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vendredi 2 avril 2010

Cœur froid pour soirée chaude.

Stephen King dit le plus grand bien de lui. Le premier roman que j’ai lu de cet auteur, Galilée, m’avait emballé malgré sa taille imposante, presque aussi gros que ma…enfin gros. C’est donc sans aucune crainte que j’ai acquis Coldheart Canyon de Clive Barker. Todd est une superstar.Acteur dans des blockbusters qui rapportaient des millions. Rapportaient, voila bien le problème. Car Todd commence à arpenter la pente descendante d’Hollywood : mauvais choix de films,son apparence de jeune premier s’estompe et les producteurs ne lui proposent presque plus rien car monsieur et son agente ont la grosse tête. Pour tenter de réussir un come-back,Todd consulte un chirurgien esthétique en vue de faire un lifting…l’opération, désastreuse, l’oblige à se retirer du monde le temps de trouver une solution. Il s’installe alors dans l’ancienne demeure de Katya Lupi, gloire hollywoodienne des années 30 qui était aussi belle que ses soirées étaient emplies de perversion (j'avoue que je me la suis imaginée à l'image de l'actrice X Sasha Grey).

Commencée comme une critique acerbe du systèmes hollywoodien (et assez bien vue bien qu’un peu de mauvaise foi se glisse dans le texte),le roman passe lentement mais sûrement vers un récit de maison hantée (à ceci près que les fantôme sont condamnés à rester dehors). Et une fois que Todd aura fait connaissance avec la maitresse des lieux,tout dérape. Certes on connait les obsessions de Barker ( si si,Hellraiser c'est lui quand même) comme le sexe,la souffrance,la difformité etc… mais l’aspect feutré laisse soudain place à du grand n’importe quoi horrifique.

Ce roman possède une réputation sulfureuse,qu’il ne doit à rien si ce n’est un chapitre orgiaque assez détaillé mais à l’ambiance malsaine (rappelant ,pour l’effet provoqué chez le lecteur,les parties de jambes en l’air de Patrick Bateman dans American Psycho et le risque d'érection qui s'en suit. Et croyez-moi,lire American Psycho dans un train bondé n'est pas une bonne idée....surtout quand il est bondé par la faute d'une colonie de vacances réservées aux adolescentes pré-pubères.).
Rien de bien méchant au final puisque presque tous les auteurs ont déjà tenté la scène de cul dans un de leurs ouvrages. Ici ça dure juste tout un chapitre et pas 10 lignes,c’est tout. Cependant, le sexe reste un des éléments que l’on retrouvera tout au long de l’intrigue mais dans une ambiance poisseuse et démoniaque (c’est le début du grand-guignol dans le roman puisqu'on y verra presque autant de sperme que de sang).

Si Barker avait amputé son roman de 200 bonnes pages et resserré l’intrigue autour de la demeure et du canyon qui donne son titre au roman,au lieu de repartir explorer le monde hollywoodien pour régler quelques comptes,il aurait pu pondre un roman de maison hantée moins classiques que l’accoutumée mais diablement prenant…ici on ne cherche qu’une chose,le finir au plus vite par acquis de conscience au cas où ça s’améliorerait en cours de route. Et bien ce n’est pas le cas,n'est pas King qui veut !

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