lundi 30 avril 2012

Ultimate Avengers.


Ils l'ont fait. Ils ont mis à peine 4 ans mais ils l'ont fait. Créer un "univers partagé" au cinéma. Dans le monde des comics, un univers partagé c'est presque aussi normal que d'avoir envie de pisser quand on a trop bu. Les deux plus gros éditeurs ( Marvel et DC ) fonctionnent avec cette notion de partage d'univers : Batman peut rencontrer Superman ( DC )  tout comme Spider-man peut rencontrer Daredevil (Marvel). 

Mais au cinéma, il en va souvent autrement : on ne mélange pas les chauve-souris avec les kryptoniens. Chez Marvel Studios, ils ont commencé à penser d'une autre façon. Et dès le film Iron-man (en 2008 ) l'idée de voir se réunir "les vengeurs" est lancée !

4 ans et 5 films plus tard, Marvel Studios lance enfin Avengers  , point de convergence pour la suite des aventures de Iron-Man, Hulk, Thor et Captain America.
L'idée de réunir les grandes figures de proue de l'univers Marvel ne date pas d'hier. Elle date de 1963, et en Septembre de cette année est lancé le premier numéro de "The Avengers ", un groupe de héros réunis par la nécessité. Une menace qu'aucun ne pouvait battre seul est apparue: Loki, le dieu asgardien  ( à ce propos, il est plus juste de nommer un dieu nordique un ase qu'un asgardien ) de la malice menace le monde. Très vite, cette équipe improvisée deviendra un groupe en perpétuelle évolution dans sa composition.

40 ans plus tard ( j'arrondis ) , Marvel lance une nouvelle gamme de comics : la gamme "Ultimate". En effet, les X-men ont cartonné au cinéma et Marvel crée une gamme de comics qui reprend l'histoire des héros au tout début, pour ne pas assommer le lecteur séduit par les héros au cinéma sous 40 ans de continuité. Les deux premiers titres sont bien entendus liés à Spidey (dont le film allait bientôt sortir) et aux X-men pour voguer sur le succès des films. Le but n'étant pas de sortir des remakes, les lecteurs habituels peuvent y trouver leur compte. Et quand la gamme est bien installée, l'idée d'introduire Les vengeurs dans l'équation de ce nouvel univers est grande. L'équipe créative en charge du projet (le scénariste Mark Millar et le dessinateur Bryan Hitch ) voit plus grand. Adieu Vengeurs, bonjour les Ultimates ! Une équipe montée artificiellement par le SHIELD mené par le colonel Nick Fury. L'équipe créative a aussi l'idée d'associer visuellement certains personnages à des acteurs ( Nick Fury prend les traits de Samuel L. Jackson alors que la version classique est un personnage blanc. Cela sera payant, c'est cette version qui sera choisie pour apparaître dans les films Marvel Studios) et à une narration très cinématographiques.



Près de 40 séparent ces deux titres.



Le titre "The Ultimates" change pas mal de choses par rapport à sa version classique et lors des adaptations cinématographiques des héros Marvel, les scénaristes piocheront des éléments dans chacun des versants de l'histoire. Les puristes crieront au scandale. Pour ma part, je trouve logique de piocher dans les différentes versions pour construire son adaptation. Pour prendre un exemple : les films ou les adaptations BD, télé,etc…du roi Arthur. Elles se basent toutes rarement sur une seule œuvre mais sur "la matière de Bretagne " qui est le corpus de toutes les histoires d'Arthur et de ses chevaliers de la table ronde. Et chaque œuvre produite vient ensuite s'ajouter à cette " matière " (Sacré Graal des Monthy Python  fait partie de la matière de Bretagne ). Kaamelott d'Alexander Astier est l'ultime adaptation puisqu'il mange à tous les râteliers de cette histoire, et ce pour notre plus grand plaisir. Appliquer ce principe aux histoires de Super-héros est donc super-logique et s'inscrit presque dans une tradition littéraire. Ça s'appelle une adaptation, pas une retranscription, faites avec !

L'an dernier, sortait X-men First Class. Le film faisait vivre ses personnages, prenaient le temps de les faire exister tout en donnant au public des raisons de ne pas regretter d'avoir payer sa place de ciné ! Avengers allait donc avoir fort affaire pour supporter la comparaison. On va faire court : X-men First Class le surclasse dans presque tous les domaines (et si la FOX n'était pas pingre, le film aurait eu des effets spéciaux produits par des grandes entreprises dignes de ce nom).

Pour écrire et réaliser Avengers , Marvel a fait appel à Joss Whedon. Si son nom ne vous dit rien, ses créations vous parleront peut-être plus : il est le papa de Buffy et d'Angel (et aussi de Firefly et Dollhouse mais ces derniers sont moins connus du grand public). C'est aussi le scénariste de Astonishing X-men. Autant dire que c'est le type idéal pour écrire un scénario qui fera vivre et interagir les personnages. 

Par contre, derrière la caméra, ce n'était pas le meilleur choix. Il n'a qu'un film à son actif, Serenity, assez réussi mais clairement moins ambitieux que Avengers. Ensuite, le reste de sa carrière derrière la caméra s'est déroulée dans le monde de la télévision. Le langage télé et le langage ciné ne sont pas les mêmes : les cadrages, entre autres, sont tout autres.



Cette image n'apparaît pas dans le film. Dommage, elle était bien faite celle-là !


Comme je le disais, les cadrages c'est pas son fort. Certains plans sont trop larges ou pas assez centrés. La première apparition, musclée, de Scarlett Johansson est tournée comme une version de luxe d'une baston de Buffy. C'est carré, c'est rythmé mais c'est loin de l'efficacité d'un Bond ou d'un Bourne, hors le personnage de la Veuve Noire est une espionne plus que bad-ass mais Whedon nous propose juste une femme forte mais sans doute incapable de tenir tête plus de 4 secondes à Trinity (Matrix).

Et tout le film sera comme lors des séquences qui ne sont retouchées par ordinateur. L'abus de "dutch angles" ( plans tournés sur un angle inclinés) est lui aussi assez déconcertant et complètement hors de propos!
De plus, le film a été tourné en 1:85 ( le format 16/9,en gros…le format télé quoi ! ) en lieu et place du 2:35 ( le cinémascope, plus large dans une salle de ciné et surtout format de tous les autres films Marvel Studios , cohérence où es-tu ? )
 

Le montage enchaîne les incongruités et les mauvaises gestions temporelles ( Thor appelle la foudre, les nuages s'amoncellent, tout devient noir et lors de la séquence suivante centrée sur d'autres personnages, le soleil brille alors que l'action est supposée se dérouler en même temps, ou tout du moins quelques secondes plus tard ! L'héliporteur de SHIELD tangue dangereusement mais pas de soucis, touts les personnages tiennent droit car aucun membre de l'équipe de tournage n 'a pensé qu'il faudrait aussi pencher le plateau de tournage pour rester....cohérent !!!!). 
Enfin, le rythme va crescendo et ne laisse que peu de temps pour que le spectateur respire entre deux scènes d'action. En effet, pas loin de 45 minutes du film ont été coupées au montage parce qu'elles ralentissaient le rythme. Hors elles auraient permis de ne pas avoir ce sentiment qu'Avengers ne cherche qu'à en mettre (mal en plus) plein la vue !

Oh, et les vilains cosmiques de l'intrigue semblent s'habiller chez le fournisseur des méchants de Power Rangers, ça fait cheap, heureusement qu'on ne le voit que 5 minutes grand max sur les 2h20 du film.

Alors , qu'est-ce qui sauve tout ça ? Et bien pas grand choses en fait. Comme je l'ai dit plus haut, le scénario ne sort pas de la plume du premier venu. Dès le début il expose clairement les enjeux et présentent les personnages très vite (néanmoins, il ne reviendra pas sur leur background : 5 films se sont déjà chargés de cela auparavant !). Les interactions sont bien vues, les personnages ayant souvent de l'égo ou assez d'intelligence pour répondre ! De plus les acteurs jouent bien et la direction de ceux-ci par Whedon a sans doute été soignée. C'était déjà un point fort dans ses séries télés. Les conversations coulent avec fluidité, l'humour fuse dans les répliques. Sans compter que Whedon connaît bien le monde des comics, il sait que le genre super-héroïque se situe aux confluent d'autres genres et il n'hésite donc pas à mixer l'espionnage, l'action, les codes du film d'horreur ( la première apparition de Hulk , qui hante le vaisseau. Un peu comme dans le film avec Edward Norton où il hantait une usine), de guerre, etc… 

Mais , direction d'acteur mise à part, sa mise en scène est de plus pauvres ! Jamais il n'arrivera l'immersion du spectateur dans les décors qui sont d'un vide abyssal ! La gestion de l'espace est catastrophique !

Enfin, Whedon présente des héros optimistes, lumineux et très loin de l'ambiance dépressive qui colle à pas mal de films sur le sujet ( ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit :j'aime également cette ambiance, sinon je vomirais les film de Nolan consacrés à Batman, mais il n'est pas nécessaire de l'utiliser dans tous les films de super-héros sous prétexte que ça fonctionne avec la chauve-souris) , les héros se montrent héroïques envers les citoyens et ne cherchent donc pas à ne sauver que "leur petit monde". Mais c'est peu...beaucoup trop peu. 20 minutes dispersées sur une film aussi long, ça ne sauve pas les meubles.




Les vraies faiblesses du scénario concernent l'utilisation des Chitauris ,des extra-terrestres métamorphes dans le comic, dont les capacités ne seront pas utilisées. Des êtres capables de changer de formes, cela aurait pu donner un sentiment de paranoia extrême et des quiproquos savoureux dans cette histoire.Pourquoi donc faire d'eux de simples pantins guerriers à peine bon à servir de chair à canon ? Pour éviter un remake de la saga Secret Invasion peut-être ? Mais du coup, on se retrouve avec une invasion qui rappelle bien trop Transformers : Dark of the moon ( la qualité technique en moins, parce que c'est le même schéma en ce qui concerne l'invasion et la résolution de celle-ci :à savoir " on les explose ! " ).
Et face à une invasion guerrière, pourquoi War Machine ne vient pas prêter main forte à Iron-Man ? C'est pas comme si on nous l'avait introduit dans Iron-Man 2 ce personnage...Pour le respect de la continuité on repassera ( d'ailleurs , je m'arrête à Iron-man mais les incongruités avec Thor,Captain America,et Hulk sont pas mal non plus ). 


C'est pas comme si un coup de main aurait été de trop !



Les effets spéciaux assurés par ILM et Wetta Digital ,ensuite, cachent pas mal l'aspect téléfilm de luxe et lors des séquences purement en images de synthèse, les scènes prennent directement plus d'ampleur !
La musique, signée Alan Silvestri, n'est pas toujours aussi forte qu'elle ne l'a été sur Captain America, mais elle assure le spectacle auditif et donne dans la bravoure assez souvent ! Cependant, il n'arrive jamais à imposer un thème qui reste en tête un fois sorti de la salle (alors que tout le monde peut fredonner son Retour vers le futur par exemple).



Avengers n'est pas le meilleur film de super-héros, c'est même tout l'inverse, seuls ses effets spéciaux l'empêchent de sombrer au fond du panier malgré ses défauts assez flagrants ! Si un deuxième volet se met en place ( ce qui devrait être le cas vu le bénéfice déjà engendré ) alors il vaudrait mieux garder le même scénariste et virer le réalisateur. Comme ça, il aura plus le temps de bosser son histoire ! Car en lui-même, le scénario de Avengers n'est pas mauvais, mais il reste un brouillon ,une base de travail qu'il aurait été bon de soigner dans ses incohérences, d'en revoir certains enjeux,etc...Parce qu'ici, ça sent le foutage de gueule à plein nez ! Et je suis gentil, j'avais un large éventail de propos imagés à vous proposer...mais si des mineurs me lisent, j'aurai eu quelques procès aux fesses !!!

De plus, il est fort probable que DC ( et de facto Warner Bros. Qui possède DC comics ) décide enfin de vraiment mettre en chantier un film sur leur équipe : la Justice League. Parce que maintenant que le goût des rencontres entre super-héros est passé chez le grand public ( et plus uniquement chez les lecteurs de comics) il est impensable que les studios ne tentent pas le coup. Il faut s'attendre à voir débarquer quelques groupes de héros d'ici quelques années. 

jeudi 26 avril 2012

Batman : Black Mirror.


Certains auteurs ont marqué l'histoire de Batman en écrivant quelques grandes sagas limitées dans le temps. Frank Miller n'a pas fait vivre le titre, il s'est contenté d'écrire quelques mini-séries ( dont plusieurs situées hors-continuité), Jeph Loeb a fait pareil avec HalloweenLong Halloween, Amère Victoire ou Silence. Mais voila que Scott Snyder, le scénariste de American Vampire, s'attaque à une nouvelle forme de chauve-souris. Et je le dis sans détour : cet homme a tout compris à Gotham City et s'apprête à marquer significativement le monde du chevalier noir ! 

Dans ce second volume de Sombre Reflet , Batman ( Dick Grayson, Bruce est occupé ailleurs) enquête sur un meurtre peu banal : un orque est retrouvé dans le hall d'une banque avec le cadavre de l'assistante de la directrice dans son estomac. La légende de Jonas inspire encore. La directrice, une petite génie de la finace, Sonia Branch est en réalité Sonia Zucco…la fille de l'assassin de la famille Grayson. La pomme peut-elle tomber loin de l'arbre ?

Passée la réponse à cette question, Dick enquête sur le retour du fils du commissaire Gordon. Est-il vraiment devenu l'homme meilleur qu'il prétend être depuis qu'il suit une thérapie expérimentale ? Alors qu'il s'interroge, le Joker s'évade !

Scott Snyder a semble-t-il décidé de faire de Gotham son personnage principal. Au détour de quelques répliques sibyllines, il évoque la naissance du mal à Gotham et fait le lien l'air de rien avec les travaux de Grant Morrison sur le personnage ( je reviendrai là-dessus dans mon dossier spécial, et peut-être même un peu plus tôt, mais je ne promets rien).

Il use aussi de pas mal de références ornithologiques ( à ce sujet, lorsque le Joker parle de Rouge- gorge, il évoque le mot robin qui est le nom de cet oiseau en anglais, Urban Comics aurait peut-être du faire un renvoi de bas de page à ce propos).  Ces références ne sont pas fortuites, puisque le mois prochain, Snyder revient avec "Batman : la cour des hiboux " (mais nous y reviendrons bien entendu).

Aux dessins nous retrouvons les mêmes artistes que lors du tome précédent. Et des deux, Jock tire son épingle du jeu, poussant son style narratif vers un niveau extraordinaire ( la page déconstruisant les mouvements de Batman en chute libre est à elle-seule un excellent moment de BD).  

Batman, avec Scott Snyder, est entre les meilleures mains possibles. Si la qualité est souvent au rendez-vous sur les séries liées à la chauve-souris, les éléments réunis ici m'ont fait probablement passé le meilleur moment de lecture sur le sujet depuis de très longues années. Le réalisateur qui reprendra la destinée du croisé masqué au cinéma aura tout intérêt à s'inspirer de la période " Scott Snyder " !






Le prochain tome. 

mercredi 25 avril 2012

Éternel recommencement.


Valérie Mangin est une scénariste de BD. C'est son mari, Denis Bajram qui lui a mis le pied à l'étrier en lui soufflant l'idée du Fléau des dieux, une  réécriture SF de la bataille de la Rome Antique contre Attila le Hun. Historienne et latiniste, Mangin a les connaissances nécessaires pour coller à l'histoire. Mais avoir de la culture ne signifie pas forcément  que l'on soit capable scénaristiquement.

Imperator est la 4me série à rejoindre Les Chroniques de l'antiquité galactique. En effet, vu le succès du Fléau, Mangin lance une seconde série : Le dernierTroyen, basée cette fois-ci non pas sur l'histoire avec un grand H mais bien sur l'Enéide et l'Odyssée et qui contait la naissance mythologique de l'Empire Romain Galactique. Suivra en 2010 La guerre des dieux, relecture de la guerre de Troie.

Que restait-il donc à raconter avec Imperator ? Et bien les origines réelles de l'empire. Et tout comme pour le Fléau, Mangin va s'inspirer de l'histoire. Une histoire bien plus récente puisque la base principale n'est autre que la fulgurante ascension du Duce Benito Mussolini.

7 ans avant la fondation de la Rome Galactique, l'humanité redécouvre la Terre. Celle-ci fut abandonnée pour aller conquérir l'espace. Mais en tant que berceau de l'humanité, elle représente un symbole puissant pour le premier Licteur du nouveau parti fasciste. Ouvertement alienophobe, il impose sur Terre un régime totalitaire et inhumain. Les descendants des terriens qui ne purent prendre part à l'exil spatial sont traités comme des moins que rien. Parmi eux, Gus et Julia, frère et sœur, s'en sorte grâce au vol de reliques historique qu'ils revendent. Mais Julia est une illuminée, elle voit dans l'avenir de son frère que celui-ci deviendra le premier empereur…au grand dam de Gus qui ne sait plus où se mettre lorsque sa sœur délire. Mais après un coup qui tourne mal, nos deux lascars se retrouvent avec toutes les troupes fascistes aux trousses.



L'exercice du prequel est casse-gueule (demandez à George Lucas !). Les fans veulent en savoir plus mais est-ce raisonnable de leur donner une explication ? Surtout quand l'on est incapable de retrouver le niveau de l'œuvre originale ? Valérie Mangin n'arrive pas retrouver le niveau du Fléau ( ce qui était déjà le cas sur les autres séries des Chroniques de l'antiquité galactique ) . Elle use de raccourcis faciles ( notre dictateur assainit la Terre en détruisant les reliques des anciennes villes , comme Paris ou New-York mais épargne bien entendu Rome…et Berlin, parce qu'il aime cette ville, ou le culte de la personnalité poussé à son paroxysme lorsque le visage du Sphinx est resculpté, l'histoire est un éternel recommencement, etc...  ), les dialogues ne sont pas toujours au top, ils manquent de fluidité et font parfois avancer la situation trop facilement. De plus, elle introduit des concepts jamais abordés dans le Fléau des dieux comme diverses races alien. Des aliens qui possèdent le monopole des transport spatiaux ( on est presque dans Dune et sa guilde spatiale là ).



Les dessins de Max Von Fafner sont étranges. Une sorte de mixage entre du Alex Maleev et du Tommy Lee Edwards ( deux dessinateurs de comics ) mais le rendu est encore plus figé que le leur. Il y a aussi un certain manque d'imagination et de folie visuelle ( les uniformes rappellent trop ceux bien connus de cette période de l'histoire. Lucas s'inspirait des uniformes nazis pour les officiers de l'empire, Fafner copie carrément ceux des fascistes. Les vaisseaux aliens ressemblent à s'y méprendre à l'USS Enterprise, etc…).

Imperator n'est pas mauvais pour autant, mais il n'arrive pas à égaler son ainé et ne décolle donc jamais plus  haut que les autres séries  galactiques de Mangin. La série est prévue en 6 volumes comme les autres séries ( à l'exception de La Guerre des dieux, prévue en 2 . Un tome 2 qui se fait attendre depuis plus de deux ans d'ailleurs).

lundi 23 avril 2012

Dites non à la 3D convertie !


Vous n'êtes pas sans savoir que le film " Avengers " sort ce mercredi 25 avril dans les salles. Vous ignorez peut-être que le film a subi une conversion en 3D.

La conversion 3D consiste à tenter, et j'insiste sur le verbe "tenter ", de créer un rendu semblable à un film tourné spécialement en 3D à l'aide d'une des caméras spéciales mises au point par James Cameron et ses ingénieurs pour tourner le film " Avatar ".

" Avengers " (tout comme " John Carter " le mois dernier) n'a pas été tourné avec l'une des ces caméras ! Et nous vivons dans un monde où même James Cameron avec ses 60 semaines de travail acharné et ses millions de dollars dépensés, a foiré la conversion de " Titanic ".

 La grande majorité des films 3D sont des conversions et ne fonctionnent pas : le relief est artificiel, les copies sont systématiquement sur-éclairées par les projos puis sous-éclairées par les lunettes, actives ou passives.Rien n'y fait,ça ne marche pas. Au contraire d'une immersion, on voit le film comme à travers une fenêtre, sans être pour autant dedans.

Bien entendu, les studios ont pensé aux réfractaires à la 3D et diffusent leurs films encore en 2D. Malheureusement, les salles de cinémas et les multiplex semblent ne pas vouloir jouer le jeu et préfèrent mettre en avant le film en 3D, reléguant la version 2D à un petit nombre de séances ou à des séances aux horaires impossibles pour certaines tranches de la population ( comme les étudiants du secondaire, par exemple!).

La raison tient principalement en deux points :
1° La séance 3D coûte souvent plus cher ( et ce sans compter l'éventuel achat des lunettes, accessoire indispensable pour que l'effet 3D fonctionne ! ) et rapporte donc plus d'argent . Dans le cas des étudiants, n'est-il pas honteux de presser comme des citrons des personnes sans véritables revenus ?

2° En proposant le film en 2D , et ce même lors d'un nombre limité de séance, les cinémas ne peuvent être critiqués sur leur choix de ne diffuser que de la 3D.Vous devriez avoir le choix puisque le choix existe !

Mais très peu de complexes de cinéma vous l'offriront à chaque séance. Hors, vous n'êtes pas disponible à chaque séance puisque vous avez une vie.

Dites non aux séances qui ne vous laissent pas le choix !

C'est pour cette raison que la critique du film risque d'arriver avec du retard : il va falloir savoir trouver une séance 2D et la caser dans l'emploi du temps du critique du web que je suis.

Sinon, rendez-vous en Août pour la sortie du blu-ray : en 2D lui !









jeudi 19 avril 2012

Un chevalier clair-obscur : 1re partie.


1.Introduction.

Une ruelle sombre. Un couple et leur enfant. La nuit a recouvert la ville de son noir manteau. Mais nous ne sommes pas dans n'importe quelle ville. Bienvenue à Gotham City. D'ici quelques instants, une famille aisée va se faire braquer pour un portefeuille et un collier de perle. Un cri, deux coups de feu, des perles séparées qui viennent se mêler à une flaque de sang…et au milieu, un jeune orphelin : Bruce Wayne.

Cette histoire, très simple, éveille chez chacun un frisson morbide. Car lequel d'entre nous n'a pas ressenti, tout jeune, la peur de perdre ses parents. D'être séparé de ce cocon chaud et protecteur que doit être la famille ?

Batman est de ces héros qui ont subi un traumatisme fondateur. Un évènement si atroce que leur vie ne peut que prendre un nouveau tournant. Mais Batman est surtout l'un des premiers ( si pas le premier) super-héros qui se retrouve avec cette base tragique comme point de départ . Bien des années plus tard, des héros comme Spider-Man , Flash ou encore Daredevil subiront une perte qui les fera basculer à jamais. Batman devient donc de facto un archétype fondateur du mythe du comic book.

Mais avant cela, il répondait lui-même à divers archétypes. Qu'il ait dépassé le simple stade de héros "inspiré" en devenant un héros "inspirant " n'est-il qu'un bonus appréciable?  Quelles sont les inspirations qui ont fondé Batman ? Quelles influences a-t-il subi au fil des années, quelles formes a-t-il prises ? Fut-il toujours ce héros sombre et tourmenté qui navigue à la limite de la schizophrénie ?



Je vous laisse avec le menu de ce long, très long, dossier en préparation. Je tenterai de livrer les articles dans un délai raisonnable pour que la majeure partie du travail soit rendu avant le mois de Juillet et la sortie de " The dark knight rises ". Ce n'est qu'une fois le film sorti que je m'attellerai  à la rédaction des derniers chapitres (pour des raisons évidentes qui vous sauteront aux yeux en fin de la table des matières).

Table des matières

1.       Introduction.
2.       Les origines du mythe.
2.2.    Un héros totémique : la symbolique de la chauve-souris.
2.3.    Batman avant Robin.
2.4.    Batman ET Robin.
3.       Construire une chauve-souris plus moderne.
4.       Gotham et son Panthéon.
4.1.    Gotham, une ville, une histoire.
4.1.1. Gotham, dans le Nottinghamshire, UK.
4.1.2. Sous la plume d'Irving.
4.1.3. La Nouvelle Babylone ?
4.1.4. Gaia urbaine.
4.2.    La Batcave : Olympe sous-terrain.
4.2.1 Batman sous le prisme mythologique.
4.2.2 La Bat-family
4.3.    L'Asile d'Arkham : Hadès aérien.
4.4.    Catwoman : Ce qu'on fait par amour l'est toujours par-delà le bien et le mal.
4.5.    Du costume comme de l'avatar divin.
4.5.1. Batman : les hommes ayant porté l'emblème.
4.5.2. Robin est mort, vive Robin!
5.       Le chevalier noir ou le croisé à la cape ?
5.1.    Batman sous le prisme " Arthurien".
5.2.    Batman détective.
5.3.    Le code de conduite ou pourquoi Batman ne peut tuer le Joker.
5.4.    Amours contrariées.
5.5.    Les flics du Gotham Central.
5.6.    L'alpha et l'oméga : Batman selon Frank Miller.
5.6.1.  The dark knight returns
5.6.2. Year One
5.6.3.  The dark knight strikes again
5.6.4. All Star Batman
5.7.    Sa vie, sa mort, sa résurrection : Batman selon Grant Morrison.
5.8.    Un éternel recommencement : Batman en perpétuelle réécriture.
5.8.1. Batman en  "crise" : les retouches à la légende.
5.8.2. Jeph Loeb et Tim Sale.
5.8.3. Matt Wagner.
5.8.4. Flashpoint :  véritable renaissance ?
5.9.    "Et si … ?"  Batman : terrain de jeu.
6.       Sa place dans une tapisserie plus grande.
6.1.    Batman guest-star.
6.2.    En tandem: Superman/Batman
6.3.    Dans la Trinité "Superman/Batman/Wonder Woman"
6.4.    Au sein de la J.L.A
7.       Batman dans l'audiovisuel.
7.1.    De Tim Burton à Christopher Nolan.
7.2.    La série animée : Bruce Timm l'adaptateur universel.
7.3.    Batman Beyond : Bruce Timm invente le futur du chevalier noir.
8.       Les fils de Batman: l'ombre de la chauve-souris au-delà de l'univers DC comics
8.1.    Batman/Daredevil : Qui est le véritable homme sans peur ?
8.2.    Batman/Moon Knight : De la chauve-souris ou de la lune, qui règne sur la nuit ?
8.3.     Batman/Nighthawk: Qui est le plus habile prédateur nocturne ?
8.4.    Batman/Nite Owl  : Qui hante nos villes ?  ( en raison de la sortie cet été de la mini-série " Before Watchmen : Nite Owl, ce sous-chapitre sera peut-être relégué à la dernière place du dossier.)
8.5.    Batman/Midnighter : Strat-égo !
8.6.    Batman/Spawn : Vertige graphique!

À noter que le présent dossier sera consultable séparément des autres articles sur le blog " Un chevalier clair-obscur " en cliquant sur le titre du-dit blog !


dimanche 8 avril 2012

Nuit noire, étoiles mortes.


Stephen King a sans doute été une femme dans une vie antérieure. Sinon comment expliquer qu'il arrive à si bien restituer leurs caractères dans ses écrits ? Ah mais bien sûr, le talent !

Un an après " Dôme" , le bon roi nous revient avec un recueil de nouvelles. 4 nouvelles pour être précis. Sur les 4, une seule ( la plus mince d'ailleurs) se révèle appartenir au courant fantastique. Les 3 autres sont plus terre à terre et parlent de crimes ordinaires…et des implacables répercussions que ceux-ci peuvent avoir sur la vie des auteurs , des victimes ou de leur entourage immédiat.

2 nouvelles sont centrées sur un personnage masculin et les deux autres sur un personnage féminin. Si chacune de ces histoires est bien écrite et prenantes, force est de constater que celles centrées sur une femme sont les plus réussies. King décrivant encore plus minutieusement  ce qui se passe dans leurs têtes , poussant l'exercice de l'étude de caractère très loin, à la limite ténue entre la raison et la folie provoquée par un évènement dramatique.

Qu'il traite du meurtre d'une acariâtre épouse dans l'Amérique des 20's , du viol odieux d'une écrivaine revancharde, d'un pacte avec le diable ou bien encore de l'effroi d'une épouse découvrant le petit secret de son mari, King nous happe et ne nous permet de le quitter qu'une fois la dernière page tournée.  Un trip plus que conseillé derrière le miroir des apparences trompeuses.


vendredi 6 avril 2012

Hip, hip, hip...Houba !


Après un "Rrrrrr" ( j'oublie ou je rajoute peut-être des "r") qui ne portait son empreinte que durant 30 secondes ( le texte d'ouverture), Alain Chabat revient enfin à la réalisation avec un film qui fait rire ! Depuis " Mission : Cléopâtre ", avouez qu'on y croyait plus !

Encore une fois, Chabat, grand fan de BD's ( de toutes origines ), décide de porter à l'écran un personnage emblématique du monde du 9me art franco-belge : le Marsupilami, créé par Franquin dans les aventures de "Spirou et Fantasio". 10 ans qu'il portait le film en lui, il était temps qu'il accouche !

Pourtant, dans le premier quart d'heure, un doute survient. Car, passée une introduction/générique pleine de poésie visuelle mettant en scène le fameux animal, force est de constater que le tout semble brouillon et pas très fin. Il faut dire, pour sa défense, qu'adapter une BD amputée de héros humains ( et oui, pas de Spirou et Fantasio dans le film. Fantasio étant pourtant le découvreur officiel de l'animal, ce qui ne sera pas le cas ici, hérésie ! ) puisque les droits n'appartiennent pas à Dupuis , ne doit pas être des plus aisés.  Du coup, certains personnages ne sont pas aboutis à 100 % ( et celui de Géraldine Nakkache,la botaniste Pétunia, ne sert strictement à rien et n'aura d'ailleurs aucune interaction avec les héros de l'histoire ! ).



Heureusement, le doute est vite balayé dès lors que les personnages sont tous posés et définis dans leur motivation. Si Jamel et Alain Chabat joue dans une zone relative de confort , il faut saluer Lambert Wilson en dictateur de Palombie ( enfin, dictateur… élu avec 99% des voix ! ) qui offrira une scène qui le suivra longtemps mais malheureusement trop longue et par là-même qui devient lourde sur les 3'31'' que dure la séquence.

Car le principal défaut c'est cela : la présence répétée de lourdeurs ! Alors bien entendu, on reste chez Chabat, et chaque lourdeur est aussi tôt suivie de 2,3,4 gags qui feront mouche. Il manie les divers types d'humours ( les dialogues, l'absurde, le visuel, les références sorties de leur contexte etc…) avec brio, ne se refusent presque rien et réussit souvent à nous arracher un rire franc voire massif quand il ne nous fait pas  carrément pleurer ! Et surtout, chaque apparition du Marsupilami est réussie et apporte quelque chose de neuf dans le film ( et offre certaines références à Spider-Man, autre héros adoré de Chabat ! ) et colle à plusieurs gags émis par Franquin en son temps !



Au sujet la représentation du marsupilami, l'angle envisagé a été de le rendre pseudo-réaliste, impossible de le rendre cartoony dans un environnement " réel". Exit donc quelques petits détails. Mais malgré cela, impossible de ne pas le reconnaître. Sans compter que son habitat naturel, son nid , etc … sont conformes à ce qu'on sait de l'espèce depuis " Le nid des Marsupilamis" ! En outre, le film nous livre l'animal en images de synthèse le plus réussis jamais vu dans un film français ! C'est bien simple, on jurerait un travail américain ( ILM , la compagnie de  George Lucas, qui a bossé sur les Star Wars, entre autres) ou Néo-zélandais ( Wetta, la compagnie de Peter Jackson, qui a bossé sur Le Seigneur des Anneaux , King Kong et Avatar, entre autres).



Au final, oui "Sur la piste du Marsupilami " est moins bon que "Mission : Cléopâtre" , souffre de quelques erreurs de montage ( au moins deux scènes montées dans le mauvais sens chronologique ) et s'adresse un peu plus aux enfants. Reste qu'on se fend la poire comme pas deux, et qu'à 6 mois de la sortie du 4me Astérix qui s'annonce aussi ( si pas plus ) catastrophique que le 3me, on serait fou comme un romain de se priver d'une œuvre qui ne prend pas l'amateur de BD pour un abruti inculte !

mardi 3 avril 2012

Le guide du queutard.


Thomas Day est un auteur français. On ne dirait pas comme ça, avec un nom à consonance anglo-saxone, je sais. C'est parce qu'il s'agit d'un nom de plume, nom d'un petit bonhomme. Il s'agit en réalité de Gilles Dumay, directeur de la collection Lunes d'encre aux éditions Denoël.

Avec Women In Chains, Day nous livre un petit recueil de nouvelles dont le thème est la violence faite aux femmes. "5 nouvelles.5 doigts capables de se refermer en un poing brutalement lancé dans le ventre d'une femme !" ( dixit la dédicace)

Au travers de ses nombreux romans ( La voie du sabre, L'instinct de l’équarrisseur, Le trône d'ébène,…), Thomas Day a souvent mixé la réalité avec un léger soupçon de fantastique ou de science-fiction ( voire parfois les deux en même temps, pourquoi se priver ? ). Il réitère le procédé ici également, autant dire que ses lecteurs seront en terrain connu. Les non-initiés seront peut-être un brin étonnés mais force est de constater que l'émergence du fantastique ou de la SF est plus diffuse que dans ses romans, une nouvelle ne laissant pas forcément le temps de planter tout un nouveau monde.

Au cours de ses 5 nouvelles, Day explore diverses formes de violences : le meurtre de masse à Juarez, la prostitution forcée, la chasse aux sorcières, le viol ou encore la violence conjugale. Ses héros ne sont pas que des femmes, ce qui offre un angle autre que l'éternel " tous les mecs sont des salauds ".
Ici le mal est autant commis par les hommes que par les femmes ( combien de bigotes gonflées d'amour chrétien n'ont pas appelé leurs hommes à brûler des femmes sur le bûcher ? ).

De plus, en fin d'ouvrage, Day revient sur ses textes et nous livre leur histoire, son inspiration, …il est étonnant d'ailleurs de lire qu'il a effectué un travail sur le terrain pour la nouvelle traitant de la traite des femmes, que faut-il en conclure ?  ( oui , j'aime être langue de vipère). Les 3 premières nouvelles du livre sont également les plus grosses…et les plus réussies, ce qui n'enlèvent rien à la qualité des 2 dernières, loin s'en faut.

Un recueil court mais foutrement bien écrit, prenant et évitant les raccourcis faciles sur les "pauvres femmes"et les "hommes violents par nature" envers elles. 

dimanche 1 avril 2012

Noire, et il n'y a pas d'espoir...


La Panthère Noire est un héros Marvel qui apparaît plus souvent dans d'autres publications que dans un titre qui lui est consacré. Énième tentative de lancer un titre à sa gloire, "Black Panther: The Man Without fear" s'écarte beaucoup du cadre habituel dans lequel le héros évolue habituellement.

Petit retour en arrière : T'Challa est le roi du Wakanda, un état de Centre-Afrique dont la technologie et l'économie sont très en avance sur le reste du monde. Le pays possèdent les seules mines au monde de vibranium, un métal aux propriétés des plus surprenantes. Le Wakanda a gardé une certaine organisation tribale et le roi porte la tenue-totem de la Panthère Noire.

Mais depuis quelques mois, le vibranium a été détruit dans son intégralité et T'Challa a perdu ses capacités surhumaines obtenue grâce à son lien avec " le dieu panthère ".
T'Challa immigre alors aux USA, en quête d'un défi pour se retrouver et devenir l'homme qu'il était. Il laisse sur le côté sa femme, la mutante Tornade !

Avant de partir sur les routes, Matt Murdock ( Daredevil ) convoque T'Challa et lui demande de protéger Hell's Kitchen à sa place. La série " Daredevil : The Man Without Fear " devient alors " Black Panther : The Man Without Fear ". Et garde la numérotation de la série d'origine ! Tant qu'à faire.
Mettre le personnage dans un nouvel environnement pouvait se révéler payant. Á la place, on nous propose un sous-batman ( ambiance polar, silhouette noire, … ). Jusqu'au dessinateur ayant déjà officié sur des aventures du chevalier noir de Gotham !

                Oui, le costume de la couverture ne sera pas utilisé dans les pages intérieures.


Exemple frappant de " faux raccord". Le Balcon change d'altitude entre deux cases.

Tout sonne faux. Les situations, les dialogues, etc…le parrain du crime est un méchant très méchant, son fils est une ordure bien ordurière, bref, rien d'original ne nous sera proposé ! Et ce n'est pas la seconde aventure qui voit Kraven le chasseur tenter d'abattre la Panthère Noire qui viendra donner un intérêt à ce second premier tome ( logique de Panini : on sort un album sur le héros et 6 ans plus tard, on reprend la numérotation au début parce que ça fait longtemps que plus rien n'était sorti).

A éviter absolument !