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samedi 29 décembre 2012

Au clair de la lune,mon ami Jaco !

Petite avant-première littéraire aujourd’hui puisque nous allons revenir sur un ouvrage qui ne sortira que le 10 Janvier 2013 en librairie sous la houlette des éditions Denoël. Une sombre histoire de loup-garou, mais pas que ! Et avouez qu’une histoire de loup-garou dans une collection qui s’appelle lunes d’encre, c’est cocasse !

Les monstres ont toujours eu la cote. Ils permettent l’effroi facile et nous font oublier que les véritables monstres qui nous hantent ne sont guères différents de vous et de moi.  La littérature et le cinéma ont depuis toujours joué avec eux sans pour autant les laisser occuper trop d'espace.

Mais , et c’est bien la seule chose dont on pourra lui tenir grâce, une auteure américaine peu inspirée a remis le monstre en avant. Merci Stephenie Meyer, ta tétralogie aussi vide que le cerveau de Kim Kardashian a eu le mérite de relancé le vampire sur le devant de la scène. Les éditeurs se sont engouffrés dans la brèche de ce succès, donnant le feu vert à divers projets vampiriques et ce même s’ils étaient bien loin de mettre en avant des créatures qui tenaient plus de la sangsue humaine que du vampire. Du coup, le vampire a déferlé et a occupé l’espace.

Pour tenter de contrebalancer l’hégémonie vampirique, c’est le Zombie qui est vite venu chatouiller les lecteurs. Lui aussi a mangé une bonne part du gâteau. Mais aujourd’hui, c’est le dernier monstre emblématique qui débarque. Le loup-garou. Un être qui, finalement, n’a jamais vraiment eu les honneurs d’une mise en avant aussi forte que celle de ses cousins avides de tuer de l’humain.

Jake Marlowe est le dernier loup-garou. C’est officiel, son frère de race berlinois s’est fait descendre par les membres de l’OMPPO. Jake est donc la dernière cible.Et cela ne le perturbe pas trop, car avec presque 201 ans au compteur (dont 167 en tant que lycanthrope) , Jake est blasé. Il a tout vu, tout lu, tout fait. Tellement las qu’il en est à la limite du suicidaire. Cela ne plait ni aux chasseurs chargés de sa mise à mort ( quel amusement à tuer un être qui n’offre aucun challenge? ) , ni à la mystérieuse Jacqueline Delon, férue d’occultisme qui semble bien vouloir protéger le dernier spécimen vivant de lycanthrope. On ne peut plus,de nos jours, mourir de la façon dont ou voudrait ma petite dame  !

Mais la vie est pleine de surprises ! Et quand les surprises en questions sont de nature vampirique et sentimentale, tout se complique encore plus. Mais la complication réveille parfois l’envie de vivre. Car à quoi bon suivre un suicidaire durant 400 pages ?

Glen Duncan ( à ne pas confondre avec Hal Duncan ) a décidé de fournir ici une sorte d’anti-twilight : narration à la première personne du personnage principal masculin (et quelle narration : la structure des phrases, leur richesse et leur agencement tiennent vraiment du travail littéraire dans ce qu’il a de plus poussé sans être barbant) , gore, sexe crû ,des garous qui ne ressemblent pas à des gros toutous ,etc…Il a pris les ingrédients de la bit-lit pour en faire tout autre chose et y insérer des effets tout sauf lisses donc.

Jake raconte sa vie, sa morale, comment il a depuis longtemps endormi cette dernière dans certains aspects de son existence. Tour à tour plus odieux que Dr.House, charmeur,cynique,manipulateur ou romantique, Jake est un personnage fascinant car terriblement humain dans sa complexité et ses contradictions. Grand amateur de films, il n’hésite jamais à faire un parallèle avec l’une ou l’autre œuvre cinématographique ( ce qui, pour le cinéphile que je suis, représente plusieurs cerises sur le gâteau ).Le procédé qui consiste à lire les mémoires sur carnets ,que le monstre a laissé derrière lui ,rappelle le très bon Agyar de Steven Brust (Folio SF).

Le rythme, haletant, n’empêche pas quelques moments plus calmes, plus introspectifs. Après tout,tout comme Connor McLeod (Highlander), Jake se remémore ses débuts, les évènements importants du siècle, son acceptation de la malédiction. Malédiction qui le pousse à dévorer un humain par mois. L’auteur , sur le folklore connu ( pleine lune, balle en argent), greffe des éléments intéressants comme cette envie de manger mais aussi les répercussions sur la libido de ces êtres poilus ( le loup-garou est un chaud lapin) en ne nous épargnant que peu de détails salaces. Les vampires, bien que peu présents, sont également légèrement revisités  (mais je n’en dirai pas plus, lisez le livre !!!) et leur antagonisme avec les loups est lui aussi traité avec quelques nouveautés ( nous ne sommes pas dans la saga Underworld ).

Sous couvert d’un titre limite nanardesque et d’ingrédients connus et reconnus, Le dernier loup-garou est LE roman le plus intéressant sur cet être paru depuis longtemps (même celui écrit par Stephen King était peu convaincant).  Un coup de cœur absolu !


vendredi 21 décembre 2012

Faites de beaux cauchemars !


Parue en VF chez divers éditeurs  au gré des ventes des droits et autres joyeusetés, la série «  Sandman » ressort chez Urban en VF dans une édition supposément définitive ! Retour sur une série culte qui mérite en effet un bel écrin !

Vers le milieu des années 80, l’éditeur américain DC Comics décide qu’il serait bon de sortir de la naphtaline certains noms et personnages connus qu’il n’a plu utilisés depuis Mathusalem ! Le nom de Sandman est évoqué. Au départ, Sandman est un héros masqué dont le nom civil est Wesley Dodds. L’homme endort les criminels , d’où sont surnom de Sandman ( car c’est ainsi que nos amis anglo-saxons appellent notre bien connu marchand de sable).

Mais c’est la proposition d’un jeune auteur anglais qui va être pris en compte. Et le sandman qu’il propose n’est pas un super-héros mais bien le marchand de sable lui-même. Ou du moins quelque chose qui s’en approche. Si la série se déroule dans l’univers DC, son héros n’est pas un super !


Neil Gaiman est un romancier des plus intéressants dans le genre fantastique, et qui touche parfois à la SF. Il a écrit plusieurs romans et pas mal de nouvelles. Mais ce qui fit sa renommée et qui le lança définitivement, c’est la série «  Sandman » qu’il scénarisa durant 8 ans , de 1988 à 1996. Et pour le fan, c’est un plongée dans les sources de ses romans : tout ce que Gaiman va développer et explorer dans ses futures romans (sans jamais se répéter vraiment,il aime trouver de nouveaux angles) et mêmes certains autres comics qu'il scénarisera.

En 1916, un groupe britannique adepte de l’occulte tente un rituel dont le but est de capturer La Mort ( du moins sa matérialisation anthropomorphique, la grande faucheuse quoi ) . Mais le rituel subit un couac : ce n’est pas la mort mais le rêve qui se fait capturer. Morphée (ou Rêve/Dream), le Sandman, restera prisonnier plus de 70 ans. Ses outils ( son casque, sa bourse de sable et le rubis désignant son rang) ont été dispersés et il va se lancer dans une quête pour les récupérer. Mais d’abord, il va se venger. 

Le premier acte raconte donc la capture et la quête de Sandman. Cette aventure lui fera rencontrer quelques figures emblématiques de l’univers DC dont le magicien immoral John Constantine, le héros de la série horrifique Hellblazer !
Mais Sandman est tout autant le héros de la série qu’un concept. Dès lors, le second acte opte pour une nouvelle orientation en présentant un autre protagoniste principale et une histoire où Sandman occupera un rôle secondaire voire mineure. L’envie de Gaiman de jouer avec les codes et la narration est palpable. Et jouissive ! Un exemple de jeu avec les codes : lors d'un voyage en enfer, Morphée rencontre Lucifer. Ancien ange, Lucifer est donc un être asexué. Et selon l'angle de vue, Lucifer , tout en gardant son apparence, prend soudain des airs féminins, masculins ou androgyne. Simple et efficace !



Le concept de rêve est donc explorer au travers de son « protecteur » Morphée, de son royaume mais aussi des rêves des êtres humains. Renverse les liens entre Morphée et son royaume ( qui est arrivé en premier, Morphée ou les rêves ? Et ça c’est en gros ). Chaque rêve individuel étant une part du royaume de Morphée, son royaume est donc en constant mouvement, un royaume uni mais fracturé ! Bref, la série foisonne de concepts intéressants et explorés dans tous les sens. Un sacré boulot d’auteur ! Un boulot qui défriche les rêves et donc les histoires de l'homme. Celles qui finiront en contes, en mythes ou en religions.

Niveau dessins, plusieurs artistes se succéderont tout au long de la série. Ceux qui s’occupent des épisodes réunis dans ce premier volume fournissent un travail situé assez loin des standards lisses. Et certains épisodes frôlent le minimalisme. Le dessin est daté mais bénéficie d’une nouvelle colorisation sensée harmonisée l’ensemble de la série. Le dessin n’est donc pas le point fort mais ne peut être considéré comme un point faible. Il est juste passable, rien de honteux mais pour une série considérée comme culte, j’aurai pensé que le dessin le serait aussi. C’était oublier que Sandman a commencé comme une série mineure et que les grands noms de DC étaient occupés sur les grands noms de l’éditeur !



Ce premier volume contient son lot de bonus : des entretiens avec Neil Gaiman, des dessins et des croquis préparatoires, etc… le volume frôle donc son statut d’édition définitive. Frôle, car il y a un problème ! Lors de l’impression, la page 105 s’est vue reproduite deux fois, dont l’une à la place de la page 110. Plutôt que de détruire tout le lot tiré chez l’imprimeur  ( ce que l’on peut comprendre vu l’importance du tirage et le caractère vraiment anti-écologique), Urban a décidé d’inclure un ex-libris reproduisant la fameuse page 110. Initiative naturelle envers le lectorat qui est en droit d’attendre l’entièreté de l’histoire qu’on lui propose d’acheter ! Néanmoins, cela fait un peu tâche pour une édition supposée définitive. Les plus réactionnaires devront donc attendre le second tirage pour que le problème soit résolu. Personnellement, même si cela m’a un peu embêté, je n’ai pas été gêné outre mesure mais je conçois que certains le prennent un peu mal.

La traduction est de Patrick Marcel, traducteur reconnu dans le milieu et qui a traduit une bonne partie de l'oeuvre de Neil Gaiman dans nos contrées. On regrettera , dans les bonus, la répétition de deux mots dans dans deux phrases. 

Sandman est une série qui, pour ce que j’en ai lu jusque maintenant, semble mériter son statut culte. Elle joue avec les concepts littéraires (impossible de ne pas penser à Fables ou Unwritten en lisant certains passages, séries apparues plus tardivement ) et narratifs et impose Neil Gaiman comme un auteur à suivre ! Onirique, horrifique, poétique et addictive, Sandman est faite de la matière qui fait les rêves comme aurait dit un célèbre dramaturge…qui joue d’ailleurs un petit rôle dans la série qui nous occupe !

Immanquable !

PS : dans le même ordre d'idées qui valut à Sandman d'être lancé ( pour rentabiliser un nom détenu par DC) , une autre série fut lancé quelques années plus tard. Tout aussi bien écrite mais ayant suivi la démarche inverse, faire revenir le vrai héros et son fils, entérinant un peu plus la notion d'héritage, notion qui sous-tend presque l'entièreté de l'unviers DC. Cette série c'est Starman ( série dans laquelle Wesley Dodds, le super-héros Sandman, fait plusieurs apparitions), et elle transcende le genre super-héroïque tout en lui rendant le plus beau des hommages. Elle aussi mérite d'être découverte !

Sang rancune aucune !


Saison 9 de Buffy, tome 2 ! Panini continue d’éditer les aventures de LA Tueuse. Nous avions celle-ci face à une nouvelle apocalyptique : elle est enceinte ! Comment va-t-elle gérer ce fait, sachant qu’elle risque sa vie chaque nuit pour sauver le monde ?

Le premier tome de cette nouvelle saison avait été une heureuse surprise en ce sens que l’histoire semblait revenir aux sources : la tueuse, un environnement urbain et des personnages secondaires forts. Nous sommes donc loin des ambiances bigger than life de la saison précédente qui se permettait tout ce qu’un budget virtuellement illimité permettait !

On ne peut pas trop en dire sur ce tome sans dévoiler certains retournements de situation mais le rythme, le respect de la mythologie et le nouveau statu quo concernant les vampires ( rebaptisés zompires par les héros ) mènent le lecteur du début à la fin sans l’ennuyer. Les dessins sont toujours signés Georges Jeanty  dont le style n’a pas foncièrement changé depuis le début de la série. 

lundi 17 décembre 2012

Hiver Gothamite


Ambiance de fêtes de fin d’année chez Urban Comics qui édite en VF : Batman Noël, écrit et dessiné par Lee Bermejo et se basant sur le célèbre «  Un conte de Noël » de Charles Dickens.

Bob est un type ordinaire que la crise a poussé vers un mode de vie qui l’est moins : le crime. Et à Gotham, criminalité rime souvent avec folie. Alors quand son boss se fait appeler le Joker et que le Batman est de sortie, Bob a toutes les raisons de craindre les rues de la ville. Et ça ne manque pas, Batman lui tombe dessus, l’empêche de faire son taff et le voila en danger de mort : le Joker va se venger et Bob va servir d’appât à la chauve-souris. Une chauve-souris implacable,  limite psychorigide que la visite de « trois esprits » va changer.

Bon, dis comme ça, ça fait un peu cul-cul la praline. Mais Dickens accompagnait ses textes d’une dimension sociale, décrivant et décriant la crasse et la misère des couches les plus pauvres de la population. Ici, les descriptions minutieuses de Sir Charles sont remplacées par les dessins de Bermejo, qui fournit un travail remarquable sur les décors ( fouillés, miteux, détaillés, sombres ) qu’il teinte d’une ambiance visuelle éblouissante, réussissant à transformer la neige qui recouvre Gotham en un élément qui met en lumière sa noirceur.




Les personnages ne sont pas en reste : les visages sont marqués par les émotions, les rides et les ridules ( et les rictus d’un certain malade en mauve ) sont inscrites avec soins. Les costumes , rendus de manières réalistes, ne font jamais pyjama ( contrairement aux travaux d’un autre dessinateur, Alex Ross ) et retranscrivent le caractère du personnage qui les porte. On a jamais vu une Catwoman aussi sexuée depuis des lustres : Bermejo ne montre rien mais dévoile tout !




Reste que le déroulement de l’intrigue est cousu d’un fil aussi blanc que la neige ! Sans doute parce que l’histoire qui lui sert de base est connue et reconnue depuis l’époque de sa parution ! Il y a donc ce sentiment de voir venir les choses qui nous tient dès que l’introduction est finie. Une semi-déception scénaristique donc, mais un vrai régal pour les yeux !

dimanche 2 décembre 2012

Livre muet.


Il y a un an sortait sur nos écrans «  The Artist », film muet et en noir & blanc. Projet casse-gueule qui termina sa carrière avec un public et une critique conquis ! …et 131 récompenses ! Un livre revenant sur sa genèse et sa création n’était pas de trop.

Bel objet de 200 pages, The Artist Le Livre n’a pourtant que peu de choses à voir avec un making-of écrit comme avait pu l’être l'énorme et excellent «  Dans les coulisses de la trilogie Dark Knight » . 
S’il revient bien entendu sur certains détails importants, il en oublie d’autres.

Le texte se présente sous deux formes distinctes : un texte explicatif et une interview très conséquente de Michel Hazanavicius, le réalisateur. Ce dernier connaît son film, son sujet et ses références sur le bout de ses 10 doigts. 
Et en plus il en parle avec verve, un régal de lecture et une savoureuse leçon d’histoire du cinéma. Car cet homme, cinéphile, arrive à parler de l’art qu’il aime et le fait vivre sans prendre la grosse tête qui sied à bon nombres d’experts en la matière. Il ne cherche pas à étaler sa science mais à y faire prendre goût ! Respecter le lecteur est toujours payant !

L’entretien et le texte didactique nous éclaire sur le parcours de l’écriture du scénario (qui est passé par bien des phases !!! ), de la recherche d’un producteur, du choix des acteurs, de la mise en scène ultra-pensée en amont et même de l’usage réfléchi des couleurs lors du tournage. 
Le tout est agrémenté d’une étude sur les influences filmiques de The Artist, que cela soit des films célèbres ou des acteurs (et actrices) emblématiques. On regrettera cependant un manque de détails techniques : si la musique , oscarisée, est bien présentée d’autres aspects comme le travail d’étalonnage de la photo, de son passage à la couleur au noir & blanc etc…sont survolés. Rien de grave pour le lecteur curieux mais pour l’amoureux du cinéma cela reste une légère frustration.




Le tout est richement illustré avec un maximum de photos (mêmes celles du tournage) en noir & blanc pour préserver la magie du film ! Un bien bel objet, disponible aux éditions de la Martinière !

vendredi 30 novembre 2012

Film Populaire


Je l’avoue souvent : le cinéma français et moi-même sommes plus brouillés que des œufs ! (hou, je vois déjà le regarde torve de certains à la lecture de cette phrase. Ne vous en faites pas, ça va faire chboum là-dedans d’ici peu…normalement). Mais environ une fois par an, nous mettons nos velléités artistiques de côté. L’an dernier, seul The artist m’avait encore une fois montré que quand le cinéma français veut, le cinéma français peut !
Cette année, c’est Populaire qui m’a fait de l’œil avec ses deux petites bandes-annonces et son casting. Alors j’annonce la couleur de suite : non, je n’ai pas trouvé ce film aussi bon et abouti que The artist. Il n’en reste pas moins que j’ai passé un agréable moment.

L’histoire commence vers la fin des 50’s. Rose Pamphyle ( Déborah François ) désespère de vivoter dans la boutique paternelle. Pire que tout, elle étouffe de devoir bientôt officialiser ses fiançailles avec le meilleur parti du village dont elle est loin d’être amoureuse. Elle tente sa chance pour devenir la secrétaire de Louis Échard. L’entretien d’embauche est un fiasco. Mais Rose obtient une semaine à l’essai après avoir démontré son extraordinaire rapidité de dactylo. Dès lors, Louis n’a qu’une idée en tête : la faire gagner le concours régional de vitesse dactylographique !

Populaire est le premier long-métrage de Régis Boinsard. Si l’homme semble avoir un sacré potentiel, il s’est pourtant attaqué à un sujet et à son traitement comme s’il était un réalisateur confirmé. Hors ses épaules ne sont pas encore prêtes. J’y reviendrai plus tard.

Les qualités techniques sont plaisantes. Les cadrages ne font pas «  téléfilms de luxe » comme le sont au final la plupart des films issus de la production française actuelle qui rechigne à produire des films dits de genre. Ici, le genre est celui de la comédie romantique américaine des années 50-60. Cela oblige donc graphiquement a adopté certains codes ( comme The artist adoptait certains codes d’ailleurs) : les couleurs sont vives ( et entrent en contraste avec notre époque sombre et morne) dans les décors comme dans les costumes. L’étalonnage de la photo ( procédé presque conspué dans l’hexagone) a dont été utilisé, et ça paye visuellement.  Certaines séquences, hélas trop courtes parfois, jouent à fond la carte du purement visuel et du lyrique pour transmettre une émotion.  On regrettera une musique qui ne reste absolument pas en tête après la projection.




La distribution est agréable et les acteurs  très impliqués (mention spéciale à Déborah François qui prend manifestement plaisir à interpréter son rôle). Il faut dire que les dialogues sont bons et que derrière une surface légère se cache certaines blessures infligées aux personnages de Romain Duris et Bérénice Béjo (tiens, encore une occasion de parler de The Artist, je suis obsessionnel). Les seconds rôles sont nombreux et disposent de courtes apparitions tout en ayant conviés des figures connues comme Eddy Mitchell, Miou-Miou,Nicolas Bedos ou encore Féodor Atkine ( acteur peu connu des spectateurs mais dont la voix est célèbre ; Jafar et Dr House, c’est lui en VF ).

Cependant ,il y des défauts et pas des moindres. Tout d’abord le genre : si les bandes-annonces laissaient penser à une sorte de Rocky féminine dans le monde des concours de vitesse dactylographique mâtiné d’humour,la réalité est tout autre. Il s’agit en réalité d’une comédie romantique. Un genre basé sur le cliché, sur le « cousu de fil blanc » ! Bref, il n’y a pas vraiment de surprise dans le déroulement de l’histoire. Et l’on sourit plus qu’on ne rit. Dommage. Ensuite, il y a un manque de punch dans les phases de concours. J’admets qu’il doit être ardu de mettre en place des combats où les adversaires ne se touchent pas ou n’interagissent pas ensemble comme dans l’ensemble des films de sports ( mais le cadre atypique et original compense un peu il est vrai ). Enfin, la longueur est excessive : 20 minutes de moins auraient été une chose appréciable car il y a certaines longueurs.Avec l'expérience, le réalisateur devrait peu à peu gommer ses erreurs de jeunesse , j'en suis convaincu !



Alors que je m’attendais à un film plus original, Populaire est une sorte de paquet de bonbons acidulés. Bonbons pour les yeux car les images sont belles mais dont le goût est connu depuis belle lurette et ne renouvelle pas les sensations des papilles. Alors certes, ça ne révolutionne pas le genre, mais ça fait du bien au moral et aux yeux. Et au final, c’est parfois pas plus mal de se faire plaisir avec une vague positive, loin du cynisme et du moribond ambiant. Et tant pis pour les défauts : ils passent au second plan dans ce cas-ci, à tel point que je me foutrais presque de leur présence. Pas forcément un film recommandé mais si vous avez le temps, tentez le coup !

Un making-of dans la bat-bibliothèque ! Un peu de lecture Robin !


C’est de saison, avec la fin de l’année et les cadeaux qui vont avec, les beaux livres sont de sortie. Et ceux consacrés au cinéma ne font pas exception. 

Ce n’est plus un secret pour personne, je suis un grand fan de Batman et un admirateur du réalisateur Christopher Nolan et de son (ses ?) univers. Ainsi, voir sortir un livre assez conséquent en nombre de pages sur sa trilogie « Dark Knight » est un grand moment pour moi. Et la grosse cerise sur le gâteau ? Nolan lui-même s’est impliqué dans ce volumineux ouvrage !

Commençons par une fierté flattant purement et simplement mon égo : ce livre confirme ce que je hurle au monde sur la façon dont Nolan a voulu faire ses « batman ». Il le confirme noir sur blanc, je ne suis donc plus le type qui lance des analyses basées sur ma vision des choses ! Bam dans les dents de mes détracteurs à ce sujet. Passée cette minute purement sensée me faire rayonner, attaquons-nous à l’ouvrage proprement dit.

Tout d’abord, sa présentation générale ! La couverture blanche marquée de noir par la tête du chevalier Gothamite ( bien que Gothamien sera le mot utilisé en français, il s’agit d’une convention entre éditeurs. Convention suivie à la lettre puisque le traducteur n’est autre que Jérôme « Jay » Wicky, traducteur reconnu de comics en VF ). Cette couverture est une jaquette qui, une fois enlevée, laisse la place à une seconde couverture. Loin de certaines habitudes qui laissent un simple fond noir avec le titre en surimpression, la couverture révélée se trouve être une peinture d’un bel effet ! Détail appréciable.



L’intérieur se présente sous une forme classe et classique : un texte noir sur fond blanc, le tout agrémenté avec une riche quantité d’images souvent inédites. La mise en page est étudiée pour ne pas surcharger l’ensemble ni faire saigner les yeux ! C’est carré, c’est beau, c’est bien !

Pour le contenu et bien ma foi…tout, tout , tout vous saurez tout sur comment ont été pensés, visualisés, filmés, montés et mis en musiques ces films ! Pas un seul détail ne manque. Seul le nom du responsable de l’équipe des « madame pipi » manque à l’appel !




L’ouvrage de référence sur une œuvre cinématographique ambitieuse ! Une réussite livresque du plus bel effet qu’aucun fan ou amoureux du cinéma ne devrait négliger d’acquérir !

Interview : Myriam Leroy.

Aujourd'hui un article un peu différent puisque je n'en signe qu'une petite partie. En effet, la chroniqueuse Myriam Leroy, qui a sorti son premier ouvrage il y a quelques semaines, a gentiment accepté de répondre à mes questions.


-Tout d’abord bonjour et merci d’avoir accepté cette interview sur mon humble blog. Pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas (si si, il parait qu’il y en a !) , pourriez-vous vous présenter un peu et décrire votre parcours ?

J'ai 30 ans, j'habite à Bruxelles, je suis une journaliste indépendante depuis 8 ans environ, "humeuriste"  et non humoriste ;-) à mes heures. J'ai fait une licence en journalisme à l'UCL ( Université Catholique de Louvain,note du rédacteur), puis j'ai bossé comme freelance pour pas mal de médias : Vers l'Avenir Brabant Wallon, Soir Magazine, Bel RTL, Lalibre.be, La Libre tout court, Ciel Radio... Ensuite je me suis posée au Focus Vif, qui occupe encore le gros de mon temps. Je suis aussi chroniqueuse sur La Première, après un passage de trois ans sur Pure FM, en tant que chroniqueuse et remplaçante de l'animatrice de la matinale.

-Sur les ondes de la RTBF, vous avez présenté des chroniques sur les bobos ainsi que vos désormais célèbres «  Myriam Leroy n’aime pas… ». Si chacun peut comprendre que l’on n’aime pas quelque chose ou quelqu’un  l’envie de traiter du mode de vie du bobo ( et le décortiquer )est peut-être plus brumeux. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous pencher sur eux ?

J'ai découvert un bouquin hilarant il y a quelques années, Stuff White People Like, qui décortiquait le mode de vie des Blancs américains à travers leurs marottes et leurs objets cultes. C'était un portrait pertinent de l'époque, sous couvert de chroniques légères. J'ai alors eu envie de décliner le concept en Belgique, en m'appuyant sur nos propres références culturelles, mais je n'ai jamais trouvé l'opportunité de le faire. Alors quand Olivier Monssens m'a proposé une chronique dans son émission d'humour sur l'actualité, l'année dernière, j'ai décidé de présenter chaque semaine le point de vue sur les évènements qui occupent les manchettes d'un archétype contemporain que je trouve particulièrement connecté sur l'air du temps.

-Jane Goodall avait ses chimpanzés, Diane Fossey avait ses gorilles. Peut-on dire que Myriam Leroy a ses bobos ? D’ailleurs, en tant que sujet d’études, peut-on parler de  « bobo sapiens » selon vous ?

En tout cas, mes chroniques partaient toutes d'une démarche d'observation participante (un verre de rouge et une clope à la main), que j'appellerais « sociologie de comptoir ».



-Comme je le faisais remarquer plus haut, en plus de vos chroniques sur les bobos, vous animiez une chronique portant sur ce que vous n’aimez pas. Cette chronique semble être la plus connues des deux ( les scores de visionnages de celle-ci sur youtube sont d’ailleurs pas mauvais ).Quelles raisons vous ont poussé à publier sur les bobos plutôt que sur les sujets que vous descendiez allègrement et dans la bonne humeur  ?

Je n'ai pas choisi grand-chose, en fait ! Ce n'est pas moi qui ai fait la démarche de me faire publier, c'est Nicolas Vadot, qui travaille aussi pour l'émission d'Olivier Monssens, qui aimait bien mes chroniques, et qui s'est proposé de les illustrer. Moi je n'avais aucun contact dans l'édition. Il a joué les intermédiaires, merci à lui !

En parlant de « Myriam Leroy n’aime pas… » ; cette chronique n’existe plus depuis cette saison. Y-a-t-il une chance de la voir resurgir sous une autre forme, voire même en recueil en librairie ?

Ce n'est pas impossible. Vu que Les Bobos s'écoulent plutôt bien, l'éditeur, qui n'était a priori pas intéressé par mes autres chroniques, les voit désormais d'un œil nouveau ;-) On doit en discuter dans pas trop longtemps. J'aimerais ne pas sortir uniquement une compilation de chroniques déjà vues et entendues par ailleurs, mais en proposer aussi de nouvelles, et pourquoi pas, les assortir des meilleures insultes reçues durant les deux ans où je les ai présentées sur Pure FM. Entre « salle putte tu vas mourires » et « essaye d'abord d'être aussi jolie que Mélanie Laurent et on en reparle espèce de grosse jalouse », je crois qu'il y a de quoi faire !



-D’ailleurs, le livre «  Les bobos, la révolution sans effort. » se vend-il bien ? J’ai vu qu’il était en rupture de stock sur un célèbre site de vente pas internet dont le nom rappelle un fleuve sud-américain. Cela vous rend heureuse j’imagine ? Ou bien Myriam Leroy n’aime pas le succès?

J'aime beaucoup le succès! En un mois et demi, on a presque écoulé les 2500 exemplaires imprimés. Ce n'est pas énorme comme chiffre, comparé à un Kroll qui peut monter jusque 70 000, évidemment. Mais à ma petite échelle, je suis très heureuse de ma petite performance, d'autant que personne n'y croyait au départ, pas même moi ;-)

-Vous avez entamé une petite tournée promotionnelle faite de séances de dédicaces et de passages télévisuels. Comment se passe le contact direct avec le public ? Les personnes qui viennent demander  une dédicace sont-ils des fans ou y trouve-t-on de temps en temps de simples curieux ?

Les gens sont adorables. J'ai même parfois du mal à y croire. Certains m'apportent même des cadeaux: j'ai reçu du vin, des chocolats... C'est extrêmement étrange de rencontrer des gens qui te connaissent et que toi pas, c'est presque de la fiction. Mais c'est un immense plaisir.

-Si nous ne sommes pas tous bobos, certains (voire beaucoup) ont des points communs avec ce que vous décrivez dans votre livre. À partir de combien de points communs (sur les 35 thèmes développés dans l’ouvrage) appartient-on au monde des bobos sans aucun espoir de s’en échapper, et ce même si on s’appelle Michael Scofield ?

Difficile de répondre à cette question... Mais certaines personnes de mon entourage cumulent les 35 caractéristiques présentées dans le bouquin, sans se forcer.

-La question que tout le monde se pose : Myriam Leroy est-elle bobo ?

Forcément, oui, un peu. J'habite près de la place Flagey, j'ai certainement été contaminée bien malgré moi. Et effectivement, j'aime voyager loin, je trie mes déchets, je ne regarde pas la télé, j'aime le cinéma d'auteur et la littérature prétentieuse... Mais j'écoute du rap et du r'n'b, je suis incapable de rouler à vélo, je fuis le café Belga, et je ne m'habille pas en vintage hors de prix.

-Sous le vernis , on aurait presque l’impression de lire une étude sociologique compréhensible par tous sur les bobos. Cependant, le principe d'incertitude d'Heisenberg est assez clair : tout ce qu’on étudie change. Pas trop peur de sortir un jour un volume qui contredira vos premières observations ? ( alors ça a l’air super sérieux comme question mais pas du tout)

Ce sera très certainement rapidement périmé, mais je n'ai pas l'impression que ça ôte toute sa pertinence au propos. Comme me le disait récemment un lecteur, je vois plutôt ça comme « une photographie espiègle d'une culture contradictoire et névrosée de début de siècle. »

-J’ai assisté à la diffusion de deux de vos interviews à la télévision. L’une sur la télévision bruxelloise et l’autre sur la RTBF dans l’émission «  On n'est pas des pigeons ». Si la première semble s’être déroulée agréablement, la seconde m’a personnellement fait l’effet d’une exécution médiatique que même l’auteure de Twilight n’aurait pas méritée. Vous l’avez aussi ressentie comme ça ? Comment expliquez-vous que l’on ait descendu votre livre comme cela ce soir-là ?

Christophe Bourdon a fait son job d'intervieweur à la sulfateuse, je connaissais le principe de sa séquence, je n'ai pas eu l'impression d'être prise en traître. Ce qui m'a plus surprise, c'est qu'il trouve le bouquin méchant et moqueur, alors que j'y ai mis toute la tendresse dont je suis capable ;-) Ce que je n'ai pas compris, par contre, c'est le traitement de défaveur qui m'a été réservé par Hubert Mestrez en plateau, qui n'avait pas lu mon livre, et qui s'enflammait à son sujet comme si c'était Mein Kampf. Ohé, les gars, on se détend, c'est un recueil de BLAGUES !

-Si vous deviez convaincre les lecteurs de ce blog de se procurer votre livre, comment vous y prendriez vous ? Et comme nous ne sommes pas sur twitter, je ne mets aucune limitation de caractères !

Si vous êtes sensible au sort financier d'une journaliste précaire et dépensière, si vous aimez lire aux chiottes, si les bobos vous agacent ou vous amusent, si vous êtes gentil, si vous n'avez que 10 euros pour vos cadeaux de Noël, si vous aimez Nicolas Vadot, si je vous ai déjà fait rire un jour, si vous êtes friand de mauvaise foi et de postures faussement naïves... ce livre est pour vous!

-Quels sont vos projets (professionnels s’entend) pour l’immédiat ?

Mes projets sont avant tout de l'ordre du sommeil. J'espère arriver à dormir un peu en 2013.

-Enfin, quelle question auriez-vous aimé que je vous pose et qu’y auriez-vous répondu ?

Qu'est-ce qui, aujourd'hui, te donnerait envie d'écrire une nouvelle chronique sur le mode «J'aime pas»?
Plein de choses, je bous, je fonds, je craque... Ma principale inspiration du moment? Les donneurs de leçon, une race qui malheureusement, avec l'avènement des réseaux sociaux, a encore de beaux jours devant elle.

Merci Myriam Leroy de m’avoir consacré de votre temps. Je vous souhaite une excellente continuation !

Les bobos,la révolution sans effort ,par Myriam Leroy, aux éditions Renaissance du Livre.

mardi 20 novembre 2012

Argo, not !?


« Quand une opération foire, on désigne toujours un responsable Jack ! Je suis responsable. Je les ramène ! » 
Bon ici, le responsable s’appelle Ben Affleck, et ce qu’il va ramener ce sont quelques statuettes, parce que son film est tout sauf foiré !

En novembre 1979, début ce qu’on appelle la crise des otages américains en Iran. Les employés d’une ambassade sont retenus par les révolutionnaires qui réclament que les USA leur remettent Mohammad Reza Pahlavi alias le dernier Shah d’Iran. La crise durera 444 jours. Cependant, 6 employés ont réussi à s’enfuir avant que tout ne dégénère et à se réfugier chez l’ambassadeur du Canada. Mais le Canada s’impatiente de voir partir ses invités ! Parmi les idées pour les faire sortir de là, une seule semble prometteuse : les faire passer pour une équipe de tournage canadienne et les exfiltrer. L’agent Tony Mendez s’envole pour Hollywood monter une production bidon pour faire gober l’histoire aux iraniens. Et non, vous ne rêvez pas, c’est une histoire vraie !

Qui aurait crû il y a encore 10 ans que Ben Affleck allait devenir un réalisateur à ce point talentueux ? Oh on le savait bon scénariste puisqu’il avait co-écrit « Good Will Hunting » avec son pote Matt Damon mais ça s’arrêtait à ça. Pas mauvais acteur mais pas transcendant, sa carrière risquait de se terminer au rayon direct-to-dvd. Et puis il a réalisé Gone Baby Gone…et tout a changé. Il est devenu un réalisateur à suivre, pour voir si c’était un acte isolé. Et The Town a confirmé l’essai ( et je vous raconte pas sa version longue, encore meilleure !! ).

Argo (nom du scénario servant au film bidon sensé être tourné en Iran) a le parfum doux et suave des films à l’ancienne : le logo de la Warner des années 70 ouvre le film, l’image est granuleuse, la photo âpre. L’imagerie est donc au diapason de la reconstitution historique du film : on nage dans les 70’s, on s’y croirait !




Mais ce n’est pas un film qui marche à la nostalgie, non non ! Sa modernité ne fait aucun doute, que ça soit dans son rythme soutenu, son montage ou encore sa séquence d’intro qui en deux minutes chrono arrive à situer parfaitement la situation du pays avant l’assaut sur l’ambassade (et fait au passage la nique de classe mondiale au film Persepolis ! ).

La montée en puissance du suspens est gérée de main de maître et le passage de Tony a Hollywood, rouage essentiel à son plan, tire autant sur le sérieux que la satire (gentille) du monde du cinéma en Californie. Et cette partie est un bol d’oxygène bienvenu pour le spectateur qui aura du mal à trouver d’autres passages où respirer calmement jusqu’au dénouement final.




L’une des forces du scénario c’est de ne jamais en faire trop. Les personnages existent sans leur demander de sur-jouer, pas le temps de les faire pleurer ou s’engueuler pendant 5 heures. On est dans l’urgence, le film aussi ! N’allez pas pour autant croire qu’ils sont dénués de psychologie mais cela reste basique (mais diablement efficace) . Le groupe est donc constitué de ceux qui y croient, ceux qui doute et de l’éternel pessimiste persuadé que tout le monde va y passer et qui trouve un peu de courage quand il faut y aller ! Du cliché à l’ancienne. Mais à l’ancienne, le cliché passe comme une lettre à la poste, ce qu’on ne peut pas vraiment toujours dire à propos du l’usage des clichés dans les films actuels !

Ben Affleck tire la couverture à lui, le personnage principal : c’est lui ! Pas les otages. Cependant les autres acteurs ne lui servent pas de faire valoir ! Il joue en retenue et avec conviction, perdu dans sa barbe et ses cheveux longs ( le look qui le change et qui fait oublier son image de beau gosse hollywoodien ).





Entre leçon abrégée d’histoire moderne et thriller d’espionnage/politique haletant, Argo vous scotche à votre siège jusqu’au dénouement final ! Parce qu’en plus d’être une histoire vraie abracadabrantestque , c’est aussi un film qui prend aux tripes !


Juste retour des choses : pour sauver ds otages, l'Amérique a donc mis à contribution son produit d'exportation phare : le cinéma. Le cinéma s'est donc emparé de cette histoire. Pas certain que ça s'exportera en Iran par contre...

Mark Twain a écrit : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Et bien les protagonistes de cette histoire savaient que c’était impossible et ils l’ont fait quand même !

On arrête pas le progrès !

Et oui, j'ai cédé ! retrouvez-moi aussi sur facebook à l'adresse suivante : http://www.facebook.com/CultureEnPagaille

dimanche 18 novembre 2012

Littérature orbinaire.


La guerre entre l’homme et la machine est un sujet éculé de la SF (« science-fiction » pour ceux du fond) voir même de tous les genres ( la machine à tuer, la machine de guerre, la machine bureaucratique, vous voyez le topo ! ). Que cela soit dans la tétralogie Terminator, dans la trilogie Matrix,dans Transformers, dans I,Robot voire même dans Blade Runner ou Alien, les robots ayant un comportement pour le moins meurtrier envers les humains ont été utilisés à toutes les sauces . 
Alors, quand sort Robopocalypse, on se dit qu’on a déjà vu tout ça 100 fois (mais lu tout ça un peu moins souvent,quoique…). Et on a raison. Mais le cinéphile sait depuis plusieurs mois que Steven Spielberg projette d’en faire son prochain film (après Lincoln qui sort bientôt )…et les gens qui ne le savent pas seront avertis par le gentil rédacteur des éditions « Fleuve Noir » qui a rédigé le résumé de l’ouvrage. Par pur soucis d’informer, cela va de soit ! Du coup, la curiosité m'a poussé à me lancer dans la lecture du livre servant de base à la future oeuvre de l'un de mes réalisateurs préférés !

Avant de nous attaquer à ces saloperies de machines prêtes à toutes les bassesses pour nous faire la peau ( ou même à nous pousser au suicide, suffit de voir comment un simple PC décide parfois de vous mettre les nerfs ! ), remontons le temps de quelques années.

Max Brooks, le fils de Mel, si si, a la plume qui le démange. Il rédige alors « Guide de survie en territoire zombie » ; Dans la foulée, il livrera un roman : «  World War Z » qui relate la guerre contre les zombies sous plusieurs angles de vues puisque le point de départ est le suivant : la guerre est finie et un agent de l’ONU récolte divers témoignages sur le début,le déroulement et la fin de la guerre.

Daniel H.Wilson a écrit un livre : Survivre à une invasion robot. Et dans la foulée, livre un roman dont le point de départ est le suivant : la guerre est finie et un soldat consigne le début,le déroulement et la fin de la guerre sous divers point de vue après avoir découvert une sorte de carte mémoire géante…
Bon, pour l’originalité du concept, on repassera. Reste que l’auteur arrive à faire monter la sauce et à nous happer dès le début.

Comme c’est un soldat qui rédige, l’auteur ne s’embourbe pas dans les descriptions ou les métaphores qui durent 20 pages. On rentre de plein pied dans le sujet depuis les évènements « isolés » montrant qu’il y a un fantôme dans les machines jusqu’à la prise du pouvoir par les machines. Ces évènements arrivent bien entendu à divers personnages, procédés bien vu puisque cela empêche que l’on ait l’impression qu’un héros survive à toute la guerre en ayant assisté à son ensemble. Chaque chapitre se termine sur une petite note délivrant une info sur le futur de la guerre ayant un rapport avec ce que l’on vient de lire, ce qui donne envie de tourner les pages pour en savoir plus. Procédé vieux comme la littérature mais qui marche toujours autant !

Durant 400 pages, l’on suit le destin d’un petit groupe d’individus qui auront tous un rôle plus ou moins grand à jouer. On regrettera un certain manque de profondeur psychologique, cet aspect est légèrement sacrifié au profit du rythme ( on a d’ailleurs l’impression que la guerre se termine en quelques semaines et non en presque trois années ) : nous sommes dans un blockbuster de papier. Mais un blockbuster suffisamment bien troussé pour que l’on ne s’ennuie pas une seconde et qui multiplie certains concepts inhumains sortant de la puce principale des machines ou d’autres un brin plus métaphysiques. Reste que certains lieux communs sont connus du grand public et rappellent un peu trop certains passages de la saga initiée par James Cameron , ce qui est dommage car la SF littéraire est souvent très en avance sur ce que l’on voit dans les séries télévisées ou les films !

Je reste donc dubitatif sur l’intérêt que peut porter Spielberg sur cet ouvrage. Certes, le combat de l’homme contre la machine ( machine dans son sens large, comme exposé dans l’intro ) est au centre de son cinéma mais à part ça je ne vois pas. Même s'il se peut qu’il y voit la possibilité d’en faire une version tordue de son A.I , un peut comme La Guerre des Mondes avait été une version tordue de E.T ?

L’ouvrage reste pourtant plaisant à lire et explore l’air de rien certaines peurs de l’humanité , enfin d’une certaine humanité, celle dépendante de ses fabrications mécaniques et informatiques. Une humanité qui a peur d’être supplantée par une nouvelle espèce. Peur atavique sans doute : Sapiens n’a-t-il pas saisi sa chance en éradiquant en grande partie Neandertal ? 

dimanche 11 novembre 2012

Chérie, j'ai rétréci les savants !


Michael Crichton est mort en 2008. L’auteur du célèbre « Jurassic Park » (adapté avec brio, mais pouvait-il en aller autrement, par Steven Spielberg ! ) a pourtant laissé derrière lui deux romans dans son disque dur. Les éditeurs ont sauté sur l’occasion de continuer à publier ses œuvres ! Ainsi, après les décevant «  Next » (publié de son vivant) et « Pirates » (titre posthume), voici le tout dernier roman posthume de Crichton : « Micro » . Cependant, Crichton est mort avant d’avoir terminé son roman, c’est donc Robert Preston qui acheva d’écrire ce livre.

Non, avec un titre pareil, les auteurs ne décortiquent pas scientifiquement le fonctionnement d’un enregistrement de Lady Gaga mais bien le monde de l’incroyablement petit. Eric Jansen est le directeur financier de Nitrogen, une compagnie spécialisée dans la fabrication de nanorobots et dirigée par Vince Drake. Nitrogen est à la recherche de chair fraîche pour son personnel et Eric arrive à convaincre son frère Peter et certains de ses amis doctorants à venir à Hawaï visiter les installations de la compagnie. Mais peu avant le jour de la visite, Eric disparaît non sans avoir envoyé un SMS à son frère : « ne viens pas ! ». Peter ignore la mise en garde et se rend sur place pour découvrir la vérité. Il va plonger avec ses amis dans un monde dangereux, où toute la nature que l’on connait devient soudainement mille fois plus mortelle !

Apparemment, le premier tiers du roman a été écrit par Crichton lui-même. Cependant, cela n’est corroboré que sur le net, aucune postface, préface ou note ne viendra jamais éclairé le lecteur sur la manière dont ce roman s’est construit. Bref, la paternité est difficile à établir. On retrouve bien ça et là des indications techniques et un peu de vulgarisation scientifique mais jamais comme Michael Crichton avait pu le faire auparavant !!!(On est loin des 10-15 pages de vulgarisation habituelle qui en plus de nous en apprendre pas mal, en citant souvent les sources qui plus est,était intégrée au récit sans que cela ne l’alourdisse.)  Le style est aussi plus pauvre mais reste cohérent du début à la fin, ce qui me fait dire que soit Preston s’adapte très bien, soit il a retravaillé le texte de départ pour coller à son écriture propre.

Le sujet de départ est très tiré par les cheveux mais une fois le postulat accepté, l’aventure se lit sans déplaisir, sans temps morts…mais sans panache non plus. L’éditeur français vend ce livre comme une sorte de croisement entre « La proie » (pour le côté  nanotech sans doute) et « Jurassic Park » (référence plus assumée avec son groupe de personnes perdues en territoire hostile et entourées de bestioles tout sauf sympathiques ! Et une espèce en particulier se comporte comme les raptors lorsqu’ils chassent d’ailleurs ! ). Mais l’histoire n’arrive jamais à vraiment éveiller en nous autre chose que l’envie de tourner les pages ( ce qui est déjà pas mal ) et l’on ne se pose aucune question sur les possibilités, les contradictions etc… comme pouvaient le faire les autres romans de Crichton !

Si le premier tiers est bien tel qu’il l’a écrit, je pense qu’il s’agit ( et c’est la même hypothèse que pour « Pirates ») en fait d’une ébauche à retravailler dans les détails et que les éditeurs et Robert Preston ont pris pour la version finale des chapitres disponibles. Le livre souffre aussi des emprunts aux romans antérieurs de Crichton (on retrouve la nanotech de "La Proie", le monde hostile de "Jurassic Park/Le monde Perdu", et la société dirigée par un malade prêt à tout comme dans "Prisonniers du temps").

Reste que dans le genre série B littéraire, le livre se lit bien (perso,j’ai mis une nuit à le faire ) et joue avec le lecteur ( aucune certitude sur qui survivra ou non, un vrai jeu de massacre bien sanglant). Il aurait eu plus de chance à sortir en été, période où la consommation littéraire est souvent plus légère et moins prise de tête. 

À réserver aux seuls fans de l'écrivain. Pour les autres, replongez-vous dans les romans pré-cités ( sauf peut-être "Le Monde Perdu",seul le film était bon).

jeudi 1 novembre 2012

Rachat de Lucasfilm


L’annonce a fait l’effet d’une bombe mardi soir : Disney rachetait Lucasfilm !

20 minutes à peine après cette annonce, les premières parodies mais aussi les insultes et les craintes fleurissaient sur le net. Pourtant, ce rachat semble logique et , là je me porte en faux vis-à-vis de l’entièreté du net ou peu s’en faut, pourrait bien être la meilleure chose qui puisse arriver à l’univers de Lucas, en particulier celui de « Star Wars ».





Disney et Lucas, une histoire qui ne remonte pas à hier. Un nouvel espoir pour la saga !

On le sait, Lucas a pris sa retraite du monde du cinéma cette année après l’échec du dernier film produit par sa société : « Red Tails » (resté inédit chez nous) : l’histoire d’une escadrille de l’US Air Force durant la seconde guerre mondiale et entièrement constituée de pilotes noirs. Cette escadrille resta un secret gardé par les USA durant de nombreuses années. Quand Lucas a vent de cette histoire à la fin des années 80, l’idée d’en faire un film germe dans sa tête. Mais «  Jurassic Park » et ses effets spéciaux saisissant le convainquent de d’abord relancer sa saga phare : Star Wars.

Star Wars, une saga qui s’est arrêtée en 1983 avec « Le retour du Jedi » mais qui a su resté vivante à travers divers médias. Dont les attractions dédiées dans tous les parcs d’attraction appartenant à Disney ! Le partenariat avec Lucasfilm est donc bien ancré et aucun conflit n’est jamais venu noircir cette collaboration. Il est donc d’une logique absolue que Lucas, désireux de quitter pour de bon le monde du cinéma,ait privilégié Disney dans les négociations visant à vendre sa compagnie. Disney c’est aussi un empire médiatique, des structures adaptées et fiables, fortes d’une expériences de plusieurs dizaines d’années et donc capables d’accueillir un autre empire médiatique !

L’empire Lucasfilm contre-attaque !

Jeune étudiant en cinéma, George Lucas ne devait pas se douter qu’il deviendrait un jour riche comme Crésus ! Son premier film, « THX 1138 » est un flop au box-office . Science-fiction adulte et pessimiste, le film souffre aussi d’être un sujet peut-être un poil trop ambitieux pour un jeune réalisateur. « American Graffiti » est un film en apparence plus léger mais qui ne convaincra pas beaucoup plus le public. Aussi lorsque Lucas arrive avec son scénario de « Star Wars » sous le bras, la FOX ne lui accorde qu’un petit budget et fait la pire connerie depuis la création du studio ! En effet, ne voyant en ce projet qu’un énième film de SF pour ados boutonneux, les contrats sont bâclés et laissent à Lucas les bénéfices des produits dérivés ! Le film est un succès monstre (battant son pote Spielberg et ses dents de la mer ) et les produits estampillés « star wars » se vendent comme des petits pains. Lucas rachète son film à la Fox et se lance dans la production d’une suite. La Fox quant à elle restera le studio distribuant le film dans les salles. Un bon deal.
( en parlant de deal : en 1977, sur le plateau du tournage de " Rencontre du 3me type", Lucas soutient devant son ami Spielberg que son histoire d'extra-terrestre va faire un carton et éclipser "Star Wars". Spilberg est convaincu du contraire. Les deux amis décident alors de s'échanger mutuellement 2,5% de leurs films.Spielberg avoue ,non sans humour, qu'il reçoit encore chaque semaine un chèque grâce à ses droits sur "Star Wars". Disney n'a donc pas tout racheté).

Au départ, Lucas vendait sa saga comme une trilogie de trilogie :9 films en tout et pour tout. Mais en cours de route, il se rendit compte que tous les aspects qu'il voulait traiter n'offrait de la matière que pour 6 films. ( c'est pourtant lui qui débaucha l'écrivain Timothy Zhan pour écrire la première suite sous forme de trilogie à sa saga.Depuis, les travaux de Zhan son considérés comme étant juste des épisodes situés dans le futur).

Fort de sa fortune grandissante, et conscient (ne le nions pas) du potentiel commercial infini de la saga, Lucas développe petit à petit sa compagnie. Ses sous-structures les plus connues restent bien sûr celles qui s’occupent de cinéma : ILM (Industrial Light &Magic) la société d’effets spéciaux, Skywalker Sound et THX . Mais il ne faudrait pas oublier Lucas Arts qui créa des jeux-vidéos inspirés par la saga Star Wars, mais aussi par Indiana Jones et d’autres totalement indépendant du monde cinématographique.

La structure la plus importante pour les fans reste Lucas Books ! C’est elle qui supervise et attribue les droits d’édition des romans (plus de 200 actuellement ) et des comics ( la plupart édités par Dark Horse, bien que Marvel dans les années 70 ait eu les droits. Les épisodes Marvel sont considérés comme étant hors-continuité depuis). L’univers Star Wars est donc un univers étendu, bien plus large que celui aperçus dans 6 films.



Disney le promet, c’est bientôt le retour des Jedi !

Disney a donc racheté Lucasfilm (et toutes les sous-structures qui composent le studio). Sa première déclaration sur le sujet a été de promettre un nouveau film pour 2015 ! Passés les premiers émois (positifs ou négatifs, mais nous y reviendrons plus loin), une question s’est posée : comment monter un film aussi vite ? Après tout, 2015, c’est dans deux ans et demi. Et entre l’écriture du scénario, la recherche d’un réalisateur, le casting, les effets spéciaux etc…ça risque d’être un délais très (trop ?) court ! Billevesées ! Si la vente est effective depuis mardi, les négociations doivent se faire depuis des lustres : on n’arrive pas comme ça au Skywalker Ranch en disant «  Hé, je viens te racheter mon coco ! »  L’un des signes qui ne trompe pas, c’est celui-ci : quand Lucas a pris sa retraite, il a nommé Kathleen Kennedy au poste de Directrice Générale. Disney l’a confirmée dans ce rôle. Nul doute que les tractations ont commencé à ce moment-là !

Kathleen Kennedy est une sommité dans le monde hollywoodien de la production. Elle a travaillé sur les Indiana Jones et sur la majorité des films de Steven Spielberg ( que celui-ci en soit le réalisateur ou le producteur exécutif). Il ne faut donc pas voir les choses sous l’angle « Disney va faire du Star Wars » mais «  La productrice de la trilogie Retour vers le futur va produire une trilogie Star Wars ». Ça a déjà plus de gueule, pas vrai ?

Disney n’est pas une menace fantôme !

On l’a vu, l’annonce du rachat par Disney a suscité la peur voire la colère des fans ( le chemin du côté obscur mes loulous ). Les parodies voyant Mickey devenir le père de Luke ou de Vador ont fait le tour du web, Leia est devenue une princesse Disney, etc…Les gens s’imaginent donc vraiment que le monde merveilleux de Disney va entrer en collision avec celui de Lucas. Les gens ont la mémoire courte.

Quand Pixar, studio dont les films étaient achetés et distribués par Disney a annoncé vouloir voler de ses propres ailes, la panique a pris le groupe aux oreilles de Mickey à la gorge. Depuis des années, c’était le talent de Pixar qui les gardait en vie au  niveau du dessin-animé de cinéma. La solution a donc été de racheter Pixar pour l’empêcher d’aller voir ailleurs mais en lui laissant son autonomie ( le studio changeait juste de proprio,rien de plus ) et en proposant à son directeur de devenir celui de Disney Animation pour relancer la machine du côté de l’oncle Walt. Ça dure depuis des années et on n’a pas encore vu l’ombre d’une fée Clochette dans Toy Story.

Idem quand Disney a racheté Marvel en 2009 ! Les pires craintes se sont révélées infondées ! Non seulement Disney leur laisse le champ libre mais leur rapporte en plus des contrats ! En effet, jusque là, les comics dérivés de l’univers Disney étaient distribué par BOOM ! Studio. Une fois le contrat avec BOOM arrivé à échéance, Disney s’est servi de sa structure nouvellement acquise pour continuer ses comics. Disney joue à fond la carte de la synergie sans jouer celle de l’ingérence ! Pourquoi en serait-il autrement avec Lucasfilm du coup ? Le seul changement risque bien de voir les comics créés au sein de Dark Horse Comics être transférés vers Marvel quand le contrat liant Lucasfilm et Dark Horse arrivera en fin de course. Cela bouclerait une boucle (mais rien n’est encore certain à ce niveau, comme je l’ai dit, les structures acquises par Disney jouissent d’une liberté assez large).  C’est d’ailleurs sans doute pour cela que les comics Marvel sont toujours traduits et édités par le groupe Panini Comics chez nous alors que Disney possède le groupe de presse Hachette ( rien que ça ! ).

Les fans craignent que l’aspect «  film familial » ne soit imposé à la saga Star Wars. Mais, ce sont déjà des films familiaux : outre du rythme et de l’action édulcorée pour plaire à papa et maman, ce sont des films relativement sans sang, avec beaucoup d’humour, colorés et vecteurs de messages positifs ! Ce sont aussi des films se basant sur le schéma narratif mis en valeurs par Joseph Campbell dans son livre « Le héros aux mille visage » qui décortiquait les structures des mythes et des légendes humains.

Hors, ces structures de Campbell, Disney les a récemment bien mises en valeurs dans deux gros films de science-fiction qui n’ont pas eu le succès qu’ils méritaient, à savoir « Tron Legacy » et le sous-estimé et flop injustifié « John Carter ».

John Carter, un personnage créé il y a 100 et qui a été l’une des sources d’inspiration de Lucas pour écrire son Star Wars ;il déclara à l’époque vouloir faire son « John Carter » , l’ironie c’est qu’avec le film du même nom, Disney voulait faire son « Star Wars ».

La grande inconnue sera donc de savoir quelle sera l’histoire de ce 7me film. Car Disney n’annonce pas un épisode VII. Et c’est logique, l’âge des acteurs interprétant Luke, Leia et Han Solo est trop important et obligerait de refaire le casting. Impensable !

Se pose aussi la question du sort de l’univers étendu. 200 romans et des centaines de comics considérés comme canon ( pas l’arme à feu ! Dans un univers de fiction, le canon désigne toute production littéraire, cinématographique, graphique, ou vidéoludique, qui est considérée comme authentique ou officielle, ainsi que tous les personnages, évènements, lieux, dont l'existence dans un univers de fiction donné est indiscutable. Copyright de la définition : wikipédia). Faire une suite et envoyer tout ça «  à la poubelle » risquerait d’être très mal vécu par une nuée de fans qui a fait vivre cet univers durant de si longues années.




Les futurs films iront peut-être piocher de ci de là quelques idées dans ces œuvres (après tout, le double sabre de Dark Maul a été inspiré à Lucas par un comic ) mais il y a peu de chance que tout soit envoyé aux orties. La solution qui me semble (mais c’est juste mon avis, ne le prenez pas pour argent comptant) la plus intelligente serait d’explorer des périodes inconnues (ou peu s’en faut) de l’univers de Star Wars. 

Le jeu vidéo Old Republic se passe des millénaires avant Luke Skywalker et pourrait être une excellente base de travail ( sans compter que les cinématiques de ce jeu explosaient la rétine et rivalisaient avec une trilogie basée sur un anneau et des hobbits). Toujours dans les jeux vidéos, le diptyque « le pouvoir de la force » se déroulait entre les épiosde III et IV ! Cela permettrait d’introduire de nouveaux personnages ( pas besoin de refaire un casting et d’offrir de nouveaux visages à des personnages connus et appréciés ) mais surtout de garder cet aspect de lutte contre le mal qui traverse la saga. Une suite au retour du Jedi pourrait offrir son lot de combats spatiaux, mais niveau duels aux sabres lasers, c’est déjà plus compliqué : il reste un jedi et plus aucun sith ! Nous devrions bientôt en  savoir plus (et savoir si j’ai vu juste, ou non ! )







En attendant,que la Force soit avec vous. Toujours !