samedi 18 janvier 2014

Parlementaire mon cher Watson !

Et voila, c'est fini.
Il aura fallu deux petites semaines à la BBC pour diffuser la troisième saison de Sherlock.
Critique, en forme de bilan, de ce dernier épisode de la fournée.

Un magnat de la presse, Charles Magnussen ( sorte de Ruppert Murdock plus honnête sur ses sombres desseins), fait chanter qui il veut quand il veut. Il détient en effet une base de données phénoménale sur les puissants du monde et de l'Angleterre en particulier ( qu'il appelle " sa petite boîte de Pétri ") .
Mais sa dernière victime décide de ne pas se laisser faire et engage Sherlock Holmes pour retrouver des lettres compromettantes.

Pendant ce temps, John Watson aide une amie de sa femme à retrouver la trace de son fils accro au crack et s'aventure dans un squat miteux et lugubre. Il s'attendait à tout sauf à ce qu'il allait y trouver…

Mmmm, l'oscillation entre fantastique et foutage de gueule de premier plan tourne à plein régime dans cet épisode. Le rythme, l'écriture de Sherlock et de John, l'approfondissement de la psyché de Holmes et de ses relations familiales,les clins d'œil à Doyle ( faites très attention au titre du livre que Mary lit en buvant son thé) ou aux œuvres ne faisant pas partie du canon holmésien (vous ne trouverez pas la référence à Enola Holmes, j'en suis presque sûr ),  etc… sont au top.

Le grand méchant est méchant à souhait ( et meilleur est le méchant, meilleur est l'histoire si vous me permettez de paraphraser Alfred Hitchcock).

Holmes se retrouve confronté à un être qui pourrait bien être son supérieur intellectuel, doté en plus de pouvoirs financiers qu'il ne possède pas.
Sur ce point de l'histoire, c'est du tout bon.
Les méthodes de Holmes pour arriver à ses fins sont mêmes assez jouissives et parfois inattendues. L'adversaire est de taille et ne singe pas un Moriarty finalement très (trop) exubérant ( la version de de Jared Harris dans la saga de Guy Ritchie me convient bien plus personnellement).
Malheureusement, j'ai un gros soucis moral avec la façon dont Sherlock se sortira de cette situation.




Le potentiel "what-the-fuckesque" est atteint lorsque l'enquête devient personnelle.
Les motifs des personnages sont énaurmes (oui, c'est écrit comme ça à dessein), et vraiment plus capilotractés qu'à l'accoutumée. Enfin, les scénaristes ont semble-t-il un soucis à comprendre les gens supérieurement intelligents : ils sont tous des psychopathes ou des sociopathes en puissance et leurs actions et réactions sont calculées à la milliseconde comme des robots (voire le coup du palais mental de Sherlock après 40 minutes d'épisode ou encore le "regard de requin" en fin d'épisode…ouf, vous n'imaginez pas à quel point  j'en chie pour ne pas spoiler tout en parlant à ceux qui l'ont vu !!! ) .



Bon point sur cette fin de saison, alors qu'elle aurait pu se terminer comme la saison précédente sur une évaporation de notre héros dans la nature, les auteurs ont décidé de court-circuiter  cet état de fait ! En terminant sur un cliffhanger assez jouissif mais qui a intérêt à être traité correctement lors de la saison 4.
Saison 4 qui pourrait débarquer dès la fin de cette année, ne laissant pas les fans languir encore deux ans.

La réalisation des épisodes aura vraiment été en dents-de-scie. Les effets sont souvent trop appuyés (heureusement, le cliché du ralenti de la mort qui tue n'a pas été utilisé) et les cadrages sont parfois un peu hasardeux, sans compter que certaines focales auraient tout bonnement du n'être jamais envisagées,surtout sur ce dernier épisode !!!!

En définitive, la saison aura été agréable mais reste la plus faible du lot jusqu'à présent. Rien de grave, ça reste au-dessus de pas mal de fictions télévisuelles mais il faudrait vraiment que les créateurs de la série éliminent quelques scories avant que Sherlock ne devienne la caricature de ce qu'elle aura été durant les premières saisons.

vendredi 10 janvier 2014

The best Sherlock ever.

John Watson va se marier.
Et Sherlock Holmes est son témoin.
Un mariage, un témoin un peu asocial.
Les ingrédients d'une comédie acide.

Mais c'est Sherlock et ne croyez pas que nous n'aurons pas notre dose d'enquête.

L'épisode s'ouvrer sur Lestrade qui poursuit un gang de voleurs depuis des années. Chaque fois, ceux-ci lui échappent. Mais ce soir, il les tient !

Ils braquent une banque (avec un clin d'œil très appuyé à la scène d'ouverture de The Dark Knight de Christopher Nolan : les scénaristes se sont-ils aperçus des nombreux points communs entre les deux héros ? Mystère) et Lestrade va les coincer…soudain, un SMS urgent : Sherlock demande de l'aide.
Lestrade préfère confier à quelqu'un d'autre le soin d'attraper ces malfrats à qui il voulait tant mettre les menottes pour partir secourir son ami !

On va évacuer la plus faible partie de l'épisode : l'enquête, justement. Parce qu'elle est assez tirée par les cheveux. Mais, elle apparaît en flash-back dans un montage alterné au déroulement du mariage.

Et là, c'est la fête du slip, la foire à la banane (celle qui apparaître sur votre visage). Parce que cet épisode est brillant au final.

Sherlock y apparait comme extrêmement protecteur envers le couple formé par John et Mary (contrairement à celui de Robert Downey Jr par exemple), perturbé par son rôle de témoin : il a envie d'être là pour le couple mais connaît tout à fait ses défauts de sociopathe. Plutôt que de faire pleurer sur son sort, les scénaristes ont décidés d'en faire rire. Et  ça marche très bien. Le côté plus intimiste est lui aussi mis en avant, de manières souvent subtiles, c'est diffus, l'heure est à la fête et quand le drame survient, Sherlock se montre humain.



Le côté investigation se déroule en plusieurs temps, Sherlock, pour parler de Watson lors de son speech de témoin,se réfère à leurs aventures. Et l'une, récente et irrésolue pourrait bien être importante. Mais pourquoi ? Telle est la question mes petiots !

L'épisode est réalisé avec soin même si certains effets de montages auraient gagnés à être atténués (je pense aux enchaînements dans le dialogue téléphonique entre Sherlock et son frère ), l'usage du "bullet time", 15 ans après The Matrix ne fait plus penser à du pompage mais bien au fait que ça y est , enfin, il est reconnu comme ajout à la grammaire visuelle, et certaines idées de mises en scènes sont très classes : un discussion par ordinateurs retranscrites dans le palais mentale de Sherlock (où viendra se glisser une allusion intéressante sur ce qui hante l'esprit de Sherlock…et qui coule de source d'ailleurs).

La fin, douce amère, nous fait voir que la série évolue ainsi que ses personnages, surtout Sherlock, dont l'humanité sincère qui l'habite avait été esquissée dans la saison 2 lors de sa rencontre avec Irène Adler.

Franchement, cet épisode est peut-être mon préféré de la série. Le dosage parfait du cocktail me fait dire que c'est ce dosage qu'il aurait fallu pour ouvrir la saison !
Vivement le prochain, même si c'est le dernier de cette fournée…

samedi 4 janvier 2014

The Detective Rises...ou presque.

Deux ans après avoir simulé sa mort (oh tiens, comme Batounet. Ils ont tellement en commun tous les deux), Sherlock Holmes est de retour sur les ondes de la BBC dans…
The Empty Hearse ! ( Le corbillard vide. Très subtil)



Après avoir mis ses années d'anonymat à profit pour détruire les restes de l'organisation de Moriarty, Sherlock est réintroduit à Londres dans le monde des vivants par son frère aîné Mycroft.
Ce dernier a besoin de lui pour plancher sur un cas épineux : un agent de terrain est mort en affirmant qu'un réseau terroriste sous-terrain va frapper la capitale de sa très gracieuse majesté.
Dans le même temps, Sherlock s'apprête à retrouver ses amis. Amis qui ont fait leur deuil…

Mouais.
Voila quoi.


Y-avait-il trop d'attente de ma part ? L'effet de surprise est-il passé ? Je ne sais pas. Ce que je sais en revanche, c'est que l'épisode ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.

Désireux de ne froisser personne sans doute, le scénariste ne donne aucune réponse claire sur la fausse mort de Sherlock. La seule explication logique étant balayée par un argument tout aussi logique trente secondes plus tard.  Le retour dans le monde des vivants est un peu…abrupte. La seule réaction qui m'a semblée " normale " ( si tant es qu'un retour de ce type puisse l'être ) est celle de John Watson (la scène des retrouvailles, divisées en trois segments, est parfaitement jouissive et très drôle).

Après, le retour à la normale est abrupte, incongru. Sherlock revient, tout le monde est content (ou presque), il reprend ses activités de détective ( perso, je ferais pas trop confiance à un type capable de lâcher une enquête parce qu'il doit se faire passer pour mort à cause de son frère bossant pour le gouvernement et qui implique son cadet détective dans des histoires de terrorismes. Ouf, essayez de lire cette phrase tout haut et très vite maintenant !!! ).

Bref, on nous refait le coup de la présentation des protagonistes, de leur (nouvelle) vie avant de commencer à vraiment s'intéresser à l'enquête du jour. Une enquête bien maigre au final qui n'aura rien de palpitant : déjouer une attaque, Jack Bauer le fait plus vite et avec plus de panache.

Probablement l'épisode du "mal nécessaire" pour relancer la machine maintenant que Sherlock est de nouveau dans la place. 





mercredi 1 janvier 2014