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jeudi 1 avril 2010

Deux pour le prix d'un

Robert Charles Wilson est probablement l’un des auteurs de science-fiction le plus intéressant de ces dernières années (et sans doute mon préféré avec le britannique Christopher Priest). Non seulement il brasse plusieurs catégories de cette branche de la littérature mais il le fait chaque fois en créant des personnages au profil psychologique fouillés et leur fait se poser les vraies questions que Mr Toutlemonde se poserait s’il se retrouvait dans une situation de ce type. Les extra-terrestres ont débarqué ! Merde est-ce que la boulangerie sera quand même ouverte demain ?

Darwinia et Les fils du vent sont deux œuvres de « jeunesse » de l’auteur. Il fait certes exister ses personnages bien mieux que beaucoup d’écrivains mais l’histoire du livre est encore plus importante ici que l’histoire vécue par ses héros. Broutille que cela. Mais si je critique ces deux ouvrages en même temps c’est parce qu’ils possèdent les mêmes qualités et les mêmes défauts !

Darwinia débute en 1912. L’Europe est remplacée par un nouveau continent,à la géographie proche mais aussi très différente de celle qu’on lui connaissait. Des espèces étranges et inconnues ont aussi émergés. Uchronie ? Monde parallèle ? Un peu tout ça ? Si le côté récit d’explorations existe bel et bien (et nous ramène au temps où les scientifiques quittaient leurs labos),il n’en est pas moins une simple partie d’un ensemble plus complexe.



Les fils du vent voit une famille dotée d’un étrange pouvoir,explorer les mondes parallèles, poursuivie par un mystérieux homme en gris. Qui est-il,d’où vient-il ? Autant de questions et de réponses qui surviendront dans un récit de fuite et de confrontation.

Je l’ai dit,les deux livres ont des personnages fouillés mais ils semblent plus subir l’histoire que la vivre. Le principal défaut est qu’en milieu d’ouvrage,les deux œuvres révèlent le pot aux roses. En détruisant le mystère,Wilson doit donc accélérer le rythme et transformer un récit intrigant en un récit plus centré sur l’action (mais avec de vrais morceaux de sentiments dedans quand même). On notera cependant d’étranges similitudes entre Les fils du vent et La trilogie « A la croisée des mondes » de Philip Pullman (signalons cependant que les histoires n’ont rien à voir,il s’agit de détails contextuels surtout…et Wilson a écrit son récit avant Pullman. Mais attaquez celui de Pullman aussi tiens ! Une trilogie classée dans la littérature "jeunesse" uniquement parce que les héros sont jeunes, heureusement elle a été ré-éditée chez Folio SF sans classification du lectorat!).

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