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vendredi 22 juillet 2011

Samouraï des temps modernes, seppuku pour le lecteur!

Le ronin venge son ancien maître en tuant le démon Agat. 800 ans plus tard, les voila réincarnés dans un complexe futuriste en plein Manhattan. Le combat peut reprendre. Ronin de Frank Miller est considéré comme une œuvre culte. Je me demande encore pourquoi.

Frank Miller est l'homme qui a ressuscité Daredevil dans les années 80 : son style de dessin novateur pour l'époque et ses scénarios en ont fait le chouchou des fans de comics. Il devient donc très vite à la mode et peut commencer à proposer aux éditeurs des sujets qui lui sont plus personnels. À ce titre, Ronin contient en effet plusieurs obsessions qui traverse l'œuvre de Miller : son amour pour le Japon, pour la SF, mais aussi ses préoccupations sociales comme les riches plus riches, les pauvres plus pauvres, la violence que cela peut provoquer, etc…on retrouve tout ceci dans Ronin et ce melting-pot aurait pu être sacrément intéressant mais une fois passé l'introduction située dans le Japon médiéval tout fout le camp et pas qu'un peu !.

D'abord le scénario,qui met bien trop de temps à se mettre en place et qui dans la dernière partie de l'œuvre va trop vite. Miller ne trouve pas le bon dosage, écrit des dialogues à rallonges et cela gave très vite.Entre hallucinations, délires scientifiques et violences gratuites, Miller nous sert une soupe lourde, mais pas totalement indigeste heureusement.La fin incompréhensible ensuite : Miller s'est pris soudain pour Kubrick sur 2001 l'odyssée de l'espace en mêlant la métaphysique au bazar sans que l'on comprenne pourquoi...et sans que l'on comprenne ce qui se passe. Si encore ça avait été poétique, mais même pas !

Niveau dessin ce n'est guère mieux. Miller change de style et se rapproche de celui de Moebius. Tristé idée de sa part, il n'avait pas besoin de ça, son style carré et son découpage aurait suffit à au moins ne pas totalement faire mentir le statut culte de l'œuvre mais à la place Miller expérimente beaucoup trop, dessine des décors hideux. Cependant tout n'est pas à jeter : son découpage de l'action comprend quelques fulgurances comme une splash-page mêlant fantasme vécu par une des héroïnes et la réalité de la situation! Et certaines séquences passant du fantasme à la réalité de planches en planches marchent très bien , dommage que cela soit pour servir un scénario aussi vain ! La colorisation de Lynn Varney rajoute une couche de mauvais goût sur bon nombres de planches et le rendu est super kitsch au vu des standards actuels. Dommage car tout était prometteur et s'est cassé la gueule en beauté.




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