Oui, je
sais, 6 parties sur 5 ça fait un peu too much. Mais que voulez-vous, j'aime me
faire remarquer.
Après les
runs de Bendis et de Brubaker, Marvel confie la série Daredevil aux bons soins
de Andy Diggle pour le scénario et de Roberto De La Torre & Marco Checchetto pour les dessins.
L'ambition de cette nouvelle équipe est de réintégrer pleinement Daredevil au sein de l'univers Marvel, lui qui était relativement isolé des évènements
majeurs et cantonné à Hell's Kitchen.
Souvenez-vous
(ou apprenez-le), à la fin du run écrit par Ed Brubaker, Daredevil se voyait
offrir le contrôle de l'organisation ninja-criminelle La Main. Daredevil
accepte, projetant d'utiliser cette force conséquente pour le bien !
Le run de
Diggle commence le mois d'après avec un épisode centrée sur des funérailles. De
qui ? Et bien pour le savoir il faut lire un épisode qui ne fait même pas
partie de la série Daredevil ( Bullseye, éternel adversaire de Matt Murdock, a
fait sauter un immeuble et 700 personnes avec). Alors que ces évènements vont
traverser le run de Diggle ! Ils avaient prévenu, DD revient en plein dans les
affres du monde Marvel. Bref, ça commence en branlant. Mais très vite (sur les
6 premiers numéros) Diggle dresse un tableau intéressant : Matt Murdock doit
prouver son allégeance à La Main en salissant les siennes, il est aussi
confronté aux luttes de pouvoir entre diverses factions de l'organisation, à la
trahison de proches, etc…Les dessins restant dans la mouvance des runs précédents,
la noirceur de l'ensemble est toujours transmise via un style de dessins qui
reste proche de celui de Alex Maleev et Michael Lark.
Mais après
6 numéros , c'est le drame. DD projette de construire une prison sur le site de
l'attentat commis par Bullseye : la prison de Shadowland. C'est l'occasion pour
plonger DD au centre d'un cross-over : 12 numéros en 6 mois ( 1 numéro de
Shadowland et un numéro de Daredevil par mois, à lire dans cet ordre). Très
vite, une histoire qui aurait pu changer la donne et faire franchir pour de bon
le Rubicon à DD se transforme en purge totale.
Tout
d'abord, attaquons les dessins. Shadowland est assuré par Philip Tan. Si
celui-ci n'est pas mauvais, il ne convient pas au type d'ambiance que le récit
tente d'établir. Ensuite, comme il faut lire un numéro en alternance avec un
numéro de Daredevil, cela nuit gravement à l'unité graphique de la chose.
Niveau
scénario, la série plonge totalement dans le fantastique et la baston. La transition
vers le fantastique pure est faite trop vite et elle arrive donc comme un
cheveu sur la soupe. Pire, elle va rendre Murdock irresponsable de ses actes (
parfois extrêmes), faisant de lui une victime. On a vu des personnes
convaincues de folie passagère s'en sortir vachement moins bien que le diable
rouge !
Aucune unité graphique : les styles et la colorisation ne collent pas ensemble !
Diggle
termine son run sur une mini-série en 4 parties : Daredevil Reborn. Après
Shadowland, Murdock a disparu, il écume les routes à pied. Il arrive dans une
petite ville de l'Amérique profonde où la population ( peu nombreuses ) vit
dans la peur ou en collaboration avec un shérif pourri. Murdock, peu intéressé
va pourtant se mettre à jouer les redresseurs de torts. Le manque d'originalité
flagrant frappe si fort le lecteur qu'un sentiment de se faire avoir par un mec
qui n'a rien à foutre de DD est palpable.
De plus,
tous, j'ai bien dit TOUS les poncifs sur les petites villes de l'Amérique nous
sont servis. Plus que des clichés, des caricatures phobiques provenant d'un
citadin. Londonien, Diggle semble connaître l'Amérique uniquement grâce au prisme déformant des mauvais films. Il y a pourtant tant de livres couvrant le sujet à consulter
pour éviter de tomber dans ce fantasme noir usé jusque la moelle.Bref, à
réserver aux seuls fans…pauvre de moi !
Ayant acheté le dernier DD, je donnerai mon avis... ;)
RépondreSupprimerEffectivement, c'est décevant.
RépondreSupprimerBon, ok, ça ne m'a pas empêché de tous les prendre en VO hardcover (sauf the Devil's hand qui existe que en souple). Mais bon, moi je suis fan, je suis obligé. Et puis c'est un peu la conclusion du volume 2 donc voilà quoi...
Pourtant le run de Diggle avait plutôt bien commencé. Il avait fait du bon boulot sur Hellblazer et j'étais à peu près confiant qu'il était capable de mener la barque à terme.
Mais il y a eu des gros ratés qui font que la sauce ne prend pas.
Première erreur : Diggle va laisser Daredevil dans son statut de geignard/pleurnichard victime plutôt que de prendre les devants. On ne sent pas vraiment qu'il exploite correctement son armée de ninjas. Dirigé une ligue d'assassins sans jamais tuer personne, ça le fait pas trop.
Deuxième erreur : Matt a disparu. C'est le grand oublié de l'histoire. Shadowland se passe sans lui. Ça aurait pu être n'importe qui d'autre on aurait pas vu la différence. Je veux bien comprendre que Diggle a fait exprès de lui laisser tout le temps le masque, mais il s'y est mal pris.
Troisième erreur : Daredevil Reborn. Je comprends ce que Diggle a voulu faire. La quête de rédemption machin tout ça. Avec des grosses références avec Frank Miller. Mais comme tu l'as dis, c'est pas original, plein de clichés et la sauce ne prends pas.
Mais tout n'est pas à jeter non plus. Y a eu quelques passages de pas trop mal.
Par exemple pour Bullseye, même si le méchant avait du potentiel, ils commençaient à le faire tourner en rond. Ce n'était pas si mal de le faire partir.
J'ai bien aimé aussi quand Matt reprends le contrôle à la fin de Shadowland. Mais ouais, tout ça ne suffit pas à sauver l'ensemble.
Ça se laisse lire mais ça ne fait pas vibrer comme avant.
Par contre, j'ai lu le début du run de Waid et franchement, lui, il assure pour l'instant.
Je place énormément d'attentes dans le run de Mark Waid, et ça ne m'étonne pas de lui que les échos soient bons à son sujet.
RépondreSupprimerDiggle avait peut-être de bonnes intentions mais l'enfer en est pavé.
Je te l'accorde, ce qui arrive à Bullseye est fort et on ne s'y attend pas forcément...mais bon, au final Matt est déresponsabilisé de son acte , encore plus fort que l'argument de la folie passagère comme excuse.