vendredi 30 décembre 2011

It's So Overt It's Covert


Deux ans après avoir ramené le célèbre détective de Baker Street sur le devant de la scène cinématographique, le réalisateur Guy Ritchie convie de nouveau Robert Downey Jr pour un nouveau tour de carrousel. Et cette fois-ci, il sera confronté à son Joker, son Lex Luthor, celui que la culture populaire lui identifie comme son ennemi juré (alors qu'ils ne se rencontrent qu'une seule fois) : le Professeur James Moriarty !  Et rien de tel qu'un adversaire brillant pour que le héros et ses péripéties soient portés vers le haut. Un peu comme Batman face au Joker dans The Dark Knight ! ( euh encore une allusion au chevalier noir plus loin et après j'arrête, promis ).

1891, l'Europe est en proie à une vague d'attentats anarchistes. La France et l'Allemagne se crêpent le chignon, la tension est palpable. Un seul homme y voit autre chose que l'œuvre de radicaux : Sherlock Holmes y voit le travail d'un esprit génial mais criminel, un homme tire les ficelles : Moriarty. Sherlock est sur sa piste puisqu'il surveille une des employées du professeur : Irène Adler. Adler n'est autre que la Catwoman de Sherlock (d'ailleurs Irène Adler est interprétée par Rachel MacAdams, qui aurait ,à mon sens, été parfaite en Catwoman/Selina Kyle chez Nolan !Voila, maintenant j'arrête) , leur relation de travail se faisant de deux côté différents de la loi alors que leur relation privée semble d'être encore plus proches que depuis le premier opus ! Irène Adler devient donc un sérieux problème pour  " le Napoléon du crime " qu'est Moriarty…





Force est de constater que ce second opus est plus réussi que le premier mais moins original dans l'approche. En effet, le premier épisode évitait de nous présenter une intrigue purement rationnelle puisque le fantastique semblait poindre le bout de son nez de manière régulière. Le spectateur ne savait donc pas, avant la toute fin, sur quel pied danser, Sherlock étant un expert de la rationalité. Ici point de fantastique, l'intrigue repose sur des rouages "terre à terre" ( bien que certains semblent tirés par les cheveux pour l'époque. Mais rappelons que l'époque victorienne en Angleterre a vu fleurir bon nombres de récits qui , bien qu'ancrés dans cette époque, n'en restaient pas moins perméable à certaines idées en avance sur leur temps. C'est à cette époque que sortent " Dr Jekyll et Mister Hyde", "La guerre des mondes ", " Le monde perdu ", etc…une fois ce paramètre bien pris en compte, peut-on reprocher au film d'utiliser certains concepts qui ne seront vraiment au point qu'au XXme  ? ). Le seul reproche que je ferai à l'intrigue est le suivant : à la fin du premier opus, il est clairement dit que Moriarty visait à s'emparer (et réussissait à s'emparer) du premier diapositif à télécommande…hors cette technologie ne semble pas du tout lui être nécessaire pour ses plans. Plans qu'Hollywood voit toujours de la même façon, souvenez-vous des plans du Moriarty du film " La ligue des gentlemen extraordinaires "... (oui je sais, tout le monde mise sur l'oubli de cette chose mais bon voila, malheureusement oui : ce film a été réalisé et projeté en salle...).




Les acteurs,que cela soit Robert Downey Jr ou Jude Law, continuent de s'amuser et de nous amuser en se comportant comme un vieux couple. Alors même que Watson vient de se marier, Sherlock essaye d'être la troisième roue du carrosse, amusant. Les seconds rôles, Stephen Fry en Mycroft (le frère aîné de Sherlock) et surtout Jared Harris en Moriarty sont très bons.Dommage que le personnage incarné par Noomi Rapace ne soit pas des plus travaillé.


La réalisation de Guy Ritchie ne change pas beaucoup, même si le nombre de péripéties est plus élevé dans ce film ( et que l'humour du coup y est moins présent). Il passe du format de pellicule 1:85 (le 16/9) au 2:35 (le cinémascope) comme changement le plus notable. Pour le reste, on retrouve parfois quelques idées fulgurantes (et donc trop courtes) de mise en scène et quelques plans d'une rage furieuse mais sur 2h09 de film, c'est peu. Mais il démontre qu'avec un scénar solide (donc qu'il n'écrit pas, il confirme d'ailleurs ici qu'il serait plus à sa place comme excellent faiseur sur des projets de studio) il est capable de s'appliquer à illustrer le tout de manière pétaradante, sérieuse et très efficace. Le film est, de plus, traversé par de multiples références qui n'échapperont pas aux habitués des écrits de Sir Conan Doyle (le créateur du personnage). D'ailleurs, lorsque le lieu de Reichenbach est évoqué, peu de doutes subsistent dans l'esprit des amateurs du détective sur ce qui va suivre. Mais comme lors du premier film, si les personnages sont respectés (en évitant les clichés que les films et séries ont véhiculés sur Holmes. Initiative qui révulsa bon nombres de spectateurs pour qui le personnage avait été trop modifié alors qu'on revenait à ce qu'il est à la base), l'histoire, elle, est originale, ainsi il ne s'agit pas de l'adaptation du " Dernier problème ", nouvelle qui voyait la fin de Moriarty. Les plus pointilleux auront remarqué qu'il manque au moins deux passages dans le film que les bande-annonces annonçaient ( redondance sémantique ? ) , je vous laisse le soin de découvrir lesquelles.


La musique de Hans Zimmer est remarquable et le compositeur n'utilise presque pas le thème écrit pour Sherlock lors du premier film, il innove et cela est très bien. La musique s'adapte au film, moins harmonique mais tout aussi efficace ( si ce n'est plus). Quel dommage que l'édition CD ait été bâclée. Cela devient une habitude chez Zimmer qui, après Pirates des Caraïbes 4, nous refait le coup d'un CD parasité par des pistes qui ne sont pas dans le film mais qui résultent d'une recherche artistique avec ses collaborateurs. Il devient évident que seul Chris Nolan arrive encore à tirer de lui des éditions CD soignées. Sur ce coup-là, Zimmer déçoit. Heureusement que durant le film sa musique fonctionne à merveille, ses fans devraient parfois reconnaître un léger auto-plagiat de sa part puisque un moment rappelle de loin la musique de The Ring ou encore de The Dark Knight (mais j'avoue qu'il faut être un obsessionnelle de ses compositions pour retrouver le passage concernant The Dark Knight).

Si vous avez aimé le premier, vous devriez encore plus aimer celui-ci. Et si vous n'avez pas été emballé par le premier, il se peut que ce second vous accroche néanmoins.

jeudi 22 décembre 2011

Le vent mauvais amène le vampire...


Ben Mears est un écrivain. Il revient chez lui à Jerusalem's Lot dans le Maine, sa ville natale que chacun appelle Salem, plus court. Enfant, il a vécu une expérience traumatisante dans la "maison hantée" du coin : Marsten House. Son désir est de s'y installer le temps d'écrire son nouveau roman mais la maison est déjà louée. Peu après son arrivée, d'étranges évènements commencent à se produire…

Second roman ( à être publié) de Stephen King, Salem est d'une rare  efficacité ( comme souvent chez King ), alliant maitrise littéraire, caractérisation des personnages et suspens insoutenable, Salem est probablement l'un des meilleurs romans de vampire jamais écrit. Les lecteurs de longue date de ce blog le savent, je voue au mythe du vampire une vraie passion, n'hésitant pas à taper sur Twilight au mépris du danger ( au point de devenir parano : chaque femme pouvant se révéler être une fan assoiffée de sang, contrairement à ses petits héros qui luisent au soleil , et ivre de vengeance si on ose toucher à une virgule du vide abyssale écrit par Stephenie Meyer).

Salem est LE seul roman à ce jour à vraiment m'avoir fait peur. Offert pour mon anniversaire en avril 2005, ce n'est qu'en mai/juin que je me suis lancé dans la lecture de pavé vampirique. Il faisait chaud, je dormais la fenêtre ouverte. Salem me l'a faite fermer !!! Car ne nous y trompons pas, Stephen King est revenu aux fondamentaux , de ceux que l'on oublie trop souvent : le vampire est un MONSTRE ! Une créature inhumaine, un prédateur presque parfait loin de la figure du bel éphèbe qu'on nous vend depuis des années (néanmoins un vampire comme Lestat par exemple ne me choque pas : il est monstrueux et beau. Et cela attire les humains, voila le camouflage parfait).

Si vous devez vous procurer ce roman, je ne peux que vous conseiller l'édition spéciale du livre. Outre des scènes coupées ou alternatives proposées en fin du livre, le roman est suivi de deux nouvelles se déroulant à Salem. L'une, anecdotique et ne comportant aucun vampire, se déroulant au 19me siècle et étant un hommage à Lovecraft , et l'autre se déroulant 2 ans après les évènements du roman et qui, en moins de 100 pages, arrive à nous faire nous raccrocher à notre fauteuil et à flipper à mort !
Un livre qui vous rendra mordu !

samedi 17 décembre 2011

Ce message s'auto-détruira dans 5 secondes...lisez le vite !


4me volet de la saga, Mission : Impossible : Ghost Protocol est probablement le meilleur de la franchise. Presque 6 ans après le 3me volet, l'agent Hunt revient dans une aventure rythmée et ébouriffante qui passe à une vitesse folle malgré ses 2h13 de durée !

Comme je le faisais remarquer dans l'article précédent, la saga est le refuge de Tom Cruise en cas de crise. Chaque film de la saga réussissant à le remettre plus ou moins sur les rails. Après deux semi-échecs au box-office, il fallait bien ça pour le relancer. Désireux de continuer l'aventure avec  J.J Abrams qui avait co-écrit et réalisé le film précédent, Tom Cruise n'hésite pas à lui demander de se repencher sur le sujet. Abrams décline l'offre, d'abord parce qu'il a hâte de tourner Super 8 et de travailler avec Spielberg mais aussi parce que la saga a toujours fourni des films différents, qui laissaient les réalisateurs marquer de leur patte le long-métrage. Se remettre sur Mission: Impossible serait une redite ! Mais J.J Abrams propose de le produire et donc de superviser tout ça. 


La touche Abrams est donc bien là, par le biais du duo de scénariste d'abord : Josh Appelbaum et André Nemec sont en effet issus du pool de scénariste de la série Alias (créée par J.J Abrams). Par  la présence de Josh Holloway ensuite qui lui est issu de la série Lost dans laquelle il incarnait Sawyer. Rappelons que Lost a été co-créée par…J.J Abrams ! Et surtout sur la présence de Simon Pegg, présent dans tous les films de Abrams depuis M:I 3 ( à l'exception de Super 8 mais il était dans Star Trek aussi)  qui reprend son rôle de Benji, l'informaticien de génie un peu geek et Q sur les bords qui a enfin eu, dans ce 4me opus, son autorisation de travailler sur le terrain ! Tout se recoupe. À la réalisation on retrouve Brad Bird. C'est une vraie surprise car Bird est un réalisateur…de dessin-animés ! Attention, pas n'importe lesquelles, nous parlons des Indestructibles ou de Ratatouille, tous deux sortis des studios Pixar !

Benji ( Simon Pegg) : informaticien et hacker génial.

Benji : geek fan de gadget et de Q .


Alors, un réalisateur de dessin-animés peut-il diriger des acteurs de chairs et de sang et manier une caméra ? Et bien il semblerait bien. Mais quand on y réfléchit c'est logique : il pense lui aussi en termes d'images, sauf qu'il n'utilisait pas une caméra. Mais dans le fond, la réflexion artistique reste la même : il faut penser son plan et le tourner/l'animer.Au final, le but est d'avoir l'image que l'on avait en tête !

Le film s'ouvre sur le nouveau logo Paramount, celui qui célèbre leur 100me anniversaire ! Tout s'enchaîne ensuite sur une scène se passant à Budapest. Un homme est pourchassé et s'enfuit de façon couillue.Il fera une belle rencontre mais fatale en la personne de Sabine Moreau (Léa Seydoux) . Pendant ce temps ,Ethan Hunt est incarcéré dans une prison russe non loin de Moscou. Une petite équipe le fait évader et ce petit monde se voit confier la mission de dérober des microfilms au Kremlin. Mais c'est un piège : une bombe explose et la responsabilité est rejetée sur Ethan et son équipe. Le président des USA initie le protocole fantôme et tout le I.M.F  (Impossible mission force) est désavoué. Pour rentrer chez eux, les agents doivent se débrouiller seuls et tenter de retrouver ceux qui les ont piégés. La tâche sera ardue et ce n'est pas une équipe d'agents russes lancée à leurs trousses qui va simplifier les choses.





Du début à la fin ça n'arrête pas : scènes d'anthologie, folles, visuellement aberrantes ( c'est d'ailleurs triste d'avoir une séquence de générique faiblarde niveau image quand on voit la folie visuelle du reste du film). La palme revenant à une poursuite à pieds et en voitures dotée d'un rythme dingue et se déroulant en pleine tempête de sable. Une séquence rondement menée, tout comme le reste d'ailleurs ! La patte artistique de Bird est double : un visuel fort, donc, mais aussi l'introduction salvatrice de l'humour ! Cela permet au spectateur de respirer entre (ou pendant) les scènes d'actions et cela n'est jamais too much. Après tout, Bird injecte l'humour Pixar et cela se marie parfaitement aux autres aspects du film ! Il ne serait d'ailleurs pas étonnant que les meilleures gadgets du film soit issus de son imagination. Rappelez-vous que Les Indestructibles, sous le couvert du film de super-héros, était un hommage vibrant au cinéma d'espionnage et à ses gadgets farfelus mais terriblement utiles. Utiles mais pas toujours fiable. C'est le grand thème de cet opus d'ailleurs. Le héros et les gadgets ne sont plus ce qu'ils étaient.




Les gadgets fonctionnent une fois sur deux, Ethan Hunt n'a plus 20 ans et ,si il reste une référence athlétique, son corps le trahit. Les coups donnés et reçus font mal, ses plans d'évasion ne sont plus aussi sûrs ( la scène de la benne à ordure est un bon exemple, tout comme l'issue de la scène du plus grand building du monde à Dubaï !),etc…Encore une fois, on ne pourra critiquer Tom Cruise sur son envie de ne pas égratigner son image de super-héros infaillible ! Et comme tout déconne, on verra très peu le célèbre masque facial copiant les traits d'un individu en action ! Dommage mais bon, le film se tient bien sans usurpation d'identité. On regrettera cependant qu'une piste narrative n'ait pas été exploitée : celle de la taupe au sein de l'agence. Jamais évoquée, cette taupe doit exister car le piège mis en place autour de l'équipe ne repose que sur des informations que le vilain de l'histoire a pu se procurer de cette manière ! Dommage d'avoir oublié un détail aussi significatif quand même !




Comme c'est J.J Abrams qui supervise, l'aspect équipe est très mis en avant dans cet opus également. Presque tout se fait en équipe, Cruise ne tire la couverture à lui tout seul que rarement. Mieux, l'acteur Jeremy Renner joue plus souvent l'homme de terrain que Cruise qui officie généralement en chef d'équipe. D'ailleurs, la fameuse séquence où le héros se jette dans le vide et s'arrête in extremis près du sol est assurée par Renner et non Cruise ! Le seul bémol pour ma part provient de la musique de Michael Giacchino qui , si elle est soignée, n'atteint pas le niveau de celle qu'il avait fournie pour le 3me volet et ne reste pas en tête après la projection. Soit il s'agit d'un manque d'inspiration soit de certaines directives de Brad Bird car si Giacchino est sur le film c'est sans aucun doute sur demande du réalisateur et non de J.J Abrams. En effet, Michael Giacchino est le compositeur de la musique des Indestructibles et de Ratatouille !

Bref, ne loupez pas Mission : Impossible : Protocole Fantôme, c'est de la bombe !


L'agence niera avoir eu connaissance de vos activités.


En 2006 (soit 6 ans après le deuxième épisode, c'est pas rien dans un monde où la plupart des suites arrivent 2 ans après l'opus précédent), "Mission:Impossible " revient au ciné pour la 3me fois !
Véritable renouveau de la franchise, le succès sera au rendez-vous !
Il faut dire que du succès, Tom Cruise en avait besoin ! Et certainement pas parce que ses précédents films étaient mauvais ou pas rentables (ce n'était pas le cas, ils étaient bons et ont cartonné). Non il en avait besoin parce qu'il a commencé à péter un boulon ou deux.

Mais reprenons du début.
En 2002, Cruise est à l'affiche d'un film en gestation depuis quelques temps : Minority Report !
Depuis des années lui et Spielberg projettent de mettre sur pieds ce film adapté de Philip K. Dick mais leurs emplois du temps respectifs ne s'accordaient pas .
Après M:I 2, Cruise décide de se focaliser sur ce projet qui lui tient à cœur et attends que Steven Spielberg ait fini son A.I.
Cela fait longtemps que Cruise veut tourner avec Spielberg ( qui est un ami) et les rendez-vous manqués ne remontent pas à hier ( Rain Man devait initialement être réalisé par le papa de E.T). Minority Report lui apportera deux choses au père Cruise : un succès public et critique (alors que niveau critique c'était assez la douche froide concernant M:I 2 ) et surtout la reconnaissance qu'il peut et veut se décoller de son image de héros parfait.
Jon Anderton , son personnage, est un drogué et subira divers outrage physique, un en particulier le rendant méconnaissable et moche : Cruise ose qu'on touche et qu'on maltraite son image ! Mieux, dans  La guerre des mondes, toujours de Steven Spielberg, il incarne un héros dépassé par les événements, capable de tuer de sang froid et pas vraiment un bon père de famille.
C'est à partir de ce film, en 2005, que tout commence à déraper. 


Premièrement, à l'époque, il entame une relation avec l'actrice Katie Holmes. Trèèèès expressif sur le sujet, il semble en faire des tonnes, se comporte comme un gamin idiot (alors oui l'amour rend idiot mais si ce comportement est excusable en privé, un professionnel comme lui devrait savoir quand arrêter : il ne l'a pas su).
Il entame aussi une campagne de pub pour la scientologie dont il est un membre imminent depuis de longues années. S'il n'a jamais caché son appartenance à la secte (d'autres acteurs hollywoodiens refusent mordicus d'avouer alors qu'ils font des donations assez conséquentes à l'Église de Xenu ), c'est la première fois qu'il en parle TOUT LE TEMPS !
La campagne marketing et promotionnelle de La Guerre des Mondes est uniquement axée là-dessus : Cruise ne promeut pas le film. Spielberg est furieux et refuse depuis lors de retourner avec lui. Officiellement, leur brouille n'est que professionnelle et sur le plan privé ils restent amis (Cruise a d'ailleurs visité le plateau de tournage de Super 8, film produit par Steven). De plus, Katie Holmes, à l'affiche de Batman Begins sorti presque au même moment, suit son petit Tom partout. Elle fait la promo d'un autre film que le sien : Christopher Nolan et les producteurs de Batman Begins estiment donc être lésés puisqu'elle n'est payée pour ça ! Ils envoient donc la facture à Steven Spielberg ! L'histoire ne dit pas s'il a lui-même transmis la facture à Tom Cruise mais connaissant papy Steven... Bref, Cruise en prend plein la gueule dans son image de marque auprès du public mais aussi auprès des têtes hollywoodiennes : car l'idée d'un M:I 3 trottait dans sa tête depuis bien avant 2005. 


Et le premier projet est tombé à l'eau à cause de la scientologie : à l'époque Cruise est célibataire et il serait bon pour son image de l'associer à une starlette. L'amour venant souvent sur un plateau (de tournage) , autant lancer des auditions.
Le projet M:I 3 initial devait être porté à l'écran par David Fincher sur un scénario de Frank Darabont ( Les évadés, La ligne verte,…) qui prenait place  principalement en Afrique du Sud et visait les réseau de trafic d'organes ( du glauque, parfait pour Fincher ! ).
Et c'est le drame : les auditions se passent mal  pour les actrices. Scarlett Johansson,par exemple,quitte les auditions quand il devient évident que ce n'est pas une actrice que l'on cherche mais une future ex-madame Cruise.
David Fincher décide de quitter le navire (j'adore Fincher mais c'est quelque chose qui lui arrive souvent ) pour "différents artistiques"( expression utilisée pour dire que le réalisateur voit échapper le contrôle au profit de la star, qui est aussi producteur)  : le projet est mis en stand-by, Cruise va tourner La Guerre des Mondes. Bref, sa réputation en a pris un coup ! Seul un miracle pouvait tenter de faire effacer tout ça !
Un gros miracle d'ailleurs, car la Paramount a alors en vue de continuer la saga sans l'acteur car, après tout, contrairement à James Bond, le nom d'Ethan Hunt n'incarne pas la série mais juste un agent au service de l'agence.

Lors du tournage de La Guerre des Mondes, Cruise découvre la série Alias. Une série d'espionnage alliant intrigue sophistiquée, personnage humain et gadgets géniaux. Il avoue avoir dévoré la 1re  saison en un week-end. Cette série, créée par J.J Abrams est une révélation : il décide d'engager J.J Abrams pour écrire et réaliser Mission: Impossible 3 .


Pour réussir sa mission, Abrams engage deux des scénaristes avec qui il s'entendait fort bien sur Alias : Alex Kurtzman et Roberto Orci ( ces deux là écriront le Star Trek de Abrams également, et à trois ils co-créeront Fringe !).
Il décide ni plus ni moins que de réaliser Alias, le film ! Mais avec un héros masculin ! Il s'agit du premier film réalisé par Abrams (qui n'avait jusque là que réalisé pour la télévision ) et autant opérer en terrain connu.

Après s'être retiré du service actif pour avoir une vie privée qui ne serait pas parasitée par des missions autour du monde ( il faut dire que Ethan a rencontré LA fille et qu'il est fiancé), Hunt forme les futurs agents. Lorsque sa meilleure élève (qu'il considère comme sa petite sœur) est enlevée par l'organisation du mystérieux marchand d'arme Owen Davian, Ethan est rappelé par son supérieur pour mener une mission de sauvetage. Ce n'est que le début des emmerdes pour lui ! 

Ethan Hunt hérite donc d'une vie privée, ce qui donne de l'épaisseur à son personnage mais  crée aussi un enjeux dramatique personnel quand cette part de sa vie est menacée !
On retrouve aussi certains tics d'écriture ( comme la séquence d'ouverture pré-générique qui n'est là que pour faire se demander au spectateur comment on en est arrivé là. Question à laquelle le film doit répondre), Abrams avouera s'être auto-plagié pour écrire certaines scènes, comme celle de l'injection d'adrénaline directement dans le cœur (Alias et Fringe aussi ont eu droit à une telle séquence).

Abrams surtout revient au fondamental : Mission Impossible était une série centrée sur une équipe : son film le sera aussi ! Ethan Hunt, tout super agent qu'il soit, a besoin d'une équipe derrière lui, et si possible une avec qui il a des affinités. Ainsi c'est presque une famille qui se retrouve sur le terrain : cela permet d'intégrer des émotions entre les personnages et surtout de les rendre si bons sur le terrain car ils se connaissent, se charrient etc… Cela apporte un plus non négligeable surtout quand les acteurs sont bons, en particulier celui du vilain de l'histoire incarné par Philip Seymour Hoffman. Cruise sait s'entourer, pas de doute là-dessus ! Et encore une fois, il n'hésite pas à laisser son personnage en prendre plein la tronche.



Les séquences d'action et de suspenses sont nombreuses et efficaces : conscient de faire son premier film (et un gros budget en plus) Abrams décide de s'entourer lui aussi. Ainsi le réalisateur de seconde équipe est Vic Amrstrong, qui officiait sur les James Bond et le directeur photo est Dan Mindel qui a bossé avec Tony Scott, réalisateur d'action s'il en est ! 
À la musique, pas de super-stars de la partition ( Danny Elfman sur le premier, Hans Zimmer sur le second) mais un petit nouveau qui suit Abrams depuis Alias (et a bossé sur Lost et Fringe) Michael Giacchino. L'homme est connu pour avoir travaillé sur quelques films Pixar mais jamais sur un aussi gros morceau.
Et bien il fait honneur à la profession et livre la meilleur B.O de l'année 2006 et de la saga ! Petits plats dans les grands et réalisation sérieuse, M:I 3 permet à Cruise de regagner très vite le public et à J.J Abrams de s'imposer à Hollywood. Cruise ira jusqu'à dire de Abrams qu'il est le futur Spielberg ( et quand on voit Super 8 , force est de lui donner en partie raison !).
 Le film est aussi un jeu cinématographique car Abrams distille un nombre important de références aux précédents films de Tom Cruise ( ça va de Top Gun à Né un 4 juillet en passant évidemment par Mission : Impossible premier du nom).




Bon après, les patrons des studios n'ont pas oublié, eux, les dérapages de Cruise. Le studio Paramount coupe les ponts avec l'acteur et celui-ci s'offre alors son propre petit Studio, United Artists.
Il produira deux films avec lui en vedette mais ils n'auront pas le succès escompté ( Lions et agneaux et surtout Walkyrie qui ne trouvera pas son public malgré le fait qu'il soit d'une efficacité rare).
Mais cela a calmé Cruise et lui a permis de revenir petit à petit dans l'estime des dirigeants Hollywoodiens et surtout de la Paramount. Car c'est la Paramount qui détient la majorité des droits de Mission : Impossible, la saga refuge de Tom Cruise en cas de coup dur !

mardi 13 décembre 2011

Fallait pas accepter la mission, fallait pas...


À l'été 2000, l'agent Ethan Hunt revient. Oubliés le suspens et la rigueur psychologique. Place à l'action et au fun que le spectateur s'est plein de ne pas avoir reçu en 1996. Du coup on va compenser pour deux films et ce au détriment du scénario. Gros carton en salle mais d'une saveur cinématographique très amoindrie, M:I 2 est…un accident de parcours pour presque toutes les personnes impliquées dans le projet !
Le seul qui s'en tire sans honte c'est encore le graphiste qui a conçu l'affiche : un modèle d'efficacité et qui annonce d'emblée de jeu la couleur : ça va péter ! ( Bon, en effet, le film pète bien…comme une baudruche en fait ).

Pour mettre en scène ce film orienté action à fond, Cruise débauche John Woo. Woo a enfin accédé à la reconnaissance Hollywoodienne avec Volte/Face qui semblait mettre fin à sa période " je suis un réalisateur confirmé à Hong Kong mais à Los Angeles je ne suis bon qu'à pouvoir bosser sur des bêtises). Bon bin mon petit John, ta mission si tu l'avais acceptée aurait été de foutre le camp dès que Volte/Face est sorti en vidéo !

Au départ pourtant on y croit. Ethan Hunt, alors en vacances, reçoit un message de l'agence. Il a deux objectifs : premièrement il doit recruter un nouveau membre : Nadia, une voleuse de haut vol. Et deuxièmement il doit mettre hors d'état de nuire un agent renégat qui projette de s'emparer d'un virus mortel : la chimère ! Pour compliquer les choses ( parce que bon vu d'ici le sujet n'est pas des plus complexes ou des plus nouveaux ) : Nadia et Ethan tombent amoureux (oh que c'est chou ) et il se trouve que l'agent renégat, Sean Ambrose, n'est autre que l'ex de Nadia, encore pétris d'amour pour elle. C'est donc une romance à trois à deux balles qui s'annonce. Peu de suspens, peu d'enjeux…quand la seconde moitié du film commence et que l'action arrive enfin vraiment sur l'écran, on se dit que le style Woo va faire des étincelles. Et bien pas tant que ça : tout est très sage. Certes ça reste bien fait, le montage est lisible mais il y a néanmoins un sacré manque de punch. Même la musique de Hans Zimmer n'arrive que rarement à sublimer la chose, il faut dire que le compositeur n'a eu que 3 semaines pour écrire sa partition et qu'il sortait de l'expérience éreintante de Gladiator !!
Ébloui par la lumière, Cruise n'a pas su lire le scénario et a dit " oui " à tout...erreur fatale Tom ! Heureusement que Steven Spielberg et son Minority Report de grande qualité te remettront sur les rails pour quelques années !

Ici, les critiques sur le fait de mettre Cruise sur un piédestal sont pleinement justifiées. L'aspect équipe a presque totalement disparu, le marketing insiste à mort sur le fait que Tom Cruise a fait lui-même la majorité de ses cascades (bon là je dis chapeau quand même : ça rend fous les assureurs et les exécutifs des studios et ça leur apprendra à se mêler d'art et de création quand ils n'y comprennent rien, faut les effrayer et leur faire quitter les tournages à ces gens là! ) et chaque séquence en rajoute dans la surenchère où Cruise fait passer tous les agents secrets passés, présent et à venir pour des dinosaures filmés par Polanski !
Mais c'est tellement énorme qu'on y croit pas, les méchants sont tellement cons qu'on se demande comment ils ont réussi à monter une opération réussie en début de film, etc…je ne vais pas tout énumérer. Quand j'avais 16 ans, le côté romantique et l'action débridée m'ont plus … mais voila en 2000 je débutais ma cinéphilie, j'étais jeune, stupide, et je sortais avec ma première copine, j'étais fleur bleue tout plein…alors que soyons honnêtes, la romance de M:I 2 fait passer celle de L'attaque des clones pour une œuvre de William Shakespeare ! Et la réalisation de Woo est aseptisée, la violence jamais montrée de face et pire que tout : l'usage du masque facial, permettant de prendre l'identité d'un autre est à peine utilisée alors que John Woo est un atout pour exploiter cette idée : Volte/Face reposant là-dessus !!!

Heureusement que conscient du ratage, Cruise ira chercher un pro pour remettre la saga d'aplomb !

Votre mission si toutefois vous l'acceptez...


À l'occasion de la sortie de Mission : Impossible : Protocole fantôme, le 4me volet de la franchise d'espionnage inspirée par la série télé, petit retour sur les 3 premiers films.
Nous sommes en 1996, et Tom Cruise s'apprête à envahir le monde. Alors certes, on pourra me rétorquer que Tom Cruise n'est pas un débutant quand sort Mission : Impossible réalisé par Brian De Palma, mais voila le film qui lui fera vraiment accéder à tous les autres !
Dès le départ le film est pensé pour Tom Cruise : logique, c'est lui qui décide de produire le film via sa boîte de production : Cruise/Vagner. Après tout, on n'est jamais mieux servi que par soi-même et ça, Cruise l'a bien compris. Il mise fort et décide de bien s'entourer : De Palma à la réalisation, c'est l'assurance d'un réalisateur solide dont la réputation dans le film à suspense n'est plus à faire. C'est aussi un sacré défilé d'acteurs (certes leurs personnages meurent dans la première demi-heure du film mais qu'importe on se tape quand même Kristin Scott Thomas, Emilio Estevez, Jon Voight ,…) : un acteur n'est bon que si ils jouent face à d'autres ! Ensuite on a Emmanuelle Béart, Jean Réno et Ving Rhames ( peu connu mais il suivra Cruise dans les autres films de la franchise ).

Mission : Impossible reste pourtant un film un peu bancal. Vendu comme un film d'action, le public est désarçonné. Il faudra donc du temps avant qu'on ne le prenne pour ce qu'il est vraiment : un thriller d'espionnage ! Les séquences rythmées se font pour la plupart sans fusillades, un travail d'équipe sur le terrain permettant d'y aller en finesse et en délicatesse : les personnages ne sont pas là pour déclencher un incident diplomatique. Seule la toute fin fait preuve d'une folie visuelle se plaçant comme le crescendo du film. L'histoire vous la connaissez surement mais je vais vous la résumé : Les membres d'un commando de la CIA, section IMF ( Impossible mission force) mené par Jim Phelps , sont envoyés à Prague avec pour mission d'appréhender, lors d'une réception dans l'ambassade américaine, un agent double qui s'apprête à dérober une disquette contenant la liste N.O.C ( non-officiellement couverts) des agents en Europe centrale. Seulement ils ignorent que la CIA, persuadée que le commando est infiltré par une taupe, a envoyé une seconde équipe sur place...Lorsque l'équipe de Phelps est éliminée, le seul survivant se trouve être Ethan Hunt. Persuadé qu'ils tiennent la taupe, la CIA se lance sur la piste de Hunt qui va devoir prouver son innocence…
Beaucoup ont reproché à l'époque de la sortie du film d'être une ode à Tom Cruise. Pourtant ,malgré la mort de presque toute l'équipe au début du film, Ethan Hunt (Tom Cruise) se constitue une seconde équipe, contrairement à James Bond, Hunt a besoin d'une équipe. Parce que Mission: Impossible est un concept basé sur une équipe. Après, que l'accent soit mis sur le personnage principal est une pratique courante alors pourquoi taper sur ce film précisément sur ce sujet ?

Le sujet est pris avec beaucoup de sérieux et c'est peut-être aussi ce manque de fun qui désappointa les spectateurs à l'époque de la sortie du film, ils s'attendaient (et moi le premier du haut de mes 12 ans) à un film d'action dans la veine des James Bond. Reste que le film fonctionne bien, que la scène où Cruise pénètre une salle sécurisée suspendu à des câbles marquera les esprits ( et deviendra iconique de la série puisque le 2nd et le 3me  réutiliseront cette image ) et que le succès lui accordera la confiance des studios ! Mieux, en s'offrant la franchise, Cruise a réussi à se mettre en avant comme acteur et des projets plus ambitieux que ses précédents films s'offriront à lui ( Eyes wide shut, Magnolia, etc…).

vendredi 9 décembre 2011

Sang neuf !


Dans un monde dominé par Twilight, montrer un vampire digne de ce nom est un acte révolutionnaire !

Skinner Sweet est un salopard ! Et ce n'est pas peu dire ! Il arpente l'Ouest sauvage en tuant, volant, survivant ! Jusqu'au jour où il tombe sur plus fort que lui…plus fort que n'importe quel être humain ! Mais mêmes les forts font des erreurs !

Près de 50 plus tard, en 1925, une jeune fille tente sa chance à Hollywood. Jolie, elle est invitée à une soirée dans le beau monde…jeune et jolie, la victime idéale pour une bande de suceurs de sang. Laissée pour morte, elle sera ramenée à la vie par …Skinner Sweet. L'erreur de son meurtrier a été de le laisser en vie et de ne pas faire attention à ce sang qui s'est écoulé sur lui. Car il a été tué par un vampire et Skinner en est devenu un à son tour. Mais l'espèce vampirique évolue, et Skinner est le premier de son genre : le vampire américain ! 

Plus fort, plus monstrueux, résistant au soleil et au pieu en bois ! Et il a un compte à régler avec ceux qui l'ont buté ! S' il sauve une jeune femme, ce n'est pas par bonté d'âme.

Scott Snyder, le créateur de la série, livre un scénario bien construit et qui se lit à une vitesse folle. Et durant les 5 premiers épisodes, il s'offre deux luxes : 1° les épisodes sont divisés en deux : la première partie se passe au XXme siècle et la seconde se déroule à l'époque où l'on place habituellement les westerns ! 2°, il délègue la seconde partie à un auteur reconnu qui n'avait plus touché du vampire depuis des lustres : Stephen King. King qui avait fourni, avec Salem, l'un des meilleurs romans de vampires de ces 50 dernières années !
Outre une intrigue qui, on le sent va s'étendre encore quelques temps, Snyder fournit une idée géniale : le darwinisme vampirique. Au fil du temps, le vampire évolue et chaque nouvelle espèce, plus forte et mieux adaptée à son époque que la précédente, apparaît et commence à décimer l'ancienne ( tel Homo Sapiens contre Neandertal…bien qu'on penche pour une autre hypothèse de nos jours). 
Le vampire américain est donc la nouvelle incarnation du vampire, celle qui est destinée à supplanter les nosferatus de l'ancien monde. Mais ces derniers ne sont pas prêts de se laisser faire !
Vous aimez les vampires ? Vous n'avez pas peur de l'hémoglobine ? Et surtout vous aimez les bonnes histoires ? Alors foncez sur les deux tomes déjà parus de " American Vampire " !

jeudi 1 décembre 2011

Vilain minou !

En 2004, un film révolutionna la façon de voir les chats : Shrek 2 ! En introduisant le plus extraordinaire petit félin jamais vu à l'écran : le Chat Potté ! À côté de lui, tous les greffiers passent désormais pour de vulgaires peluches au rabais ! Adulé telle une étoile brillante, admiré par les chats et les chattes, il devient le chouchou du public qui se plaint de ne pas le retrouver plus en avant dans les suites de Shrek {bon sang mais l'intervertir avec l'âne dans Shrek 3 et le rendre obèse dans Shrek 4 permet des gags certes, mais au détriment du plaisir que l'on aurait pu avoir à retrouver le felin lover ( prononcez le tout à l'anglaise) dans son état normal et surtout bien plus mis en avant !} . Sa voix étant celle d'Antonio Banderas, les références et les pastiches de son personnages de Zorro ( comme le fait qu'il signe un P avec son épée en lieu et place du célèbre Z ) a permis de l'ancrer un peu plus dans l'imaginaire du public.

L'engouement pour le Chat Potté a été perçu presque tout de suite par le studio DreamWorks Animation et l'idée de lui donner son propre film est dans l'air depuis 2005. Le projet est passé par divers stades : un film après Shrek 3, puis l'idée d'un direct to video a fait son chemin ( et là la qualité d'animation et du scénario aurait été sans doute plus que bancale). Finalement c'est un film qui fut décidé, pour pallier au départ de Shrek qui tira définitivement sa révérence avec le 4me film qui tournait autour de son énorme cul vert !

Bref, nous voila en 2011, 7 ans après la première apparition du Chat Potté. Le film va nous narrer les aventures du Chat avant qu'il ne voyage jusqu'au pays de Fort Fort Lointain. À l'époque, il est un hors-la-loi, en quête d'un repas et d'un bon coup. Et cherchant à payer une dette. Mis sur la piste des haricots magiques, qui pourraient l'emmener voler l'oie aux œufs d'or et ainsi rembourser sa dette, Potté se voit contraint de faire équipe avec Kitty Pattes de Velours et son employeur : Humpy Alexander Dumpty…un œuf sur patte qui a un passé commun avec Potté. Un passé qui ne plait pas des masses à notre cher greffier. Nos lascars vont donc devoir retrouver les haricots magiques. Problème : ils sont détenus par Jack et Jill, un couple de hors-la-loi sanguinaires aux méthodes tellement expéditives qu'ils font passer le Punisher et l'inspecteur Harry pour des sous-enfants de chœur !

Si la première partie du film marche très bien : il y a du rythme, de l'humour, des références à Zorro et aux westerns, le tout dans une ambiance visuelle rappelant le Mexique ( le producteur exécutif Guillermo del Toro y est sans doute pour quelque chose. Rappelons que Guillermo del Toro est le réalisateur de Cronos, Mimic, Blade 2, Hellboy, La labyrinthe de Pan, Hellboy 2 et qu'il est mexicain. Il prête aussi sa voix à deux personnages du film !), la seconde partie est moins réussie : elle manque de souffle ( le rythme n'est plus aussi soutenu que ça soit dans l'aventure ou dans l'humour) et vire dans le conte de fée qui aurait abusé de marijuana transgénique et hallucinogène. Rien de grave mais le ton irrévérencieux et décalé de la saga Shrek est définitivement mort avec le second opus des aventures de l'ogre vert. Dès lors on est en droit de se poser la question : " pourquoi diable nous servir un remake lointain de Jack et le haricot magique alors que le Chat Potté a une toute autre histoire (mais si , le marquis de Carabas tout ça…) ? ". Néanmoins, cette partie est sauvée par le charisme du Chat, servi par un Banderas qui en fait trop avec son accent et ce pour le plus grand plaisir du spectateur. L'animation est fluide, de qualité, on saurait presque compter les poils du pelage du chat tellement elle en met plein la vue.On reprochera une musique un peu passe-partout et qui prend peu de risque. Dommage parce que Henry Jackman avait fourni une bien meilleure partition sur le récent " X-men First Class".

En fait, le plus gros reproche provient des bandes-annonces qui mentaient sur la marchandise : si les images sont bien toutes dans le film, les dialogues de celles-ci laissaient entrevoir un tout autre sujet, présentant le Chat comme un héros de la population, un Zorro roux et court sur pattes qui se la pète grave ! Et là on retrouve quelque incohérences avec les films Shrek, parce que le Chat ne se la pète pas plus que ça ( le gars euh le chat sait ce qu'il vaut!) et surtout son voyage vers la rédemption ne cadre pas avec le caractère qu'il affiche au début de Shrek 2. Mais passons, ce ne sont que des détails, et le diable se cache dans les détails c'est bien cornu euh connu ! Bref un film qui remonte le niveau de la saga Shrek mais qui a bien fait de ne pas sortir en même temps qu'un film Pixar ! ( quoique vu que cette année c'était Cars 2, je pense que le Chat aurait dégommé le studio au logo en forme de lampe de chevet ).

mercredi 23 novembre 2011

Les aventuriers de la pierre philosophale.

Edward et Alphonse Elric sont frères. Ce sont aussi des alchimistes. À l'aube de leur adolescence, ils ont vu leur mère mourir et se sont retrouvés seuls : leur père avait quitté le foyer il y a longtemps déjà. C'est leur vieille voisine Pinako et sa petite-fille Winry qui ont veillé sur eux. Un jour les jeunes frères découvrent l'alchimie, la science qui permet de transmuter la matière ( la comprendre, la décomposer et recomposer) à condition de savoir dessiner un cercle de transmutation adéquat et d'appliquer la loi de l'échange équivalent ( il est impossible de transmuter à partir du néant et un Kg n'en donnera jamais deux). Ils décident de tenter l'interdit : la transmutation humaine et de ramener leur maman du monde des morts…mais la chose est interdite pour une bonne raison et lors de l'opération, Ed perd un bras et une jambe…Alphonse lui, perd l'entièreté de son corps et Ed a juste le temps de transvaser l'âme d'Al dans une vieille armure. Une seule chose pourrait les faire revenir à leur état initial : la pierre philosophale: l'artefact qui permet de contourner l'échange équivalent.

Pinako et Winry, mécaniciennes de génies, greffent deux auto-mails (greffes cybernétiques) à Ed, pour lui redonner semblant de bras et de jambe. Pour avoir accès à toute la connaissance sur l'alchimie, Ed et Al se rendent à la capitale de leur pays et arrivent à entrer dans l'armée. Ed grimpe vite les échelons au sein des alchimistes d'état…car il a un avantage certain, une habilité que personne d'autre que lui ne possède : depuis sa transmutation ratée, Ed n'a plus besoin de dessiner un cercle pour transmuter ! Il obtient le surnom de Fullmetal Alchemist et se retrouve sous les ordres du colonel Roy Mustang, un arriviste coureur de jupon qui ferait presque passer Nicky Larson pour un chaste et saint homme (mais les apparences peuvent être trompeuses). Lors de l'une des missions confiée par Mustang, Al et Ed découvrent l'impensable : un chercheur a réussi a créé une chimère (un être mi-humain mi-animal )…à partir de là les évènements vont s'emballer, emportant avec eux les frères Elric…


Il y a tellement à dire sur ce manga que je préfère m'arrêter là. Voila mon manga coup de cœur. Celui qui aurait pu être le dragon ball de notre temps. D'ailleurs il reprend certains archétypes narratifs de l'histoire fleuve d'Akira Toiyama : la quête initiatique, les combats orchestrés de main de maîtres et ébouriffants, l'humour omniprésent…bien entendu l'histoire n'a rien à voir et brasse de nombreux thèmes comme la vengeance, le génocide d'un peuple, la recherche scientifique sans conscience, la quête du père disparu, l'amour fraternel,les sentiments que l'on n'ose avouer,etc… Sous couvert d'une œuvre tout public, la mangaka Hiromu Arakawa nous sert des thèmes forts et qui ne laissent pas indifférent.Sans compter que la violence est rarement gratuite et ne constitue pas le moteur de l'intrigue.


Les personnages évoluent dans un monde qui ressemble au nôtre tel qu'il fut aux abords des années 1920, d'ailleurs ce monde sort d'une guerre sanglante et dévastatrice. La technologie est donc rudimentaire, ce qui est compensé par l'alchimie.

Au-delà des deux frères, le supporting cast est bien fourni et l'on se prend vite à apprécier ou à détester ( c'est selon) ces personnages souvent hauts en couleur, pas souvent manichéens et qui offrent une vraie richesse narrative à l'œuvre. Les retournements sont nombreux, et le tout va crescendo jusque l'affrontement final. L'émotion est également bien présente.


Bref, voila 27 tomes d'un manga peu connu car noyé dans la déferlante nippone quand Dragon Ball, précurseur n'avait pas vraiment de concurrence. Alors oubliez Naruto ou One piece, si un manga mérite d'être aussi culte et d'entrer au panthéon à côte de Dragon Ball ou St Seya, c'est bien Fullmetal Alchemist !

mardi 22 novembre 2011

L'arène.

Je le répète souvent : dédaigner la littérature jeunesse , sous prétexte qu'elle est destinée à la jeunesse, est une bêtise car ça serait passer à côté de très bonnes histoires. Je ne me lancerai pas ici à tenter de définir la littérature jeunesse (même si il paraît évident , puisque j'en lis, qu'elle ne se limite pas toujours à être appréciée des moins de 18 ans).

Dans un futur dystopique , l’Amérique du Nord n’est plus. La nation qui s’est relevée, Panem, est composée de 12 district et du Capitole. Autre fois 13 districts existaient mais une révolte réprimée de manière sanglante a effacé le district numéro 13 de la carte. Pour asseoir son autorité, le Capitole introduit un nouveau type de télé-réalité : les Hunger Games (jeux de la faim) ! Chaque année, les districts doivent fournir deux tributs , un garçon et une fille âgés entre 12 et 18 ans, qui participeront à une lutte à mort entre 24 participants que chaque citoyen sera forcé de regarder. Le message est clair : le gouvernement peut enlever vos enfants et vous ne pouvez rien y faire ! De plus, les tensions ainsi crées entre chaque district excluent qu’ils puissent s’allier encore une fois entre eux…Katniss, jeune fille de 16 ans vivant dans le district 12 et braconnière par nécessité, se porte volontaire lorsque que sa jeune sœur de 12 ans est tirée au sort…

Présenté comme le successeur commercial de Harry Potter ou de Twilight en raison de leur appartenance au genre dit du livre « jeunesse », Hunger Games est pourtant plus riches en enjeux dramatiques (bon face aux endives de Twilight c’est pas compliqué non plus) et en réflexions sur le monde actuel. Ma référence aux deux autres œuvres n'est pas fortuite puisque , comme elles, Hunger games va prochainement envahir les salles obscures ( après nous avoir imposé 3 Narnia et 1 Eragon bien pourris tant niveau littéraire que cinématographique et bousillé À la croisée des mondes  qui ne méritait vraiment pas ça, tant cette trilogie de livres est de qualité).

Deux dédicaces se retrouvent au dos du premier tome : une de Stephenie Meyer (oui, oui Twilight c'est de sa faute !) qui nous donne son avis (et dont personnellement je me moque) et une de Stephen King, qui prétend qu'il est impossible de lâcher ce livre ! Et bien le King a raison !

Le style est direct, ne s'encombre pas de fioritures et est toujours passionnant. Bien entendu il devient plus accrocheur une fois que les jeux ont commencé. Un combat pour la survie qui s'annonce violent. Et pourtant, l'auteur ne s'attarde pas sur les mises à mort ou le côté morbide ( oh il y a bien entendu des scènes assez choquantes mais le propos n'est pas là, nous ne sommes pas dans le voyeurisme malsain d'un Battle Royale), non elle s'attarde beaucoup sur l'ingéniosité de Kat, sa faculté à se démerder et ce sans jamais la faire passer pour une héroïne parfaite : elle doute, elle pleure, elle s'en prend plein la tronche mais elle doit continuer si elle veut vivre un jour de plus ! Et les épreuves et les pièges retors sont nombreux. Outre cet aspect " survival horror", l'auteur Suzanne Collins arrive à distiller ce qu'il faut d'émotions quand il le faut, une certaine scène en particulier arrivant à tirer une larme ou deux (pour peu qu'on ne soit pas insensible).

Le roman offre aussi une belle piste de réflexions sur la télé-réalité actuelle et ses dérives. Du voyeurisme des spectateurs qui en veulent toujours plus aux candidats qui doivent se plier à certaines exigences si ils veulent que le public soit avec eux et les aide ( on passe du vote du public à une sorte de sponsoring qui délivre : arme, médicaments, nourriture, etc… aux participants).

Mais, car il y a un mais ! On assiste par au moins deux fois au retour du célèbre " ç'a " en lieu et place de " ça a ". Et comme d'habitude cette connerie me fait sortir de ma lecture. Dois-je rappeler que même prononcé rapidement, on entend le double " a " ? Ne venez pas me faire croire que c'est employé pour faire des économies d'encre à l'impression du livre, il s'agit de la reproduction crasse d'une erreur aberrante apparue je ne sais pas où et qui depuis pollue de plus en plus de publications !

Bref, à part ça, voila une lecture chaudement recommandée. Et les éditeurs ayant placé à la fin le premier chapitre du second tome, vous aurez difficile de ne pas vous ruer sur le volume 2.

samedi 19 novembre 2011

Le temps c'est de l'argent ! Et en plus ça file à une vitesse...


"Mademoiselle, connaissez-vous Karl Marx ? "
-Non, répondit-elle, mais je suis blonde !
- Et bien voyez-vous, c'est lui qui a inventé le communisme.
- Dites, ça va être encore long ? Je suis blonde je vous le rappelle… "


À peu de chose près, ce dialogue pourrait être réel. L'inculture devenant une vertu aux yeux de plus en plus de membres de la population ( du politicien qui aime que le peuple soit abruti aux abrutis qui aime avoir des neurones libres de tout sauf de pub pour coca). Bref, le communisme c'est le partage des richesses (je résume , je résume).

Et le partage des richesses, c'est le sujet du nouveau film d'Andrew Niccol ( réalisateur/ scénariste de Gattaca, S1m0ne et Lord Of war, et scénariste de Truman Show et Le Terminal): In time( rebaptisé Time Out par le distributeur français...si le titre peut s'appliquer au film, il reste à noter que la signification est tout à fait opposée au titre original donné par le réalisateur !!!!!).

Dans une époque que l'on imagine futur, la vieillesse n'existe plus et le temps a remplacé l'argent : chaque humain a été modifié génétiquement pour stopper son vieillissement à 25 ans. Ensuite il vous reste un an à vivre sauf si vous gagnez du temps, temps que vous dépensez (naturellement, puisque chaque seconde qui passe est une seconde perdue) pour acheter des biens et des services. Les pauvres meurent jeunes, les riches sont virtuellement immortels. Will Salas ( Justin Timberlake ) vit dans le ghetto de Dayton. Il a 25 ans + 3 et travaille dans une usine, gagnant à peine de quoi tenir au jour le jour, il ne se réveille jamais avec plus d'un jour restant au compteur. Une nuit, il sauve la vie d'un homme possédant plus de 116 ans au compteur d'une attaque des "minutemen", un gang voleur de temps qui sévit dans le ghetto. L'homme lui révèle que du temps il y en a pour tout le monde, mais que pour quelques immortels beaucoup doivent mourir. Et à passé 105 ans, il désire enfin mourir. Il transfère en douce son compte à Will et garde 5 minutes pour partir vers son trépas. Will devient riche mais les gardiens du temps (la police monétaire) le soupçonne de meurtre…

Andrew Niccol avait besoin d'un succès commercial pour se remettre en selle après la débâcle financière de Lord of war ( qui n'a pas eu le succès escompté, une véritable honte ! ). Il revient donc à son genre de prédilection : la science-fiction, en y injectant de l'action, du suspense… Mais pas n'importe laquelle, la science-fiction dénonciatrice ! Que cela soit dans Gattaca où il entrevoyait le fossé entre les humaines améliorés génétiquement et les gens conçus de manière naturelle (notons que depuis quelques années, le rêve de chosir le sexe de son enfant et d'éliminer ses tares n'est plus de la fiction si vous avez plusieurs millions à dépenser !!!! Flippant…) ou S1m0ne qui voyait une actrice numérique remplacé une véritable personne (métaphore à peine voilée de la place de plus en plus importante des machines à la places des humains, en plus d'être une attaque acide sur le monde des acteurs). Mais comme la science-fiction a si bien été cataloguée comme un sous-genre à peine digne d'être lu ou regardé par les autoproclamées élites intellectuelles ( et que la majorité des gens en bons moutons de Panurges suivent parce que si l'élite le dit c'est forcément vrai) et bien tout le monde se contre-fout de ce que la SF peut dire. Mais ici il y a peut-être un espoir tant l'analogie avec le monde actuel est forte : c'est exactement la même chose sauf que la monnaie a changé..et qu'on meure plus vite si on arrive à zéro sur son compte.

Malgré un côté " film commercial assumé", il est rassurant de voir que Niccol ne se renie pas et se paye même le luxe de s'auto-citer à travers des références très explicites à sa filmographie ( les voitures électriques , le futur non daté au look rétro, voire même certains plans de la scène de nage, renvoient à Gattaca par exemple). Mais la palme de la citation revient à une référence minuscule à James Bond ( My name's Salas...Will Salas).

Le récit ne connait pas vraiment de temps mort (la première partie qui présente les personnages et les enjeux reste néanmoins la plus prenante) et oscille entre critique sociale( les pauvres plus pauvres, les riches plus riches. Séparés par des routes dont le péage est de plus en plus élevé à mesure qu'on approches des beaux quartiers), course-poursuite et hommage appuyé à Bonnie & Clyde.C'est la partie Bonnie & Clyde qui voit le concept de partage des richesses vraiment se révéler dans le film : les braquages ne se déroulant pas pour le seul profit des instigateurs qui ont bien décidé de pourrir le système aussi longtemps que possible! On reprochera sans doute , tout comme pour Gattaca (encore !!!) ,qu'aucune explication ne soit donnée sur la décision qui poussa l'humanité à adopter cet manipulation génétique (mais cela reste évident, si Gattaca voyait une humanité tentée de rejeter tous les défauts par la manipulation des gènes, ici c'est clairement la surpopulation qui était visée : que cela soit dans les quartiers riches ou les ghettos, la population est mince et évolue dans des décors semi-désertiques) et qu'une piste narrative ( celle de la mort du père) ne soit pas vraiment développée.
Dans un monde où tout le monde a 25 ans, il fallait trouver des acteurs capables d'assurer une présence et une aura de vieillesse quand le rôle l'exigeait. Si Justin Timberlake et Amanda Seyfried ( sexy en rousse) ont un rôle qui colle avec leur âge, d'autres comme Olivia Wilde ou Vincent Kartheiser (Angel, Mad Men) arrivent à faire transpirer l'âge de leur personnage, un peu comme des vampires . Beaucoup des seconds rôles proviennent du monde de la télévision et on retrouve , outre les deux précités, Matt Bomer ( White collar ou FBI: Duo très spécial en VF) ou encore Johnny Galecki ( qui s'est échappé sans lunettes de The Big Bang Theory…bon niveau look ils auraient mieux fait de lui laisser ses 4 yeux! ). Par contre on sent un peu trop que Cillian Murphy a dépassé l'âge de 25 ans depuis plus de 10 ans…ce qui dénote dans cet univers.
En fait, le gros hic du film c'est peut-être son manque d'investissement émotionnel. Les séquences fonctionnent bien mais il manque un je ne sais quoi de vraiment touchant. Le suspens, le drame, l'humour , … tout fonctionne mais sans éclat. Et la musique de Craig Armstrong , même si elle est belle et allie sans problèmes orchestration minimale et synthétiseur, ne relève pas la sauce et reste en deçà de ce qu'il avait composé pour Incredible Hulk.

Au final, le film n'arrive pas à se hisser aussi haut que ses petits frères, mais il serait dommage de le bouder pour autant.