4me volet
de la saga, Mission : Impossible : Ghost Protocol est probablement le meilleur
de la franchise. Presque 6 ans après le 3me volet, l'agent Hunt
revient dans une aventure rythmée et ébouriffante qui passe à une vitesse folle
malgré ses 2h13 de durée !
Comme je le
faisais remarquer dans l'article précédent, la saga est le refuge de Tom Cruise
en cas de crise. Chaque film de la saga réussissant à le remettre plus ou moins
sur les rails. Après deux semi-échecs au box-office, il fallait bien ça pour le
relancer. Désireux de continuer l'aventure avec J.J Abrams qui avait co-écrit et réalisé le
film précédent, Tom Cruise n'hésite pas à lui demander de se repencher sur le
sujet. Abrams décline l'offre, d'abord parce qu'il a hâte de tourner Super 8 et
de travailler avec Spielberg mais aussi parce que la saga a toujours fourni des
films différents, qui laissaient les réalisateurs marquer de leur patte le
long-métrage. Se remettre sur Mission: Impossible serait une redite ! Mais J.J
Abrams propose de le produire et donc de superviser tout ça.
La touche Abrams
est donc bien là, par le biais du duo de scénariste d'abord : Josh Appelbaum et
André Nemec sont en effet issus du pool de scénariste de la série Alias (créée
par J.J Abrams). Par la présence de Josh
Holloway ensuite qui lui est issu de la série Lost dans laquelle il incarnait
Sawyer. Rappelons que Lost a été co-créée par…J.J Abrams ! Et surtout sur la présence de Simon Pegg, présent dans tous les films de Abrams depuis M:I 3 ( à
l'exception de Super 8 mais il était dans Star Trek aussi) qui reprend son rôle de Benji,
l'informaticien de génie un peu geek et Q sur les bords qui a enfin eu, dans ce
4me opus, son autorisation de travailler sur le terrain ! Tout se recoupe. À la
réalisation on retrouve Brad Bird. C'est une vraie surprise car Bird est un
réalisateur…de dessin-animés ! Attention, pas n'importe lesquelles, nous
parlons des Indestructibles ou de Ratatouille, tous deux sortis des studios
Pixar !
Benji ( Simon Pegg) : informaticien et hacker génial.
Benji : geek fan de gadget et de Q .
Alors, un réalisateur
de dessin-animés peut-il diriger des acteurs de chairs et de sang et manier une
caméra ? Et bien il semblerait bien. Mais quand on y réfléchit c'est logique :
il pense lui aussi en termes d'images, sauf qu'il n'utilisait pas une caméra.
Mais dans le fond, la réflexion artistique reste la même : il faut penser son plan et le tourner/l'animer.Au final, le but est d'avoir l'image que l'on avait en tête !
Le film s'ouvre sur le nouveau logo Paramount, celui qui célèbre leur 100me anniversaire ! Tout s'enchaîne ensuite sur une scène se passant à Budapest. Un homme est pourchassé et s'enfuit de façon couillue.Il fera une belle rencontre mais fatale en la personne de Sabine Moreau (Léa Seydoux) . Pendant ce temps ,Ethan Hunt
est incarcéré dans une prison russe non loin de Moscou. Une petite équipe le
fait évader et ce petit monde se voit confier la mission de dérober des microfilms
au Kremlin. Mais c'est un piège : une bombe explose et la responsabilité est
rejetée sur Ethan et son équipe. Le président des USA initie le protocole
fantôme et tout le I.M.F (Impossible
mission force) est désavoué. Pour rentrer chez eux, les agents doivent se
débrouiller seuls et tenter de retrouver ceux qui les ont piégés. La tâche sera
ardue et ce n'est pas une équipe d'agents russes lancée à leurs trousses qui va
simplifier les choses.
Du début à
la fin ça n'arrête pas : scènes d'anthologie, folles, visuellement aberrantes (
c'est d'ailleurs triste d'avoir une séquence de générique faiblarde niveau
image quand on voit la folie visuelle du reste du film). La palme revenant à
une poursuite à pieds et en voitures dotée d'un rythme dingue et se déroulant
en pleine tempête de sable. Une séquence rondement menée, tout comme le reste
d'ailleurs ! La patte artistique de Bird est double : un visuel fort, donc, mais
aussi l'introduction salvatrice de l'humour ! Cela permet au spectateur de
respirer entre (ou pendant) les scènes d'actions et cela n'est jamais too much.
Après tout, Bird injecte l'humour Pixar et cela se marie parfaitement aux
autres aspects du film ! Il ne serait d'ailleurs pas étonnant que les meilleures
gadgets du film soit issus de son imagination. Rappelez-vous que Les Indestructibles,
sous le couvert du film de super-héros, était un hommage vibrant au cinéma
d'espionnage et à ses gadgets farfelus mais terriblement utiles. Utiles mais
pas toujours fiable. C'est le grand thème de cet opus d'ailleurs. Le héros et
les gadgets ne sont plus ce qu'ils étaient.
Les gadgets
fonctionnent une fois sur deux, Ethan Hunt n'a plus 20 ans et ,si il reste une
référence athlétique, son corps le trahit. Les coups donnés et reçus font mal,
ses plans d'évasion ne sont plus aussi sûrs ( la scène de la benne à ordure est
un bon exemple, tout comme l'issue de la scène du plus grand building du monde
à Dubaï !),etc…Encore une fois, on ne pourra critiquer Tom Cruise sur son envie
de ne pas égratigner son image de super-héros infaillible ! Et comme tout
déconne, on verra très peu le célèbre masque facial copiant les traits d'un
individu en action ! Dommage mais bon, le film se tient bien sans usurpation
d'identité. On regrettera cependant qu'une piste narrative n'ait pas été
exploitée : celle de la taupe au sein de l'agence. Jamais évoquée, cette taupe
doit exister car le piège mis en place autour de l'équipe ne repose que sur des
informations que le vilain de l'histoire a pu se procurer de cette manière !
Dommage d'avoir oublié un détail aussi significatif quand même !
Comme c'est
J.J Abrams qui supervise, l'aspect équipe est très mis en avant dans cet opus
également. Presque tout se fait en équipe, Cruise ne tire la couverture à lui
tout seul que rarement. Mieux, l'acteur Jeremy Renner joue plus souvent l'homme
de terrain que Cruise qui officie généralement en chef d'équipe. D'ailleurs, la
fameuse séquence où le héros se jette dans le vide et s'arrête in extremis près
du sol est assurée par Renner et non Cruise ! Le seul bémol pour ma part
provient de la musique de Michael Giacchino qui , si elle est soignée,
n'atteint pas le niveau de celle qu'il avait fournie pour le 3me volet et ne
reste pas en tête après la projection. Soit il s'agit d'un manque d'inspiration
soit de certaines directives de Brad Bird car si Giacchino est sur le film
c'est sans aucun doute sur demande du réalisateur et non de J.J Abrams. En
effet, Michael Giacchino est le compositeur de la musique des Indestructibles
et de Ratatouille !
Bref, ne
loupez pas Mission : Impossible : Protocole Fantôme, c'est de la bombe !
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