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mardi 30 octobre 2012

Faux Bond,Vrai grand film !


Les choses sont bien faites : pour les 50 ans de James Bond au cinéma (le personnage est plus ancien ), un nouveau film sort sur les écrans. Pour les 40 ans, nous avions eu « Meurs un autre jour », baudruche boursouflée et immonde ( du moins dans sa seconde moitié). «  Skyfall » offre-t-il un meilleur cadeau d’anniversaire ? La réponse est non. 
Il offre bien plus que cela !

Il y a deux façons d’appréhender un «  James Bond ». En tant que fan, prêt à pardonner beaucoup ( je ne compte pas le fans hardcore qui pardonne tout, même la merde) et  en tant qu'amateur de cinéma ( cette catégorie se décline sous plusieurs formes, il est vrai).

Le fan sera attentif à plusieurs détails, codes et clichés inhérents à la saga. Pour le fan, elles forment l’ADN d’un « James Bond » et sa réaction  lorsque l’on ose toucher à un cheveu de cet ADN est la même que celle d’un bobo choqué et au bord de l’apoplexie lorsqu’on lui demande de finir son assiette de maïs OGM ! Je suis fan de James Bond…mais j’appartiens avant tout à la catégorie des amoureux du cinéma ! Et ma déception face à ce 23me épisode est largement compensée par le plaisir d’avoir assisté à un vrai grand film !

Aux commandes de ce nouvel opus, nous retrouvons le réalisateur anglais Sam Mendes, peu connu pour sa filmographie de films d’action : American Beauty , Road To Perdition ( déjà avec Daniel Craig), Jarhead et Les Noces rebelles. Deux films enivrants et poétiques et deux films dont la lenteur et le manque d’ambition arriveraient  presque à faire passer un film porno pour un chef-d’œuvre des beaux-arts ! Bref, autant dire que c’était mal parti et que cela sentait le roussi. Pire, au fil des mois, les diverses photos me laissaient présager du pire au niveau visuel. Je partais donc avec un a priori négatif , persuadé de tomber sur un bon petit film manquant cruellement d’action et misant tout sur ses personnages. Je reconnais humblement ma grosse erreur.

Avant toute chose, il n’est pas mauvais de rappeler certaines choses qui ne changeront jamais sur un film de James Bond. Le réalisateur, aussi connu qu’il soit, est entouré par le staff de la production, gardienne du mythe depuis l’époque de Sean Connery. C’est comme ça ! Ainsi, le réalisateur a certes une certaine liberté mais faut pas pousser bobonne. Ici, il sera le capitaine du navire mais en aucun cas le pilote. Il donne l’impulsion, supervise les détails artistiques mais c’est l’équipe technique qui fournit le produit au spectateur. 

Cela n’enlève rien à Mendes, il faut avoir du talent pour tirer quelque chose de ses techniciens ! Les 3 grands artisans de la réussite de Mendes sont : Alexander Witt le réalisateur de la 2nd équipe, Stuart Baird le monteur ( Witt et Baird avait bossé sur «  Casino Royale », une équipe qui a fait ses preuves donc !) et Roger Deakins, le directeur photo. Mendes arrive cependant à imposer Thomas Newman à la musique. Il a travaillé sur tous les films de Mendes jusque là. Il remplace David Arnold qui travaillait sur Bond depuis Demain Ne Meure Jamais. Newman assure, lui qui était plus habitué à distiller des ambiances onirique ( American Beauty, Rencontre avec Joe Black).

Casino Royale et sa suite directe de chez direct ,Quantum of solace, se déroulaient en 2006. On retrouve donc Bond 6 ans plus tard. Lors d’une mission qui tourne mal , Bond est supposé mort. Peu après, le MI-6 et surtout M, le big boss, sont la cible d’une attaque de grande envergure. Bond décide de sortir de sa retraite et d’aider son ancienne patronne en reprenant le service actif. Mais le temps passé loin du terrain commence à laisser des marques sur 007.




Du début à la fin, le rythme ne faiblit jamais. Tout en laissant certains passages aménagés pour laisser 1° laisser le spectateur reprendre son souffle et 2° faire interagir les personnages entre eux. Le tout est un subtil dosage qui est ici presque millimétré.

Comme je le disais plus haut, les codes sont assez peu présents : si Bond mène son enquête dans des lieux exotiques comme Istanbul (lieu d’une course poursuite démentielle), Shanghai (un combat mano a mano punchy aux ambitions artistiques évidentes) ou encore Macao ( avec une scène de Casino particulière ) , il ne jouira pas vraiment de gadgets et encore moins des « James Bond Girls » sur-vendues en promotion du film mais peu présentes ! Et dès la seconde moitié, Bond ne quittera plus sa chère perfide Albion. Et si M reste sa mère de substitution, il n'en va plus de même pour Q qui devient un gamin certes un peu arrogant mais respectueux de Bond (et que Bond respecte, la relation s'inverse donc ! ).





C’est lors de cette partie que tous les codes vont vraiment sauter à l’exception du vilain de l’histoire campé par Jarvier Bardem et qui rejoint les meilleurs méchants de la saga, ceux qui allient troubles psychologiques, plans terre à terre et personnalité décalée ( ici on lorgne vers un mix entre 006, Hannibal Lecter et le Joker du film de  Christopher Nolan).De plus, Bond est certes toujours le produit de son temps ( ça ne changera jamais, c'est le truc immuable pour Bond ) mais il commence à accuser le kilométrage. Il n'est plus ici le super-héros lisse qu'il a toujours semblé être (mais le fan sait qu'il s'agit d'une méthode de protection ).

Ce changement d’orientation surprend, joue avec le spectateur qu’il soit fan ou non (le jeu des références pour marquer les 50 ans est jubilatoire mais jamais au détriment du spectateur occasionnel contrairement au dernier film avec Brosnan ! ) et nous révèle les tenants et les aboutissants du titre «  Skyfall » qui laissait présager que le ciel allait tomber sur la tête du monde comme dans tout bon plan mégalo à la Dr Denfer. Et bien non !

Passionnant de bout en bout, bien écrit, bien mis en scène, surprenant même dans son déroulement tout sauf bondien (enfin pas tout le temps quand même) , « Skyfall » n’est pas appelé à devenir un classique de la saga mais bien du cinéma tout court ! Mon second film préféré de l’année, presque ex aequo avec The Dark Knight Rises !




D’ailleurs , si j’oublie, rappelez moi de vous faire un petit article comparatif entre les Batman de Nolan et le film de Mendes, puisqu’il déclarait devoir beaucoup à Nolan pour son film ! Mais je ne peux jouer à cela ici sans dévoiler trop de choses au spectateur qui n’a pas encore vu Skyfall !

"Ce que nous sommes, nous le sommes ; Des cœurs héroïques et d'une même trempe Affaiblis par le temps et le destin, Mais forts par la volonté De chercher, trouver, lutter, et ne rien céder ".

samedi 27 octobre 2012

Berg,Spielberg !


Si l’on vous demandait «  Quel est , pour vous, l’image emblématique du cinéma ? », que répondriez-vous ? 
Ma réponse, je la connais : une bicyclette volante passant devant une pleine lune radieuse ! 

Oui, le cinéma chez moi se conjugue au plus que parfait en la personne de Steven Spielberg ! (aaaah vous pensiez que je n’idolâtrais que Chris Nolan hein bande de coquins ? )

Un nouvel ouvrage sur l’œuvre du barbu nabab d’Hollywood vient d’être édité par les Editions de la Martinière. 
Il est signé Richard Schickel et possède la particularité rare d’avoir vu Spielby y participer de près . En effet, Schickel a construit son livre autour d’une longue interview du réalisateur. Il n’est pas rare de voir nombre de ses citations émailler les pages de l’ouvrage qui retrace en grande partie la vie artistique de Steven Spielberg (en laissant de côté un énorme pan de sa vie privée, ceci n’est pas une biographie déguisée, comme le dira Steven Spielberg dans l’introduction).

C’est ici que je commence à avoir le cul entre deux chaises à propos de mon avis sur l’ouvrage. En tant que fan absolu, les anecdotes et certaines clés de lecture me sont connues depuis des lustres ! À  part par envie d’avoir une bibliothèque complète, le livre de Schickel ne sustentera pas le fan hardcore du cinéma spielbergien. Cependant, comme il s’agit de l’ouvrage le plus récent, c’est aussi le plus complet sur la filmographie de Spielberg. De plus, comment résister à un livre que Spielberg a aidé à concevoir ? Pour le fan, le cruel dilemme de l’achat impulsif ou non a commencé !

D’un point de vue moins subjectif, on peut considérer l’ouvrage comme une porte d’entrée idéale pour l’amateur de Spielberg qui voudrait enfin aller plus loin que l’image résiduelle du réalisateur, à savoir un grand enfant capable de sérieux par moment mais trop dispersé ! Spielberg n’est pas dispersé, il n’aime pas s’enfermer dans le même genre encore et encore. Spielberg est versatile et donc s’adapte plus que certains grands du milieu ! Pour le semi-profane, ce livre est bien conçu, relativement complet ( il parle déjà ,très peu certes, des futurs films Lincoln et Robopocalypse) et facile d’accès, il ne s’agit pas d’une dissertation philosophique poussée.

Seulement voila, il pêche aussi par un certain manque d’ambition : clairement, l’interview qui permit d’accoucher du livre n’avait à aucun moment pour but de faire sortir Spielberg de sa zone de confort. Ensuite , l’écrivain ne cherche pas vraiment à approfondir les paradoxes du réalisateur ( tout être humain est complexe et paradoxal, Spielby ne fait pas exception et cela aurait été intéressant de creuser de ce côté-là ).

Le livre se contentant de décortiquer sa filmographie (déjà bien fournie, admettons-le !) sans aborder sa grosse carrière de producteur et d’entrepreneur (il a fondé plusieurs sociétés comme Amblin ou Dreamworks, produit la saga « Retour vers le futur », « Transformers », etc…) , il laisse sur le côté une grande part de la vie cinématographique de Spielberg. Pire , il n’aborde même pas (sans doute pour des raisons légales ) le secret de polichinelle le moins bien gardé d’Hollywood : oui, c’est bien Spielberg qui réalisa « Poltergeist » !

Il est grand temps que les ouvrages sur Steven Spielberg entame une transformation : s’éloigner de l’analyse filmique et aborder un peu plus en détails sa biographie : je parie qu’on pourrait en tirer un film !

Bref, ouvrage mineur car contenant trop peu de nouveautés, ce livre est néanmoins conseillé à celles et ceux qui ne connaissent pas leur évangile de St Spielberg sur le bout de leurs doigts et souhaiteraient augmenter leurs connaissances sur le réalisateur ! Et en plus c’est richement illustré !

samedi 13 octobre 2012

Super plantage !


«  - On va relancer depuis le début tout l’univers DC grâce à un prétexte bidon et on voudrait que tu t’occupes de Superman !
-         - Moi ? Mais je ne sais pas par où commencer, j’ai déjà fait le tour du concept dans mon fantastique All Star Superman !
-          -Commence où tu veux, on repart de zéro on te dit !
-          -Donc je peux faire ce que je veux ?
-          -Oui !
-          -Et on se fout que ça colle ou pas avec le prétexte bidon ?
-          -Tout à fait !
-          -Ok je signe ! …et rajoute un zéro à mon salaire ! »

Voila ce qui s’est sans doute dit dans les bureaux de Dc comics quand il s’est agi de confier la destinée du dernier fils de Krypton à Grant Morrison. Car sinon, comment expliquer le plantage complet et grotesque que constitue la série Action Comics qu’Urban Comics publie sous le titre « Superman tome 1 :Genèse » ?

Déjà, tapons sur une porte que j’avais déjà ouverte : encore de nouvelles origines « définitives » pour Superman. Ça porte quand même à 3 versions en 8 ans ! Le concept de « définitif » semble bien étrange dans les bureaux de DC Comics !
Mais outre cela,passons en revue ce qui ne va pas !

L’univers DC a subi un changement suite à la saga Flashpoint où Flash réparait une erreur temporelle.Fort bien, on comprend que l’effet papillon puisse exister. Mais que cet effet touche jusqu’au fondement même de la culture kryptonienne, c’est nous prendre pour des idiots. Comment un évènement purement terrien a-t-il pu changer les origines de Superman ?

Son environnement natal et la raison de la disparition de sa planète changent ! Son costume aussi ! Ses pouvoirs également ! Cherchant à faire écho au débuts de Superman dans les années 30, Grant Morrison l’écrit comme encore incapable d’accomplir certaines choses : il saute haut en lieu et place de vraiment voler, il est encore sensible à certaines actions sur son corps,etc…des éléments évacués depuis longtemps et qui jurent avec ce que l’on sait de son organisme ( et que même Flashpoint mettait en avant : un peu de contact avec le soleil et c’est la fête du slip, slip qu’il porte enfin sous son pantalon soit dit en passant ! ).

Ses motivations aussi sont différentes : Superman est introduit comme un personnage frappant les salauds puissants,corrompus, ayant sans doute des liens avec la mafia, bosse de nuit…et attends une minute, mais il copie Batman ce gugusse ! Alors je sais bien que  Morrison a aussi bossé sur la chauve-souris mais apparemment ça l’a bien trop marqué !




Ça c’est pour le contexte général. Quand on rentre dans les détails c’est déjà autre chose. Déjà, la série se passe 5 ans avant le reste de toute la production DC actuelle. Ce qui fait que le casting habituel (Lois Lane, Jimmy Olsen et les autres ) ne subiront aucune vraie évolution puisque cela foutrait leur statut ‘’actuel’’ en l’air. Pire, on sait déjà que Clark ne finira pas avec Lois dans cette réalité (leur mariage a été effacé de cette réalité également mais Morrison n’est pas fautif, c’est une décision de l’éditeur…il a pas du voir ce que ce changement de statut marital avait provoqué chez les spider-fans de la maison d’édition d’en face tiens ! ).

Morrison opère quand même un jeu de massacre : Lex Luthor est intelligent certes mais n’est pas l’esprit subtil qu’il était (bien qu’on laisse suggérer le contraire, à voir si ça se confirme plus tard), Superman possède un costume pourri : un t-shirt, un jeans et une petite cape avec un S. Il obtiendra son costume par accident !!!

Ensuite, Morrison s’abandonne à ses tics d’écriture. Hors ce qui marche sur des créations personnelles ne fonctionne pas toujours sur un personnage bien défini ,c’est pourquoi il faut utiliser ces méthodes avec parcimonie ( comme sur Batman, quand il arrivait à se maîtriser mais je ne suis pas là pour parler de son bat-travail, c’est prévu pour beaucoup plus tard). Ce qu’il ne fait pas ! 

Hyper compression de l’histoire ( en gros des ellipses assez prononcées, parfois une planche est constituée de vignettes n’ayant aucun lien entre elles et donnant sans doute des infos dont il faudra se souvenir dans 5 ans quand il y reviendra, ce qui n’arrivera pas, il quitte le titre prochainement !!!! Il garde aussi sa vision récurrente du SDF apportant des infos au héros sur sa vie,du déjà vu pour les fans du scénariste), structure alambiquée artificiellement (je n’ai rien contre les récits exigeants, mais ceux qui doivent être relus 3 fois pour être compris un minimum et qui multiplient les concepts abscons de science-fiction que même Stephen Hawkings aurait du mal à saisir, ça me gonfle).

Seul point fort, les dessins de Rags Morales sont de toute beauté et ,bien que très classiques, recèlent de détails intéressants et d’un dynamisme qui fait plaisir à voir !



Un dessin correct ne fait pas tout un comic book et le traitement de Morrison ici est trop peu intéressant pour vraiment faire décoller l’histoire. En oubliant le côté solaire du héros, cette aura messianique et porteuse d’espoir que Batman n’aura jamais, Morrison livre un héros fade face à des menaces éculées ! La suite sera sans moi…

mardi 9 octobre 2012

Terreurs nocturnes.


Urban comics nous a sorti la semaine dernière le 1er tome de «  Batman, le chevalier noir ». Il s’agit en réalité de la suite directe de « Batman– La nouvelle aube ».

Si la série est toujours dessinée par David Finch, celui-ci a abandonné son poste de scénariste principal (il reste co-scénariste en sous-main) afin de ne pas devoir faire appel à un tiers pour fournir les planches. C’est donc Paul Jenkins, auteur reconnu et ayant eu son heure de gloire (passée depuis) qui prend les commandes de la bat-mobile.

Les sous-intrigues continuent là où le précédent tome s’arrêtait , c’est donc un Gordon sous surveillance que l’on retrouve comme complice de Batounet. L’I.G.S est sur son dos et un jeune arriviste (trop pour être honnête) cherche à le faire tomber…et il s’en prend aussi à Bruce Wayne depuis que ce dernier a admis financer Batman et lancé l’initiative Batman Inc.

L’intrigue principale quant à elle suit Batman dans une enquête pour découvrir qui a bien pu faire libérer une bonne partie des détenus d’Arkham. Des détenus insensibles à la peur et semblant avoir décuplé leur force. Les fans de longue date auront vite fait de se douter de qui est derrière tout ça avec de telles particularités ! C’est pourquoi Jenkins ne fait pas semblant d’ignorer ce détail et fait vite arriver aux même conclusions Batman. 

Du  coup, la série est plus centrée sur l’action que sur la subtilité et la déduction pure !
Elle n’est pas dénuée de neurones pour autant mais se joue sur des terrains moins explorés par les autres séries du chevalier noir. « La nouvelle aube » avait un aspect fantastique prononcé, ici nous lorgnerons plus vers les supers-pouvoirs puisque un nouvel adversaire (enfin une) est dévoilée et que les membres de la Ligue des Justiciers feront une petite apparition (mal gérée sur la fin, voire un peu ridiculement cul-cul et facile). Le tout se lit pourtant avec un certain plaisir.




Ne tergiversons pas, il s’agit de la moins bonne série « batman » pour le moment. Ce qui n’en fait pas une mauvaise série, attention ! Elle est juste très efficace à défaut d’être très originale.Si vous ne devez lire qu’une série cependant, choisissez « Batman » tout  court, scénarisée par Scott Snyder !

lundi 8 octobre 2012

Comics et jeu vide & ho !


Arkham City" est un jeu vidéo.La suite vidéo-ludique de "Arkham Asylum", jeu basé (de loin) sur le comic du même nom. Le comic "Arkham City" n'est donc pas la suite du comic " Arkham Asylum" mais bien la suite du jeu, tout en étant l'épisode intermédiaire entre le premier jeu et le second jeu. Vous suivez toujours ?

Si comme moi vous n'avez pas joué à " Arkham Asylum", pas de problème. On vous met très vite au parfum de ce qu'il s'est passé : le Joker a tenté de s'évader avec pertes et fracas, s'est shooté avec le sérum de Bane et s'est fait battre par Batounet ! 

L'histoire commence alors que le Joker est mourant et que l'ancien directeur de l'asile a été élu maire. Cet atrophié du bulbe met au point un plan visant à transformer la "vieille ville" en prison/asile géant(e) ,un endroit où tous les rebuts seront enfermés ensemble à l'écart quand Arkham et la prison de Blackgate se situent trop près des infrastructures principales de la ville. 
Le plan prévoit également de donner les pouvoirs policiers à une simple milice.

Pour Batman, c'est clair, quelqu'un réfléchit à la place du maire ( qui ,rappelons le, est un cousin de Forrest Gump ). Et cet homme a un plan !

On retrouve au scénario Paul Dini, scénariste de la série animée Batman. Il a aussi scénarisé un paquet d'épisode du comic et le graphic novel " Guerre au crime". Faire appel à lui semblait donc une bonne idée.
Mais patatras ! Dini, bien que talentueux et n'embêtant pas son lecteur, est coincé par l'impossibilité de développer son histoire puisque c'est bel et bien le jeu qui raconte l'histoire d'Arkham City. On se retrouve avec une intrigue étirée sur 5 chapitres inutilement longue. En 3, l'histoire proposée ici était tout aussi bien emballée !!!!


Les dessins de Carlos D'Anda en jettent par contre ,son Batman est imposant et le style à mi-chemin entre le comic et le manga colle parfaitement à une ambiance qui devra lorgner vers le jeu vidéo. Jeu vidéo vendu pour l'occasion avec l'album au prix de 20€ le tout. Ce qui fait que les deux disques du jeu reviennent à 5€, une excellente affaire si il ne fallait pas acheter le comic book avec. Mais même au prix plein, ce pack est nettement plus avantageux que le jeu vendu seul dans le commerce.

mercredi 3 octobre 2012

Un chevalier clair-obscur : 2me partie,point 4.


Batman ET Robin !

Robin alias Dick Grayson apparaît pour la première fois dans Detective Comics n°38 en 1940. Il est introduit pour apporter de la légèreté et de l'humour dans le monde sombre de Batman. Il sera aussi le ressort dramatique principal pendant des années.
En effet, le Joker n'hésitera pas à le qualifier d'otage parfait : si on kidnappe Robin, on est certain de voir rappliquer Batman et tenter d'en finir avec lui.
Si Robin est au départ une référence à Robin des bois (les collants verts), c'est également une référence animalière. Si Batman est une chauve-souris, Robin signifie Rouge-gorge en anglais.

Si Robin accompagne toujours Batman, ce n'est pas toujours Dick Grayson sous le masque.
Robin deviendra avec le temps une identité super-héroïque s'appliquant à chaque jeune personne ayant  accompagné Batman à tour de rôle.
C'est aussi "à cause de lui" que les comics commenceront à être surveillés et devront appliquer une forme d'auto-censure. Mais nous y reviendrons plus loin.


On distinguera 4 figures de Robin différentes (d'autres existent, dans les films ou dans des histoire hors continuité comme The dark knight returns de Frank Miller, par exemple).

Dick Grayson, celui qui portera le costume le plus longtemps. Des années 40 jusqu'aux années 80, le public ne verra que Grayson sous le masque vert du boy wonder. Richard "Dick" Grayson est un trapéziste , tout comme ses parents. Ceux-ci meurent dans un accident lors d'une représentation à Gotham City. En réalité, il s'agit de sabotage. Le directeur du cirque est en compte avec la pègre et celle-ci charge un certain Tony Zucco de faire passer un message sanglant.




Bruce Wayne adoptera Dick Grayson et le formera à la lutte contre le crime pour canaliser la vengeance du petit avant qu'elle ne le consume. Avec les années, Dick cherchera à s'affirmer  et à ne plus rester dans l'ombre de Batman. Il quitte son costume de Robin et devient Nightwing. Le symbole qui orne son torse est un oiseau stylisé bleu puis rouge, rouge-gorge il était, oiseau il restera !
Quand Bruce Wayne est supposé mort, il reprendra,un peu à contre cœur, la cape et le masque de Bruce ! Son statut de fils adoptif lui assure par ailleurs un rôle important au sein de Wayne Enterprise !


De Robin à Nightwing : évolution d'un héros à part entière !

Après le départ de Dick, Batman enrôlera Jason Todd, un gamin désœuvré et un peu perturbé. Il tentait de voler les roues de la batmobile lorsque Batman le rencontra. Jason est impulsif mais loyal envers Bruce. Le public n'aime pas le personnage et se plaint régulièrement de le voir dans le rôle. Finalement DC comics décide de lancer un sondage : " Qui voulez-vous voir mourir ? Jason ou le Joker ? ". 
Sans surprise, le Joker est choisi par le public…pour vivre ! Il assassinera Jason à coups de pied de biche. Sa mort laissera Batman dans un état proche de l'ultra-violence et refusera durant des  années de reprendre un Robin sous ses noires ailes !


Notons que Jason a été ramené à la vie dans le comics.La dernière explication en date voudrait que Ra's Al Ghul l'ait plongé dans un puits de Lazare pour le faire revivre et mettre des bâtons dans les roues de Batman (et de la batmobile ? ). Il agit sous le nom de Red Hood désormais.





Tim Drake est un jeune garçon ordinaire mais très intelligent. Il convaincra Batman de le laisser reprendre le rôle de Robin après lui avoir prouvé ses dons de détective en découvrant sa véritable identité.

Contrairement à Dick ou à Jason, Tim n'est pas orphelin quand il rencontre Batman. Et contrairement à Jason Todd, le public ne le hait pas ! En effet, il ne souffre pas de la comparaison avec Grayson mais avec Jason : il est directement considéré comme meilleur et non comme un usurpateur. 
Durant des années, il accompagnera Batman dans ses aventures sans vivre sous le même toit. 

Lorsque son père meurt, Bruce l'adoptera également. Le but est autant altruiste que calculé : éternel célibataire, Bruce sait avoir besoin d'héritiers pour continuer le combat et mener correctement Wayne Enterprise ! 
Lorsque que Bruce sera considéré comme mort,il se désolidarise de la bat-family et devient Red Robin (le rouge-gorge rouge en français, ce qui est donc incongru pour un francophone). Convaincu que Bruce n'est pas mort mais piégé dans le temps à la suite d'une aventure avec la Ligue de Justice, Drake commence une quête pour retrouver son père adoptif.



Stéphanie Brown est la petite amie de Tim Drake. Elle est aussi l'héroïne du nom de Spoiler, fille d'un criminel, elle cherche à faire échouer les plans de son père. Elle reprendra l'identité de Robin durant un petit temps (Tim Drake ne pouvant jouer ce rôle à cette époque). 

Batman et elle auront une relation conflictuelle et elle sera renvoyé par le chevalier noir pour insubordination. Tentant de prouver sa valeur,elle sera mortellement blessée. Batman cherchera à la faire soigner par Leslie Thompkins. Cette doctoresse âgée est en fait le second tuteur légal de Bruce après Alfred Pennyworth.Elle laissera mourir Stephanie pour montrer jusqu'où cette vie masquée est dangereuse.

En réalité, Stéphanie est vivante et avait préparé avec Leslie sa sortie de la vie héroïque ! Néanmoins, elle reprendra le rôle de Batgirl, aidée par Barbara Gordon (l'ancienne Batgirl) lorsque Bruce sera considéré comme mort.

Spoiler, Robin et Batgirl : les 3 alias pris par Stephanie Brown.

On arrive ici au Robin le plus intéressant : Damian Wayne !

Damian est le fils que Bruce a eu avec Talia Al Ghul,la fille de Ra's Al Ghul,le chef de la ligue des assassins. Damian est utilisé comme un pion par sa mère qui révèle son existence à Bruce lorsque Damian a 10 ans (cela sous-entend un gros point noir dans la continuité psychologique de Talia d'ailleurs, mais nous y reviendrons). Damian a été élevé dans un environnement sans moralité ni autre règle que la loi du plus fort. L'une de ses premières actions sera d'ailleurs de tenter d'évincer Tim Drake pour prouver qu'il est le seul héritier légitime de Batman. 

Néanmoins, confronté pour la première fois à une figure paternelle forte, Damian tentera d'impressionner son père en gardant pour lui ses instincts meurtrier. Il devient Robin lorsque Bruce disparaît et sera donc l'acolyte de Batman certes mais du Batman incarné par Dick Grayson. Il deviendra le Robin de son père seulement quelques temps après le retour de celui-ci. 
Si Grayson et lui avaient réussi à trouver une sorte d'équilibre,les relations entre Bruce et Damian sont loin d'être simples. Le niveau de subordination passant de frères adoptifs à une relation père-fils difficile. 


Le Joker se faisant tabasser à coup de pied de biche est une image à double-sens : elle nous montre le côté violent de Damian et renvoie au passage à tabac mortel du Joker sur Jason Todd avec le même outil !



Enfin, il est souvent sous-entendu qu'un Robin reprendra la cape lorsque Bruce viendra à disparaître.Dans un futur possible contre lequel Bruce se bat, Damian prend le relais. Mais dans la continuité du moment, Bruce a déja été remplacé deux fois...par Dick Grayson, le premier Robin.
La première fois lorsque Bruce reviendra prendra sa place à Gotham après s'être remis de ses blessures dues à Bane. Il avait confié les clefs de la bat-cave a Jean-Paul Valley. Ce dernier devenant plus un Punisher qu'un Batman, Bruce devra le faire tomber. L'effort sera tel qu'il devra céder sa cape encore une fois.





Plus tard, lorsque Bruce disparaîtra "dans le temps", Dick reprendra une nouvelle fois le flambeau.
Il est intéressant de noter que , sauf exception, il faut avoir été un Robin pour espérer un jour devenir le nouveau batman. 




Il fut même une époque où l'on tenta de nous vendre l'idée que Batman a été un Robin durant sa jeunesse.
Comme quoi, ces deux-là sont liés à jamais.