Encore un
livre de la collection Lunes d’encre ( À travers temps, La rédemption du marchant de sable,L’invitée de Dracula et Le dernier loup-garou) qui finit
chroniqué ici. Et quand on termine un ouvrage en deux coups, c’est qu’il y a
quelque chose de vraiment bon dans l’essence de ce livre .
Butcher
Bird, c’est l’histoire de Spyder, un tatoueur tatoué un peu loser qui vient
noyer son chagrin dans le seul bar tibétain de San Francisco. Alors qu’il était
parti faire sa vidange derrière le bar dans la ruelle, il est attaqué par un
monstre bien décidé à lui faire la peau. Il ne doit la vie sauve qu’à l’intervention
de Pie-grièche, une bretteuse aveugle particulièrement douée.
Le
lendemain matin, Spyder se réveille de sa gueule de bois et constate deux
choses : non, il n’a pas rêvé d’un monstre et le monde dans lequel il vit
semble similaire et pourtant différent. Soudain, il voit ce que les humains ne
doivent pas voir : le monde derrière le monde, les anges, les démons, et
autres joyeusetés bien métaphysiques. Perdu, Spyder se met en quête de sa
sauveuse. Le premier pas vers une quête plus grande encore et qui pourrait
mettre en péril la création, rien que ça ! Pas de pression !
Richard
Kadrey livre ici une série B de haute volée. Les amateurs de fantastique y
verront quelques petites similitudes avec Neverwhere de Neil Gaiman ou Évadés de l’enfer de Hal Duncan ( mais vraiment minimes les points communs ), pour le
reste, Kadrey pose des personnages n’ayant rien à voir avec les œuvres pré-citées !
L’histoire
ne possède aucun temps morts et pourtant Kadrey arrive à créer sa mythologie,
établir des règles dans ce monde nouveau pour le lecteur et le héros de l’histoire,
faire interagir ses personnages, questionner philosophiquement sur certains
détails de la religion chrétienne sans que cela ne soit rébarbatif (mais c’est
sans doute très hérétique de sa part, autant dire que j’adore ça ).
Jusqu’au
bout, on prend un plaisir coupable ( quoique ) à suivre un groupe de
personnages hétéroclites dans un voyage dépaysant, bien mené et ô combien
jouissif pour qui apprécie les monstres, les filles armées d’un sabre, la magie
et la démonologie.
Alors ce n’est
peut-être pas de la grande littérature mais quel pied, quel fun et le tout sans
être vraiment décérébré malgré ce que l’écrivain essaye de faire croire. Une
lecture conseillée à tout ceux qui voudrait se payer une montagne russe
littéraire. Seul regret ? Le récit se termine de manière ouverte mais l’auteur
ne semble pas vouloir y revenir. Son prochain ouvrage est le premier tome d’une
série, Sandman Slim, qui débarquera en mars ( autant le dire, je serai au
rendez-vous) et qui possède le point commun de voir son héros visiter l’Enfer.
Mais apparemment, une version différente de celle proposée dans ce livre. Un
auteur à suivre car il fait plaisir en se faisant plaisir, ça se sent !
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