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samedi 29 novembre 2008

Body of Lies.


Ridley Scott est un miraculé. Après un passage à vide conséquent il était revenu en 2000 avec Gladiator que l’on aurait pu prendre, à tort, pour son chant du cygne. Et il n’a cessé depuis de contredire cette pensée ô combien hérétique.

Sa nouvelle œuvre vient confirmer que sa résurrection cinématographique est en passe de devenir un modèle du genre. Depuis Black Hawk Down, où il montrait la détresse guerrière dans laquelle est plongée l’Afrique, Scott n’avait plus placé sa caméra hors de l’Occident. C’est chose faite maintenant avec « Body of lies » (en VF mensonges d’état) qui explore l’espionnage « made in Oncle Sam » au Moyen – Orient en particulier en Irak et en Jordanie.

Roger Ferris (un Leonardo DiCaprio de plus en plus acteur et de moins en moins beau gosse) est un agent de terrain de la C.I.A sous les ordres de Ed Hoffman (un Russel Crowe grossi pour le rôle qui signe ici sa 4éme collaboration avec Ridley Scott, et sûrement pas sa dernière). Ce dernier est un fonctionnaire pour qui les subtilités du travail de terrain ne sont pas à prendre en compte. Même si cela doit mettre son agent en porte-à-faux avec leurs alliés Jordaniens dans leur guerre contre le terrorisme.

Manipulations, retournement d’agent, coups tordus…rien ne sera épargné au spectateur à qui l’on demandera de suivre un minimum quand même (et beaucoup plus que dans n’importe quel James Bond, même le plus capilotracté) car certains évènements ne seront pas (comme c’est souvent le cas dans les films américains) expliqués dans une scène ultérieure.






Et la romance (passage presque obligé) de Ferris avec Aicha, une jeune infirmière viendra contredire Hoffman lorsqu’il déclarera qu’il n’y a rien à aimer dans ces pays moyen-orientaux. Au final l’on aura donc assisté à l’opposition de deux points de vue sur la manière de mener la guerre contre le terrorisme au sein d'une même organisation toute puissante de technologie incapable de localiser quelqu'un qui ne sert pas d'un téléphone portable.


Le scénario de William Monahan (Kingdom of Heaven,The departed..) nous éclaire aussi sur l'incapacité de la C.I.A. à trouver des infos. Leur ennemi a compris qu'en éliminant presque toute technologie de leur vie et en se repassant les infos de mains en mains et non de mails en mails il serait tout bonnement impossible de se faire prendre. La traque n'en est que plus halletante.







On regrettera cependant que depuis 4 films (celui-ci inclus),Ridley Scott ne travaille plus avec Hans Zimmer. Certes Harry Gregson-Williams était un bon choix pour Kingfom Of heaven mais Marc Streitenfeld a attendu cet opus (il avait travaillé avec Scott sur A good year et American Gangster) pour fournir un travail d'accompagnement notable durant la durée du film...mais que l'on aura oublié dès notre sortie de la salle.


samedi 22 novembre 2008

Un pote âgé.


Coppola est de retour…pas la fille, le maître : Francis Ford. Mais l’attente en valait-elle le coup ? La réponse sera mitigée.

Dominic Mattei (un excellent Tim Roth) est un universitaire de 74 ans dont les recherches sur l’origine du langage n’ont pas abouti faute de temps : il lui faudrait une deuxième vie et encore beaucoup d’efforts pour parvenir à finir ses travaux. Mais frappé par la foudre, celui-ci rajeunit miraculeusement. Il devient alors un homme traqué par les scientifiques nazis et convoités par les américains. A voir les bande-annonces on aurait pu penser que seule la traque serait le moteur du film mais bien vite on arrive à la fin de la guerre et le sujet du film se révèle alors. Ce sont les recherches de Dominic qui sont au centre de l’histoire et sa rencontre avec la probable réincarnation de son amour de jeunesse (Alexandra Maria Lara) va lui ouvrir des portes insoupçonnées pour son travail mais dont les conséquences iront contre sa conscience.,le contraignant à choisir entre le travail de sa vie ou la perdre une seconde fois.














Coppola filme toujours aussi bien mais trop d’ellipses, d’esbroufes visuelles et d’illogisme frappant certaines situations font que l’on décroche parfois….malgré cela le film reste passionnant car le réalisateur est loin d’être un manchot mais à force de trop vouloir en faire (ou pas assez) l’on se demande longtemps après la fin si l'on a vu un film très intelligent..ou très (abs)con.

La violence des agneaux.

Amis du gore bonjour. Amis de l’humour bonjour aussi.

Henry Oilfield est ovinophobe,c'est-à-dire qu’il a peur des moutons ..et pour un Néo-zélandais c’est l’enfer car ces charmantes bêêêtes sont 40 millions contre 4 millions d’humains. Traumatisé étant enfant,il revient à la ferme familiale pour vendre ses parts à son frère aîné Angus (qui possède des goûts sexuels douteux…). Mais ce dernier,omnibulé par le rendement, a entamé des recherches scientifiques moralement condamnables sur les animaux et quand un groupe d’activistes libère un agneau mutant le carnage peut commencer.

Les moutons attaquent. Et nous on se marre. Certes le film ne se hisse pas au niveau du cultissime Shaun of the dead mais le résultat est des plus fun. Les bons mots fusent,les situations dégénèrent, le débile côtoie le génial. On ne rit pas aux larmes mais le sourire ne quitte que rarement le visage devant ces moutons de la mort. Les créatures sont en outres le résultat des équipes de Weta workshop qui avait signé les effets spéciaux de la trilogie du Seigneur des Anneaux.




samedi 15 novembre 2008

Monster and Commander.


Auteur de L’échiquier du mal (qui l’a consacré) et du Chant de Kali (qui l’a révélé) Dan Simmons nous revient avec Terror, un roman d’horreur qui n’est pas sans rappeler le film The Thing. Nous sommes en 1845. Sir John Franklin prend la tête d’une expédition dont le but est de trouver le légendaire passage du nord-ouest. L’expédition est composée du navire amiral HMS Erebus et de son sistership le HMS Terror. Mais très vite les deux navires se retrouvent emprisonnés dans les glaces du pôle…Pire,une étrange créature ressemblant à un ours géant commence à s’attaquer aux matelots. Le Capitaine Crozier, vétéran de diverses missions d’exploration reprend le commandement à la mort de Franklin.

Simmons nous offre ici un de ses meilleurs romans : aventure, tragédie, rigueur d’écriture…tout y est. Bien que tiré d’une histoire vraie, le livre est entièrement romancé mais la somme de documentation recueillie par l’écrivain nous fait penser sans mal que plusieurs scènes du livre ont dû réellement se passer. Car plus que la créature rodant dans la nuit polaire c’est surtout des hommes que vient le danger menaçant les équipages des deux navires : la mutinerie guette et le cannibalisme aussi dès lors que la nourriture vient à manquer. Rajoutons à cela le scorbut prêt à fondre sur les membres de l'éxpédition et vous aurez compris que l'on assistera pas à un remake polaire de la Croisière s'amuse.

L’atmosphère oppressante de cette immensité glacée qu’est le Pole nord nous rend presque claustrophobe dans un espace pourtant très ouvert. C’est l’un des nombreux points forts du roman qui malgré une solide épaisseur ne se laisse pas tomber de vos mains.

Simmons dresse l’implacable combat de l’homme face à la nature à une époque où les nouvelles découvertes techniques le rendent trop sûr de lui. Mais face aux éléments déchaînés contre eux, les masques tombent, les apparences se craquellent et les natures profondes des personnages se révèlent. Ici il n’y a pas de héros : juste des hommes loyaux (ou non) qui feront tout pour survivre. Entre le récit de voyage catastrophique, le survival horror et le roman d’aventure, « Terreur » est indéniablement un livre dont on ne sort pas indemne.

mercredi 5 novembre 2008

R.I.P


Je viens d'apprende le décès de l'auteur américain Michael Crichton. le papa de Jurassic Park et de nombreux autres romans a perdu son combat contre le cancer. Il avait commencé à écrire des romans de gare sous des pseudos pour financer ses études de médecine. Après son diplôme il se consacrera entièrement à sa carrière d'écrivain.






Ses romans,qu'ils soient de SF ou des thrillers techno-logiques, étaient souvent très prenants et extrèmement documentés (un peu trop dans son dernier paru "Next" ,que je critiquais sur ce site il y a quelques semaines, au détriment de l'intrigue). Il était également le créateur de la série E.R (Urgences en VF) qui en est à sa 15éme saison aux USA.






Un des auteurs dont j'achetais les livres les yeux fermés vient de fermer les siens pour toujours...




Casino Royale vol.2


Attendu depuis deux ans,Quantum of Solace ne pouvait pas se permettre de déplaire. Il devait absolument confirmer que Daniel Craig EST James Bond et surtout que les plans de domination mondiale par une bande de joyeux allumés étaient définitivement oubliés par les scénaristes. De ce point de vue le constat est plus que positif. Craig est toujours aussi à l'aise dans la peau de 007 et la devise "le fric à tous prix" à remplacé l'asservissement de la sphère mondiale dans le cœur des vilains de l'histoire. Alors,où est le hic?


Premièrement,le fait de suivre Casino Royale de si près (le film commence quelques minutes après la fin du précédent épisode) est un désavantage certain: en se situant dans la mouvance de Casino Royale mais en perdant le style de réalisation et son aspect photographique le film demande une adaptation du spectateur qui n'en demandait pas tant (et le spectateur venu voir un James Bond occasionnel sera un peu perdu).
C'est un peu comme si Tarantino avait soudainement changé son film en cours de route lorsqu'il faisait Kill Bill ou que le troisième Matrix avait viré au bleu au détriment du vert. Il aurait peut-être été plus simple de filmer cette suite en même temps que Casino Royale en fin de compte et de le sortir ...6 mois plus tard.

Quant aux scènes d'actions,bien que foisonnantes, elles se révèlent parfois un peu brouillonnes dans leur conception. Et on se retrouve à devoir ré-assembler les morceaux pour comprendre les-dites scènes, ce qui implique que l'impressionnant devient agaçant: à quoi bon être impressionné si l'on doit toujours essayer de suivre? Une scène d'action se doit d'être fluide et non pas saccadée dans l'espoir que le spectateur se sente "immergé". Marc Forster en succédant à Martin Campbell fait perdre de cette force brute qui animait Casino Royale mais il apporte d'autres éléments comme les costumes dont le look actuel mais rétro (si si c'est possible) confère une certaine texture à l'ensemble et les différents encarts sur l'écran pour indiquer les lieux de l'action sont d'un style à chaque fois différents pour coller à l'endroit mentionné, preuve d'une volonté artistique de la part du réalisateur.
On voit l'argent sur l'écran mais on se demande quand même pourquoi il a coûté 250 millions de Dollars qui est un budget égal à celui de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et même si la musique de David Arnold tourne moins à vide que depuis "Le monde ne suffit pas" je doute qu'il ait engouffré une telle somme dans un orchestre.

Le second hic est dû à la fameuse grève des scénaristes. Paul Haggis qui avait également écrit Casino Royale n'a rendu sa copie que deux heures avant le début de la grève. Et certains dialogues qui auraient nécessités une retouche pendant le tournage se sont retrouvées tournés tel quels. Et justement le scénario,que vaut-il?





Moins complexe (et le montage va vite dans certaines scènes pour pallier artificiellement à cette "simplicité"), il voit Bond poursuivre l'organisation qui a poussé Vesper Lynd à le trahir. Bond veut se venger et en tueur froid et méthodique il va s'appliquer à mener cette tâche à bien tout en tentant de ménager "M" dont les homologues de la C.I.A voient en Bond un élément gênant.
En effet ce dernier enquête sur Dominic Greene ( un Amalric charismatique) qui a des projets géopolitiques qui seront forts lucratifs. Il veut posséder le plus possible d'une certaine ressource naturelle "la plus précieuse au monde" (et si vous pensez au pétrole vous vous trompez...mais je n'en dirais pas plus) et qui dit ressource précieuse dit C.I.A avide dans le coin.
Greene est parasité par Camille,charmante jeune femme dont certains intérêts vont rejoindre ceux de Bond. On retrouvera également, avec toujours autant de plaisir, l'humour "bondien" et quelques références aux épisodes précédents,offertes tels des clins d'oeils aux fans de l'agent 007.





Tiens mais on nous avait parlé de 2 James Bond Girls non? Et bien la seconde est des plus anecdotique et bien que mignonne elle n'est sûrement là dans le seul but que James ne faillisse pas à sa réputation de tombeur (j'allais dire puisse tirer un coup mais je ne suis pas si vulgaire).



Damned on pourrait penser que je n'ai pas aimé le film tant j'énumère de défauts...et pourtant non, j'ai aimé Quantum of Solace. Une séquence d'ouverture mouvementée,un Bond froid et vengeur,une femme forte loin d'être un simple faire-valoir...il y a assez de substance dans ce 22éme Bond pour combler le spectateur. Mais qui aime bien châtie bien. ...Et j'attends vite un nouvel épisode.