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jeudi 26 novembre 2009

Starman Begins

Jack Knight est un brocanteur passionné habitant à Opal City. Il serait une sorte de Mr-tout-le-monde si son père Ted n’avait pas été un super-héros en son temps : Starman. Jack a toujours refusé cette part de son héritage et son désintérêt pour la chose héroïque irrite son père au plus haut point. Aujourd’hui c’est son frère David qui a repris le costume familial mais les choses vont changer : David est abattu ! Et son père et lui sont victimes de tentatives de meurtres. Refusant de fuir face au danger,Jack se lance dans la vie de super-héros,mais sans costume parce que ça fait ringard !

Opal City est bien entendu une ville fictive d’Amérique, procédé cher à DC Comics. Hors avec une continuité qui durent depuis 70 ans et qui a été remaniée bien des fois,on pourrait penser que plonger dans ce premier tome de l’intégrale de Starman sera une vraie torture mentale. Il n’en est rien. James Robinson,le scénariste, inscrit son histoire loin du tumulte du reste de l’Univers DC . Certes un héros ou l’autre pourrait bien passer par là mais sans que cela soit relié à une autre série.

James Robinson s’interroge sur l’héritage moral que l’on peut léguer à ses enfants. Et à la possibilité ou non de le refuser. Car a-t-on vraiment l’étoffe d’un héros si son père l’a été (et la question peut aussi se poser pour les enfants des criminels),et si oui ,est-on prêt à assumer cette part de soi le moment venu ? Doit-on suivre le même cheminement que nos parents ou peut-on honorer leur mémoire en traçant son propre chemin avec sa propre façon de marcher ? Autant de questions posées ici. Mieux,la « dynastie » Starman ne se limitant pas qu’à la famille Knight,Jack sera amené à se demander quels sont ses liens avec ses prédécesseurs super-héroïques qui ne font pas partie de sa famille que sont Mikaal Tomas (alias Michael Thomas) et Will Payton . Mikaal est un extra-terrestre qui ,au début du récit, est captif sur Terre quand Will,un humain,est captif sur une lointaine planète. Le parallélisme entre leur situation respective est flagrant et réserve sans doute des surprises pour l’avenir du récit.

Aux dessins on retrouve le débutant (à l’époque,ce comics date de 1995) Tony Harris qui prend ses marques mais insuffle à ses planches une vraie vie et une vraie dynamique (et de nos jours ses traits sont bien plus détaillés mais manquent cruellement de vie ,paradoxalité quand tu nous tiens). Cependant,ce jeune dessinateur ne sait pas suivre le rythme mensuel et sera de temps de en temps remplacé par d’autres. Pour ne pas briser la cohésion de son récit,Robinson décide que les changements de dessinateur seront pour lui le moyen d’explorer la facette de certains personnages secondaires et de créer un passé à cette ville et à ses habitants. Il a fait d’une faiblesse une force. Car si la notion d’héritage sous-tend toute l’intrigue autour de Jack,c’est avec ces épisodes « spéciaux » que l’auteur ancre son histoire dans un contexte des plus fourni et soigné,presque palpable. Ajoutons à cela une plume virevoltante et inspirée dans les descriptions et nous tenons là ce qui s’apparente le plus au « meilleur comics de super-héros jamais écrit » . 6 tomes sont prévus (et 3 sont d'ores et déjà sortis aux USA) pour cette intégrale ,et si ils sont aussi bons que ce 1er alors oui,c’est sans doute le meilleur comics de super-héros !

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