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jeudi 24 septembre 2009

Rire et Mourir.

Le Joker. Son teint blafard, ses cheveux verts, son rire fou. S’il est bien un ennemi de Batman que même les criminels craignent c’est bien lui. Au détour d’une rue si on le croise et bien nul ne sait si il vous racontera une mauvaise blague où s’il vous tuera. Un esprit dérangé mais très malin puisque quand il ne s’échappe pas de l’asile d’Arkham et bien il arrive à enguirlander les psychiatres chargés de son cas pour qu’ils rédigent un bon rapport à un juge. La lutte entre lui et Batman ne pourra que mal finir,la mort de l’un d’eux est inévitable selon le chevalier noir. Batman décide donc de prendre les devants et de tenter d’en parler avec sa Némésis. Mais le Joker s’est déjà fait la belle. Et son imprévisibilité empêche notre chauve-souris de l’arrêter avant qu’il ne commette une quelconque action.



Le scénario de « The Killing Joke « est signé Alan Moore et les dessins Brian Bolland. Moore et Bolland livre ici 48 pages qui vont bouleverser l’univers de Gotham et dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui. Le Joker a décidé de prouver que n’importe qui, même le plus droit des hommes peut sombrer dans la folie…il lui suffit pour ça de passer la pire journée de sa vie. Il jette son dévolu sur le commissaire Gordon. Il l’enlève et l’enferme dans un parc d’attractions miteux qu’il vient de …racheter (enfin, façon de parler). Mais avant cela il n’hésite pas à tirer à bout portant sur Barbara Gordon,fille du commissaire et Batgirl à ses heures perdues. Celle-ci finira en chaise roulante et elle l’est encore de nos jours (soit 20 ans plus tard pour nous). Il est aussi fortement sous-entendu qu’elle sera violée par les gorilles du Joker avant que ceux-ci ne la laisse nue, baignant dans son sang. Parallèlement le Joker se remémore ses origines, comment il fut changé en ce monstre à l’humour douteux. Il a vécu une très mauvaise journée. Toute sa théorie se base sur son vécu. Enfin peut-être…car Moore ne prétend pas ici donner les origines définitives du Joker. Le Joker dit lui-même que son esprit ne fait plus la différence entre le vrai du faux et qu’il ne sait plus très bien qui il était. A nous de décider donc si nous suivons les souvenirs défectueux du Joker ou bien de réels flash-backs.

La colorisation flashy et excentrique de l’œuvre( signée John Higgins ) nous plonge dans la folie débridée et colorée d’un homme qui a tout perdu et que cela a rendu fou furieux. Un humoriste de la mort dont les vannes mortelles tomberont toujours à l’eau.


Moore a souvent déclaré qu’il n’aimait pas l’histoire qu’il avait pondu. Pourtant ,bien que loin du génie de Watchmen (comparons ce qui est comparable aussi,une œuvre aussi courte que Killing Joke ne peut pas rivaliser avec un pavé comme Watchmen), cette aventure de Batman reste une étape marquante et fort bien écrite de la vie du Caped Crusader : Batgirl handicapée à vie c’est Moore, une définition et une compréhension du personnage du Joker qui restera LA référence c’est Moore aussi. Ils n’avaient droit qu’à 48 pages pour raconter une histoire de Batman. Ils en ont fait une plongée hallucinante (et hallucinée) dans l’esprit du pire ennemi du justicier de Gotham City.

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