Harvey Dent (et du futur Double Face) et du travail de détective de l’homme que les lecteurs connaissent souvent sous le surnom de « plus grand détective du monde ».
L'intrigue est menée tambours battants et sans vrais temps morts. Comme je le disais dans la critique du premier tome, Geoff Johns écrit du blockbuster de qualité et s'inscrit dans un registre de films policiers d'action mâtiné de polar plutôt que dans un polar bénéficiant de scènes d'action ( comme Batman Year One de Frak Miller ou The Dark Knight de Christopher Nolan).



Et une petite pique en passant aux films de Batman depuis Tim Burton.

Niveau dessins, Gary Frank livre encore une fois une très belle prestation alliant sens du découpage, du cadrage et un trait réaliste du plus bel effet qui permet d’appréhender les divers endroits composant Gotham comme si le lecteur s’y promenait.


On dirait pas comme ça, mais ce Killer Croc est pourtant bien différent de ses autres versions. Je vous laisse découvrir pourquoi en lisant ce tome.

Ce second tome de Earth – One se révèle donc être meilleur que son prédécesseur et offre même l’opportunité de relire le premier tome avec un œil moins sévère. Il propose aussi une alternative moderne au run de Scott Snyder et Greg Capullo qui s’inscrit, lui, dans la continuité actuelle de l’univers DC.

La dernière page promet de faire arriver une personne très importante dans la vie du Chevalier Noir lors du troisième tome prévu pour Dieu sait quand. Et je miaule d’envie de voir comment tout cela sera traité, cette personne étant chère à mon petit cœur de fan.