mardi 3 avril 2012

Le guide du queutard.


Thomas Day est un auteur français. On ne dirait pas comme ça, avec un nom à consonance anglo-saxone, je sais. C'est parce qu'il s'agit d'un nom de plume, nom d'un petit bonhomme. Il s'agit en réalité de Gilles Dumay, directeur de la collection Lunes d'encre aux éditions Denoël.

Avec Women In Chains, Day nous livre un petit recueil de nouvelles dont le thème est la violence faite aux femmes. "5 nouvelles.5 doigts capables de se refermer en un poing brutalement lancé dans le ventre d'une femme !" ( dixit la dédicace)

Au travers de ses nombreux romans ( La voie du sabre, L'instinct de l’équarrisseur, Le trône d'ébène,…), Thomas Day a souvent mixé la réalité avec un léger soupçon de fantastique ou de science-fiction ( voire parfois les deux en même temps, pourquoi se priver ? ). Il réitère le procédé ici également, autant dire que ses lecteurs seront en terrain connu. Les non-initiés seront peut-être un brin étonnés mais force est de constater que l'émergence du fantastique ou de la SF est plus diffuse que dans ses romans, une nouvelle ne laissant pas forcément le temps de planter tout un nouveau monde.

Au cours de ses 5 nouvelles, Day explore diverses formes de violences : le meurtre de masse à Juarez, la prostitution forcée, la chasse aux sorcières, le viol ou encore la violence conjugale. Ses héros ne sont pas que des femmes, ce qui offre un angle autre que l'éternel " tous les mecs sont des salauds ".
Ici le mal est autant commis par les hommes que par les femmes ( combien de bigotes gonflées d'amour chrétien n'ont pas appelé leurs hommes à brûler des femmes sur le bûcher ? ).

De plus, en fin d'ouvrage, Day revient sur ses textes et nous livre leur histoire, son inspiration, …il est étonnant d'ailleurs de lire qu'il a effectué un travail sur le terrain pour la nouvelle traitant de la traite des femmes, que faut-il en conclure ?  ( oui , j'aime être langue de vipère). Les 3 premières nouvelles du livre sont également les plus grosses…et les plus réussies, ce qui n'enlèvent rien à la qualité des 2 dernières, loin s'en faut.

Un recueil court mais foutrement bien écrit, prenant et évitant les raccourcis faciles sur les "pauvres femmes"et les "hommes violents par nature" envers elles. 

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