Christian
Walker est inspecteur de police. Son boulot c'est d'enquêter sur les crimes en
rapport avec les super-héros, ces justiciers costumés qui patrouillent en
ville. On lui adjoint une nouvelle équipière, Deena Pilgrim. Deena est
énergique et ne manque pas de volonté, mais elle est plongée dans un monde que
Walker arpente depuis plus longtemps. C'est un spécialiste de la chose et il
est connu et reconnu dans le "monde derrière le monde" . Aussi,
lorsque Retro-Girl, la super-héroïne la plus puissante et la plus aimée du pays
est retrouvée assassinée, c'est lui qui est chargé d'enquêter.
Polar et
super-héros ont souvent fait bon ménage. Batman par exemple ne se prive pas
pour faire mumuse dans ce genre littéraire. Mais cette série, entamée en 1999
touche quelque chose de nouveau : le quotidien des flics confrontés à ce monde
un peu à part. Le concept sera un peu repris dans la série Gotham Central (
quoique plus terre à terre , Gotham n'est pas le terrain de jeu des criminels
les plus métaphysiques…les plus cintrés et dangereux pour l'homme de la rue par
contre…) scénarisée par Ed Brubaker et Greg Rucka. Qui ont scénarisé Daredevil également. Tout comme Brian Michael Bendis, le créateur de POWERS !
L'écriture
est carrée et répond bien aux codes du genre. L'originalité vient bien entendu
du contexte de la série et surtout de l'incroyable talent de Bendis pour écrire
des dialogues qui sonnent justes et qui en plus fournissent une voix propre à
chaque personnage. C'est d'ailleurs une qualité qu'il insuffle souvent dans ses
autres séries (et ce même quand l'intrigue n'est pas des plus relevée, les
dialogues sont bons). Il use aussi de certains tours de passe-passe ( dans le
découpage, dans l'utilisation des émissions télés que les héros regardent, etc…)
Les dessins
de Michael Avon Oeming sont presque de nature cartoony, un peu simple. Mais il
joue sur les ombres et les ambiances. Son découpage de l'action est assez
lisible (toujours un plus) et ne jure pas trop avec l'écriture noire de Bendis.
Surtout, elle offre une vision clairement fictionnelle à des années lumières de
certains dessinateurs qui tentent de coller le plus près à la réalité ( je n'ai
rien contre, remarquez). Quelque part,
cet "antagonisme" dessin-scénario est salutaire, salvateur. Car nous
naviguons ici dans un monde ou non seulement les homicides sont légions mais où
le déicide a désormais sa place. Oui, le déicide : les mythes d'antan ont donné
naissance aux super-héros, dieux d'un panthéon moderne. Et si les dieux
lumineux peuvent être abattus, alors un peu de légèreté visuelle n'est pas un
luxe.
Qu'apporte cette réédition par rapport à l'édition Sémic ?
RépondreSupprimerAucune idée, je découvre la série avec Fusion Comics.J'imagine que la traduction de Jérémy Manesse n'est pas celle de Semic par contre.
RépondreSupprimerProbable.
RépondreSupprimerLa couverture est plus accrocheuse, je dirai.
Bon.
Merci de ta réponse.