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jeudi 21 juillet 2016

Le sang de l'Amérique.

American Vampire, la série écrite par Scott Snyder, revient pour un 8éme tome ( 10éme si l’on compte les deux hors-séries dont la lecture reste essentielle pour tout comprendre ).

Dans les tomes précédents, la série avait pris un nouveau tour. Alors que la série s’était auparavant à faire l’inventaire des différents espèces de vampires en les mêlant à l’histoire du XXème siècle, le nouveau cycle présente un mal ancien, millénaire, qui pourrait bien se répandre sur Terre comme une plaie gigantesque.

Pearl Jones, Calvin Poole et Skinner Sweet, les "vampires américains" , se sont associés pour découvrir qui est le Marchant Gris, cet homme énigmatique qui semble servir " la Bête", une créature capable d'infecter même la race la plus résistante de vampires. Leur quête les mêmes à rencontrer les restes rachitiques de l'organisation des Vassaux de Venus dirigée par Félicia Book (dont les aventures annexes à la série principales peuvent être lues dans cet ouvrage et son petit frère ).
Les deux groupes vont devoir s'associer s'ils veulent espérer réaliser la plus importante mission de leur vie en détruisant le mal à l'origine de tous les maux.

Snyder augmente la menace mais ne diminue pas son talent, au contraire. Le récit est mené tambours battant sur fond de révision de l’Histoire (les vraies raisons qui dictent les actions des puissants et menant les nations dans le maelstrom chaotique de l’Histoire sont intimement liées au surnaturel , un truc tout simple mais très efficace pour ancrer la série dans une sorte de réalisme altéré par les forces immatérielles du bien et du mal).
Scott Snyder reste un auteur dont les obsessions se retrouvent de séries en séries (et ce même dans des œuvres plus grand public comme ses «  Batman » ) : trouver des liens entre différents mythes ( religieux, littéraires), cultures & civilisations , tordre les concepts sur les créatures folkloriques ou encore son envie de décortiquer les noms des choses pour en dévoiler la vraie nature. Ses tics d’écritures s’imbriquent dans une envie de convier les symboles connus et de surprendre le lecteur érudit.
Une connaisse pointue que ses détracteurs qualifient volontiers d’attitude pédante et hautaine mais Snyder ne donne pas cours où se regarde écrire, il joue avec la culture dans un but qui sert son histoire (et qui permet même d’apprendre des choses au lecteur au passage : lire sert à apprendre, le savoir est livresque après tout, internet n’est qu’une extension).




Alors que le récit file à toute allure sans jamais sacrifier les liens entre les personnages et leur psychologie, Snyder se permet des retournements de situation parfois drastiques qui risquent d’avoir des répercussions importantes et intrigantes lors des tomes suivants.

Aux dessins, on retrouve bien sûr Albuquerque Rafael , dessinateur de la série depuis les débuts il y a plusieurs années. Son trait a évolué depuis, ses petites scories ont disparu et son sens du story telling s’est affiné. Un vrai plaisir des yeux de la part d’un artiste possédant un style unique.

American Vampire reste donc le haut du panier des séries fantastiques éditées par DC Comics/ Vertigo et dont Urban Comics propose les traductions en français. Une lecture toujours conseillée depuis que j’écris sur ce blog et ce dernier tome ne va pas me faire changer mon fusil d’épaule.



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