mercredi 9 mars 2011

Daredevil : 2 cornes, 1 polar. La période Bendis.(3/5)

À partir du numéro 26,c'est le tandem Brian Michael Bendis au scénario et Alex Maleev aux dessins qui reprend les rênes de la vie de l'homme sans peur. Et ce n'est pas peu dire qu'ils vont la mettre sans dessus dessous.

Bendis s'est fait connaître en scénarisant une série dérivée de Spawn : Sam et Twitch ou encore le thriller Torso inspiré d'une enquête menée par Eliott Ness. Il n'est donc pas étonnant qu'il plonge Daredevil dans un environnement proche du roman noir et du polar ( pour une analogie simpliste mais directe : comme Christopher Nolan avec Batman dans The Dark Knight).

Bendis coupe aussi Daredevil autant que faire se peut de la continuité Marvel et pour ainsi profiter d'une liberté d'action accrue (pas de parasitage dû à des cross-overs à répétition!!).

Les dessins d'Alex Maleev confèrent à l’ensemble une ambiance sombre et menaçante. Le bougre s'est fait la main sur Batman,héros urbain d'une ville pourrie, il était donc tout indiqué pour s'occuper du curieux cas de Matt Murdock. Si son trait est très figé au début, il gagne en fluidité et en vie au fil des différents épisodes. En imprimant sa marque sur Daredevil, il a définit un style graphique propre à la série qui est encore suivi par ses successeurs jusque maintenant.

La force de Bendis,outre son imagination pour mettre le héros dans la mouise , se sont les dialogues qu'il écrit. il donne une voix propre à chaque personnage, ce qui permet de les définir encore plus que ne le fait déja le scénario (rappelons qu'aux USA, le scénariste n'inclut les dialogues qu'une fois les dessins réalisés).




Profitant à fond du passé de la série et de ses protagonistes,Bendis tisse peu à peu sa toile (certains lui reprochent de faire du remplissage et d'étirer artificiellement ses intrigues). Une toile qui va voir Matt Murdock franchir certaines limites. Et lorsqu'on franchit certaines limites il faut s'attendre à prendre un coup de bâton en retour.
Bendis a bien compris que Murdock est un personnage assez impulsif de nature et l'impulsivité vous fait faire des conneries. Et plus il en fait,plus il risque d'être encore plus impulsif pour s'en sortir : un cercle vicieux que Bendis calme un peu en fin de parcours. Un parcours où il aura joué avec les nerfs des lecteurs et de Matt tout en explorant la notion relative d'identité secrète, des responsabilités qui vont avec (et ces responsabilités sont légèrement différentes selon l'éducation et le caractère que l'on a, la confrontation verbale entre Matt,Peter Parker et quelques autres est là pour le prouver) et les mesures à prendre quand elle révélée au grand jour ( Matt engage Jessica Jones comme garde du corps. Jones est une héroïne crée par Bendis dans sa série Alias et une scène de Daredevil est d'ailleurs reprises dans cette série avec des détails en plus,quand certains détails n'apparaissaient que dans Daredevil. Une scène croisée intéressante mais anecdotique si l'on ne suit qu'une des deux séries).

Jessica Jones la nouvelle venue dans l'univers Marvel désarçonnée face à Typhoïd Mary,ennemie intime du Diable rouge.

Bendis conclut son long parcours sur Daredevil en laissant le héros dans une merde noire dont il ne peut se sortir qu'en adoptant la tempérance et en laissant son caractère de cochon un peu en dehors de l'équation.

À Ed Brubaker et Michael Lark de continuer les mésaventures de Matt Murdock...quant au tandem Bendis-Maleev,il a remis le couvert plusieurs fois, que ce soit sur Spider-Woman (une série en 7 numéros seulement,faute de ventes suffisantes snif snif) ou sur Scarlet (pas encore dispo chez nous). Leur prochaine collaboration se fera sur Moon Knight, second "batman" marvelien après Daredevil. Et je ne résiste pas à l'envie de vous montrer un bout de ce comic que j'attends avec impatience !!!!






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