La fin du
mois de Février était attendue fébrilement par les amateurs de bande-dessinées
américaines. En effet, après avoir réédité Watchmen en Janvier, les éditions
Dargaud sous le couvert du label " Urban comics " allaient enfin
éditer des comics inédits dont ils allaient eux-mêmes assurés la traduction.
Avant de commencer la critique des albums consacrés à Batman, Superman et
Wonder Woman, petit rappel sur le pourquoi du comment.
Panini :
l'enfer c'est les vendeurs d'autocollants.
Les
éditions DC Comics n'ont jamais vraiment eu, sous nos latitudes, la même
notoriété que Marvel. Aux USA, ils se partagent le marché mais chez nous,
Marvel gagne le combat à tous les coups. Ces 5 dernières années, ce sont les
éditions Panini, déja détentrices des droits Marvel, qui ont eu la charge de
publier le matériel DC. Et l'ont saboté : retard énorme par rapport aux
publications américaines, publication noyée dans la masse ( plein de Marvel,
peu de DC et zéro pub pour tenter de les faire exister), traduction souvent
calamiteuse ( Batman a souvent été traduit de manières un peu…exotique). Et
quand Panini, contre toutes attentes, a perdu les droits de DC, en plus des
" bien fait pour vous ! ", une explosion a retenti. Enfin, une chance
de voir DC exister et s'affirmer. Tache ardue mais qui ne semble pas
insurmontable.
Bon, une
fois n'est pas coutume, ce n'est pas avec le chevalier noir mais avec le
dernier fils de Krypton qu'on attaque !
Le premier tome
de Super-fiction contient 6 épisodes scénarisés par Joe Casey et dessinés par
Derec Aucoin ( il a pas été sage sans doute).
Urban comics : premiers pas d'un sauveur ?
Joe Casey
décide de raconter des histoires complètes en peu d'épisode. Comme au bon vieux
temps car il est rare dans les comics actuels de voir un numéro auto-suffisant.
Il n'en oublie pourtant pas de placer par petites touches une intrigue
secondaire qui arrivera à son point culminant très vite. Casey ne tire pas en
longueur, c'est bien. Ensuite, les thèmes abordés sont originaux, c'est mieux.
Pêle-mêle, Superman retrouve son ancien prof de journalisme quand, au même
moment, un personnage de fiction, issu du roman de son professeur prend vie. Ce
personnage, double de Superman ( il porte d'ailleurs le costume de l'homme
d'acier tel qu'il était dans les années 30 ) est une représentation de ce que
le super-héros devrait être. Le second épisode, centré sur Lois Lane, voit un
arnaqueur profité du vide juridique sur les logos des super-slips pour se faire
de l'argent et Lois couvre l'évènement…tout en s'immisçant dans l'affaire. Etc…
en plaçant Superman dans des situations moins périlleuses que d'empêcher une
énième fin du monde, Casey arrive à
rendre humain le plus extra-terrestre des hommes. Fort, très fort. Mais c'est
le dernier épisode du recueil qui emporte l'adhésion la plus totale.
Clark
enquête sur les conditions de travail dans une mine, il s'y infiltre comme
simple ouvrier et découvre vite ce que l'Amérique profonde pense de Superman.
Mais les évènements vont l'amener à déchirer sa chemise. Autant super-héros que
défenseur social, l'épisode joue avec les diverses facettes de l'identité du
grand bleu, mais dans les dernières pages c'est un Superman humain qui
apparaît. Sans déflorer l'intrigue, je peux quand même dire qu'il aborde un
sujet grave et poignant. Écrit avec justesse, l'épisode arrive à tirer une ou
deux larmes ( un exploit étant donné que Superman , je ne le supporte qu'à
petites doses).
Les dessins
de Aucoin sont anguleux, parfois légèrement cartoony. Mais pas désagréables,
bien que loin des dessins que l'on aurait l'habitude de trouver sur Superman.
Il n'empêche que jamais les yeux ne pleurent du sang et que son sens du
découpage de l'action est plus que satisfaisant.
Au niveau
éditorial, Urban a la bonne idée de placer une ligne du temps situant l'action
des épisodes par rapport aux grandes sagas DC. De plus, un rapide passage en
revue des divers protagonistes et du contexte sont proposés avant que
l'aventure ne commence. Idéal pour les lecteurs qui voudrait tenter DC sans
rien y connaître. Le bas blesse en deux occasions : 1°, on retrouve le
diminutif LDJ plusieurs fois. Pour ceux qui n'y connaissent rien, il s'agit en
fait de la tradcution de JLA ( Justice League of America) qui devient Ligue des
Justiciers. Mais à vous de le deviner puisque seul LDJ est indiqué. Ensuite,
alors qu'en interview l'un des responsables annonçait que la dénomination
classiques de certains vilains allait revenir (Pile-ou-Face redevenant enfin
Double-Face en VF), le Riddler ( l'homme-mystère) est cité en tant que Sphinx. Faudrait
savoir !
Mis à part
cela, l'album est de bonne facture et se lit avec grand plaisir. Vivement avril
pour la suite !
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