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vendredi 23 juillet 2010

Batman returns


Ceux qui me lisent depuis un moment l’ont remarqué : je ne parle jamais de l’actualité des sorties comics au format kiosque. Je vais faire une exception pour le retour de Batman dans ce format de publication qui sera bimestrielle (à ce train-là on avancera pas des masses par rapport à la V.O mais c’est déjà mieux que rien).

C’est le moment idéal pour lancer ce magazine et pour que les nouveaux lecteurs se lancent aussi. En effet,Batman est mort aux yeux de tous et une nouvelle ère commence à Gotham. En réalité,Bruce est coincé dans le passé suite à la saga "Final Crisis",mais ses alliés l'ignorent car ils ont récupéré un cadavre.
Ce premier numéro comprend deux épisodes scénarisé par le grand Neil Gaiman et dessinés par Andy Kubert ainsi que la première partie de la saga en 3 parts « battle for the cowl » qui voit les divers prétendants à la reprise de la cape de batman « s’affronter ».

Neil Gaiman nous offre des épisodes étranges ,oniriques : Batman est dans un cercueil et ses ennemis viennent lui rendre un dernier hommage. Chacun raconte comment Batman est mort…chaque fois une version bien différente. Pourquoi et comment se fait-il que tant d’histoires racontent sa mort (ses morts ) ? Il faudra attendre la toute dernière page pour le comprendre en même temps que Bruce Wayne qui commente son « enterrement » en voix-off. Gaiman livre ici un récit dont on sort presque mélancolique et un peu triste. Du grand art,que les dessins d’Andy Kubert viennent renforcer dans une ambiance autant classique que définitivement moderne.

Retour à la réalité avec la guerre de succession des divers membres de la bat-family dans un épisode scénarisé ET dessiné par Tony Daniel. Batman mort,c’est tout Gotham qui s’agite, les criminels et les gangs vont en profiter pour reprendre la ville et redessiné les frontières de leurs territoires…mais c’est sans compter sur Robin,Nightwing,Batwoman etc.. Mais ils ne sont rien par rapport à l’emblématique chauve-souris et tôt ou tard quelqu’un devra devenir Batman. Et quand un mystérieux outsider décide de reprendre le flambeau,la bat-family va être sur les dents.Et dans l’ombre,un adversaire retord a fait s’évader tous les fous de l’asile d’Arkham avant de le faire sauter,la vie en ville s’annonce chaotique !
Je suis ressorti emballé par ce premier numéro de Batman Universe sorti en juin (oui je sais je suis en retard) et dont la suite prévue en août s’annonce explosive si la qualité présente ici continue dans le prochain numéro. Qu’on se le dise : Batman n’est pas mort !

jeudi 22 juillet 2010

Your Mind Is The Scene Of The Crime

Je vais être totalement honnête avec vous : Christopher Nolan est en passe de détrôner mon réalisateur préféré( à savoir Steven Spielberg) dans mon petit cœur de cinéphile.Lorsque j’ai découvert Memento à la fin de mon adolescence j’ai pris ma première vraie claque capable d’envoyer dans les vapes par un film. Et depuis qu’il a ressuscité, avec brio, Batman au cinéma, je lui voue une admiration sans borne. Cela étant clair,je tenterais néanmoins de rester objectif lors de cette critique de son dernier film : Inception ! Un thriller d’action et de science-fiction. Une fiction des plus originale, surtout en ces temps d’adaptations et de remakes divers et variés.

Dom Cobb est un extracteur. Il parvient à arracher des informations en passant par le monde du rêve partagé, un monde rendu possible grâce à un étrange appareil relié à tous les partageurs de rêves. Son talent en a fait un agent de choix pour les multinationales qui s’affrontent dans le jeu dangereux de l’espionnage industriel. Mais après que son dernier job ait fini en échec,on lui offre de réussir l’impossible. En échange, il pourra abandonner le métier et enfin retrouver une vie normale. Mais pour cela il va devoir réaliser une inception : implanter une idée dans un esprit sans que celui-ci la rejette ! Cobb accepte et monte une équipe de choc pour réussir. Mais quelque part,un étrange adversaire semble bien décidé à lui mettre des bâtons dans les roues.

Nolan est un petit malin. Plutôt que de nous expliquer en début de film de quoi il retourne,il préfère nous plonger directement dans le feu de l’action d’une extraction nous obligeant à comprendre d’abord instinctivement ce qui sera expliqué à une des recrues un peu plus tard. Et il ne nous perd pas en chemin : son sens du rythme et du montage nous font nous accrocher à notre siège malgré le fait que l’on n’avait pas eu accès à toutes les données du problèmes en train de se jouer devant nos yeux. Toutes les bases sont posées et Nolan va les explorer et les exploiter durant 2h30 qui vous sembleront bien plus courtes que cela.


Autant film de braquage que film d’espionnage ,Inception respecte les règles des genres qu’il aborde : recrutement des agents, mise en place du plan d’action, retournements de situation, faux semblants et surtout le plan qui ne se passe pas comme prévu. Derrière ces clichés du genre, se cache un habile tour de magie. La magie du cinéma.

Inception est peut-être un film somme des obsessions de Nolan. Le héros solitaire de Memento qui avait perdu sa femme renvoie à celui de Robert Angier dans "Le Prestige" et ainsi directement à celui de Cobb (et dans une moindre mesure même à Bruce Wayne dans Batman Begins et The Dark knight qui a perdu ses parents très jeune et qui étaient pour lui les personnes les plus importantes de sa vie). La perte d’un être cher devient le moteur,le point de départ d’une vie qui ne se fera pas sans mal pour tenter de retrouver un sens à celle-ci (la recherche d'un assassin dans Memento,une guerre contre le crime dans les Batman,un moyen de ridiculiser son rival dans Le Prestige).

Chez Nolan,la perte de l’amour (romantique ou parentale) semble être une composante dramatique essentielle pour que le héros se mette en marche. Et loin des habituels clichés qui font que la dite perte n’est en général qu’une péripétie de départ, elle forme ici un élément crucial de l’intrigue, pouvant empoisonné (aveuglé même !) le héros principal jusqu’à un point dangereux pour lui et les autres. Les sentiments sont au cœur de son cinéma,et il n’est pas étonnant qu’il face passer son héros par un climax sentimental ni qu’il joue avec nos sentiments jusque la fin du film et au-delà ,la fin laissant sans voix, bouche bée et le cerveau en panne pour nous permettre de mieux le redémarrer et de nous poser des questions. À ce niveau là,Inception est très fort et démontre qu’en 2h30 on peut introduire et exploiter plus de concepts qu’en 6 saisons de Lost !

Ensuite,Christopher Nolan continue d’explorer son rapport à la réalité. Ici au travers de divers niveau de rêves, qui peuvent sembler si réels qu’on en vient à douter de rêver. Mais ce questionnement de la réalité, il le posait déjà dans Memento de par les souvenirs intacts de son héros mais aussi par le jeu des différents indices qu’il se laissait à lui-même pour se souvenir après son accident lui ayant couté sa mémoire immédiate, la réalité et la vérité n’étant alors que des notes et des photos interprétables de manières différentes pour peu qu’un élément ne change : la réalité de l’un devenant le mensonge de l’autre. Il est aussi intéressant de constater qu'entre deux films de la franchise Batman,Nolan s'offre une interlude complexe et poignante où il nous balade (nous manipule) de bout en bout. Le Prestige et Inception ont d'ailleurs la même finalité pour un des héros (rapport aux enfants mais je ne peux rien dire sans révéler trop de chose) et Michael Caine le même rôle,celui de mentor (bien qu'il soit bien moins présent dans Inception ).

Ce questionnement de la réalité (et de ses divers niveaux) n’est pas sans rappeler l’œuvre du romancier britannique Christopher Priest…dont Nolan adapta « Le Prestige »,tout se recoupe. Il semblait donc logique qu’il propose enfin une histoire regroupant ses divers sujets de prédilections et ce tout seul ! Car jusqu’à présent les scénarios de Nolan (à part son tout premier long métrage : Following) n’avait pas vraiment été écrits seuls : Memento était basé sur une nouvelle de son frère Jonathan,Insomnia n’est pas de lui (et il s’agit d’ailleurs d’un remake,le prix à payer pour que la Warner le prenne sous son aile) ,Batman Begins et The dark knight sont des adaptations, certes les scénarios n’adaptent pas un épisode en particulier et son plus des variations sur un même thème,mais il fut secondé par David Goyer sur Begins et par son frère Jonathan sur The Dark Knight comme sur Le Prestige…à tel point qu’on en venait à se demander si le crac de l’écriture n’était pas le second frère Nolan (à qui Spielberg a commandé un scénario de science-fiction ambitieux : Interstellar, mais nous y reviendrons quand il sortira). Et bien le premier frangin n’est en rien un tâcheron quand il doit se démerder tout seul derrière sa machine à écrire (oui je sais,à l’ère de ordinateur c’est désuet, mais laissez-moi avec l’image de l’auteur derrière une machine grinçante et avec une clope collée aux lèvres !) .

Pour ce qui est de son style de réalisation,Nolan est encore monté d’un cran cette fois-ci. Si,comme d’habitude, son directeur photo fait des miracles en nous donnant des images saturées d’informations visuelles,c’est du côté du montage des scènes d’action que Nolan s’est encore amélioré,son sens du rythme et du suspense n’étant plus à démonter,il restait à corriger les petits défauts du côté de l’action pure : c’était bien avec Batman Begins mais un peu brouillon, c’était bien plus travaillé avec The Dark Knight et c’est sans faute avec Inception. Nolan évolue et apprend, ce qui est tout à son honneur. Il offre même des séquences si complexes au niveau de la réalisation qu’on sent une attention de chaque instant. Et une séquence sans chichis ni esbrouffes visuels vient même faire passer les frères Wachowski (les réalisateurs de la trilogie Matrix) pour des très petits joueurs et ce sans utiliser la fameuse technique dite du "fond vert".

Comme la photographie, la musique est saturante, presque aucun moment n’est pas mis en musique (et l’effet est encore plus fort qu’avec le CD que j’avais critiqué il y a peu ici-même dans ses pages). Nos deux sens principaux lors d’une projection d’un film sont alors pleinement sollicités.

Le casting est très bon,même si j’aurai préféré une autre actrice à la place de Marion Cottilard, sa place n’ étant surement pas de jouer des rôles qui requierent de faire passer des émotions dramatiques.Comment a-t-elle remporté un Oscar,je me pose encore la question.

Inception est un film complexe mais dans lequel, pour peu qu’on y mette du sien un minimum, on ne se perd jamais,il suffit de garder son cerveau sur ''on" (ce qui peut être ardu pour certain qui ne l’allume jamais j’en conviens) et dans lequel on veut vite se replonger, histoire d’être certain d’avoir vraiment tout suivi et de vérifier si certaines de nos théories sont fondées ...ou pas.

Si Inception vous a plu,voici une liste de quelques livres de Christopher Priest qui joue plus ou moins dans le même registre : Le Glamour,aux éditions Denoël; Les Extrêmes,chez Folio SF et Futur Intérieur,également chez Folio SF.

samedi 17 juillet 2010

Enfer sur Terre

On reste dans le registre des mort-vivants ce soir puisque voici la critique du cross-over Spawn/WildC.A.T.S scénarisé par Alan Moore.

Ce cross-over date de 1996,et à l’époque où il fut initié,Spawn et WildC.A.T.S faisaient tous deux parties du collectif d’éditions Image Comics. Bien que chaque studio faisait ce qu’il lui plaisait,il était établie au tout début de l’aventure Image Comics que les héros évolueraient dans le même univers,à l’instar des héros des éditions Marvel ou DC. Seulement voila, en cours d’écriture, Jim Lee revend son studio à DC…cette aventure devient alors un cross-over inter-éditeurs de plus avec aucun impact sur la continuité…ce qui est une bonne chose vu le résultat. Pourtant au départ, prendre Moore pour scénariser tout ça est sensé : il a en effet travaillé sur les deux séries et en connait donc certains rouages. Et malgré cela, Moore ne fournit qu’un travail où il ne s’est clairement pas foulé.

L’histoire commence un soir dans l’immeuble des Wildcats. Ils sont attaqués par Spawn qui recherche deux personnes qui répondent aux noms de Zélote et Grifter. En effet ces deux là ont tenté de l’éliminer plus tôt dans la soirée. Mais une fois sur place, Spawn reconnait que la Zelote et le Grifter qui sont là ne sont pas ceux qui l’ont attaqué. Ceux qui l’ont attaqué proviennent en fait du futur et voulait empêcher la fin du monde.Dans 6 mois, Spawn vaincra Malebolgia,le diable auquel il est lié,et absorbera son pouvoir. Devenu un dieu sur Terre, il fera régner sa loi sur le monde, massacrant les héros, remplissant des harems de super-héroïnes (normales, aucune n’est moche, c’est la règle dans les comics) pour que ses sbires puissent se…détendre.Tout ce petit monde décide de partir dans le futur pour combattre Spawn,devenu l’Ippsissime. Spawn lui aussi fait le voyage pour combattre ce double maléfique dans lequel il ne se reconnait pas.



De l’action, de l’action, encore de l’action, des dialogues peu inspirés…On est très loin du Moore de Watchmen ici alors qu’un autocollant sur la jaquette du livre arbore fièrement cette partie du C.V de l’auteur. La lecture est laborieuse, même dans les moments où Moore se montre un brin plus original en introduisant un étrange panthéon et parle de magie (son fond de commerce quand même merde). Entre besoin d’argent et dictats éditoriaux de la part de chaque propriétaires des personnages il n’a sans doute pas eu toute latitude pour écrire son scénario…ce n’était pas une raison pour écrire à la va vite cette histoire, surtout que le pitch n’est pas mauvais en soi. Après tout, en général c’est un individu ou un équipe qui vient du futur apocalyptique qui arrive dans notre temps pour empêcher la catastrophe…c’est déjà plus rare de voir une équipe de présent partir réparer le futur. Il garde cependant un niveau moyen (donc plus élevé que le reste) lorsqu’il aborde les sujets sur le voyage dans le temps comme les boucles temporelles (et invente même un moyen pour en sortir,mais traité trop vite. On reste donc un peu dans le flou sur le pourquoi du comment),l’impossibilité de changé ce qui est et ce qui fut etc…mine de rien faire cohabiter ces divers aspects que la fiction prête aux voyages spatio-temporels n’est pas rien.Mais en ne traitant ça qu’en surface,Moore rate le coche.

Les dessins de Scott Clark quant à eux ne sont pas éblouissants . L’homme respecte la mode de l’époque avec des filles filiformes et des hommes baraqués comme des armoires à glaces géantes. Ça a pris un petit coup de vieux.

Au final,je reste quand même partagé : on est face à un plantage total mais pas face à une bouse. Cependant,si vous voulez lire du bon Moore,attaquez Watchmen ou La Ligue des Gentlemen Extraordinaires.

Crimson mist


Le troisième et dernier tome de la trilogie « Batman Vampire » est enfin sorti. Ce dernier arrive-t-il à relever le niveau après un second épisode mou du genou et ô combien ennuyant ? Et bien par Dieu,oui !

Batman est devenu un vampire suite à sa rencontre avec Dracula. Après avoir perdu Sélina Kyle et franchi la ligne en buvant jusque la lie le sang du Joker,Batman a demandé à être mis hors d’état de nuire. Le commissaire Gordon et Alfred ont donc planté un pieu dans le cœur de Bruce Wayne. Mais alors que la ville voit l’émergence de nouveaux fous dangereux tels l’épouvantail ,Alfred,rongé par les remords d’avoir tué son ancien maître, décide d’arracher le pieu planté : Batman « revit » assoiffé et corrompu par le sang du Joker. Il laisse Alfred en vie mais s’attaque désormais au super-vilain de la ville. Tout en commettant ses atrocités,Batman laisse sa part schizophrénique avoir de l’influence sur lui : il sait qu’il s’engage sur une voie sans issue et que très vite il ne se contentera plus de seulement viser les coupables. Se laissera-t-il occire ou tel Van Helsing et les amis de Jonathan Harker, Gordon et Alfred devront-ils mener une chasse au vampire face à un ancien ami mais surtout face au plus grand détective du monde,un homme qui a souvent deux coups d’avance sur les autres ?

Plus d’enjeux dramatiques, plus de sang, plus de suspense. Doug Moench est en forme et c’est un réel plaisir de retrouver cette bonne vieille chauve-souris vampire. Les dessins de Kelley Jones sont loin d’être bâclés comme lors du second opus. On regrettera peut-être que la colorisation soit faite avec l'aide de l’outil informatique, tranchant ainsi avec les opus précédents mais ce n’est qu’un détail insignifiant tant elle reste néanmoins réussie. Bref, un volume qui clôture fort bien une série qui avait pris l’eau.




mercredi 14 juillet 2010

The dark soundtrack!


Voici la 3me collaboration entre le réalisateur Christopher Nolan et Hans Zimmer,mais 4me effective puisque le compositeur allemand n’avait fait que produire la musique de « The Prestige ». Alors,que vaut cette B.O après l’énorme travail sur « The Dark Knight » ?

Tout d’abord,les fans du Zimmer « actioner » peuvent passer leur chemin. Pas d’envolée à la « Gladiator » ou à la « Pirates des Caraïbes » ici. Je sais que beaucoup ne retiennent que cet aspect de son travail et c’est bien dommage. On lorgne ici vers ses compositions plus organique,un peu comme « Blak Hawk Down » : un orchestre extrêmement réduit,des synthés et une guitare électrique.

Dans les années 80,alors qu’il était relativement inconnu et que son budget alloué était assez faible,Zimmer avait compensé avec des synthés avec un tel degré de virtuosité qu’il est encore difficile aujourd’hui de distinguer sur certaines B.O si certains passages sont orchestraux ou synthétiques. La tendance c’est affaiblie avec les années mais une chose est encore acquise : il n’est jamais meilleur que lorsqu’il revient à ses premières amours de mélanges entre orchestre symphonique et musique synthétique. Cette B.O s’inscrit dans cette veine…mais risque de ne pas sembler originale à 100% aux fans de longue date.

En effet,de longs moments contemplatifs pourraient être décrit comme une sorte de « The Thin Red Line » passée à la moulinette d’un synthétiseur. Ce n’est en rien gênant,tant les dits morceaux sont enveloppants et ne vous lâchent plus. Pour le côté un peu plus thriller de la chose, le compositeur en revient encore et toujours à ses instruments à cordes et aux cuivres (quoique ,il pourrait s’agir d’un synthé, comme quoi il n’a pas entièrement perdu sa capacité à faire douter de ce qu’on entend au final). Et la seule piste rythmée pour servir à n’en pas douter à une scène d’action est fort proche dans son instrumentalisation à ce qu’il avait servi sur Black Hawk Down. Bref,les fans seront un peu déçus de retrouver tant d’influences passées tout en étant heureux de se retrouver en territoire connu mais pourtant si neuf. Les puristes quant à eux risqueraient de penser par moments que Zimmer se prend par pour Vangelis (tiens tiens,autre compositeur de Ridley Scott,qui le remplaça sur « 1492 » quand les producteurs rejetèrent les partitions de Zimmer). Le tout est pourtant homogène,et subit quelques prises de risques (comme inclure du Piaf soudainement le temps d’un « je ne regrette rien » incongru mais qui ne dénote pas avec l’ensemble). Une expérience intéressante, qui montre encore une fois que Zimmer est loin d’être un simple compositeur de films d’action.

Pour un aperçu de la musique : http://www.ustream.tv/inceptionpremiere ,avancez jusque 8'20'' pour une performance live de Zimmer et son orchestre à la 1re du film à L.A. On peut y apercevoir la (superbe!)violoncelliste Tina Guo qui semble ne plus quitter les compositions d'Hans Zimmer depuis Sherlock Holmes. Notons que deux morceaux inédits sont téléchargeables gratuitement sur le site officiel de la B.O : http://www.inceptionscore.com/. Je vous invite cordialement à y aller faire un petit tour.

samedi 10 juillet 2010

Quelque chose de pourri au royaume du strass et paillettes!


Non,le titre ne se réfère pas un poker menteur en plein casino. Quoique des mensonges et des trahisons, ça ne manquera pas dans cette rencontre improbable mais prenante entre Le Parrain ( le film de Francis Ford Coppola)  et American Gods (le roman de Neil Gaiman ).

Lorsque Tom, poète désargenté et ancien prof de lettres à Harvard rencontre Sofia Stamatis à Greenwich Village lors d’une séance de lecture publique, il est loin de se douter qu’il va vivre l’aventure de sa vie loin de son N-Y adoré. Tom est hanté par la maladie d’Huntington ,dont son père souffre, et qu’il risque de développer. Il a passé les tests et les résultats sont sous celés, Tom ne veut pas encore savoir si sa vie sera gâchée. Alors une relation sans attache avec la belle Sofia est idéale pour lui. Mais lorsque que son père se suicide, la relation qui unit les deux amants devient plus forte et très vite Tom est introduit dans le cercle familiale de Sofia. Vasili,le chef de famille et immigrant grec,  a ouvert un casino à Végas. Celui-ci est en concurrence direct avec celui d’une famille égyptienne. Hors plus le temps passe,plus Tom comprend que les différends qui opposent les deux familles remontent bien plus loin dans le temps. Et lorsque la mafia décide de monter les deux clans les uns conte les autres,la situation va devenir électrique !

Il fallait en avoir une sacrée paire pour s’attaquer à un chemin balisé ( 3 fois !) par Neil Gaiman : celui des Dieux vivants parmi nous. L’auteur l’avoue lui-même dans la postface,lorsqu’il a eu vent du roman de Gaiman,il a rangé son idée au placard…avant de lire American Gods, de le trouver décevant (fine bouche le gars quand même) et de se lancer sans crainte dans son roman ! Et même si ses divinités ne suivent pas le même schéma de matérialisation que ceux de Gaiman,difficile de ne pas comparer les deux œuvres . 

Christophe Lambert (non,pas l’acteur !) n’a pas trop à rougir de la comparaison : tout d’abord il place ses personnages dans un contexte tout à fait différent ,que cela soit par la position sociale des personnages que par leur situation temporelle. Ensuite, parcequ’il a choisi des panthéons plus méditerranéens que ceux évoqués par Gaiman (surtout Nordiques et donc parfois plus obscures pour les pays latins) ce qui peut mettre même le néophyte en matière de mythologies un peu plus à l’aise dans sa lecture. Quant aux plus érudits,il retrouveront les allusions divines et les clins d’œil amusant,les prénoms et noms de familles de certains personnages pouvant être de belles indications sur leur identité réelle.

Lambert livre un bouquin qui se lit assez vite.Bien que son style soit moins fouillé que celui de Gaiman,il n’en reste pas moins détaillé,fluide et plaisant.On regrettera cependant quelques petites coquilles qui sautent aux yeux et que l’éditeur n’aurait pas dû laisser passer ,comme un personnage très secondaire certes qui change de prénom et récupère son premier nom de baptême en cours de route ou encore le fait que le personnage américain pense en valeurs du système métrique , système qui n’est pas d’application aux USA rappelons le !

Futur Imparfait.

Et voila, la moitié de la série « Pluto » est déjà sortie. Arrivé à mi-parcours,les promesses faites lors des deux premiers tomes ont-elles l’air d’être tenues ? Et bien oui, et plus encore. L’histoire se complexifie et se permet même de faire entrer sur le piste de danse un nouveau personnage principla : Uran,la sœur d’Astro. Pendant ce temps,un groupuscule du genre KKK (mais dont l’attention se porte sur les robots) met la main sur une information qui pourrait bien mettre l’opinion publique de leur côte…et ce en s’en prenant à l’inspecteur Gesicht,chargé de l’enquête sur les meurtres commis pas l’énigmatique Pluto.

La série diversifie les intrigues ,devient plus chorale et les registres varient : on passe aussi bien à une interrogation philosophie (une I.A peut-elle développer des sentiments,une âme même ?) digne d’un Blade Runner à des questions de société comme le racisme,en passant par l’espionnage industriel et ses ramifications diplomatico-politiques.



Mais tout cela ne casse aucunement le rythme de l’enquête,au contraire ! Cela permet de souffler un peu (parfois) mais surtout de se rendre compte qu’aucun des personnages n’est à en sécurité,qu’ils sont tous connectés quelque part et qu’aucun héros n’est à l’abri de la mort ! L’attente de la suite va être longue…



lundi 5 juillet 2010

The Star Knight

Lisez Starman !

Lisez Starman !

Lisez Starman !

Voici la suite des aventures de Jack Knight, brocanteur et super-héros officiant à Opal City. Celui-ci est attiré à New-York par un rêve étrange et va y rencontrer une de ses idoles : Sandman (pas celui de Gaiman !),un des premiers héros, qui portait un masque à gaz et se servait d’un lance gaz, le dit gaz obligeant les gens à raconter la vérité.Une sorte de prototype aux héros détectives tel que Batman. Hors,Sandman pourrait avoir en sa possession un objet que la jolie mais complètement folle Nash a tenté de trouver en vain à Opal City au cours d’une vague de crime organisée par ses soins pour venger son père,un criminel ,mais héros de guerre, connu sous le pseudonyme de "La Brume"; nom que sa fille a repris maintenant.Évidemment rien ne se passera comme prévu,et une simple visite amicale à New-York va vite se transformer en enquête pour notre jeunot et son idole super-héroïque à la retraite depuis longtemps.

Voici un volume dont le thème est sans aucun doute le passé. Jack Knight s’y intéresse beaucoup au travers de tous ses bibelots et James Robinson,le scénariste, lui s’intéresse au passé de la ville et de divers personnages secondaires au travers de flash-backs soit carrément à travers d’épisodes uniquement centré sur le passé : parfois à travers les journaux d’Ombre,le mystérieux vilain dont Opal City est le repère adoré et qui déteste qu’on vienne en troubler la tranquillité. Ombre est d’ailleurs sans aucun doute le personnage le plus intéressant de ce comic et son utilisation parcimonieuse par Robinson renforce notre intérêt croissant pour ce personnage. Mais les autres protagonistes sont loin d’être en reste, chaque personnages ayant une personnalité bien décrite, fouillée et intéressante…et des persos secondaires il y en a un paquet et leurs aventures et leurs romances sont contées elles aussi, faisant de Starman un récit choral plus qu’un comic doté d’une solide distribution de seconds rôles. Robinson a aussi l’intelligence d’adapter sa narration et son style à l’époque où il situe ses récits,ainsi ses écrits se situant dans les années 30,40,50 sont emprunts du parfum de l’époque où les situations étaient bien plus fantaisistes que maintenant et les histoires plus simples. Mais ces histoires simples n’en sont pas moins porteuses de complexes conséquences.

Les dessins sont, comme pour le volume précédent, assuré par Tony Harris. Les dessins représentants une période passée quant à eux sont assurés par des dessinateurs additionnels. Robinson joue avec ces dessinateurs car Harris a un rythme de travail assez lent et plutôt que de couper le ton de sa série en changeant souvent de dessinateur,il confère une tonalité unique et réfléchie par le ballet d’artiste venus l’aider à raconter l’histoire non pas d’un super-héros mais de toute une ville.

L’une des grandes forces de Robinson sur Starman,c’est qu’il semble savoir depuis le début où il va. Ainsi de nombreux indices sont disséminés dans une allusion,un dessin,…le personnage de Charity,voyante extra-lucide aide à y voir plus clair ou à nous embrouiller. La rigueur d’écriture de l’ensemble rappelle bien plus la gamme Vertigo (branche moins super-héroïque de DC Comics) que les comics tous publics de héros en collants. La traduction de Jérémy Manesse est de bonne qualité et le texte abondant. En prime les bonus de l’édition américaine n’ont pas sauté,le présent volume ayant eu une sortie retardée pour avoir le temps de recevoir tout le matériel américain,comme l’introduction de Tony Harris et les carnets du journal d’Ombre. Le tout est accompagné des couvertures originales.Un volume imposant,au prix conséquent mais qui mérite l'investissement.Bref,vous l’aurez compris mais je le redis quand même :

Lisez Starman !

Lisez Starman !

Lisez Starman !

jeudi 1 juillet 2010

Le futur a de l'avenir.

Attention,cet article contient quelques spoilers puisque je me base sur l’actu américaine de certains héros.

Que se passera-t-il dans le futur ? Cette question, tout le monde se la pose au moins une fois dans sa vie. Et les auteurs de fictions de se la poser très souvent pour nous offrir une vision de l’avenir. Il n’est donc pas étonnant de voir des auteurs de comics proposer leurs visions de l’avenir dans un univers peuplé de super-héros.

Évidemment les héros du futur sont rarement originaux, impératif commercial oblige : on retrouve donc plus facilement une déclinaison d’un héros déjà existant. Et si possible ayant un large éventail de fans, alors ce sont les héros emblématiques qui héritent (et c’et paradoxal) d’un héritier, qu’il soit direct ou juste spirituel.


La lignée du sang ou de l'ADN de héros.

Comme je l’ai dit en introduction, le héros se retrouve avec soit un héritier direct ,comme un membre de sa famille, généralement un fils ou une fille soit un héritier spirituel qui reprend le flambeau, généralement cela se produit dans un futur lointain où le héros d’origine est décédé et où l’héritier reprend le nom parcequ’il est un admirateur ou parce que ses pouvoirs sont proches (pas forcément identiques !) du héros d’origine. Pour ne pas trop partir dans tous les sens,je parlerai surtout de Batman , Spider-Man et de leurs dérivés.

Un exemple très connu d’héritier direct c’est donc bien entendu Spider-Girl,à savoir Mayday « May » Parker,la fille de Peter Parker et de Mary-Jane Watson-Parker. Cette dernière évolue dans un univers fort proche du nôtre (le scénariste se basant probablement sur le fait que Peter est un ado dans les années 60,donc sa fille est une ado dans les années 90,période où le titre a été lancé) et dans lequel on ne croise quasiment que des nouveaux héros comme Wild-Thing (la fille de Wolverine et Jean Grey) ou encore les 5 Fantastiques ! Bref c’est du neuf avec du vieux,les concepts restent inchangés,on assaisonne juste différemment. Ce qui ne veux pas dire pour autant que c’est mauvais (je suis d’ailleurs militant pour que la série consacrée à Spider-Girl réapparaisse en VF,une pétition en ce sens est accessible via la section « liens » de ce blog), même si cela dépend bien évidemment de l’équipe créative au volant.

Dans Earth X cependant,c’est le futur de tout l’univers Marvel qui est raconté. Cette mini série qui aura deux suites ( Universe X et Paradise X) se situe dans un futur proche et on y croisera autant de successeurs de lignée directe que d’héritiers spirituels. Cette saga fleuve s’essoufflera sur la longueur mais apportera pas mal de questionnement pseudo-philosophique sur le conception de l’univers Marvel et on pourra y croiser une certaine Venom,à savoir May Parker,hôte du fameux symbiot alien qui avait tant causé de soucis à Peter et qui est bien sage entre les mains de May.De qui est-elle vraiment l'héritière dans ce cas,de Spider-Man? De Vénom ? Ou bien est-ce une chance pour se faire un nom par elle-même ? Et qui est ce mystérieux Spiders Man (l'homme aux araignées littéralement) ?


Du côté de Gotham,on pourrait penser que les aventures du futur Batman seront celles de Dick Grayson,à savoir le tout 1er Robin ! Et bien pas du tout, Bruce étant « absent » pour le moment pour cause de mort supposée (personne ne reste mort très longtemps dans les comics,surtout quand les films basés sur le héros rapportent plus d’un milliard de $ au box-office) c’est déjà Dick qui officie sous le masque. Le batman héritier direct se trouvera alors être …Damian Wayne,fils de Bruce et de Talia Al’Ghul (oui oui ,la fille de l’autre !). Sacré héritage pour le petit quand même (autant pécuniaire que spirituel). Si on ne l’aperçoit que dans Batman #666 (son apparition est fait sans aucun doute partie du plan vaste et capilotracté du scénariste Grant Morrison pour sa longue histoire sur Batman),il n’en reste pas moins qu’il est concevable de le voir un jour à l’œuvre dans sa propre série.


La lignée spirituelle ou l'esprit d'un héros.

Les Héritiers spirituels vivent généralement dans un futur bien plus lointain, et on se retrouve alors en pleine Hard Science-Fiction. En 2099,Spider-Man se nomme Miguel O’Hara. Il est biochimiste de talent dans une entreprise pharmacologique qui travaille a reconstituer la formule du sérum de super-soldat qui donna naissance à Captain America (donc en 2099 ils sont toujours au même point que maintenant, vachement avancé le futur) . Miguel s’injectera un sérum modifié par un chercheur qui tentait de l’empoissonner et survivra avec de nouvelles capacités : créer de la toile organique, adhérer aux surfaces et aura même des griffes. Spider-man 2099 aura sa propre série quelques années avant que la gamme ne s’éteignent, faute de ventes suffisantes. Dans la série mére,on croisera aussi parfois un Spider-Man issu de l’année 2211 et qui se trouve être un voyageur temporel.

Du côté de Batman,il faut chercher du côte du dessin animé pour trouver un successeur digne de ce nom (même si,10 ans après,DC vient officiellement de lancer le comic dérivé,il était temps de se décider les gars hein !). C’est dans Batman Beyond (La relève en VF) qu’apparait pour la 1ere fois Terry McGinnis. Ce jeune lycéen habite avec son père,chercheur chez Wayne-Powers. Ce dernier est assassiné pour en avoir trop vu et alors que Terry cherche à extérioriser sa rage sur une bande oragnisée près d’un manoir en périphérie de New Gotham,il se fait sauver les miches par un vieux monsieur…Bruce Wayne. Terry découvre très vite que Bruce est le justicier Batman,qui a disparu il y a des années et des années et lui vole le dernier prototype du costume pour enquêter et venger son père. Très vite,une relation maître –élève naitra entre ces deux là. L’univers de Batman Beyond est truffé de technologies très avancées et l’esthétique manga renforce cette impression en renvoyant l'image que l'on a du Japon en général,à savoir que là-bas ils ont quelques générations technologiques d'avance.

Métaphysique logi-commerciale.

Mais pourquoi déjà écrire le futur alors que le personnage est encore bien présent de nos jours ? N’est il pas un peu bête d’écrire à l’avance des histoires qui arriveront « d’elles-mêmes » dans plusieurs années ? Est-ce que le futur écrit maintenant ne va pas limiter le champ d’action des scénaristes des séries mères ?

Et bien il faut savoir que les héros de comics vieillissent très lentement : Peter Parker avait 16 ans dans les années 60,il en a autour de 25 de nos jours. Ça vous parait énorme ? Et Bruce Wayne,crée en 38 et qui devait avoir dans les 20 ans, en a aujourd’hui autour de 40 (et je pense qu’il n’est pas vraiment sorti de la trentaine en fait). À ce train-là,rien ne dit que les maisons d’éditions suivent jusqu’au vieillissement voir la mort de vieillesse des héros. De plus,en créant un univers semi-vierge,les auteurs ne s’encombrent pas de la continuité. May n’existera par exemple jamais dans l’univers Marvel actuel puisque non seulement la pauvre est morte à la naissance, mais ses parents ne sont même plus mariés !

Le futur des super-héros n’est donc pas un avenir fixé d’avance,immubale,que les auteurs seraient obligés de respecter dans leurs scénarios actuels. D’ailleurs où serait l’intérêt du lecteur et du scénariste si tel était le cas ? il s’agit donc simplement de ce qu’on appelle des futurs possibles,des variations sur la grande toile quantique. Car comme disait Yoda dans L’Empire Contre –Attaque quand Luke lui demande une prédiction claire : « Impossible à dire, toujours en mouvement est l’avenir. » L’avenir est incertain,pour vous comme pour les super-héros. Ce qui est certain par contre, c’est que raconter les aventures de leurs héritiers se fait dans un but souvent mercantile, ce qui a pour effet de bien souvent se retrouver (à de rares exeptions) avec des scénaristes et dessinateurs débutants ou de seconde catégorie, qui coutent moins cher et qui couleront sans doute leur série par faute de talent ou par faute d'acheteurs,frileux à l'idée de suivre une série qui n'est pas écrite par une super star de l'industrie.

Missionnaire : Impossible

Abbey Chase est une archéologue aventurière…tout aussi dangereuse et ban..euh sexy que Lara Croft mais un brin plus décoincée, la belle a en effet pas mal d’humour et de second degré. Après une aventure mouvementée,la belle se voit offrir d’intégrer les « Danger Girls »,une équipe fondée par un ex-agent secret britannique qui est le portrait craché de Sean Connery dans « Medecine man » : Deuce.

L’équipe a besoin de ses talents d’archéologues. En effet,une organisation terroriste recherche d’anciens artefacts mystiques pour, attention c’est original, dominer le monde ! Cette organisation s’est fondée lorsque les restes des nazis ont rejoint les restes des extrémistes communistes en 91…les Nazis Communistes en gros (c’est d’ailleurs un gag fait pas les Simpsons au détour d’un extrait d’un film de MacBain,le Arnold de l’univers de Bart et Lisa,mais je m’égare).

Si Abbey accepte la mission,elle sera accompagnée par la crème de la crème des espionnes,des filles super entrainées et super bien moulées dans,comme le dit le 4me de couverture,les tenues les plus hot que des espionnes aient eu à porter !

Danger Girl est le fer de lance de la nouvelle collection Soleil US Comics,éditée par Soleil on s’en doute (j’en parlais justement dans l’article « 7 semaines au Tibet »). Le format est aux dimensions comics avec une couverture dure. Pas de bonus mais les couvertures originales sont présentes en fin de tome.

Le scénario de Andy Hartnell ne s’encombre pas de réalisme,ici tout est bon pour emmener le lecteur dans une aventure à 100 à l’heure pastichant aussi bien les James Bond,Tomb Raider ou G.I Joe. Le tout sous le coup de crayon aguicheur de J.Scott Campbell,qui reste le principal attrait de la série.Une série très conne…mais très fun. À lire quand il faut chaud et qu’il ne faut pas surmener son cerveau.



7 semaines au Tibet.

Ce tome, le sixième, de la saison 8 de Buffy a mis bien plus de temps pour sortir qu’habituellement : 7 mois d’attente contre 4. C’est que les éditions Fusion, comme leur nom l’indique, était une branche semi-autonome résultant d’un partenariat entre les éditions Soleil et Panini Comics. Pour une raison encore inconnue (et qu’on apprendra sans doute jamais, tant les in formations ont été cloisonnées de ce côté-là) Soleil et Panini ont mis fin à ce partenariat. Ce qui a eu pour effet de retarder nombre de sorties prévues. Fusion devient donc un simple « label » de collection chez Panini tandis que Soleil lance sa propre gamme estampillée comics : Soleil US Comics. Bon, les choses étant clairifées, attaquons nous à ce tome tant attendu.

J’en parlais pour le 5me tome, Harmony la vampire décérébrée a fait son "coming-out" genre True Blood et, là je me répète mais ça fait du bien, dans un monde où les midinettes atrophiées du bulbe fans de Twilight font la loi, cette nouvelle est accueillie avec joie, frénésie, voire orgasme conceptuel. Du coup,en évoquant l’existence des Tueuses,ces dernières deviennent de facto les ennemis de toute une générations. Le public est contre elles…et Twilight aussi (là je parle du nom du grand méchant de la saison,pas de la saga pseudo-vampirique). Pour échapper au repérage surnaturelle de leur base,rendu possible par l’immense énergie magique émanant de leur personne,Buffy décide d’amener son « armée » auprès du seul être qu’elle connait a avoir su se purger de cette énergie : Oz,ancien petit ami de Willow et loup-garou à ses heures perdues. Celui-ci a déjoué la malédiction,les tueuses arriveront-elles à en faire autant ?

Ce tome est aussi faiblard que le 5me,qu’on se le dise. Mais si le précédent tome avait pour excuse de n’être constitué que de one-shot ce qui n’aidait pas au niveau du rythme : en effet,Buffy continue sur la lancée de la série,et un épisode de 40 minutes ne peut se traduire correctement en seulement 22 pages. En écrivant des arcs narratifs de 4 ou 5 épisodes au format comics,les auteurs arrivaient à créer une sorte d’équivalence avec un épisode (ou un et demi) télévisuel. En racontant l’équivalence de 5 épisodes télés en 5 épisodes comics,les auteurs ont fait avancer l’histoire d’un grand pas mais on a subit des ellipses ou une perte d’intérêts. Et ressentir la même chose dans un arc de 5 épisodes n’est franchement pas marrant.

La scénariste de ce tome 6,Jane Espenson, était,comme presque tous les autres auteurs de la saison 8 (à l’exception de Brian K. Vaughan et Jeph Loeb) scénariste sur la série télé. Elle semble avoir eu plus de mal que les autres à changer de format. Ainsi on a droit à des ellipses mal vues,des infos qui manquent et des scènes inutiles qui amènent trop de précipitations pour rattraper le temps perdu à la fin de l’histoire. La bataille finale atteint des sommets de kitsh,la scénariste pensant sans doute qu’on peut tout se permettre dans un comics…et bien oui on peut tout se permettre mais encore faut-il en avoir la talent : là où le combat de Dawn devenue géante au Japon dans le tome 3 était traitée sur fond de références et de clin d’œil au lecteur,Jane Espenson se prend au sérieux et l’effet est plus kitsch et risible que révérencielle et sympa. Même la référence qui traverse tout le tome à un des épisodes les plus drôles de la saison 7 (Andrew filmant et racontant l'histoire de son point de vue fantasmé) est un peu bancale.

Reste que là encore,l’histoire a bien avancé dans la résolution et la dissémination d’indices pour comprendre qui est Twilight (Crépuscule en VF) et ce qu’il réserve aux Tueuses. Allez ,la fin de saison est proche et le ballet des révélations menant au grand final n’est sans doute pas loin,cela devrait redynamiser l’ensemble.