lundi 29 novembre 2010

C'est Tron bien.

Le nouvel album du duo Daft Punk n'a rien de commun avec ce qu'il a déjà produit. Et pour cause,Daft Punk signe ici sa première bande originale de film. Alors,le résultat est il un classique instantané ? Et bien oui…et non. Oui car en tant que première œuvre dans ce domaine particulier de la musique de film il est bien entendu celui auquel on comparera les futures incursions du duo dans ce genre musicale (si il revient un jour s'entend). Et non,car malgré un plaisir d'écoute indéniable il manque une chose essentielle à ce disque : le frisson.

On ressent trop rarement quelque chose à l'écoute. C'est paradoxalement un peu trop classique et convenu. L'orchestration est assurée par divers instruments classiques que leur style électronique accompagne mais aucun des deux ne tire la couverture. Et la mixité fonctionne pleinement, rien ne semble de trop lors de l'audition des divers morceaux. Mais voila, rares sont les moments qui nous font vraiment décoler (et quand ils arrivent on se dit que les images du film on intérêts lors de ces moments à être de toute beauté,comme quoi c'est tout l'un ou tout l'autre).

Les Daft Punk ont fait leurs devoirs,certains moments rappelant Williams ou encore Zimmer ( excusez du peu en matière de références quand même). Reste que pour une première B.O le duo signe une très belle partition qu'un supplément d'âme et d'ambitions aurait élevé au rang d'incontournable générationnel. Un brin décevant mais néanmoins conseillé !

Y-a-t-il un empire pour contre-attaquer ?

Triste et sombre lundi que voila. Deux éminents personnages de l'industrie du cinéma sont décédés ce week-end.
Le plus connu des deux (et celui qui tire la couverture médiatique) est bien entendu Leslie Nielsen,l'inoubliable Frank Drebin de la série des Naked Gun (Y-a-t-il un flic pour sauver...). Si c'est bien les comédies qui lui ont apporté la notoriété il ne faut pas oublier qu'il s'agissait d'un acteur ayant une formation classique à la base et que de nombreux rôles sérieux font partie de sa carrière (Planète interdite mais aussi L'aventure du Poséidon).

Ensuite c'est Irvin Kershner qui s'en est allé. La plupart des gens le connaissaient comme étant le réalisateur du meilleur épisode de Star Wars, à savoir L'empire contre-attaque ou du dernier James Bond avec Sean Connery,le remake de Opération Tonnerre : Jamais Plus Jamais.









Vu comment débute la semaine, je pense que je vais rester dans mon lit jusque dimanche...

samedi 20 novembre 2010

Facebook moi !

David Fincher semble ne plus vouloir s'arrêter. Après une pause de 5 ans entre Panic Room et Zodiac,le voila qui nous sort un film tous les 18 mois ( j'arrondis). Cette fois-ci il s'attache à nous décrire la création de Facebook. À priori,rien de très exaltant n'est-ce pas ? Et pourtant…

Mark (Jesse Eisenberg,oscarisable à tous les coups) est un jeune nerd surdoué. Un soir où son arrogance de petit génie énerve sa copine,celle-ci le largue. De retour dans sa chambre et avec l'aide de quelques bières, Mark pirate la liste des étudiantes inscrites dans les différentes facs de Harvard et lance Facemash,un site où l'on peut voter pour la fille la plus canon. Son site lancé en quelques heures fait exploser les serveurs de l'université. L'histoire est en marche.

Fincher livre ici une sorte d'anti-Fight Club dans le style de réalisation. Pas d'effets de poseur mais une caméra calme (à l'image de Zodiac ou de L'étrange histoire de Benjamin Button). Il faut dire que comme le faisait remarquer Fincher lui-même,rien qu'en filmant les dialogues on aurait déjà un bon film. Le script d'Aaron Sorkin (créateur de The West Wing- À la maison Blanche) est d'une rigueur d'écriture assez hallucinante. Tout s'enchaîne à 100 à l'heure, presque pas de répétition. Si le spectateur lâche son attention c'est foutu de chez foutu. Coup de génie,humour noir ( "La Bosnie…ils n'ont pas de routes mais ils ont facebook"),coups bas, vacheries…c'est tout cela The Social Network, parabole sur la célébrité rapide,le détachement humain de plus en présent,l'arrivisme et la déchéance. En décortiquant la création de facebook,Fincher a décortiqué l'être humain et son monde actuel.

Avec une mise en scène efficace et une direction d'acteur magistrale (non mais même Justin Timberlake est excellent) Ficher signe ici un film générationnel comme il l'avait fait 10 ans auparavant pour une autre génération avec Fight Club. Les outils sont différents mais le choc à la sortie est le même : déstabilisant. Et une fois remis de son K.O ,une seule idée nous trotte en tête : y retourner !

mercredi 17 novembre 2010

Avatar 1.3

Je sais,depuis un mois je n'ai presque parlé que de cinéma,de blu-ray et de perfection d'images. Promis ce mois-ci c'est mon dernier article sur le sujet (mais est-ce ma faute si les distributeurs et les studios de cinéma ont décidé de passer à l'action? De m'envoyer tant et tant de tentations que je n'ai pu qu'y céder pour m'en délivrer ?).

Alors, voici venur Avatar de James Cameron dans sa version "étendue",soit une durée totale de 2h58! Je ne reviendrais pas sur l'avis que j'ai de ce film et que vous pouvez lire ici.

Tout d'abord au niveau de l'image c'est bien simple : vous n'avez jamais rien vu de tel depuis…bin Avatar justement. Lorsqu'en avril était sorti la version salle en blu-ray,le travail de compression de l'image était à tomber par terre et à la renverse ! Aucun bonus n'avait été inclus sur le disque pour que le film puisse profiter de toute la place disponible. Dans la nouvelle version il fallait faire cohabiter 3 versions (la version salle, la version édition spéciale et cette extended cut). Et bien par Dieu tout puissant le rendu final est tout aussi époustouflant. Encore une fois les techniciens ont retroussés leurs manches pour offrir le meilleur de l'image. Le son n'est pas en reste puisque le remixage promis se fait sentir : moins agressive qu'auparavant, la bande-son en ressort grandie, nous faisant profiter bien mieux de divers éléments sonores. Le diable est dans les détails. La perfection aussi !



Les scènes rajoutées bien sûr ne changent pas fondamentalement l'histoire mais elles apportent des réponses à des questions laissées en suspend (l'état de la Terre,qu'est-il arrivé à l'école de Grace,etc…) ou développant certains points de l'histoire. En plus de ces ajouts massifs,on peut trouver en de multiples endroits des ajouts plus discrets de quelques secondes qui renforcent encore un peu l'ambiance de Pandora. Une fois le film finit ce sont les bonus copieux qui nous attendent sur deux autres disques : le making-of,signé Laurent Bouzerau (les making – of pour les dvd's de Spielberg c'est lui…et ce sont les seuls qui se regardent sans coupure tant ils sont fluides) tend un peu trop à cirer les pompes de Cameron ,le roi du monde revient au cinéma de fiction après 12 ans d'attente et tout le monde s'extasie, un peu lèche-botte mais humain. Ensuite viennent les 45 minutes de scènes coupées/alternatives (qu'il faut 1h pour regarder car des images non-inédites s'intercalent souvent dans ses séquences,ce qui allonge la durée de visionnage.Ou alors c'est carrément la jaquette qui se goure). Les effets visuels des scènes ne sont pas terminés (et Cameron avait avoué en interview qu'il fallait environ 1 million de $ pour finir une minute d'effets spéciaux) mais on en vient à rêver qu'une jolie somme soit réinjectée dans ce film car on se demandera toujours après visionnage pourquoi ces scènes furent écartées. En résumé si vous n'avez pas encore vu/ ou cédé à l'achat du premier blu-ray,Avatar édition collector est fait pour vous. Si vous n'avez pas aimé le film en salle par contre ce n'est pas cette version longue qui vous convaincra.

mardi 16 novembre 2010

Ca$h ou pas Ca$h ?

Largo Winch est de retour dans un 17me album (et donc une 9me aventure puisqu'il faut 2 albums pour 1 histoire…j'espère n'avoir perdu personne en route avec les maths).

Alors que Largo pensait passer un week-end tranquille, un ancien collaborateur du "Groupe W" est assassiné. Plus tard le meurtrier trouve la mort sur le parvis du tribunal. La Police et le FBI soupçonne Largo d'avoir commandité les deux meurtres pour couvrir d'étranges transactions financières. Largo fuit donc pour prouver son innocence et se rend en Suisse enquêter sur ces étranges flux et reflux financiers. Basiquement rien de bien neuf pour Largo Winch, tel James Bond ses aventures commencent par se répéter. Mais la formule a toujours marché et cet opus relève même un peu le niveau des derniers albums. Il faut dire que Van Hamme n'a pas son pareil pour mettre son héros dans des situations rocambolesques. Situations qui lui tombent sur le coin de la tronche à un rythme soutenu. Si échapper au FBI est facile à décrire, les crimes financiers c'est autre chose et beaucoup d'auteurs rendraient ça incompréhensible…pas Van Hamme. Largo Winch est une série didactique puisque la vulgarisation des procédés du monde de la finance sont légions dans cette série et comme l'on n'est pas face à un économiste qui tente de nous brouiller l'esprit mais face à un auteur qui sait de quoi il parle et qui tente de rendre sa série lisible et bien les diverses subtilités boursières et autres paraissent soudain limpides et claires comme de l'eau de roche. Un petit tour de force qui se répète à chaque album et qui, rien que pour ça, rendrait presque Largo Winch comme lecture obligatoire. Mieux, il s'agit ici du premier album à posséder 4 pages de plein texte (sous formes de mémo ou d'interview) qui expliquent de manière claire comment la crise financière a éclaté et comment le Groupe W a su s'en tirer mieux que les autres (faut dire qu'avec un patron qui accepte de perdre de l'argent pour sauver ses employés ça doit être plus simple qu'ailleurs).Et comme toujours on retrouve de l'humour et des jolies filles au fil des pages. James Bond je vous dis !

Le dessin de Philipe Franck est toujours un régal. Ciselé, énergique et profitant d'un découpage dynamique. Un véritable enchantement pour les yeux (d'ailleurs si vous utilisez bien vos yeux vous trouverez Van Hamme lui même dans la peau d'un personnage important et une allusion aux comics traduits chez nous,bonne chasse!).

Enfin pour l'anecdote, il s'agit ici de noter que Largo Winch n'est plus édité sous le logo Repérages/Dupuis mais juste Dupuis. Pourquoi un tel changement,mystère! Mais la série n'a pas perdu son âme ou son punch (au contraire elle en a gagné!) avec ce changement soudain de collection!

lundi 15 novembre 2010

It Still Does McFly !

Nom de Zeus, elle est là. La trilogie "Retour vers le futur" vient de débarquer en blu-ray. Et le voyage dans le temps n'a jamais été aussi beau. Pourtant la crainte est grande quand le premier film débute. L'image baveuse et granuleuse du logo Universal n'est pas là pour nous rassurer. Et puis soudain le film commence, les images se mettent en mouvement et il devient dés lors impossible de soustraire son regard de l'écran.

Le travail de restauration de l'image est exemplaire. Les couleurs sont éclatantes, chaudes mais sans jamais modifier le souvenir que l'on avait des films auparavant. Tout comme sur les "Alien" l'image est ici choyée comme une relique sainte. Malheureusement on ne peut pas en dire autant du son, qui manque parfois de dynamisme dans les dialogues (et ce en VO comme en VF, une des rares VF à ne pas jeter à la poubelle en plus), la faute sans doute à des bandes audio un peu vieilles.Ça c'est pas le pied !

Tout comme pour Alien et Aliens, la restauration de l'image entraine une certaine visibilité des trucages. Néanmoins, grâce au rythme soutenu de l'intrigue, des acteurs à l'alchimie évidente et au charme si particulier des années 80 le tout passe comme une lettre à la poste.

L'histoire? Nous la connaissons tous. Marty Mcfly , à la suite de l'assassinat de son ami et savant fou Emmett ''Doc'' Brown,se retrouve propulsé en 1955,30 ans en arrière à l'époque où ses parents étaient sur le point de se rencontrer. Mais on ne joue pas avec les évènements passés (effet papillon, théorie des dominos tout ça…) et très vite Marty se voit dans l'obligation de faire tomber ses parents amoureux l'un de l'autre si il veut un jour venir au monde. Action,humour,un brin de folie (2,21 gigowaaaaaattttts ?) et un scénario un peu désuet mais ô combien sympathique. Retour vers le futur est un classique hollywoodien comme en on a plus fait depuis longtemps.


Le second opus s'attarde à développer des concepts comme les réalités alternatives créées par un événement si important qu'il change profondément le cours de l'histoire en générale.Résultat des courses il faut aller "réparer" les dégâts. On est donc très loin de la théorie du "whatever happened happened" chère à LOST. Là aussi les ingrédients du premier fonctionnent, car à part dans les séquences futuristes,les réalisateur Robert Zemeckis ne cherche pas à faire de la surenchère,mais on lui fera remarquer qu'on est en 2010 et que sa vision du futur risque de bientôt être complètement caduque. Le rythme du film (1h47 contre 1h54 ) joue aussi en la faveur des paradoxes temporels qui risqueraient de sauter aux yeux des spectateurs attentifs . Ne sont pris en compte que les paradoxes qui servent l'histoire et pas ceux qui devraient en découler. C'est le problème des récits de voyages dans le temps,il y a toujours bien plus de couilles dans la pâté que ce que le scénario décrit. Mais ça mettrait un tel bordel dans l'histoire qu'il vaut mieux ne pas y faire attention sous peine de se faire attraper un mal de crâne carabiné.


La 3me partie quant à elle retouve un schéma classique, à tel point qu'il pourrait tout simplement s'agir d'un remake déguisé du tout premier épisode. Mais là encore le film ne souffre pas de ce détail. Et l'ambiance Western apporte un plus à cet épisode qui joue avec les codes de ce genre de films...et puis la réplique comme quoi Clint Eastwood est le plus gros trouillard de l'Ouest me fait toujours sourire.

Voila donc une trilogie culte enfin disponible en HD et qui plus est peut se regarder comme un seul et même long (très long) film tant la politique de la fin ouverte est appliquée ici. On regrettera cependant que Marty change de coupe de cheveux entre le 1er et le 2me et que l'actrice qui incarne sa petite amie Jennifer soit remplacée par une autre (bon Elizabeth Shue n'est pas laide loin de là mais je préférais celle du 1er film).

lundi 8 novembre 2010

Guerre des cultes.


Pour célébrer leurs 10 ans d’existence, les éditions Bragelonne, spécialisées dans la fantasy, ont cet été réédité 10 romans phares de leur collection pour un prix de 10 €. Si les romans phares faisaient partie d’une trilogie, alors c’est carrément toute la trilogie qui était proposée dans un seul et massif volume. Pour 10 € c’était le moment de se laisser tenter. Et comme j’ai un sacré retard dans mes lectures de fantasy je ne parle qu’aujourd’hui d’ « Ayesha », une trilogie de fantasy à la française qui n’a pourtant rien à envier à ses cousines anglo-saxonnes. Ecrite à quatre mains sous le pseudonyme de " Ange ", cette œuvre traite d'aventures,de trahisons, d'amour déçus et de fanatisme religieux. Ce dernier thème étant assez rare en fantasy commerciale.

Tout débute alors qu'un bandit purgeant sa peine de galère est sauvé d'un naufrage par la mystérieuse Marikani. Arekh es Morales échappe donc à la mort et mène sa sauveuse et sa suivante en lieu sûr,un moyen de payer sa dette. Mais Marikani est plus qu'une simple femme instruite, c'est la future reine d'Harabec et ses ennemis vont tenter de la tuer en chemin. Haletante, c'est le mot adéquant pour décrire la première partie de l'histoire. " Ange " a la bonne idée de nous plonger directement dans l'action et de décrire par bribes les us et coutumes de ce monde étranger. Sous une plume virevoltant d'action en suspense il n'oublie pas pour autant de faire vivre ses personnages, de leur donner des réactions à mille lieues des conventions et jamais au grand jamais nous ne sommes assaillis de détails sur le fonctionnement de cet univers. Ce qui nous permet d'appréhender sans prise de tête les aventures de nos héros.

Car les rites et le panthéon divin de ce monde sont assez conséquents. La religion y tient une place prédominante. Á tel point qu'un peuple entier est tenu en esclavage par le seul pouvoir d'une rune supposément inscrite dans les étoiles du ciel. C'est l'histoire de ce peuple qui se joue. Alors que les royaumes vont faire face à un ennemi surgi des abysses, le peuple turquoise (les esclaves sont nommés ainsi à cause de la couleur de leurs yeux) va enfin se réveiller et prendre son destin en main.Le tout sous fond d'intrigues de palais,de combats dantesques ou non. Les personnages ne sont ni blanc ni noirs. Arekh est un ancien espion-assassin de la cour de Reynes,un homme hanté par un acte bien plus abominable que ceux commis lors de son boulot.C'est à lui que l'on s'attache en premier lieu,un salaud au grand cœur qui découvre qu'il en a un ça marche à tous les coups et Arekh ne déroge pas à la règle. Marikani quant à elle cache un lourd secret. Dans un univers anglo-saxons,ces deux-là se seraient embrassés aux deux tiers du premier tome. Il n'en sera rien,Ange se joue des envies de happy-end qui animent ce genre de littérature en général. Ces deux caractères seront le théâtre d'affrontements verbaux sur la teneur religieuse du monde. Par eux, le lecteur commencera à se poser des questions sur la légitimité des prêtres, sur le bien fondé des croyances,sur les religions en général. Celles-là même qui peuvent pousser à accomplir tant de bien comme à commettre un déicide si le pouvoir spirituel était en jeu.

Ce cycle est paru sous bien des formes : une trilogie en grand format, une intégrale, une intégrale collector (celle-ci même que je chronique) et une trilogie en poche. Cette édition a été un peu baclée,c'est rien de le dire. Premièrement, pour réduire le nombre de pages la typographie a été réduite, personnellement je n'ai jamais été fan des pages surchargées de texte. Ensuite il y a de multiples coquilles dans le texte,enfin coquilles c'est un bien gentil mot : il manque des mots entiers ! Souvent une lettre dudit mot est là, seule,abandonnée et au lecteur de se démerder avec ça. Est-ce un baclage manifeste ou une envie d'économiser de l'encre et du papier ? Toujours est-il que sur ce coup-ci Bragelonne a merdé dans les grandes largeurs. Un texte d'une telle qualité méritait mieux comme écrin.


Á noter qu'il s'agit ici de mon 200me message.

lundi 1 novembre 2010

Et j'ai crié,crié...Alien,pour qu'il revienne...

Il y a des monstres de cinéma et il y a Alien. Cette charmante créature au design fabuleux a hanté 4 films et 2 navets. Heureusement ce ne sont que les épisodes mettant en scène Ellen Ripley qui sont disponibles dans un très beau coffret anthologie.

Les possesseurs du coffret Quadrilogy (excusez l’américain moyen, donc ignorant et inculte, qui a pondu un mot aussi débile pour désigner une tétralogie, tout le monde ne peut pas être né avec un esprit à même de commander à vos mains d’ouvrir une encyclopédie,alors oui depuis ce mot et sa traduction sont passés dans le langage mais ne se retrouvent que très peu dans un dico…j’espère profondément que cette greffe linguistique ne prendra pas) sorti en 2003 doivent probablement se demander si il est bien nécessaire de se procurer ce coffret blu-ray. Je me suis moi-même posé cette question délicate et épineuse….avant de céder aux charmes de la Haute-Définition. Alors , le jeu en valait-il la chandelle ? Ou au contraire ai-je eu l’impression qu’un être immonde sortait de ma poitrine en me laissant mort de m’être fait avoir par une manœuvre purement commerciale de la part de la FOX ?

Il n’a pas été simple d’appréhender cet article sur cette saga presque aussi culte que Star Wars. En effet, devais-je ne critiquer que le travail de restauration des films ou également ,si tard après la sortie des films, donné mon avis alors que presque tout le monde connait déjà les aventures de Ripley et sait d’ores et déjà si il apprécie ou pas cette fresque horrifique ?

Je me contenterai de surtout me concentrer sur les aspects techniques,mais certaines de mes remarques devraient vous donner une idée de ce que je pense de chaque épisode. Je n’exclus surement pas de cracher mon venin – acide ! – sur l’un ou l’autre tome de l’œuvre.

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier en HD.

Waw. Le film de Ridley Scott date de 1979 mais sa restauration rend l’image presque aussi belle et définie que si le film avait été tourné il y a quelques années seulement. Le tout sans toucher à la colorimétrie de l’image de base. Le travail du directeur de la photo est donc respecté comme s’il s’agissait du Graal. Le revers de la médaille est cependant parfois déroutant : certains effets spéciaux spatiaux (notez je vous prie mon effort de rime) souffrent d’être ainsi si fluides, leur artificialité n’en apparait que plus flagrante. Néanmoins, de telles séquences étant au final assez rares,le film ne souffre absolument pas de ce détail ,il est toujours aussi prenant et angoissant. La piste sonore est plus claire mais n’est pas altérée,aucune tentative de retoucher ou de modifier les effets sonores n’a été opérée. Une perle dans un écrin en diamants…voila ce que méritait ce véritable chef-d’œuvre,parabole sur la maternité s’il en est…ou pas.

Cette fois, c’est la guerre.

En 1985, une suite au film de Ridley Scott est initiée. On la confie aux bons soins d’un jeunot qui vient de réaliser un film automatiquement propulsé au panthéon des films cultes : Terminator. Ce réalisateur qui met un point d’honneur à signer (ou co-signer) le scénario de ses films c’est James Cameron,le futur roi du monde avec les succès que seront Titanic et Avatar.

J’avais dit que je n’aborderais que le côté technique et pourtant je vais me fendre d’une critique sur le film. J’use ici d’une entourloupe puisque c’est de la Director’s cut que je vais parler, ce qui me place indéniablement dans le domaine technique. La roublardise est parfois un de mes défauts, et je ne m’en excuserai pas.

Aliens dure, dans ces conditions,2h34. Ça peut paraître long. Ça ne l’est pas. Cameron a écrit un script ciselé. En portant spécialement son attention sur Ripley, ses angoisses, ses doutes, ses désillusions, son envie de survivre…Cameron plonge le spectateur dans l’âme de Ripley et on ne veut plus la lâcher avant le générique final. Il a aussi la bonne idée de ne pas tenter de faire un remake déguisé d’Alien (alors que tant de suite ne sont que ça) et livre donc un film d’action au suspense à couper au couteau et qui va crescendo, nous offrant un spectacle, comme dirait Faulkner, de bruit et de fureur. Un bruit et une fureur toute guerrière donc qui elles aussi ont profité d’un éclaircissement numérique tout en gardant ce qui faisait leur force. On touche presque au respect religieux.

L’image de base du film est granuleuse. C’est un aspect qui a toujours été présent dans le film et grande aurait été la tentation de faire disparaître ce grain « disgracieux » de la copie blu-ray. Il n’en est rien. Et c’est tant mieux. Le grain cinéma est bien là, le grain causé par une mauvaise compression n’est plus là et les images sont pourtant retravaillées au maximum, dans le seul but de les rendre encore plus belles sans jamais toucher à leur essence-même. Le résultat est donc époustouflant de précision et de respect de l’œuvre de départ. Un sacré coup de force qui fait d’Aliens le meilleur disque de cette anthologie. Comme pour le précédent film, certains effets spéciaux accusent leur âge (notamment l’incrustation de maquettes dans l’image,mais cela était déjà le cas en 1986,rien de très alarmant à cela) tandis que d’autres se trouvent bien plus en adéquation, comme les inserts par rétroprojection. Aliens est toujours,après tant d’années,le meilleur représentant de la catégorie « films de science-fiction/action ». Et il ne risque pas d’être dépassé avant longtemps.

C’était quoi le slogan du 3 au fait ?

Pas grand-chose à dire ici…le travail de restauration est tout aussi soigné que sur les deux autres opus. Je ne m’attarderai donc pas sur ce film que David Fincher renia de sa filmographie.


On notera, et ça je l'ignorais avant de me renseigner,que la piste audio de la version longue a été retravaillée pour ce blu-ray puisque certaines séquences sur la version DVD n'étaient pas au top. Cet épisode n'étant pas mon préféré je ne me suis pas aperçu de la chose. Les acteurs se sont donc prêtés au jeu de redoubler certaines de leurs répliques pendant que les techniciens retouchaient le reste de la piste audio. Les petits plats dans les grands donc. Ce qui choque une fois qu'on passe au 4e épisode....


Alien Déception

Aie…le film de Jean-Pierre Jeunet est sans aucun doute le plus mal loti. En effet,l’image est digne…d’un dvd. Aucune restauration n’a-t-elle été apportée à cet opus souvent décrié mais qui ne le mérite pas ? Et ce même si les créatures font plus penser aux raptors de Jurassic Park tant dans leur comportement que dans leur création en images de synthèses ?

Est-ce parcequ’il est le plus récent que les producteurs ont pensé que la qualité du master dvd suffirait pour le blu-ray ? En tous cas,il est scandaleux que ce film n’ait pas reçu le soin apporté aux autres ! Le travail est donc méchamment bâclé et je suis presque sûr que la version dvd contenue dans la coffret Quadrilogy (putain que je hais ce mot) est de meilleure qualité… Devant un tel état de fait,je vous assure que chacun d’entre vous aura soudain le cul troué et ce pour de très très mauvaises raisons.



NB: Je n'ai pas visionné les films en VF. Si les VF n'ont pas été retravaillées depuis l'édition DVD alors les versions longue du 3e et 4e film souffrent d'un changement de doubleur sur plusieurs personnages qui se retrouvent avec deux voix. Une bonne raison de passer à la VO,seule garante de faire vraiment passer le travail de l'acteur (sans compte que les VF de part chez nous sont souvent utilisées pour censurer certains propos. Je précise que la Belgique exploite les doublages faits en France.)