vendredi 30 décembre 2011

It's So Overt It's Covert


Deux ans après avoir ramené le célèbre détective de Baker Street sur le devant de la scène cinématographique, le réalisateur Guy Ritchie convie de nouveau Robert Downey Jr pour un nouveau tour de carrousel. Et cette fois-ci, il sera confronté à son Joker, son Lex Luthor, celui que la culture populaire lui identifie comme son ennemi juré (alors qu'ils ne se rencontrent qu'une seule fois) : le Professeur James Moriarty !  Et rien de tel qu'un adversaire brillant pour que le héros et ses péripéties soient portés vers le haut. Un peu comme Batman face au Joker dans The Dark Knight ! ( euh encore une allusion au chevalier noir plus loin et après j'arrête, promis ).

1891, l'Europe est en proie à une vague d'attentats anarchistes. La France et l'Allemagne se crêpent le chignon, la tension est palpable. Un seul homme y voit autre chose que l'œuvre de radicaux : Sherlock Holmes y voit le travail d'un esprit génial mais criminel, un homme tire les ficelles : Moriarty. Sherlock est sur sa piste puisqu'il surveille une des employées du professeur : Irène Adler. Adler n'est autre que la Catwoman de Sherlock (d'ailleurs Irène Adler est interprétée par Rachel MacAdams, qui aurait ,à mon sens, été parfaite en Catwoman/Selina Kyle chez Nolan !Voila, maintenant j'arrête) , leur relation de travail se faisant de deux côté différents de la loi alors que leur relation privée semble d'être encore plus proches que depuis le premier opus ! Irène Adler devient donc un sérieux problème pour  " le Napoléon du crime " qu'est Moriarty…





Force est de constater que ce second opus est plus réussi que le premier mais moins original dans l'approche. En effet, le premier épisode évitait de nous présenter une intrigue purement rationnelle puisque le fantastique semblait poindre le bout de son nez de manière régulière. Le spectateur ne savait donc pas, avant la toute fin, sur quel pied danser, Sherlock étant un expert de la rationalité. Ici point de fantastique, l'intrigue repose sur des rouages "terre à terre" ( bien que certains semblent tirés par les cheveux pour l'époque. Mais rappelons que l'époque victorienne en Angleterre a vu fleurir bon nombres de récits qui , bien qu'ancrés dans cette époque, n'en restaient pas moins perméable à certaines idées en avance sur leur temps. C'est à cette époque que sortent " Dr Jekyll et Mister Hyde", "La guerre des mondes ", " Le monde perdu ", etc…une fois ce paramètre bien pris en compte, peut-on reprocher au film d'utiliser certains concepts qui ne seront vraiment au point qu'au XXme  ? ). Le seul reproche que je ferai à l'intrigue est le suivant : à la fin du premier opus, il est clairement dit que Moriarty visait à s'emparer (et réussissait à s'emparer) du premier diapositif à télécommande…hors cette technologie ne semble pas du tout lui être nécessaire pour ses plans. Plans qu'Hollywood voit toujours de la même façon, souvenez-vous des plans du Moriarty du film " La ligue des gentlemen extraordinaires "... (oui je sais, tout le monde mise sur l'oubli de cette chose mais bon voila, malheureusement oui : ce film a été réalisé et projeté en salle...).




Les acteurs,que cela soit Robert Downey Jr ou Jude Law, continuent de s'amuser et de nous amuser en se comportant comme un vieux couple. Alors même que Watson vient de se marier, Sherlock essaye d'être la troisième roue du carrosse, amusant. Les seconds rôles, Stephen Fry en Mycroft (le frère aîné de Sherlock) et surtout Jared Harris en Moriarty sont très bons.Dommage que le personnage incarné par Noomi Rapace ne soit pas des plus travaillé.


La réalisation de Guy Ritchie ne change pas beaucoup, même si le nombre de péripéties est plus élevé dans ce film ( et que l'humour du coup y est moins présent). Il passe du format de pellicule 1:85 (le 16/9) au 2:35 (le cinémascope) comme changement le plus notable. Pour le reste, on retrouve parfois quelques idées fulgurantes (et donc trop courtes) de mise en scène et quelques plans d'une rage furieuse mais sur 2h09 de film, c'est peu. Mais il démontre qu'avec un scénar solide (donc qu'il n'écrit pas, il confirme d'ailleurs ici qu'il serait plus à sa place comme excellent faiseur sur des projets de studio) il est capable de s'appliquer à illustrer le tout de manière pétaradante, sérieuse et très efficace. Le film est, de plus, traversé par de multiples références qui n'échapperont pas aux habitués des écrits de Sir Conan Doyle (le créateur du personnage). D'ailleurs, lorsque le lieu de Reichenbach est évoqué, peu de doutes subsistent dans l'esprit des amateurs du détective sur ce qui va suivre. Mais comme lors du premier film, si les personnages sont respectés (en évitant les clichés que les films et séries ont véhiculés sur Holmes. Initiative qui révulsa bon nombres de spectateurs pour qui le personnage avait été trop modifié alors qu'on revenait à ce qu'il est à la base), l'histoire, elle, est originale, ainsi il ne s'agit pas de l'adaptation du " Dernier problème ", nouvelle qui voyait la fin de Moriarty. Les plus pointilleux auront remarqué qu'il manque au moins deux passages dans le film que les bande-annonces annonçaient ( redondance sémantique ? ) , je vous laisse le soin de découvrir lesquelles.


La musique de Hans Zimmer est remarquable et le compositeur n'utilise presque pas le thème écrit pour Sherlock lors du premier film, il innove et cela est très bien. La musique s'adapte au film, moins harmonique mais tout aussi efficace ( si ce n'est plus). Quel dommage que l'édition CD ait été bâclée. Cela devient une habitude chez Zimmer qui, après Pirates des Caraïbes 4, nous refait le coup d'un CD parasité par des pistes qui ne sont pas dans le film mais qui résultent d'une recherche artistique avec ses collaborateurs. Il devient évident que seul Chris Nolan arrive encore à tirer de lui des éditions CD soignées. Sur ce coup-là, Zimmer déçoit. Heureusement que durant le film sa musique fonctionne à merveille, ses fans devraient parfois reconnaître un léger auto-plagiat de sa part puisque un moment rappelle de loin la musique de The Ring ou encore de The Dark Knight (mais j'avoue qu'il faut être un obsessionnelle de ses compositions pour retrouver le passage concernant The Dark Knight).

Si vous avez aimé le premier, vous devriez encore plus aimer celui-ci. Et si vous n'avez pas été emballé par le premier, il se peut que ce second vous accroche néanmoins.

4 commentaires:

Matt Murdock a dit…

Le premier se laissait regarder pour une soirée pizza/bière entre amis. Je pense que j'attendrais et je ferais de même pour le 2ème.

Alors, il te reste combien d'article à faire pour les 31 prochaines heures ?

Geoffrey a dit…

Celui-ci, ne fut-ce que pour certaines séquences impressionnantes, vaut le ticket de cinéma. Comme je le laisse supposer, il est meilleur que le premier.


Il me reste 10 articles, je me suis fourvoyé en pensant que j'en avais déja 285, il n'y en avait que 281 en fait, le compteur comptabilisait les brouillons dans le lot. ^^

Matt Murdock a dit…

Ben au rythme de un article toutes les 3 heures, ça passe.^^

"Bonne année" ça compte comme un article ?

Geoffrey a dit…

Oui, le "bonne année " est déja compté dans le lot ( il est déja écrit et planifié sur blogger ) ! Y a moyen y a moyen, mais j'aimerai bien dormir et réveillonnez quand même un peu ^^ ( ou alors je triche et je change la date dans les options :p :p )