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dimanche 26 juin 2011

Hélas pauvre Kal-El, je le connaissais bien.

Je l'ai déjà dit dans ses pages virtuelles : je ne suis pas fan de Superman mais j'apprécie quand il est mis en scène dans une bonne histoire. Hélas, trois fois hélas, " Superman : origines secrètes" n'est pas une bonne histoire.

Clark est un jeune lycéen à Smallville, Kansas. En apparence il a tout du garçon de base mais il est différent : plus fort, plus résistant. Un jour ses parents, Martha et Jonathan Kent lui révèlent son histoire : il est arrivé sur terre bébé dans une navette spatiale. Clark va mettre du temps à accepter ses origines kryptoniennes mais finira par endosser les couleurs et le blason de sa famille extra-terrestre en aidant les gens sous le nom de Superboy.

Devenu adulte, c'est en tant que Superman qu'il se rend à Métropolis pour devenir journaliste et commence à mettre ses aptitudes au service du bien, faisant de l'ombre à l'homme fort de la ville : Lex Luthor. Luthor est un milliardaire génial versé dans presque toutes les sciences et qui s'amuse chaque matin a changé le destin d'un citoyen lamba. Cette habitude le fait ainsi passer aux yeux de tous pour un bon samaritain…un samaritain qui ne supporte pas la concurrence de Superman.

Si les dessins de Gary Frank sont emprunts de réalisme et sont un véritable plaisir pour les yeux ( et son Superman ressemblant à Christopher Reeve colle vraiment à l'image que les gens ont du personnage), il en va tout autrement du scénario de Geoff Johns. Celui-ci aligne les clichés les plus éculés sur la différence ( et sur ce point pique presque tout aux X-men : Superboy a honte d'être différent, il provoque la peur et la suspicion chez les gens à Métropolis…une Métropolis qui avant son arrivée est presque décrite comme une autre Gotham City. Gotham City dont j'espère il restera à l'écart tant il risquerait de me faire déchirer un exemplaire des aventures de Batman) et fait preuve d'une subtilité digne d'une panzerdivizion lâchée sur une place de marché ! Son Luthor est un enragé qui prend en grippe Superman dès le début…pour lui avoir volé la vedette et incapable qui plus est de monter un plan pour mettre à terre le dernier fils de Krypton sans l'aide extérieure de l'armée américaine. Où est le Luthor certes remonté mais capable de prendre un masque de glace et de monter lentement mais surement un plan retors capable de mettre à mal Superman ? Aucun suspens, aucun frisson…

Je passerai aussi sur les dialogues indigestes et plein de bons sentiments (et je n'ai rien contre les bons sentiments, mais aucun adulte sensé n'atteint le niveau de mièvrerie gnan-gnan de Lois Lane quand elle papote avec le grand bleu. Affligeant!) et des situations tellements bêtes que ça en devient marrant ( saviez-vous qu'avec un appareil photo muni d'un flash on pouvait échapper sans problèmes à l'armée américaine ? Non ? Et bien Geoff Johns vous expliquera comment faire!!!) Ces origines secrètes auraient mieux fait de le rester …secrètes ! Surtout quand on sait que pour l'éditeur DC il s'agit de graver ici définitivement les premiers pas de Superman à Métropolis !



Heureusement, il y a quelques années, DC avait fait appel au scénariste Mark Waid et au dessinateur Leinil Francis Yu afin de reforger les origines de l'homme d'acier.

Autant le dire tout net, le résultat est de loin supérieur au torchon de Johns. Couvrant lui aussi une partie de la jeunesse de Clark et son arrivée à Metropolis, Waid prend soin de d'abord bien encré la psychologie et les aspirations de Clark et de Lex Luthor. Car si les deux sont originaires de Smallville, Waid tire parti d'une contrainte éditoriale : faire de Clark et de Lex des amis d'enfance, pour se rapprocher de l'optique de la série télé " Smallville ". Un trou de bouseux pour Lex, qui reniera cette période de sa vie dans le récit de Waid, rendant Luthor froid, glacial même…et redoutable. Son plan bien huilé ne sera pas mis à mal par Superman seul, qui aura besoin d'aide, montrant à quel point Luthor peut être dangereux en tant que simple mortel face au Kryptonien. 12 épisodes d'anthologie qui auraient mérité qu'on ne vienne pas les déranger ainsi.

La rumeur veut que le prochain film écrit par Jonathan Nolan (oui le frère de l'autre) sur Superman s'inspire d'une saga récente publiée par DC comics. Si le film s'inspire de "Secret origin" on tiendra sans aucun doute le pire navet autour de Superman depuis Superman IV ( et comme le 1 n'était déjà pas brillant) car franchement avec ses scènes d'actions à deux balles je vois mal Zack Snyder s'amuser ET nous amuser. Si le film s'inspire de "Birthright", non seulement nous aurons droit à un long métrage qui fait exister ses personnages mais qui en plus bénéficiera d'un terreau fertile à des scènes d'anthologie dans l'art de la destruction massive !

Geoff Johns servant d'inspiration au film " Green Lantern " sorti il y a peu aux USA et se plantant au Box-office (et victime de critiques assassines!) , cela pourrait bien faire pencher la balance vers le récit de Waid !

vendredi 24 juin 2011

R.I.P

La journée a mal commencé pour le monde culturel...et elle s'est également mal finie. En effet Gene Colan, dessinateur ayant fait les beaux jours de Marvel durant les années 70 est décédé des suites d'une longue maladie. Ensuite c'est le décès de Peter Falk, connu sous le nom de "Lieutenant Colombo" qui nous a quitté. Il y a des jours on aimerait ne pas se lever...



mardi 21 juin 2011

Winter is coming !

Aux USA, il y a deux types de productions télévisées lorsque l'on parle de séries : celles produites par (ou pour) les chaînes du câble et celles produites par les chaines payantes. Si la qualité et la médiocrité n'ont aucun mal à passer la frontière entre ces deux types de chaînes, il est cependant à noter que deux chaînes évitent généralement le plantage : HBO et Showtime. On doit à Showtime par exemple l'excellente série Dexter ou encore Les Tudors . Quant à HBO elle est le terrain de jeu d'Alan Ball, créateur de Six feet under et du plus récent True Blood. Ce printemps, HBO a lancé une nouvelle série: Game of Thrones . Et a tapé fort. En adaptant la série de roman de fantasy A song of ice and Fire (traduite par Le trône de fer en VF), la chaîne pouvait aller au casse-pipe tant le genre est souvent de qualité douteuse lorsque la télévision s'en charge( L'épée de Vérité et le récent Camelot en sont des exemples frappant).

Lord Eddard "Ned" Stark est le seigneur de Winterfell, le royaume du nord dont la devise " L'hiver vient" est connue de tous. 17 ans auparavant, il a participé à la rébellion contre le "Roi fou" menée par son ami Robert Baratheon désormais souverain du Royaume. Hors voici que le roi Robert s'en vient à Winterfell quérir Ned : " la main du roi " est morte et le poste est à pourvoir ! Très vite, avec l'arrivée de la cour à Winterfell, les intrigues politiques commencent à diffuser leurs sombres influences dans le monde Ned, de sa femme Cat et de ses 6 enfants (dont un illégitime : Jon Snow que Ned a élevé sans distinction avec ses autres enfants).Robert Baratheon régne sur Westeros, le royaume des 7 couronnes. Le trône sur lequel il est assis est constitué des épées fondues de la bataille qui unifia les royaumes des éons de cela. Son royaume n'a pour frontière que le Mur, au Nord, un immense édifice conçut pour repousser les sauvageons vivant dans les forêts du nord, et à l'est se trouve le détroit, séparant Westeros des terres des barbares où se sont réfugiés les deux derniers descendants du roi " légitime" du royaume. Impossible d'en raconter plus sans déflorer les rebondissements de l'intrigue tant celle-ci est large, en termes de personnages ( nombreux et soignés), de contextes (politiques,géographiques,religieux), d'intrigues ( denses, variées, complexes)...

Au départ donc il y a un roman, "Le trône de fer" de G.R.R Martin.Un roman fondateur d'un cycle qui sera composé de 7 romans(sur 5 de sortis aux États-Unis) mais qui connut chez nous une édition parcellée ( plus de 12 tomes couvrant les 4 premiers romans gros comme des dictionnaires. L'aspect d'origine est depuis peu disponible en 4 intégrales chez J'ai Lu).Une œuvre dense et écrite avec soin, évitant les pièges d'un manichéisme trop souvent présent dans la production de fantasy actuelle. En effet chaque chapitre se pose du point de vue d'un personnage de l'intrigue, obligeant l'auteur à louvoyé entre les opinions et les ressentis de chacun. Offrant ainsi une vue générale au lecteur qui ne peut dès lors cesser d'être aussi dégouté que fasciné par certaines facettes des protagonistes évoluant entre les ombres de leur morale. Seule la famille Stark semble vraiment droite dans ses bottes …et stable mentalement. Si l'histoire commence à Winterfell avec tous les personnages principaux, très vite avec le départ de Ned pour le sud l'histoire se disperse sans jamais faiblir dans quelque direction que ce soit. Transposé une histoire aussi riche n'était pas chose aisée.

Et pourtant, ils l'ont fait ! Au scénario ( du pilote et de quelques épisodes sur les 10 que comptent la saison) et à la création de la série on retrouve David Benioff, l'auteur du roman la "25me heure" (et scénariste du film s'en inspirant). On lui doit aussi l'adaptation de la guerre de Troie avec Brad Pitt. Dès le premier épisode, le lecteur se trouve en terrain connu, découvrant une adaptation soignée. Les décors, les costumes, les acteurs, tous s'accordent pour nous plonger dans une histoire qui parait si réelle. Les costumes et les décors des Tudors font terriblement cheap à côté.Même la musique, pourtant signée par l'habituel tâcheron Ramin Djawadi passe bien, n'a rien d'honteuse et explose même en de rares moments ( dont deux quand même dans le premier épisode).

Quant aux néophytes ils ne seront pas laissés sur le bas-côté de la route des rois et seront forcément happés dès l'apparition de Ned Stark campé par un Sean Bean impérial, à des kilomètres de son rôle de Boromir dans le Seigneur des anneaux.Bean joue un homme noble et courageux, dont l'honneur ne peut se négocier d'une quelconque façon. Hanté par le passé de la guerre, il est le dernier homme à tenir tête au roi quand celui-ci semble trop prompt à régler un problème de manière définitive. Ses enfants pour la plupart ont hérité de son caractère trempé dans l'acier le plus pur.

L'un des partis-pris de Georges R.R Martin a été de proposé un univers où la magie n'est pas omniprésente, presque inexistante ! Mais qu'il ne faut pas oublier : les saisons durent des années, les dragons ont disparu,les rêves sibyllins peuvent fleurir dans les esprits et les enfants développer une empathie fusionnelle avec des loups imposants ( appelés loups-garous en VF, pour une obscure raison d'ailleurs).

En un peu moins de 10 heures , la série va faire chavirer toute la situation du début de saison, les morts, les retournements…rien ne vous sera épargné et vous ne verrez jamais venir les coups ( souvent bas ! ). Faisant fi du manichéisme, il n'est pas rare de voir les salauds s'en sortir à bon compte et les bons s'en prendre plein la gueule. Les intrigues de palais n'ont jamais été si bien écrites et si prenantes ( la série passe beaucoup par les dialogues, l'action n'étant pas le moteur principal de l'intrigue, et pourtant les épisodes défilent à une vitesse folle, preuve en est qu'un bonne direction d'acteur et des dialogues ciselés peuvent suffire à captiver sans artifice de montage à la MTV ). En fin de saison il y a de nombreuses chances pour que le spectateur qui n'a pas lu les romans se jette sur le tome 2 car il est pratiquement impossible de tenir un an pour connaître la suite surtout quand elle est là à portée de main. Même les réfractaires à la lecture risque de réfléchir à l'achat des tomes 2 à 4 ( en intégrale). La meilleure adaptation d'un roman de fantasy depuis Le seigneur des anneaux , rien de moins !

vendredi 3 juin 2011

Premier de la classe!

Michael Fassbender. Retenez bien ce nom: c'est celui de l'acteur ( germano-irlandais) qui va monter en flèche très vite grâce à son rôle dans X-men. La franchise avait révélé Hugh Jackman il y a un peu plus de 10 ans,c'est donc une tradition que de lancer un acteur dans cette saga (même si les cinéphiles purs et durs l'avaient déjà remarqué dans 300, Inglorious Basterds et Centurion).

Mais revenons à nos mutants. X-men first class raconte comment Charles Xavier et le futur Magneto se sont connus, sont devenus amis et pourquoi malgré leur amitié profonde ils ont pris des chemins différents. Tout cela dans l'optique des films réalisés par Bryan Singer et sortis en 2000 et 2003. Cette histoire, on a failli ne pas la voir au cinéma pourtant. Le développement du film à lui seul est une histoire dont on pourrait tirer un véritable film.





Tout d'abord il y a la peur de la FOX de voir la franchise X-men être récupérée par Marvel (et donc par Disney). En effet, une clause des contrats entre Marvel et Fox stipule bien que le studio doit produire des films sur le sujet dans un certain délai entre chaque film. Si le délai est dépassé, la franchise revient dans le giron de Marvel. C'est pour cette raison que X-men 3 et Wolverine avaient été lancés sans attendre que Singer revienne de son escapade sur Superman Returns (et quand on ne fait des films que pour le fric et emmerder son monde on ne peut obtenir un bon résultat). C'est pour cette même raison que la Fox commande un nouveau film X-men et qu'elle a lancé le chantier de nouveaux films tournant autour des 4 Fantastiques et de Daredevil. Heureusement voila l'exception à ce que j'ai énoncé plus haut.

Au départ, les producteurs veulent surfer sur le succès de l'immonde série " Twilight" et offrir des mutants tout beaux et tout jeunes : le comic book " X-men First class" se déroule à la base quand Cyclope, Jean Grey ,etc..viennent à peine d'intégrer l'institut Xavier.Un premier jet est écrit mais il ne convint pas. Le film passe de main en main et tout semble indiquer qu'on court vers le naufrage. Par chance, la nature va s'en mêler. Bloqué en Angleterre par le nuage de cendres islandais, Bryan Singer tombe à l'aéroport sur Matthew Vaughn le réalisateur de Kick-Ass. Ce dernier devait originellement dirigé X-men 3 ( les deux réalisateurs sont amis, c'est d'ailleurs Singer qui avait conseillé Vaughn pour le remplacer sur X-men 3) mais à force de se prendre la tête avec des producteurs à l'esprit étriqué, il quitta le navire avant le naufrage artistique. Ces deux-là commencent à taper la discute et très vite une idée germe dans leurs esprits : et si à eux deux ils relançaient les X-men ? Vaughn comme réalisateur et Singer comme producteur ? La Fox, trop heureuse de les revoir revenir accepte sans se douter que nos compères ont décidé de ne pas plier l'échine quoi qu'il arrive ! Et pourtant La Fox multiplie les coups tordus tout au long de la production, changement incessant de directeur photo (au final seul est crédité John Mathieson, le chef op de Ridley Scott quand même, car il a réalisé 50 à 55 % des prises de vue), retournage dans le dos du réal de scènes sur une période de 6 semaines ( temps suffisant pour tourner un petit film ça !!Les déclarations de la FOX expliquant qu'il s'agissait d'un tournage de scènes additionnelles prévu de longue date sentent la mauvaise justification à plein nez: aucune interview de Vaughn ou de Singer ne viendra confirmer les propos des exécutifs de la Fox). Et pourtant Vaugh tient bon, aidé par Singer.Et leur persévérance et leur capacité à dire "non" aux conneries des connards en costard cravate ne comprenant rien au cinéma a finalement payé ( c'est le même genre de sous-prolétaires intellectuels qui avaient supprimé la série Futurama avant de se faire viré pour incompétence)!

Car oui on tient là un film tourné intelligemment et réfléchi pour s'intégrer dans la droite ligne des X-men de Bryan Singer. La première scène marque d'emblée la parenté avec les films de Singer : il s'agit de la scène du camps de la mort nazi dans lequel Erik Lensher ( Magneto) et sa famille sont envoyés pour le simple fait d'être juifs. Les seuls plans retournés à l'identique sont ceux où l'on voit Erik jeune, l'acteur original étant trop vieux pour les quelques autres scènes se déroulant en 44. Même la musique est celle composée par Michael Kamen pour le premier film X-men ! Erik est repéré par Schmidt après son coup d'éclat. Schmidt est un mutant et découvre en Erik un être fascinant pouvant lui servir. Pour provoquer les capacités du jeune homme, Schmidt n'hésite pas à tuer la mère du malheureux devant ses yeux. 20 ans plus tard, Erik se lance dans une chasse au nazi ( métaphore à peine voilée à la traque illégale israélienne) pour retrouver son bourreau qui se fait appeler Sebastian Shaw! La quête solitaire d'Erik le place directement comme protagoniste principal de l'histoire. Une histoire dans la grande tradition des films d'espionnage dont les codes de l'époque des 60's seront repris ( méchant mégalo, sous-marin personnel avec salon privé, il ne manque que la chat angora sur les genoux) et dans laquelle Fassbender joue les James Bond avec panache ( Vaughn avait lancé Daniel Craig dans Layer Cake, est-il en train de lancer le successeur de Craig dans la peau de 007? Après tout Fassbender est aussi Irlandais que Pierce Brosnan et aussi Bondien que l'écossais Sean Connery).


Mais Shaw attire l'attention de la CIA et d'une agente témoin de phénomènes étranges commis par des êtres qui se font appeler mutants au sein du mystérieux Hellfire Club (le club des damnés en VF), un établissement tenu par un certain Sebastian Shaw. Elle engage alors Charles Xavier, récemment devenus professeur et expert en mutations génétiques.Charles est lui aussi un mutant, un puissant télépathe qui est accompagné par sa " sœur" Raven, une polymorphe qu'il a rencontrée très jeune et qu'il a prise sous son aile. Mais la belle bleue commence à vouloir être vue autrement par Charles.

Traquant le même gibier, Charles et Erik se rencontrent et très vite deviennent amis malgré des point de vues divergeant.Mais quand la crise des missiles cubains pointe son nez, les deux hommes montent une équipe pour stopper la guerre imminente. J'en ai déjà trop dit alors parlons un peu des aspects techniques.

La réalisation d'abord. Si elle n'atteint pas la maitrise visuelle de Singer, elle n'en est pas moins bonne, aidée en cela par un montage fluide de Lee Smith ( le monteur de Chris Nolan, y a pas à dire, Vaughn sait s'entourer). Les scènes d'actions comme les scènes plus intimistes sont très bien rendues, mention spéciales aux séquences de recrutements sachant alterner légèreté et sérieux quand il le faut. C'est d'ailleurs durant le recrutement que survient le premier caméo d'un personnage. La séquence dure 25 secondes mais promet de devenir culte !

Si la scène d'action avec un ennemi téléporteur ne rivalise pas avec celle d'ouverture d'X-men 2 qui voyait Diablo investir la Maison Blanche, elle n'en reste pas moins accrochante. Le scénario ensuite ne laisse aucun répit au spectateur, tout s'enchaîne à 200 à l'heure, impossible de s'ennuyer tant le film va vite, tant le film va loin et ce sans oublier de faire exister ses personnages : James Mcavoy campe un Charles Xavier intelligent mais terriblement dragueur et tenant étonnamment à ses cheveux, Michael Fassbender comme je le disais plus haut bouffe l'attention de la caméra, il déborde de charisme et transmet parfaitement les tourments de son personnage et ses contradictions ( cherchant à la fois à imposer la suprématie mutante et venger une mère des plus humaine ! ). Face à eux, Kevin Bacon fait ce qu'il fait le mieux : jouer les salauds avec une aisance diabolique. Le tout ramenant encore sur le devant de la scène la question de l'intégration et du droit à la différence dans la société, thèmes chers à Bryan Singer ( réalisateur juif et homosexuel). Les personnages ,à de rares exceptions( Azazel par exemple), existent, inter-agissent, vivent ! Joss Whedon avec son " The Avengers" va devoir atteindre un sacré niveau de ce côté là car l'homme n'est pas connu pour être un grand réalisateur mais un grand scénariste ( et si je fais confiance aux inter-actions dans son scénario, le type a mis au point des séries qui parlent pour lui à ce niveau, il faut aussi savoir diriger et filmer pour que cela soit bien rendu à l'écran. Et vu les acteurs à gérer et les égos qui vont avec, ça va pas être de la tarte).

La B.O quant à elle est signée Henry Jackman (aucun lien de parenté), compositeur travaillant au sein de Remote Control Production , la structure mise en place par Hans Zimmer.La musique est rock'n roll, fun et dramatique,alliant guitare électrique,synthé et orchestre ! Il est à noté que John Powell ( sur X-men The Last Stand) et Harry Gregson-Williams ( sur Wolverine) étaient tous deux des anciens du précédent studio du compositeur allemand : MediaVenture. La parenté musicale semble enfin faire partie de l'équation.Et ce même si X-men 3 et Wolverine se font éjecter de la continuité tant il est clair au vu du déroulement de X-men first class que seuls les films réalisés par Singer servent de base. Singer et Vaughn viennent de pisser sur les deux autres films pour marquer leur territoire et c'est très bien comme ça.

Les producteurs souhaitant aussi relancer X-men tout court avec Singer aux commandes, nous aurons peut-être la chance d'enfin voir le VRAI X-men 3 ! En attendant, si le succès est au rendez-vous, une suite sera mise en chantier et Vaughn a déjà l'idée de départ : l'assassinat du président Kennedy et l'explication à la fameuse " balle magique", tout un programme !

On notera malheureusement quelques petites incohérences avec les films de Brian Singer mais rien d'aussi sérieux que chez Lucas et sa "prélogie"star wars! Ainsi Charles ne rencontre pas Erik à 17 ans mais à 27, Erik acquiert son casque anti-télépathe devant Charles alors que ce dernier semble surpris dans " X-men " ( à moins que Magneto ne fasse que lui rappeler qu'il est immunisé) et surtout le prototype de Cérébro n'est pas mis au point par Charles et Erik ! Cependant il reste logiquement deux films et il n'est pas impossible de voir Magneto tenter de se rapprocher de Xavier avant de définitivement chuter et donc de constuire Cerebro ensemble, tout est possible on a déjà vu ça dans le comic book !

En définitive, Vaughn suit les traces d'un Christopher Nolan avec Batman Begins ou de J.J Abrams avec Star Trek : ramener sur le devant de la scène des séries moribondes en leur offrant enfin les films qu'elles méritent après de beaux plantages!

Vivement la suite , car on tient là le meilleur film de la saga. Oui , même meilleur que X-men 2, c'est vous dire !

La voiture de l'année.

Mike Haller est avocat à Los Angeles. Toujours entre deux tribunaux,toujours à la recherche de quoi tenir jusque la prochaine affaire, il travaille à l’arrière de sa voiture , une Lincoln Continental conduite par un chauffeur particulier : Earl, un ancien client de Mike qui,incapable de payer les honoraires, rembourse Haller en bossant pour lui.

Ayant passé la plus grande partie de sa carrière à défendre des chauffards, bikers et autres dealers, Mickey Haller est habile au prétoire, mais méprisé par tout le barreau de Californie.Il décroche pourtant ce qu’il pense être l’affaire de sa vie : il est engagé pour défendre un riche play-boy de Beverly Hills accusé de tentative de meurtre. Le procureur est son ex-femme avec qui il entretient une drôle de liaison et avec qui il a une fille. Pour raisons éthiques, elle se retire de l'affaire au profit d'un autre proc'. Mais très vite, Mike découvre que son client n'est pas aussi blanc qu'il ne le prétend. Et très vite un bras de fer s'engage entre client et avocat quand il se rend compte qu'il n'a pas été choisi par hasard.



La défense Lincoln est adapté d'un roman de Michael Connelly, un vendeur de best-sellers estampillés thriller. Des thrillers souvent classiques mais d'une efficacité redoutable, l'homme est un véritable maître du " page turner". Pas de la grande littérature mais de la série B plus qu'honnête et jamais honteuse. Le film est à l'image des livres de l'auteur. La réalisation est sans éclats et seul le budget et les acteurs nous rappellent que ce n'est pas un téléfilm.

Les acteurs parlons-en tiens, en tête d'affiche on retrouve Matthew McConaughey dans un rôle qui nous rappelle que l'homme peut jouer autre chose que des comédies romantiques et ça fait plaisir de le revoir car pour ma part je l'avais abandonné après " Le règne du feu" , dernier film qui ne soit pas rose bonbon dans sa filmo. Lui confier un rôle d'avocat nous ramène au film qui lança sa carrière: " Le droit de tuer" . Son ex-femme est campée par l'oscarisée Marisa Tomei qui reste à 46 ans l'une des actrices les moins employée (une honte, elle sait jouer !)mais des plus sexy. Leur couple dysfonctionnel marche très bien et évite les clichés sur les coupes divorcés dans les films hollywoodiens (tout n'est pas super rose ou super noire, on navigue dans l'entre-deux, rendant complexe les relations humaines, trop rare dans les films de genres à Hollywood).


L'aspect procédurier enfin est lui aussi classique, on se doute ,car on connait la musique , des moyens que la défense et l'accusation vont employer pour gagner le procès. Tout comme on se doute que Mike prépare de quoi gagner et le procès et son combat face à son salopard de client. Ce qui passionne ce sont évidemment les moyens qu'on avait pas vu venir et comment Mike va goupiller tout ça! Classique comme je le disais, mais d'une redoutable efficacité. La série B de luxe a encore de beaux jours devant elle !