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dimanche 7 août 2011

Ce cher Lock Holmes !


Où l'on parle de Sherlock Holmes, du docteur Gregory House et de Sherlock la nouvelle série de la BBC consacrée au héros de Sir Arthur Conan Doyle !
Sherlock Holmes. Tout le monde le connait. Oo tout du moins tout le monde croit le connaître ! À tel point que la sortie du film de Guy Ritchie avait déclenché de nombreux commentaires de la part de pseudo-spécialistes qui , par exemple, hurlaient au scandale que le détective se batte en pratiquant les arts martiaux…alors qu'Holmes est un combattant aguerri au baritsu chez Doyle.

Comme Dracula, Holmes a tellement été adapté, remodelé et trahi par le cinéma et les séries télévisées que c'est son image déformée et non son image littéraire qui a marqué la culture populaire. Jusque la fin des années 80's, le détective de Baker Street et son fidèle acolyte, le Dr Watson, ont été la matière d'une multitude d'œuvres ( dont Le secret de la pyramide/Young Sherlock Holmes en V.O, une très bonne production Spielberg revenant sur les jeunes années de Sherlock et qui offrait également des origines à l'antagonisme réciproque nourrit par Holmes et Moriarty ! ). De plus, les années 80's ont surtout été marquées par la série animée produite par Hayao Miyazaki ( Porco Rosso, Princesse Mononoke,etc…) et qui constitue ma première rencontre avec Sherlock. Sherlock qui reste une source d'inspiration pour de nombreuses créations audio-visuelles mais aussi littéraires ou comme personnage de bande-dessinées, qu'il soit héros ou simple personnage secondaire !
Puis, le calme plat, rien de notable ne sortant plus sur les enquêtes du célèbre détective ( bien que la BBC produise de temps en temps des téléfilms sur Holmes dont certains avec Rupert Everett, mais ceux-ci restent pour la plupart bien confidentiels en dehors du Royaume-Uni ). Il faudra attendre l'avènement d'un autre héros, détective dans un domaine particulier, pour que l'intérêt des producteurs se tourne de nouveau vers Londres et ses mystères. Ce héros c'est Gregory House. House, de l'aveu même de son créateur, David Shore, est fortement basé sur Holmes. À l'origine son Watson devait même être son meilleur (et probablement seul ) ami : le Dr Wilson. Au final c'est en effet une équipe qui joue le rôle de Watson, c'est-à-dire le rôle de celui qui peut offrir un point de vue différent car moins (et c'est paradoxal) soumis à un Q.I de génie. Devant le succès monstre de la série , il n'a pas fallu longtemps pour que le héros à l'origine de la création de House retrouve le chemin des studios. Ainsi, plus ou moins en même temps, deux productions débutent : le Sherlock Holmes de Guy Ritchie avec Robert Downey Jr et la série Sherlock de Steven Moffat et Mark Gatiss.
Steven Moffat est le petit prodige télévisuel de la BBC. La série qui le lança sur le chemin de la gloire, Coupling , m'a personnellement offert des fous rires dont certains ont bien failli me tuer. Ensuite on l'a retrouvé sur l'adaptation contemporaine de Jekyll et sur Dr Who. N'étant pas fan du Dr Who, j'ai quand même sur simple mention de son nom regardé l'épisode " Blink" (premier qu'il a écrit pour le Dr) et force est de constater qu'il m'a fait un sacré effet. C'est en travaillant sur Dr Who qu'il rencontre Mark Gatiss, lui aussi scénariste. De fil en aiguille, les deux hommes en viennent à vouloir réadapter un héros qu'ils estiment disparu : Sherlock Holmes. Et puisque Moffat a déjà l'expérience de la transposition d'une œuvre du 19me en une série prenant place dans le monde d'aujourd'hui, les deux compères n'hésitent pas à tenter le coup très casse-gueule de placer les nouvelles aventures du détective en plein 21me siècle. Le pari était risqué.

En juillet 2010 le premier épisode ( sur 3 ) d'une heure et demi débarque sur la BBC, écrit par Moffat lui-même. L'épisode est bourré de références à Conan Doyle, à commencer par le titre de l'épisode : Une étude en rose, qui renvoie à la première aventure du héros de Doyle : Une étude en rouge ( à ce propos, l'excellent auteur Neil Gaiman a consacré une nouvelle à un hommage à Holmes dans Une étude en vert). On y suit le parcours de James Watson, médecin de l'armée revenu blessé d'Afghanistan ( tout comme le Watson d'origine ), traumatisé par la guerre, Watson est mis en contact avec Sherlock car tous deux recherchent un appartement en collocation car aucun ne peut se payer une telle chose seul. Très vite, alors que Holmes est appelé à enquêter sur des suicides en série, il fait appel aux talents médicaux de Watson pour l'aider : c'est le début de l'aventure pour John qui finalement ne demandait que cela pour se remettre en selle. Le Sherlock présenté ici est froid, calculateur, génial. Doté d'une mémoire parfaite. Plus brillant encore dans ses déductions que celui incarné par Donwney Jr. Il est mal-aimé de Scotland Yard ( à l'exception de l'inspecteur Lestrade of course ) qui le considère comme un véritable psychopathe accro aux énigmes meurtrières et qui finira forcément par commettre un meurtre quand en résoudre ne lui fournira plus sa dose. Accro à la nicotine ( et non plus à la cocaïne ) il est , comme son modèle victorien, incapable de supporter l'inaction : il a besoin d'avoir une affaire à résoudre ! De plus Moffat et Gatis déclarent qu'ils considèrent que tout ce qui a été fait sur Holmes fait partie du canon ( au sens biblique) et vont donc s'amuser à jouer avec les codes associés à Holmes et ce même si cela ne fait pas partie des récits d'Arthur Conan Doyle, l'une des phrases les plus connues restant " Élémentaire mon cher Watson " et que Doyle n'a jamais écrite !
Si le second épisode brille plus par le jeu des acteurs que par l'intrigue, il n'est pas dénué de qualités mais c'est l'épisode 3 qui va mettre le spectateur sur les genoux. Holmes est contraint par un poseur de bombes à résoudre de vieilles affaires dans un délai imparti. S'il n'y arrive pas, une bombe explose…et la dite-bombe étant reliée à chaque fois à un otage, Holmes n'a pas droit à l'erreur. L'épisode alterne moment plus calmes et moments forts d'un suspense qui va crescendo. La palme revenant à la fin de l'épisode sous forme de cliffhanger insoutenable ! La relation Holmes - Watson de son côté offre des moments savoureux, dramatique ou drôles ( le côté gay friendly de ce couple d'amis est d'ailleurs un ressort qui fonctionne très bien). Cette relation fonctionne donc parce que les acteurs ont été choisis avec soin : Benedict Cumberbatch incarne un Holmes qui au premier abord peut sembler un peu jeune mais c'est parce qu'il est bien conservé. Il transmet très bien qu'il est intelligent, asocial, parfois à la limite du dédain. Quant à Martin Freeman en Watson, il est juste parfait quelque part entre le rondouillard un peu lent qu'on nous présente souvent et le soldat de métier qu'il doit être. Un couple mal assorti qui peut donc faire des miracles ! Notons de Benedict Cumberbatch a été nommé aux BAFTA awards en 2011 pour son interprétation !

La série offre un souffle "so british", elle souffre néanmoins de quelques défauts mineurs qu'il sera aisé de corriger dans la future saison 2. Premièrement les épisodes sont un chouïa trop long : sous formes de téléfilms d'une heure et demi (format Colombo ), elle gagnerait à être rabotée de 10 à 15 minutes pour imprimer un rythme plus rapide et supprimer quelques petites passages à vides. Ensuite , il serait de bon ton de dissimuler un peu mieux les emprunts à la mythologie autour du personnage de Doyle : en effet certains effets sont trop convenus à l'image de Mycroft Holmes dont ,personnellement, je n'ai pas été surpris quand il s'est présenté officiellement puisque ça sentait à plein nez qu'il ne s'agissait pas de Moriarty. Moriarty parlons – en. S'il n'est pas le grand vilain de la saison, son ombre plane néanmoins sur l'entièreté de celle-ci. Et il va sans aucun doute être fort présent dans la prochaine saison : déjà pour surfer sur la vague du second film de Ritchie où il jouera un rôle majeur mais aussi parceque les aventures servant de bases à la dite saison 2 ont été révélées : parmi elles on retrouve Le chien des Baskerville mais aussi Le dernier problème, aventure qui voyait Holmes combattre son grand ennemi et mourir (enfin simuler sa mort). On regrettera aussi l'absence d'une touche féminine forte : Irène Adler n'est en effet pas de la partie ( même si une réplique vers la fin du tout dernier épisode m'a fait penser que peut-être elle a déja croisé la route de cet Holmes). Hors que serait un détective sans une roublarde pour lui remuer l'esprit ? Après tout, l'autre plus grand détective du monde est bien sans arrêt sur le dos de Catwoman ( à moins que ça ne soit l'inverse ? ).























Notons que, pour ma part, Rachel McAdams aurait fait une parfaite Catwoman dans la saga orchestrée par Christopher Nolan.

2 commentaires:

  1. Comment les Anglais arrivent-ils à faire de si fabuleuses séries ?

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  2. Ils allient exigence d'auteur européens et efficacité américaine je suppose...et encore je simplifie à l'extrême.

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