En 2010,
Pixar sortait Toy Story 3. Probablement le meilleur film d'animation américain
de ces 20 dernières années ( sans compter Le Roi Lion, ne déconnons pas non
plus). Une apocalypse émotionnelle doublée d'un récit aussi profond dans le
fond que propre dans la forme. Du grand art, tout simplement !
En 2011,
c'est Cars 2 qui était le Pixar de l'année et quelle déception : un film pour
enfants sans aucune accroche pour les spectateurs ayant dépassés les 10 d'âges
(mental). Autant dire que lorsque j'ai vu les premières images de Brave
(Rebelle en VF, mais je hais ce titre) j'ai soudain senti que Cars 2 était un
accident industriel ! Alors, Brave est-il le film qui efface ou du moins
pardonne les erreurs de Cars 2 ? Oui et non…
Pixar est
un studio cofondé par Steve Jobs (d'ailleurs, un clan du film est le clan Macintosh,
clin d'œil à feu le papa de Apple. On y trouve aussi un clin d'œil à Hitchcock
avec le clan Macguffin ) et John Lasseter. Mais il ne fait vraiment partie de
l'empire Disney que depuis quelques années : Pixar voulait quitter Disney,
Disney l'a racheté. Mais les deux structures ont continué à agir séparément !
Néanmoins, il se peut que l'ambiance Disney commence à contaminer les divers
aspects de leurs productions ( ça sent très mauvais pour Marvel, autre
acquisition de Disney).
Merida est
la fille du roi Fergus et de la reine Elinor,elle est aussi l'aînée et sa main
sera donnée au premier né du clan qui réussira une série d'épreuves. Profitant d'une
faille dans les règles, Merida se bat pour sa propre main et courrouce sa mère,
qui l'a formée contre son gré de garçon manqué à devenir une princesse et une
reine d'exception. Les clans sont furieux, la guerre gronde (enfin, une guerre
façon Disney donc une guerre dans une salle de banquet) et pour rajouter au
bordel ambiant, Merida fait la connaissance d'une sorcière sympa mais toquée qui
lui accorde un sort : celui de changer sa mère. Les emmerdes ne font que
commencer.
Brave a le
cul entre deux chaises : c'est un film hybride mi-Pixar mi-Disney. Ce que les
bandes-annonces n'avaient pas mis en exergue, on nous vendait un film
d'aventure épique et malheureusement l'épique est réduit à sa portion congrue
dans ce film. Il y a plus d'humour que d'action (bon c'est un humour qui
fonctionne à plein régime) et on n'échappe pas aux chansons (bien que celles-ci
lorgnent vers Toy Story : un chanteur en voix-off). Au final, les qualités Pixar l'emportent sur
les défauts Disney classiques ( cul-cul, simplisme. Tout ce que Le roi Lion
n'avait pas en somme), l'animation est d'une beauté à couper le souffle et
atteint par endroits un niveau de détails hallucinant : regardez l'herbe dans
le vent, elle a l'air encore plus vraie que celle de mon jardin ! Et ne faites pas attention au côté un peu plastoc qui émane des photos : en mouvement, les expressions faciales sont magnifiques !
La musique
de Patrick Doyle, bien que jouant à fond la carte irlando-écossaisse, tombe à
plat et n'arrive pas à insuffler ce qu'il faudrait au bon moment ( rien que ça ,ça
vous diminue l'épique promis d'un cran).
Rien d'étonnant de la part d'un compositeur qui ne fournit qu'une bonne B.O
tous les 36 du mois : sa dernière en date plus ou moins écoutable et pouvant
rester en tête est celle de Thor ( et il avait réussi l'exploit de ne pas être
inspiré sur un film Harry Potter,bravo ! ).
Brave ,pourtant,
conquiert l'adhésion du public parce que ses qualités l'emportent sur ses
défauts mais le film ne se place pas dans le panthéon des grands classiques
instantanés de Pixar. Dommage car il y avait un réel potentiel épique en plus
du comique de la situation que Merida provoque avec le sort accordé par la
sorcière ravagée du ciboulot ! Alors malgré son côté Disney, ne boudez pas
Brave ! Et en V.O si possible, pour profiter du délicieux accent écossais de l'actrice Kelly MacDonald !
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