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mardi 8 juin 2010

Minuit,l'heure du crime

Quand le scénariste de la saga « 30 jours de nuit »,Steve Niles, investit Gotham City, le chevalier noir est parti pour en voir de toutes les couleurs. Mais au fil des rencontres avec le bestiaire coloré de la ville (et d’Arkham quand l’asile arrive à le retenir en son sein plus de deux heures) une seule sera vraiment prédominante lors des longues nuits sans sommeil du croisé à la cape : le rouge. Rouge comme le sang, rouge comme un cœur arraché d’une poitrine qui quelques secondes avant sentait encore les martellements de l’organe vital.

Tout commence par une nuit où Batman traque le Dr Crane alias l’épouvantail. Ce dernier s’est échappé (encore !) de l’asile. Le plus grand détective du monde retrouve sa trace alors que le freak s’apprête à commettre un vol d’artefact ancien. Dans quel but ? Et pourquoi un vol,ce qui ne ressemble pas à l'épouvantail ?Pendant ce temps, un meurtre a lieu. La victime a eu le palpitant sorti de son poitrail. Un nouvel adversaire est arrivé en ville pour défier Batman et cela ne va pas se faire sans laisser de profondes blessures.








Steve Niles propose ici une saga lorgnant vers le thriller horrifique qui verra la faune particulière de Gotham mise à contribution dans une machination perverse et mortelle orchestrée par le mystérieux Minuit. À chaque nouveau meurtre Batman se retrouve de plus en plus près d’avoir le dos au mur tant cet ennemi a préparé son plan dans les détails. Bruce Wayne quant à lui est confronté à la cruelle condition d’avoir un alter ego puisqu’il s’entiche de la belle et jeune inspectrice chargée de l’enquête sur les meurtres de Minuit mais celle-ci le perçoit comme un play-boy lâche et matérialiste, et alors qu’elle trouvait les méthodes de Batman peu orthodoxes, la voila qui se rapproche de plus en plus de l'homme chauve-souris. Ce qui n’est pas pour plaire à Catwoman… On le voit,Niles ,en plus de tenir le lecteur en haleine avec l’intrigue principale, n’en oublie pas de décrire les affres et les tourments psychologiques de ses personnages. Et pour mettre en dessins tout ça,c’est un habitué de Gotham qui s’y est mis : Kelley Jones. Son Batman est souvent représenté dans des positions étranges,accentuant le côté prédateur de celui-ci.





Avec Jones, Batman est un être quasi surnaturel,sa cape change de longueur selon les cases,prends des formes bizarres comme si elle était vivante (cet élément sera repris par Todd MacFarlane dans son Spawn d’ailleurs). Les bat-gadgets ne sont pas en reste puisqu’ils sont emprunts d’un air à la fois ringard et à la pointe de la science-fiction. Lui et Niles ont joué a mixer autant d’éléments réalistes que surréalistes,combinant donc les divers courants que Batman a traversé dans sa longue existence (70 ans que le personnage existe quand même), tel un robot de combat ou encore ce miscroscope holographique qui fait que le chercheur se trouve littéralement projeté dans ce qu’il observe. Et tout cela sans ridicule aucun,du grand art.



En fait,s’il fallait vraiment trouver un défaut intrinsèque à cette aventure, ça serait de rappeler un peu trop par moment deux autres œuvres liées à Batman : le film d’animation Mask Of The Phantasm et la saga « Hush » pour son côté « nouveau super-vilain manipulant tous les ennemis pour arriver à ses fins ». Un excellent Big Book, qui parcequ’il bénéficie d’un papier de meilleure qualité qu’auparavant est bien plus mince que les deux autres sortis sur le dark knight,mais là je chipote.

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