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vendredi 6 septembre 2013

Elysium très mince !

En 2009, un petit film de Science-fiction super bien foutu, District 9, avait propulsé un jeune réalisateur,
protégé de Peter Jackson : Neil Blompkamp.
4 ans plus tard , il revient avec Elysium, un autre film de SF qui, comme son grand frère, a pour toile de fond des problèmes et des enjeux très actuels !

Neil Blompkamp est un protégé de Peter Jackson (mais je l'ai déjà dit) : lorsque le jeu vidéo Halo était en préparation pour devenir un film, le petit Neil a réalisé divers courts-métrages se déroulant dans cet univers et cela a tellement impressionné Jackson qu'il a fait des pieds et des mains pour imposer ce jeune inconnu sur le projet.
 Il avait également appelé son ami Steven Spielberg pour qu'ils produisent le film ensemble. Mais le studio, devant la demande de budget n'a même pas cherché à revoir le budget à la baisse et annule bonnement et simplement le film.

C'est alors que Blompkamp parle à Jackson d'un de ces courts-métrages, de comment il pourrait en faire un long pas trop cher et réutiliser quelques concepts qu'il avait développé pour réaliser son film fantasme qu'était Halo. District 9 est donc lancé et alliait narration intéressante, idées miroirs de notre monde ( l'apartheid mais appliqué sur une population alien réfugiée sur Terre) et film d'action dont certains éléments faisaient références à Halo. 30 millions de $ de budget  et 7 fois cette somme de bénéfice, Neil Blompkamp est officiellement un réalisateur que les studios recherchent.

Son nouveau film va puiser dans les mêmes recettes : les préoccupations actuelles sont traitées par un prisme déformant : surpopulation alarmante, pollution extrême, capitalisme ultra-sauvage, les pauvres plus pauvres et les riches plus riches. À tel point que les pauvres vivent sur Terre dans de véritables décharges et les riches dans une station inspirée d'une Tore de Stanford : Elysium.
Les Elysiens , en plus d'être aisés, gardent pour eux le système de santé ultime, les med-box, engin capable de réparer tout ce qui ne va pas chez vous : cancer, os cassé, foie hépathique,etc…rien ne peut vous tuer ! Max, un ouvrier d'usine sur Terre est irradié sur son lieu de travail. Pour survivre, il va tenter de pénétrer illégalement sur Elysium. Un magouilleur de première lui promet de l'emmener s'il se laisse implanter un exosquelette boostant ses capacités pour accomplir une mission dangereuse. Max accepte, pour sauver sa peau.

Et là, contre toute attente, Blompkamp chie dans la colle mais sévère !
Tout d'abord en pillant purement et simplement d'autres œuvres : Max devient une sorte de cyborg tentant de rallier Elysium. C'est exactement l'histoire du manga Gunnm où la cyborg Gally , vivant dans la décharge terrienne tente de rallier Zalem, la ville dans le ciel !


La Terre est une décharge et les riches vivent dans les airs : Gunnm, un manga plus que conseillé !

Elysium , bien qu'inspirée d'une Tore de Stanford, est aussi surtout une copie du fameux Halo qui donne son titre au jeu vidéo qu'il voulait réaliser il y a quelques années. Les concepts d'armements militaires entrevus dans District 9 sont ici développés puissance 10 (et eux aussi, sentaient l'inspiration Halo), etc…alors oui, visuellement ça dépote.




Une Tore de Standfort, une mégastructure Halo, la station Elysium...

Mais quelle introduction laborieuse, quel sens du convenu dans le déroulement de l'intrigue, quelle répétition des scènes d'actions ( en gros, à chaque fois, Max tombera légèrement dans les vapes, se relèvera et repartira à l'assaut ! ).
Tous les sous-textes intéressants sur l'état du monde,sur les coups fourrés politiques sur Elysium sont à peine entrevus. Il n'y en a que pour l'action et une histoire faiblarde où les gentils sont très gentils (même quand ils cherchent à jouer les durs ), où les méchants sont très méchants et où les coïncidences les plus énaurmes (oui, j'écris ça comme ça à dessein) font avancer l'intrigue.
C'est tellement gros et mal amené que j'ai presque entendu le commentaire audio du réalisateur me dire '' Je t'ai eu mon con en te faisant payer un ticket !".
Et que dire des incohérences : les clandestins tentant d'arriver sur la station ne sont repérés que lorsque cela arrange le réalisateur !





Il est étonnant que Matt Damon et encore plus Jodie Foster aient accepté de jouer dans un film au script aussi faiblard. J'entrevois deux hypothèses : soit ils avaient besoin de payer leurs impôts, soit, au vu de leur dires, le scénario devait sans doute être d'une autre ampleur et c'est la réalisation sans imagination constante et un montage ayant abandonné les scènes les plus posées qui ont fait de ce film plein de promesses un film bas de gamme !

Un univers visuel intéressant et bien rendu (on sait que ce sont des effets spéciaux uniquement parce que les vaisseaux n'existent pas, sinon leur rendu est tout simplement emprunt d'un réalisme rare, bluffant !) ne suffit pas à remplir un film !
Pour rendre le film intéressant ( dans l'exploration de ses thèmes et dans la création d'empathie envers les personnages) il manque 45 bonnes minutes à un film d'1H50 générique compris. À l'heure des films de prés de 2H30, c'est à se demander pourquoi cette option n'a pas été envisagée ! Quoique, vu à quel point l'heure cinquante semble longue,pas certain que des ajouts puissent vraiment sauver le spectateur de l'ennui gêné!

Le film avait tout pour devenir un grand film de SF, au final il ne survivra pas dans le temps au déla de 6 mois après sa sortie en blu-ray ! Quelle déconvenue, quelle déception ! Seule une hypothétique version longue vaudrait peut-être la peine de laisser une seconde chance au pire film sorti cet été !

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