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lundi 25 février 2013

Face it all together at Knightfall !


Troisième volume de la saga Knightfall en VF chez Urban comics. 
Jean-Paul Valley continue sa croisade en assurant l’intérim d’un Bruce Wayne blessé par Bane lors du premier tome. Ses manières sont de plus en plus violentes et tous, de Robin au commissaire Gordon ,se demandent jusqu’où Batman peut aller maintenant.

La série continue sur la lancée du précédent tome : c’est bien mais pas top . Le nouveau Batman est confronté à des menaces nouvelles et d’autres plus anciennes, comme le Joker. 
Mais jamais les récits n’arrivent à vraiment faire adhérer le lecteur : pour chaque bon moment, deux ou trois détails viennent gâcher le plaisir. 
Des coïncidences malheureuses (voire débiles ) comme les braqueurs jumeaux séparés à la naissance ou des personnages ultra-stéréotypés comme la bande de hippies écolos forcément babas cool  et neuneus. 
Seules les grosses pointures du titre s’en tirent bien : Robin de plus en plus méfiant à l’égard de Batman , Gordon et son équipe proche en proie aux doutes, Catwoman assez bien écrite et Jean-Paul, un batman froid et minutieux obsédé par sa quête et subissant des hallucinations mettant en scène St Dumas, le saint patron de l’ordre qui lui lava le cerveau lorsqu’il était plus jeune.

Deux histoires tirent un peu leur épingle du jeu niveau intrigue : celle avec le Joker qui se prend pour un  réalisateur et décide de filmer la mort de Batman. Bien allumée, elle aurait gagné à ce que les pires clichés sur les requins d’Hollywood ne soient pas employés. 
C’est bien simple, à côté des nababs hollywoodiens, Hannibal Lecter semblerait sain d’esprit.
Ensuite, la dernière partie du présent volume s’attarde sur Bruce Wayne parti à la recherche de Jack Drake (le père de l’actuel Robin) et de Shondra, kidnappés dans le volume deux. 
C’est un Bruce Wayne qui récupère petit à petit que l’on accompagne dans son périple. Périple anglais, Londres et sa campagne se substituant à Gotham. 
Mais ces épisodes ne répondent pas aux questions que l’on pouvait se poser lors du précédent opus ( pourquoi Selina Kyle devait-elle absolument aller en Amérique du Sud ? Qu’est devenue l’ équipe de choc recrutée par Wayne ? )  et introduit des éléments jusqu’alors inconnus du lecteur mais que les héros semblent connaître depuis belle lurette ( Shondra est une doctoresse douée car…elle possède un don thaumaturgique , rien que ça).




Niveau dessin, nous sommes toujours dans la même veine que précédemment, la révolution de la colorisation numérique n’est pas encore pour tout de suite chez DC Comics. Alors que copier le concurrent Image Comics et surtout Spawn est par contre bien passé : outre une historie dessinée  dans un style de sous-McFarlane, c’est aussi le look du héros mort-vivant de McFarlane que Batman arbore : un masque intégral, des poches utilitaires un peu partout,etc…

Le peu de frisson ressentis et le fait d’avoir sous les yeux des intrigues ayant mal vieilli n’arrivent pas vraiment à aider à aller jusqu’au bout de ce volume qui fut pour moi le plus long à lire. Si je n’étais pas un batfan pur jus, j’arrêterais ici mais je suis curieux de savoir comment Bruce va terminer par retrouver Shondra et comment il va faire pour redevenir le seul et unique homme chauve-souris à Gotham. 
Attention, ce n’est pas du masochisme de ma part, l’ensemble n’est pas mauvais, juste extrêmement passable pour le lecteur occasionnel qui voudrait tâter du Batounet. Que ce lecteur tente plutôt les récits plus récents ( ceux des années 2000 ) qu’Urban édite et va ré-éditer sous peu ( Batman: Silence est prévu pour le mois de Mai!!!) !

Pie tueuse !


Encore un livre de la collection Lunes d’encre ( À travers temps, La rédemption du marchant de sable,L’invitée de Dracula et Le dernier loup-garou) qui finit chroniqué ici. Et quand on termine un ouvrage en deux coups, c’est qu’il y a quelque chose de vraiment bon dans l’essence de ce livre .

Butcher Bird, c’est l’histoire de Spyder, un tatoueur tatoué un peu loser qui vient noyer son chagrin dans le seul bar tibétain de San Francisco. Alors qu’il était parti faire sa vidange derrière le bar dans la ruelle, il est attaqué par un monstre bien décidé à lui faire la peau. Il ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Pie-grièche, une bretteuse aveugle particulièrement douée.

Le lendemain matin, Spyder se réveille de sa gueule de bois et constate deux choses : non, il n’a pas rêvé d’un monstre et le monde dans lequel il vit semble similaire et pourtant différent. Soudain, il voit ce que les humains ne doivent pas voir : le monde derrière le monde, les anges, les démons, et autres joyeusetés bien métaphysiques. Perdu, Spyder se met en quête de sa sauveuse. Le premier pas vers une quête plus grande encore et qui pourrait mettre en péril la création, rien que ça ! Pas de pression !

Richard Kadrey livre ici une série B de haute volée. Les amateurs de fantastique y verront quelques petites similitudes avec Neverwhere de Neil Gaiman ou Évadés de l’enfer de Hal Duncan ( mais vraiment minimes les points communs ), pour le reste, Kadrey pose des personnages n’ayant rien à voir avec les œuvres pré-citées !
L’histoire ne possède aucun temps morts et pourtant Kadrey arrive à créer sa mythologie, établir des règles dans ce monde nouveau pour le lecteur et le héros de l’histoire, faire interagir ses personnages, questionner philosophiquement sur certains détails de la religion chrétienne sans que cela ne soit rébarbatif (mais c’est sans doute très hérétique de sa part, autant dire que j’adore ça ).

Jusqu’au bout, on prend un plaisir coupable ( quoique ) à suivre un groupe de personnages hétéroclites dans un voyage dépaysant, bien mené et ô combien jouissif pour qui apprécie les monstres, les filles armées d’un sabre, la magie et la démonologie.

Alors ce n’est peut-être pas de la grande littérature mais quel pied, quel fun et le tout sans être vraiment décérébré malgré ce que l’écrivain essaye de faire croire. Une lecture conseillée à tout ceux qui voudrait se payer une montagne russe littéraire. Seul regret ? Le récit se termine de manière ouverte mais l’auteur ne semble pas vouloir y revenir. Son prochain ouvrage est le premier tome d’une série, Sandman Slim, qui débarquera en mars ( autant le dire, je serai au rendez-vous) et qui possède le point commun de voir son héros visiter l’Enfer. Mais apparemment, une version différente de celle proposée dans ce livre. Un auteur à suivre car il fait plaisir en se faisant plaisir, ça se sent !


samedi 23 février 2013

La Vampire manquait de mordant !

Dracula est sans conteste le vampire le plus célèbre. Même les fans des endives de Twilight connaissent le saigneur de la nuit ! Et comme le personnage est du domaine public depuis un bail, il n’est pas rare de le croiser dans une ou l’autre fiction.

Sortie en 2001, L’invitée de Dracula est une suite non-officielle au roman de Stoker. Contrairement à la purge officielle sortie il y a quelques années, ce roman reprend la structure épistolaire du roman  d’origine.

7 ans après avoir défait le comte sanglant, le petit groupe d’amis mené par le professeur Van Helsing n’a plus que ces contacts sporadiques. Mina et Jonathan Harker ont eu un fils, Quincey, ainsi nommé en l’honneur de leur ami Quincey Morris, mort lors de la traque du vampire transylvanien. 

Alors que Van Helsing embarque Jonathan dans une quête documentaire sur la vie humaine de Dracula, Mina en profite pour se rendre à Whitby avec son fils. C’est là-bas qu’elle fera la connaissance de Karmilla, avec qui elle se liera d’amitié…et qu’elle perdra son fils dans d’étranges circonstances.
L’ombre du vampire est-elle de nouveau sur eux ?

Niveau écriture, le roman de Françoise-Sylvie Pauly n’a pas vraiment à rougir de la comparaison avec le roman originel. Le style tente de coller au maximum avec les tournures de phrases, les idées et la façon , un brin naïve vu nos standards actuels, d’agencer un récit. C’est au niveau du récit en lui-même que ça coince. Si le loup-garou réussit à la collection Lunes d’encre, on ne peut pas en dire de même pour le vampire.
En effet, l’histoire est peu stimulante et la structure chronologique est tout sauf passionnante. Le livre est vraiment conçu en trois parties  distinctes: Mina à Whitby, Van Helsing et Harker en quête d’informations et enfin tout le monde se retrouve à la fin.

La première partie se déroule bien trop vite, les relations entre les personnages et les nouveaux protagonistes sont expédiées bien trop vite tout comme le déroulement de l’histoire. Et pas l’ombre d’une canine en vue ( ce qui ne veut pas dire qu’aucun vampire ne rôde). La seconde est surtout un prétexte à tenter de retracer la vie ( romancée ) de Vlad Tepes. En effet, si depuis la parution de Dracula, les experts s’accordent à dire que Stoker pris Vlad Tepes comme inspiration pour son personnage, c’est le film de Coppola qui enfonça le clou dans l’inconscient collectif.Le personnage, avec l’histoire proposée par Pauly, perd de sa superbe ( on préféra sans aucun doute les deux tomes de L’historienne et Drakula ). Enfin, le dernier acte souffre des mêmes défauts que le premier.

Tout est expédié à la va-comme-je-te-pousse, l’intrigue est inexistante et la menace vampirique à peine présente. Dommage, le style d’écriture était bon. L’histoire ne l’est pas. Damned ! On sauvera quelques meubles cependant : les références à Sheridan Le Fanu ( auteur de Carmilla, récit antérieur à celui de Stoker et qui possédait déjà en son sein les éléments familiers aux mordus de vampires) sont bien là, les clins d’œil à Stoker aussi (le titre du roman en lui-même est fort proche du premier chapitre , expurgé par l’éditeur,du roman de Stoker mais que l’on retrouve dans la plupart des éditions modernes). Mais c’est peu pour se sentir satisfait.

mardi 12 février 2013

Une histoire à 5 $ !


Véritable arlésienne du cinéma, Lincoln débarque enfin sur nos écrans. 
Projet nourri par Steven Spielberg depuis 20 ans ( l’idée a commencé à la chatouiller pendant le tournage de La Liste de Schindler, d’ailleurs, Liam Neeson devait interpréter le président quand le projet était encore jeune ) , le film est-il à la hauteur des attentes ?

Lincoln et la fin de l’esclavagisme. Un sujet en or pour Spielberg car sujet profondément humain. L’égalité humaine que l’on soit noir, blanc, juifs, etc…est un concept que l’on retrouve souvent chez Spielberg. L’exemple le plus parlant et le plus connu est bien entendu La liste de Schindler ( l’histoire folle d’un partisan nazi qui sauvera des milliers de Juifs parce que pour lui il s’agissait de sauver des hommes, des femmes , des enfants. ) mais se retrouve aussi là où on ne l’attend pas ( pensez à Jurassic Park où tout le monde est égal face à un raptor affamé, A.I où la population humaine n’existe plus à la fin du film, Il faut sauver le soldat Ryan où , que l’on soit américain, allemand ,français, l’on est tout confronté à l’absurdité du concept même de la guerre ). C’est ce concept que Spielberg défend dans son film et non la réalité historique : si la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende ! En évitant d'en faire un chasseur de vampires quand même, il y a des limites à ne pas franchir.

Et c’est ce que Steven Spielberg va faire ! L’histoire du film ne retrace pas toute la vie de Lincoln mais uniquement les derniers mois de sa vie. Comment il va mettre fin à la Guerre de sécession et à l’esclavagisme dans le même temps. C’est avant tout une bataille politique et le film tourne beaucoup autour de cela (de la guerre, Spielberg ne montrera quasiment rien. Nous aurons juste les échos qu’en ont les personnages à Washington ).

Durant 2H30 passionnantes, Spielberg va nous conter les magouilles, les coups tordus, les appels au sentiment de noblesse qui seront nécessaire pour obtenir les voix manquantes pour faire entrer un 13me amendement à la constitution des USA.C’est le cœur du film et le cheval de guerre du Lincoln qui nous est présenté ici. Et en parallèle, la vie privée de celui-ci.



Ce qui frappe, c’est souvent cette image d’homme seul. Immobile ou en mouvement, Spielberg film Daniel Day Lewis, épatant de justesse, comme une silhouette perdue. Ses rapports avec sa femme et ses fils sont tantôt tendus tantôt bienveillants ( comme dans chaque famille sans doute). Et le casting aide beaucoup : Sally Field, enfin dans un rôle qui ne soit pas exaspérant ( j’avoue, je n’y croyais plus depuis le temps ), Joseph Gordon-Levitt (petit chouchou de Chris Nolan depuis Inception), toujours impeccable ,Tommy Lee Jones dans ce qu’il fait de mieux c'est-à-dire les emmerdeurs bougons mais avec un bon fond, etc…Notons aussi la présence de James Spader en chef d’une équipe de filous prêts à tout pour obtenir les voix dont Lincoln a besoin. Leurs séquences sont souvent teintées d’un brin de comédie, bouffée d’oxygène un brin cynique qui permet au spectateur de reprendre son souffle dans ce marasme morose qu’est la politique.

La réalisation est très académique, certes. Mais le sujet ne se prête nullement aux grands mouvements de caméra complexes. À la place Steven Spielberg porte un soin tout particulier à la composition de ses plans, aidé en cela par son directeur photo et la reconstitution minutieuse des costumes et des décors. Les images ont du sens et sont cadrées pour en donner ! Tellement que l’artifice habituel utilisé pour investir le spectateur émotionnellement n’existe presque pas dans le film : la musique ! Et puis, à 80 ans, on peut bien donner un peu de repos à ce brave John Williams, non ? 
John Ford peut être fier, Spielby a bien retenu ce que le borgne lui a appris lors d'une entrevue brève mais intense entre lui-même et ce jeunot qui voulait devenir réalisateur !



On pourra tergiverser à loisirs sur les inexactitudes historiques. Mais depuis longtemps mon opinion est faite : le cinéma de fiction n’a pas vocation documentaire. Au plus proche que l’on soit de la vérité, un film n’en reste pas moins un reflet plus ou moins déformé selon l’envie du réalisateur ( Inglorious Basterds en est un bon exemple ). Alors peut importe que le Lincoln de Spielberg soit si préoccupés par le sort des noirs qu’il en devient une image d’Epinal , le sujet n’était pas là !

Néanmoins, sans doute à cause de son manque d’ampleur  liée à l’évocation d’un épisode  de la vie et non de la vie elle-même de Lincoln et surtout du trop peu de zones grises explorées ( le point de vue des Sudistes est à peine évoqué ), Lincoln reste un Spielberg mineur ( ce qui le place déjà bien au dessus de la plupart des films actuels) mais  fascinant et tellement bourrés de qualités qu'il ne peut qu'emporter l'adhésion et , qui sait, remporter quelques Oscars bien mérités! 


lundi 11 février 2013

Pour la reine et la patrie !


Akileos réédite dans une série d’intégrales Queen & Country, saga d’espionnage britannique écrite par…un américain ! 
Greg Rucka est un des nombreux transfuges de l’industrie du roman vers celle des comics. Auteur de polars ( genre qu’il retrouvera souvent dans les comics : Gotham Central, Daredevil, Punisher ), c’est pourtant avec une plongée dans le MI-6 qu’il va vraiment se faire connaître.

La série suit les pas de Tara Chace, alias Vigie Deux au sein du S.I.S, une section du MI-6,l’agence d’espionnage et de renseignements de la perfide Albion. Chaque arc narratif est dessiné par un artiste différent et ce premier volume comprend trois arcs. Pour assurer une cohérence visuelle, c’est sur l’usage du noir et blanc (sans niveau de gris ) qu’il faut compter.

Avant d’aborder la chose, sachez que la série a été initiée en Mars 2001, soit avant les attaques sur le WTC. Il ne faut donc pas s’étonner de voir que le Kosovo n’est pas encore indépendant ni de lire une intrigue qui mène certains héros dans un Afghanistan encore dominé par les talibans dans les premières histoires.

La série débute alors que Tara Chace assassine un dangereux mafieux albanais au Kosovo .Cette mission aurait pu très mal finir mais Tara arrive à rentrer au bercail, blessée superficiellement à la jambe. Mais en chemin, elle a laissé une trace qui a permis un acte terroriste de représailles sur le bâtiment du MI-6. Le chef de section de Tara veut la peau des responsables. Mais seul le MI-5 (le contre-espionnage) a le droit d’agir sur le sol anglais. Dés lors, ce qui avait commencé comme une histoire de pure action se teinte de magouilles de bureau, de luttes de pouvoir et de vieilles rancunes personnelles venant parasiter le job des protagonistes.
Rucka est très fort pour poser et explorer ses personnages principaux féminins. Cette force se retrouvera dans d’autres de ses œuvres (même s’il aura trop souvent tendance à transformer ses femmes fortes en lesbiennes dès Gotham Central,tendance confirmée par Batwoman.* ). C’est moins le cas pour son casting masculin, hors Tara est entourée de mecs et très peu de femmes. Autant dire que, même si les autres personnages auront un beau fond de psychologie, c’est Tara qui sera privilégiée.




L’attrait principal de la série est ce presque refus de l’action : si l’on voit bien quelques bribes des missions, presque tout se joue dans les bureaux. Et l’on se rend vite compte que c’est bien là qu’il fallait en effet poser les personnages. Car au final, tout se décide et se déconstruit en interne ! On est dans l’anti-James Bond en plein, Tara elle-même n’a droit qu’à deux scènes sur le terrain (alors qu’elle est ce qui se rapproche le plus d’un agent double zéro ) au long des 12 chapitres de ce volume.

Les dessins de Steve Rolston pour la première partie sont bons mais un peu trop cartoon , cela désert dés lors l’ambiance mais l’homme a un bon sens du découpage, ce qui compense. Brian Hurtt, sur la seconde partie se rapproche un peu plus d’un dessin réaliste mais garde une approche du découpage un peu plus plan plan. Il faut attendre Leandro Fernadez pour enfin avoir un dessin plus léché et un découpage plus recherché, le tout accompagné d’un travail de recherche sur l’utilisation du noir et blanc. Dommage qu’il soit parfois trop tenté par la caricature de certains visages…



Au  niveau éditorial, on peut compter quelques bourdes de la part des éditions Akiléos. Rien de top grave mais quand même. Ceux-ci  annoncent que les couvertures originales et les entêtes de chapitres sont de la main de Tim Sale. Cela est vrai sur les 4 premiers chapitres que compte le recueil uniquement ! Ensuite, à deux reprises, le texte est légèrement en dehors des phylactères. Et enfin, dans la dernière partie, quelques bulles sont blanches comme neige. Si l’on peut penser qu’il s’agit d’un procédé pour signifier que le personnage ne sait quoi répondre ou est choqué, il tout de même étrange de ne retrouver cela que dans un seul chapitre plusieurs fois de suite alors que l’auteur n’a jamais usé de ce procédé auparavant dans l’histoire.

Tim Sale signe les 4 premières couvertures de la série. Dommage qu'il ne soit pas l'auteur des planches intérieures...

Au final, Queen & Country est addictive, bien écrite l’alternance des dessinateurs peut réserver quelques surprises (ou pas). Vivement conseillée !

*non pas que cela soit un problème de représenter un personnage homosexuel, mais il semble trop souvent créer un amalgame entre femme forte et lesbienne, comme si ce trait de caractère en faisant des êtres en quêtes de chaire féminine et donc plus proche du héros d'action bourré de testostérone de base.

vendredi 8 février 2013

Let the Knightfall when it crumbles.


Retour sur le tome 2 , un peu tardivement je l’admets, de la saga Batman : Knightfall, en VF chez Urban Comics.

Bane a brisé Batman. 
Le chevalier noir est blessé dans son esprit et dans sa chair. 
Sa colonne vertébrale est lourdement touchée et il ne remarchera peut-être plus jamais. 
Bruce Wayne vaut désormais moins que rien. 
Alors, pour que Gotham ne sombre pas, il confie la bat-cave à Jean-Paul Valley, ancien membre d’un culte religieux assassin que lui-même et Robin ont remis sur le droit chemin. 

Mais à nouveau Batman, nouvelles méthodes. Plus agressif, Batman inquiète Robin. Et Bruce ne peut l’aider.

Passé le plan machiavélique et minutieux menant à la perte de Bruce Wayne, force est de constater que le soufflet retombe un peu. Là où le premier tome allait crescendo, ce second tome est plus plan-plan en nous présentant une nouvelle situation.





3 lignes directrices se distinguent dans ce tome : Batman contre Bane, le récit le moins prenant. Non pas qu’il soit mauvais mais clairement là pour mettre en exergue la grande force et les méthodes différentes de Jean-Paul .Batman contre l'épouvantail, ensuite, où Jonathan Crane passe un cap dans la folie et met au point un plan de cinglé pour que Gotham plie le genou devant sa gloire. Si les motivations de Crane ne volent pas bien haut, son plan est plus retors et dévoile une autre facette du nouveau Batman. Enfin, la dernière partie voit Bruce Wayne partir à la recherche de Shondra, sa doctoresse privée avec qui il allait entamer une relation.
Si le nouveau Batman est bien défini, l’album loupe le coche avec Bruce. Son état mental après sa défaite et sa déchéance physique est à peine esquissé. Pire, Bruce se remet très vite à ce niveau-là et devient le roi des chaises roulantes dans sa quête pour retrouver sa copine du moment. Il y avait pourtant de la matière de ce côté-là !!! 
Alors, certes, Bruce Wayne est une machine, le genre de gars qui passe tant de temps à rester au top physiquement qu'il fait passer un champion olympique pour un paresseux de la pire espèce et qui possède de surcroît un mental d'acier capable d'envisager tous les angles. Mais le voila face à l'inconnu : il n'avait pas vu venir sa défaite et son corps le lâche ! De quoi déstabiliser le chevalier noir un peu plus longuement que sur 10 pages !!!!

Ensuite, graphiquement cela a mal vieilli. Pas tant à cause des dessins, datés mais pas trop, mais comme pour le premier tome ce sont les couleurs qui trahissent l’âge de la chose. Cette saga a 20 ans mais en parait plus. La faute à un manque de réactivité de la part de DC quand son nouveau concurrent, Image Comics, mettait ses dessins en couleurs numériquement à cette époque. Tout comme Marvel, DC pensait que le succès d’Image Comics reposait sur l’ultra-violence et les héros sombres et boby-buildés uniquement ! Raison pour laquelle Batman subit un lifting graphique dans ce tome.

Loin de l’ambiance crépusculaire du premier tome, Knightfall tome 2 ne démérite pourtant pas et offre une agréable lecture malgré un graphisme un brin daté. Immanquable pour tout batfan , plus dispensable pour les autres qui pourront se contenter du premier tome pour assister à la chute du croisé à la cape, moment important dans l’histoire des comics actuelle !

mercredi 6 février 2013

Agyar, une bien étrange créature.


J’avais déjà évoqué Agyar dans la critique du Dernier Loup-garou. Alors pourquoi ne pas en parler de manière plus directe et moins évasive ?

John Agyar est un séducteur au charme animal. Et à la vie un peu bohême. Il vient d’emménager dans une jolie maison d’un quartier résidentiel…maison qu’il squatte et qu’il partage avec Jim, fantôme noir américain et une vieille machine à écrire. Et voila que ce bon John va nous raconter sa vie à partir de l’instant où il découvre cette machine.

Tout le sel de ce roman de ****** est que jamais, la créature ne nomme son état. John écrit pour lui et il n’a pas besoin de se rappeler ce qu’il est ! Au lecteur de deviner ! Les indices sont là et ne parlent pas qu’aux experts de la chose (encore que, je suis peut-être un peu mal placé pour le dire). 

Les codes du roman de ****** sont respectés et l’auteur joue ,un peu, avec eux. En livrant de manière brute le récit, Steven Brust, ne pose pas de regard compatissant ou inquisiteur sur son héros. Le lecteur est donc à même de le découvrir dans sa complexité, son ignominie mais aussi son charme et son côté chevaleresque tout au long de cette tranche de vie. Ses amours, ses conquêtes, ses emmerdes quand il s'agit de conquêtes déja fiancées. Une vie oisive mais loin d'être de tout repos, voila le quotidien de cet homme étrange qui n'en est peut-être pas un !

Tout un programme ! Si vous aimez les *******, foncez !

lundi 4 février 2013

Délirium très mince.


Revenons aujourd’hui sur ce que j’appellerai : l’arnaque de l’année ! À savoir Flex Mentallo , scénarisé par Grant Morrison et mis en dessins par Frank Quitely.

Aaaaah, Grant Morrison. Capable du meilleur  ( New X-MenWe3,Joe l’aventure intérieure) comme du pire ( Action Comics ) sans juste milieu. Et c’est parce que son meilleur côtoie les étoiles que je me fais toujours avoir !

Flex Mentallo est un héros de fiction. Sorte de Mr Univers détenteur du mystère du muscle, il est passé dans le monde réel par la seule force de la volonté de son créateur. Hors, ce créateur, il a décidé d’en finir avec la vie. Les deux héros se rencontreront-ils ? J’ai envie de répondre : on s’en fout !

Présenté comme une mise en abyme sur l’évolution des comics américains de super-héros,Flex Mentallo n’est qu’un ramassis de concepts abscons et abstrus gravitant autour d’une histoire somme toute assez simple (mais pas simplettes) que Grant Morrison a artificiellement rendue complexe par de peu habilles subterfuges : ses tics d’écriture ! Parmi lesquelles l’on retrouve l’ellipse narrative poussée à un niveau de débilité et d’inutilité crasse. On croirait presque que le scénariste s’est dit «  Je suis Grant Morrison, on attend de moi que j’écrive de manière bizarre, ne les décevons pas, on me prendra encore pour un génie ». Alors certes, ça doit faire du bien à l’égo, mais sans plus.

Adepte notoire de diverses drogues hallucinogènes, Grant Morrison prouve par ses écrits que les ravages sur le cerveau sont terribles et peuvent mener à sombrer mentalement ! Faites lire du Morrison à un jeune curieux d'expérimenter : il rejettera à jamais tous ces produits chimiques et colombiens à jamais ! Pris sous cet angle, l'œuvre de Morrison est sans aucun doute d’utilité publique.

Reste les dessins de Frank Quitely, fidèle au poste quand il s’agit de mettre en pages les délires de Morrison. Les deux hommes ont pas mal de bonnes aventures en commun ( New X-menAll Star SupermanWe3) , ce qui laissait augurer du meilleur pour cet opus. Mais encore une fois, des bons dessins ne font pas un bon comic. Allez hop, poubelle !