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jeudi 27 août 2015

The Glorious Bastard


Nous sommes en 1944. L'air est sec et chaud.
L'ennemi est en déroute.
Et dans quelques heures, Paris sera libérée.

Mais alors que l'offensive qui marquera un tournant décisif dans la Seconde Guerre Mondiale se prépare, un petit groupe de combattants a franchi les lignes ennemies.
Ils sont menés par un homme qui a fait toutes les guerres modernes : il a menti sur son âge pour s'engager dans l'enfer de la Grande Guerre , il s'est marié (oh la la) deux fois (oh mon dieu), a combattu les franquistes lors de la Guerre d'Espagne et est sorti de sa retraite cubaine (qui durait depuis 39) pour devenir correspondant sur le front européen à la première occasion.


Son nom : Ernest Hemingway.  


Leur mission ?

Libérer le bar du Ritz !


Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende. 

Fiction ou réalité ?
Mythe ou vérité historique ? 
Difficile d'affirmer avec certitude qu'il ne s'agit pas là d'un fait d'arme imaginaire de la part d'un homme qui a toujours aimé enjolivé les choses (le 6 Juin, selon ses dires, il aurait mis pied à terre. En réalité, il avait été laissé sur un canot de débarquement en attendant que la plage soit sécurisée. Nul doute que l'homme aurait voulu aller au front). 

Mais prenons le temps d'envisager une hypothèse audacieuse : et si le manque de preuve était la preuve, justement ?
Imaginez un instant : vous êtes un chef d'état-major, un haut gradé militaire et un correspondant de guerre s'imagine qu'il peut venir faire sauter la première grenade venue sous prétexte qu'il pratique l'art de Sun Tzu depuis plus longtemps que vous. Car Mr Hemingway n'en est pas à sa première folie, non non. Quelques jours plus tôt, il a aidé un groupe de combattants à Rambouillet et ce au mépris des conventions ! Sacrebleu, et ce petit écrivaillon s'en est sorti avec une astuce d'auteur : "Je n'ai mené personne, j'ai donné quelques conseils basés sur mon expérience personnelle." 

Bref, Ernest Hemingway est un emmerdeur comme je les aime mais sans doute pas comme l'apprécierait un haut-gradé carriériste à qui on aurait mis dans les pattes cette "cargaison précieuse" pour l'Oncle Sam. Aussi, que faites-vous quand cet illuminé vient vous demander hommes et jeeps pour aller libérer le bar du Ritz ? Vous jouez pour la galerie l'offusqué mais vous lui donnez parce que l'homme a une plume connue et reconnue qui pourrait vous faire du mal. Et vous tentez de minimiser l'affaire au maximum pour ne pas entacher votre CV. 

Mais quelle idée, aller libérer un bar ? Mais ce bar représente plus que le goût un peu trop prononcé qu'Hemingway peut porter à la bonne bouteille. Non, il représente l'alcôve éthylique d'un endroit où il habitera des années durant les années folles. Le Ritz, c'est un peu chez lui. Paris était une fête et il faut que Paris le redevienne. 
Alors, allons boire un coup sans payer nos verres ! 

Vivement que cette histoire soit portée à l'écran, elle porte en elle tout l'ADN de films tels que "De l'or pour les braves" ou "Inglorious Basterds" et repose sur une base vaguement vraie.


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