mercredi 30 mars 2011

Ça sent le sang à 100 %

Vietnam, durant la guerre. De mystérieuses créatures connues sous le nom de chiroptères attaquent un village. Des soldats américains en embuscade sont vite repérés par les monstres et l'affrontement commence. Soudain une jeune fille armée d'un sabre surgit et décime tout ce qui bouge sur son passage, chiroptères comme humains sont la proie de la furie aux yeux rouges.

Okinawa, de nos jours. Georges est un sino-américain. Soldat engagé dans les US marines durant la guerre du Vietnam, il est retourné sur la terre de ses ancêtres après le conflit. Il tient un petit restaurant et il a adopté 3 enfants. La dernière arrivée dans la famille est une jeune fille. Elle s'appelle Saya mais elle ne se rappelle pas de sa vie avant son arrivée chez son "père". Saya est une jeune fille souriante, toujours affamée et qui doit subir des transfusions de sang régulièrement. Alors que la rumeur se répand qu'un serial killer particulièrement sanglant rôde dans la région, Saya va être confrontée à son passé. Un passé qu'elle ne soupçonnait pas et qui va la conduire elle et ses deux "frères" en face de l'horreur totale et les mener dans un tour du monde pour traquer l’origine du mal qui a chamboulé leur vie et tenter de percer les mystères du passé de la jeune fille...un passé plus lointain qu'il n'y parait au premier abord !

Vous l'aurez compris, Blood+ est la suite du film Blood The Last Vampire. La série va s'attarder à mettre en lumière ce qui était resté dans l'ombre concernant les origines de l'héroïne et révéler ce que sont vraiment les chiroptères ! Saya dans sa lutte est aidée par le Red Shield, la fameuse organisation qui travaillait avec elle dans les années 60 et par Hagi, un homme mystérieux dont la main droite est bandée en permanence. Très vite il apparait que Saya a une sœur jumelle : Diva…et que celle-ci est bien moins axée sur la préservation de l'espèce humaine que ne l'est Saya. Saya dont le sang semble mortel pour les chiroptères, c'est pourquoi son épée est munie au niveau de la garde d'un coupe pouce qui répand son liquide sanguin dans de fines cannelures gravées sur son katana!



La série dure 50 épisodes et est clairement divisée en divers arc narratifs, bien que ceux-ci soient tous reliés par l'intrigue principale. Les 3 premiers épisodes posent vraiment les bases et on pourrait croire que la série met donc du temps à décoller. Si cela est probablement vrai lors d'une diffusion d'un épisode par semaine, il en est tout autrement lors d'un visionnage en continu. L'animation est fluide mais n'égale jamais celle de son ainé malheureusement. Au niveau du scénario, il est suffisamment complexe sans être alambiqué et il construit au fur et à mesure une mythologie qui lui est propre et qui donne envie d'en savoir plus en mélangeant pêle-mêle : complot, manipulation génétique, action, romance et réflexion sur l'humanité. Les capacités des créatures néanmoins restent très axées séries animées, avec la surenchère qui va souvent avec et il ne faudra donc pas s'étonner de voir les chiroptères dotés de plus de capacités que dans le film (si le fait de se changer en humain était déjà présent, le contrôle de leur corps ne s'arrête pas là). Et au fur et à mesure que l'on avance, on se rendra compte que divers types de chiroptères existent, à commencer par les "chevaliers",ceux qui ont reçu directement le sang de Saya ou de Diva ( comme une création de vampire classique). Les autres quant à eux proviennent de diverses expérimentations produites depuis les années 60 dans le but de tester les application pharmaceutiques ou autres que peut avoir le sang de " vampire" ...mais jusqu'à présent les effets secondaires sont désastreux !



L'une des forces de l'intrigue ce sont ses protagonistes nombreux : il ya finalement peut de manichéisme (même chez Diva, mais encore faut-il voir le tout dernier épisode pour s'en rendre compte…et cette prise de conscience en est presque déchirante tant on avait finalement pas compris le personnage) et chacun a ses raisons d'avancer (l'amour inconditionnel, l'envie de connaitre la vérité, la vengeance, la recherche scientifique,…). La série n'hésite pas à sacrifier ses personnages quand on ne s'y attend pas mais rarement gratuitement. En outre, certains épisodes centrés sur des moments de détentes permettent de relâcher la tension et de faire vivre les héros en dehors de l'action et du suspens. Et elles sont salutaires,le combat shakespearien entre les deux jumelles étant parfois éprouvant...et tragique. Derrière la haine, se cache de l'amour et c'est au dernier moment que l'on s'en rendra compte. Le combat final n'en sera que plus dramatique et cruel.



La bande originale est signée par Mark Mancina ( Twister, Speed, Speed 2) et produite par Hans Zimmer . Zimmer était le premier choix des producteurs mais il avait à l'époque trop de projets sur le feu et a donc confié le score à un ancien membre de son studio.Mais à l'écoute il est fort probable qu'il ait mis la main à la pâte quand même!

Blood+ est parfois lent mais il compense par une caractérisation des personnages assez fine, une mythologie intéressante et une bande-originale agréable à l'oreille. Le tout provoquant des émotions diverses et variées. Une nouvelle série dont le design sera signé par CLAMP (un groupe de mangakas féminin dessinant dans un style shojo) est prévue dans un futur proche.

mardi 29 mars 2011

Ça sent le sang.

Tout commence dans une rame de métro dans le Japon d'après la seconde guerre mondiale,peu avant la guerre du Vietnam. Un homme prend peur en apercevant une jeune fille. Alors que celui se lève pour s'enfuir, la jeune fille en fait et autant et le pourchasse armée d'un katana. À la station suivante, l'homme (enfin ce qu'il en reste) est retrouvé dans une mare de sang. Les deux agents semblant enquêter la dessus n'inquiètent aucunement la demoiselle , après tout, elle travaille avec eux. Elle s'appelle Saya, elle n'est pas humaine. Elle inspire à ses "collègues" autant de crainte que d'admiration. Très vite, David, qui semble être son supérieur la prend à partie et lui confie une nouvelle mission : sur une base américaine située au Japon, des jeunes filles ont disparu de l'école. David soupçonne que " les chiroptères" ne soient impliqués et charge Saya d'infiltrer l'école, de mener une enquête et d'éliminer les dits chiroptères le cas échéants.

Mais que sont donc ces drôles d'oiseaux ? À la base le mot chiroptères désigne les chauves-souris mais ici il sert surtout à désigner une sorte de monstre vampirique capable de prendre une forme humaine mais qui sous sa véritable apparence ressemble à une chauve-souris géante avide de sang. Dès lors que l'un deux a montré son vrai visage, le film plonge dans une haletante course poursuite entre proie et chasseurs, Saya et les chiroptères étant chacun un peu des deux.

Il n'y pas grand-chose à raconter sur Blood The Last Vampire. Le film ne durant que 48 minutes on peut comprendre que l'intérêt réside surtout dans l'animation fluide du métrage. Au final on apprend peu de chose sur Saya et encore moins sur les chiroptères. Reste que le rythme, l'animation et un agréable traitement dans le doublage (les américains parlent anglais, les japonais parlent leur langue) en font un agréable divertissement qui marque l'esprit. Cela aurait pu en rester là. Mais une série télé de 50 épisodes a vu le jour quelques années plus tard : Blood +.

dimanche 27 mars 2011

L'enfer c'est mortel !

Eli est un clochard.Au bout du rouleau, il se trouve au dessus d'un toit et est prêt à sauter. Belle est une pute, dont le mac se sert comme d'un punching-ball en ce moment. Seven est un tueur à gages sur le point d'être lui éliminé. Et Matthew est un jeune homosexuel passé à tabac. Ce petit monde n'aurait jamais dû se rencontrer de leur vivant. Mais voila, ils sont morts. Et chacun d'eux se retrouvent sur un bateau voguant sur le Styx. Direction : l'enfer. Car si Dieu est amour, il y a néanmoins des règles à respecter: pas de places pour les suicidés dépressifs,les assassins, les sodomites ou les filles de mauvaise vie qui pourraient pourrir l'ambiance et tacher les si jolis petits nuages blancs du Paradis.

Arrivés sur place, chacun se voit attribuer son enfer perso. Belle est collée dans une chambre miteuse et sert de " vide couilles" aux gardes de sécurité. Seven subit des tortures pour briser son esprit,Matt est interné pour être soigné et Eli vit comme une ombre,un oublié de la vie. Quand l'un d'eux décide de s'évader il va emmener malgré lui les 3 autres dans son expédition. Et en chemin ils vont trouver un allié des plus inattendus.

Évadés de l'enfer est un roman court, jubilatoire, hérétique,empli d'idées blasphématoires pouvant conduire à l'Index ( comme la vision que l'on peut avoir de Lucifer quand on prend les choses de son point de vue) ,diablement bien construit et écrit par Hal Ducan, l'auteur d'un immense dyptique (immense en nombre de pages) composé de Velum et Encre. Ne les ayant pas lus je ne peux dire si le style de l'auteur s'est plié au jeu de réduire son écriture pour livrer cet inédit Folio SF ou si il a juste eu envie d'écrire une œuvre bien plus courte et compacte. L'enfer prend ici la forme d'un New York décalé, comme si il surgissait d'un univers parallèle. Avec des règles tout droit sorties d'un épisode de la 4me dimension. Les évadés le remarqueront vite dans leur lutte pour vivre décemment…dans la mort.

Duncan lance des idées et des concepts à une vitesse folle et arrive à créer l'exploit de ne pas nous laisser sur notre faim en en lançant tellement sur si peu de pages (à peine 200) comme en nous expliquant en 3 lignes pourquoi les fleuves de l'Enfer sont ceux de l'enfer grec et que c'est pourtant le Dieu chrétien qui trône au firmament, tout en n'oubliant jamais de faire " vivre" ses personnages et de les caractériser. Une sorte de Neverwhere de Neil Gaiman à la sauce infernale. La fin est ouverte mais d'une manière plus poétique que commerciale…mais je ne serais pas contre de me laisser emmener dans d'autres sphères comme le purgatoire et le paradis. L'action débridée et sanglante, le suspense, la magie,l'horreur ,la connaissance biblique, les dialogues aux accents tarantinesques,l'humour, des anges, des démons,tout ça est envoyé dans votre tronche comme un melting-pot pourtant tellement cohérent. Duncan s'amuse même avec les procédés narratifs passant de l'un à l'autre sans se soucier des convenances. Cela ne fait que désarçonner le lecteur qui, si il est ouvert d'esprit et je pense qu'il l'est si il achète ce genre d'ouvrage, s'accrochera encore plus aux pages, époustouflé par la facilité avec laquelle Hal Duncan jongle avec tout son bazar.

jeudi 24 mars 2011

La serpe et le gui.

Autant le dire d'entrée de jeu : je me méfie en général comme de la peste de la fantasy française! La fantasy est un genre que les anglo-saxons maitrisent à mon sens bien mieux. Mais de temps en temps surgit une exception brillante. J'avais déjà parlé de " Ayesha". Aujourd'hui je vais vous parler de "Druide" d'Oliver Peru ( en réalité Olivier Peru) aux éditions Eclipse. Mr Peru est surtout connu comme scénariste et illustrateur de bande-dessinées et il signe d'ailleurs la couverture de son roman. Il ne faut jamais juger un livre sur sa couverture…sauf dans ce cas précis (et si en plus votre exemplaire est dédicacé alors là vous risquez comme moi de ne plus vous sentir).

En 1123 après le Pacte, le monde est divisé : 2 royaumes se partagent le Nord, les tribus unies dirigent le sud et au centre se trouve la forêt , la Mère verte, royaume des druides que ne peuvent violer les hommes. Lorsqu'un massacre est perpétré dans une forteresse du royaume du Sonrygar, le druide Obrigan de l'ordre des loups est dépêché sur place avec ses deux apprentis pour élucider les meurtres. Mais ce qu'ils découvrent là-bas dépasse l'abomination. Cette boucherie ravive les tensions entre les royaumes du nord et Obrigan se voit octroyer 21 jours pour élucider le mystère, après quoi le roi Yllias du Sonrygar lancera ses troupes contre le Rahimir car il est convaincu que ses voisins sont responsables.

En commençant son roman comme un thriller ,Oliver Peru attrape le lecteur pour ne plus le lâcher ensuite. On tourne les pages sans savoir s'arrêter à temps (ce faisant vous risquez de ne pas entendre votre réveil après une nuit de lecture intense…oui ça sent le vécu !). L'aspect original ensuite place le lecteur en mode " je veux en savoir plus". En général les sages en fantasy sont des mages ou des magiciens. Utiliser les druides est bien plus rare (de mémoire je ne me souviens avoir vu des druides que dans le cycle Rigante de David Gemmell). Pourquoi ont-ils le droit de régner sur la forêts ? Quels sont leurs dons, etc… si très vite le lecteur risque de faire une parenté facile avec les Jedi de la saga de Lucas c'est pour mieux se rendre compte que ce n'est que parce que les deux partagent certains archétypes communs, rien de plus.

En cours de route cependant, le roman semble changer d'orientation. Ce qui avait commencé comme une sorte de polar se transforme en fantasy plus classique. Mais classique ne veut pas dire ennuyeuse et le style de l'auteur fait mouche aussi bien dans les descriptions des lieux que des situations parfois fort violentes (on est dans de la fantasy,des batailles on en aura) mais toujours avec une certaine poésie. Peru écrit aussi bien qu'il ne dessine (si ce n'est mieux) et les phrases se lisent avec fluidité et avidité. Bien entendu, on pourra se dire que finalement ce n'est encore qu'une sempiternelle lutte entre le bien et le mal…mais le manichéisme est tout relatif tant les personnages sont complexes et en proie à certains conflit internes. Cependant une attention toute particulière est portée sur les liens fraternels. Les druides ( du moins ceux de l'ordre des loups) sont souvent élevés par deux. Obrigan a deux disciples : Tobias et Kesher et ces derniers se considèrent comme des frères. Avec tout ce que ça implique comme la jalousie quand une fille accorde son attention à l'un et pas à l'autre. Mais aussi la peur de se séparer. Obrigan quant à lui (et on l'apprend très vite) a perdu son frère de sève il y a de nombreuses années et si il y survit, ce souvenir est encore vivace en lui. Ces liens fraternels (et cette rupture de lien) sont rendus avec plus de justesse que tout le reste (qui est déjà d'un niveau admirable,dois-je le rappeler ?) sans doute parce que Oliver Peru avait lui-même un frère, feu Stéphane Peru disparu trop jeune , avec qui il avait travaillé sur divers projets artistiques (et que les fans de bande-dessinées et de comics connaissaient, si ce n'est bien, au moins de nom).

Druide n'est pas exempt de défauts (certains personnages méritaient d'être plus approfondis, mais quel pavé cela aurait-il été à lire ?) mais ceux-ci sont minimes. Je ne sais pas si une suite est prévue, mais ce monde mérite d'être exploré plus avant, surtout que seuls le Nord et la Forêt sont passés en revues…que cachent les terres du sud ?? En tous cas n'attendez pas un hypothétique tome 2 et lancez vous dans l'aventure " Druide", vous n'en sortirez pas déçu.

lundi 21 mars 2011

Le lac des cygnes

Après avoir été hué après la projection de son film "The Fountain" à la Mostra de Venise, Darren Aronofsky est pourtant devenu soudain le réalisateur adulé du moment quand est sorti " The wrestler". Son nouveau film, " Black Swan " croule sous les critiques élogieuses et son interprète principale,Natalie Portman a remporté un oscar pour son rôle ! Voila ce qui s'appelle faire la nique aux critiques professionnels qui n'avaient rien mais alors rien compris au magnifique et profondément bouleversant "The Fountain" !

Nina est danseuse. Appliqué au point de frôler la perfection, elle en oublie de vivre. Mais d'un tempérament fragile et effacé elle ne s'en rend pas compte. Quelques semaines avant le début de la saison, le chorégraphe Thomas Leroy décide de commencer celle-ci avec l'ultra rabâché "Lac des Cygnes " mais en revoyant la chorégraphie classique et en changeant donc d'interprète principale! À partir de là ,Nina n'a plus qu'un objectif: devenir la reine des cygnes. La descente aux enfers peut commencer.

En se concentrant énormément sur Nina et ce que son entourage lui fait subir, Aronofsky crée peu à peu une atmosphère pesante, sombre, limite glauque. Le film est construit pour aller en crescendo et les effets chocs ne manquant pas, ceux qui n'arrivent que vers la fin du film sont particulièrement éprouvants. Les nerfs et les émotions du spectateur seront donc mis à rudes épreuves, l'horreur étant très psychologique elle n'en est que plus puissante! Entre une mère castratrice mais énormément aimante, un patron qui est un vrai connard mais capable d'attention sincère, Nina ne navigue pas en terrain facile. Ajoutez à cela les privations et les dégâts physiques ( les os craquent,les ongles explosent,les séances de kiné font mal) que peuvent provoquer la dévotion totale à cet art qu'est la danse et on obtient un portrait peu reluisant de la vie de la jeune fille. L'arrivée d'une petite prodige un peu délurée,Lilly jouée par Mila Kunis, dans la troupe commence à plonger Nina dans la paranoïa,le délire hallucinatoire auto-destructeur et une lente progression vers le délire de persécution,rien que ça !

Natalie Portman mérite son Oscar. Rarement un personnage aura à ce point su exister et nous transmettre ses sentiments. On souffre avec elle,on aime avec elle on se révolte avec elle. Car c'est de ça qu'il s'agit ici : la révolte. De comment le cygne blanc qu'elle a été toute sa vie commence à découvrir à travers la folie le cygne noir qui sommeille en elle. Face à un Vincent Cassell, salopard génial et pourtant tellement humain, qui tente de la forcer à trouver ce cygne noir, Portman est magnifique. Elle aussi s'est dédié à son art en maigrissant et en se formant à la danse en un temps assez court. Un jeu de miroir pas anodin puisque le reflet que l'on a des choses et de soi-même (au niveau conscient et inconscient) se trouve être au cœur du film.

Tout comme le réalisateur adopte un profil bas en ne cherchant pas à en mettre plein la vue (sauf quand il le faut), le compositeur habituel de Aronofsky, Clint Mansell, a adapté son travail à la musique du "Lac des cygnes",fusionnant cet oeuvre et son travail à un niveau presque sub-atomique qui force le respect ! Une dévotion totale qui tend vers un seul objectif : fournir un film parfait. La perfection n'est pas de ce monde mais ceux qui tentent de vraiment l'atteindre non pour la gloire mais pour le geste valent la peine d'être respectés.

En brouillant les pistes du réel et de l'imaginaire issu de la folie de Nina, le réalisateur nous fait douter jusqu'au bout de l'issue du film qui apparait pourtant tellement logique. Surtout quand on sait que "The Wrestler "et "Black Swan" était au départ un seul et même projet. Dans "The Wrestler",le personnage de Mickey Rourke devait initialement tomber amoureux d'une ballerine. Et tandis que lui assiste à sa "résurrection ", la ballerine entame sa chute. Black Swan est le miroir de "The Wrestler" : un vieux moche bousillé par la vie se relève, une jeune et jolie jeune femme qui a la vie devant elle entame son inexorable déclin. Et il y a tant de niveaux de lecture au point de vue de l'histoire tout comme au point de vue cinématographique que je ne peux me lancer dans une analyse longue et complète sans trop en révéler sur ce film. Si vous aimez être bousculés, si vous aimez que le conformisme du cinéma américain s'efface de temps à autres pour vous étonner,si vous voulez être pris aux tripes ( et être mis mal à l'aise,mis à mal même parfois), alors foncez voir Black Swan. Un vrai plaisir que les cinéphiles vont aimer décortiquer et un putain de bon film ( que dis-je ? un chef-d'œuvre !!)pour les autres !

dimanche 20 mars 2011

The Unforgiving (oui j'avais pas envie de trouver un titre).

Je parle trop rarement de musique à mon goût dans ces pages virtuelles. Sans doute parce qu'il est moins aisé de mettre des mots sur des notes (ah,on me dit dans l'oreillette que les paroliers font ça sans arrêt..).

Alors que leur nouvel album ne sortira qu'officiellement le 28 mars, il m'a été donné l'occasion d'écouter en avance le nouvel opus du groupe néerlandais " Within Temptation ". Il s'agit d'un groupe de '' métal symphonique ". J'avoue que la multitude des termes censés définir un style musical de nos jours me laisse pantois…et perdu. Pour ceux qui ne connaitraient pas on peut comparer le groupe à "Evanescence"… mais en mieux: chanteuse plus jolie ( ^^ ) dont la voix est moins aigüe et qui permet donc d'écouter l'album en entier d'une seule traite sans se faire exploser les tympans et une musique plus prenante, plus dynamique et moins aggressive…et qui ne donne pas envie de se tirer une balle. Niveau musical on est à mi-chemin entre la musique de films à grand spectacle et la chanson, c'est ce qui fait qu'on adhère directement ou pas au groupe. Les paroles sont souvent empreintes de références directes ou parfois obscures à la religion, aux sentiments de révolte ,de regret, d'amour difficile…aussi sombres que lumineux, les morceaux d'un album ne s'orientent donc pas dans une seule direction.



Pour leur dernier album, "The Unforgiving" (dont la pochette a été dessinée par Romano Molenaar, dessinateur ayant officié chez les comics de l'éditeur Top Cow),le groupe s'est un peu remis en question musicalement. Je pense qu'on peut parler d'une approche plus hard rock tout en gardant bien entendu des passages symphoniques marqués, mais moins grandiloquents du fait de l'absence d'un gros orchestre en soutient. Les paroles sont plus orientées récit qu'auparavant. Un changement bienvenu qui prouve que le groupe ne se repose pas sur ses lauriers et ses acquis et cherche à proposer autre chose à ses auditeurs tout en restant fidèle à eux-mêmes. Allez,j'ose le dire : c'est leur meilleur album !

vendredi 18 mars 2011

L'amour dans la peau.

Nouvelle adaptation d'un écrit de Philip K. Dick, "The adjustment bureau " (L'agence en VF, titre qui fait plus penser à la C.I.A qu'autre chose, mais bon, passons encore une fois sur la débilité de beaucoup de traductions) n'atteint pas le niveau d'un Minority Report ou d'un Blade Runner…et j'ai envie de dire " et alors ? "

Il nous arrive tous à un moment ou un autre de maudire le destin , de ne pas le comprendre. Que l'on y croit ou pas, cette notion est si encrée dans notre inconscient collectif qu'il est impossible de ne jamais se demander pourquoi certaines choses nous arrivent. De se demander si quelque part, quelqu'un ne tire pas certaines ficelles. David Norris ne se pose pas la question car David Norris sait, car David Norris les as vus. Ils sont déjà parmi nous : les agents du destin, les membres de l' adjustment bureau .

Jeune député briguant un mandat au sénat, David (Matt Damon) perd les élections. Ce soir-là il rencontre par hasard Elise ( Emily Blunt) . Elle chamboule David qui chamboule alors son discours de défaite. Et en chamboulant son discours, David s'assure de ne pas se faire oublier et de pouvoir repartir à l'assaut d'un mandat aux prochaines élections. Une rencontre avec une jeune femme crée une voie vers le succès politique. Un effet domino inattendu…un simple hasard ,vraiment ? Et qui sont ces hommes au look année 50 qui semblent le suivre de près ? Un jour David voit le revers de la réalité, il voit le réajustement que ces hommes font subir à certains. Au pied du mur, ils lui révèlent qui ils sont et les conséquences si il venait à divulguer leur existence. Mais pire que tout : ils lui interdisent de revoir Elise et font tout pour que ça n'arrive jamais. 3 ans plus tard, David n'a pas oublié Elise…et le hasard la remet sur son chemin. Dès lors il va devoir affronter une force implacable et aller contre " le plan ".

Aaaah l'amour. Ce sentiment qui nous pousse à nous dépasser. Le sujet a été maintes fois ressassé et n'a plus rien d'original. Le contexte par contre peut l'être. Et il l'est ici. Peut-être un peu trop. En effet, en ne dansant jamais uniquement sur le registre de la science-fiction pure, du fantastique ou du film d'amour, le film risque de ne pas trouver son public. Car le public en général aime pouvoir ranger un œuvre dans une catégorie précise (et je parle autant du public américain qu'européen, l'humain est ainsi fait!). Mais en soit, cela est plutôt rafraichissant de voir que le mélange des genres existe encore. Malheureusement, en mélangeant les genres il faut leur accorder à chacun de l'attention et celle portée par le scénariste-réalisateur au développement de l'histoire d'amour est un peu faible. Qu'importe les approximations des dialogues car l'embryon de sentiments qui émane de la réalisation est magnifié par la superbe musique de Thomas Newman ( Meet Joe Black, Road To Perdition, Finding Nemo,…) qui compense, et brillamment, sans trop en faire se que le réalisateur n'a su faire.


L'autre défaut à pointer du doigt est que le réalisateur n'a pas poussé plus loin sa réflexion sur certains concepts présents dans son film : la paranoïa d'être toujours surveillé n'est qu'esquissée, les réécritures du plan qui créent des bug (ou divers strates de réalité ? ), les effets domino quand le " Destin " se met en place, ou encore les portes qui mènent en des points précis et qui marchent en fonction du substrat du sol… mais un film ne durant pas 10 heures, il est impossible de voir ces concepts exploités à fond (mais les voir même un peu au cinoche vous arrachera des sourires de mômes). On notera aussi que la nature des agents n'est jamais révélée mais reste néanmoins fort ancrée dans le religieux même si chacun est libre de les voir comme il l'entend (extra-terrestres,anges, ou tout autre concept qui vous parle). Cependant, on peut les voir comme une métaphore de l’administration (métaphore à peine voilée quand on voit le fonctionnement interne de ce bureau ) et de son obsession pour que tout se passe sans accrocs ni états d'âme. Dans une société humaine,montrez de l'humanité dans la gestion est tout bonnement impensable voyons !

Au final, The adjustment bureau est un film un peu batard, un peu hybride…comme si K.Dick se distillait dans du Neil Gaiman qui ne se serait pas foulé. Mais son rythme, ses interprètes ( Matt Damon en tête…et on le comprend quand on voit Emily Blunt) transmettent une force qui fait qu'on ne s'ennuie pas une seconde et qui nous fait sortir de la salle avec cette envie soudaine et brute. Une envie de tomber amoureux.

lundi 14 mars 2011

Daredevil : 2 cornes, 1 polar. La période Brubaker.(4/5)

Ed Brubaker est un bon. Un solide scénariste qui manie les genres mais il en est un dans lequel il excelle : le polar ! Si sa science du dialogue n'égale pas celle de Bendis, il caractérise suffisamment ses personnages et mène rondement ses intrigues, ce qui compense. Au point où je peux difficilement dire si j'ai préféré la période Bendis ou la période Brubaker. Comme je le disais,Brubaker est un as dans le domaine du polar : que cela soit du polar pur jus comme dans sa série " Criminal " ou un peu plus super-héroïque comme " Sleeper" ou "Incognito" (toutes ces séries sont dessinées par Sean Philips, la fidélité envers certains dessinateurs est récurrente chez Brubaker et Daredevil ne fera pas exception!) ou encore la très bonne série " Gotham Central" qu'il faisait tourner en alternance avec le scénariste Greg Rucka. Pour Daredevil il va suivre la voie tracée par Bendis : faire de la vie du héros un enfer. Et avec l'aide de son compère Michael Lark au dessin,le plaisir des mots rejoint le plaisir des yeux.

Comme je l'ai dit précédemment, le style de Maleev est devenu le style de dessins de la série et puisque le nouveau scénariste continue sur la lancée ,il fallait donc un homme capable suivre le mouvement. Et un tel homme Brubaker en a un sous la main : Michael Lark. Pour écrire Daredevil,Brubaker a du abandonner les rues pourries de Gotham City…et il l'a fait en emportant son dessinateur ! Les deux hommes se connaissent donc bien et leur alchimie n'est plus à démontrer lorsqu'ils arrivent sur la série de tête à cornes ! Un plus indéniable qui fait démarrer les choses sous les meilleurs auspices !

La première mission de Brubaker et de Lark sera de faire sortir le diable de sa boîte. En effet,Matt est en prison et pour sortir il devra s'évader…en passant par la case "association contre-nature".Et ensuite,prouver qu'il était innocent! Il commence sa quête pour prouver son innocence en tentant de questionner un étrange personnage qui s'est fait passer pour Daredevil durant son incarcération ! Une fois cet écueil passé on pourrait penser que les choses s'améliorent, mais non ! Murdock va en baver de plus en plus et pas seulement lui, ses proches aussi et surtout sa femme ! Perturbé et ne sachant plus quoi faire ,Matt va commettre des erreurs de jugements et succomber à certaines tentations. Le héros a cessé d'être tout blanc il y a déjà plusieurs années et Brubaker nous le rappellera autant que Bendis ne l'avait déjà fait (et Brubaker a eu moins de numéros pour le faire). Comme un clin d'œil à ses fans, il fera appel à son complice Greg Rucka le temps d'un arc narratif pour l'aider dans l'écriture. L'arc " Cruel et inhabituel" donne une grande importance à une enquête menée par Dakota North, une détective privée qui travaille pour le cabinet " Nelson,Murdock et Blake ". C'est une ancienne de la C.I.A et elle a été engagée sur les recommandations de son amie Jessica Jones qui ne pouvait plus tenir ce rôle ( pour cause de polichinelle dans le tiroir).


Rucka a prouvé qu'il était très à l'aise dans l'écriture de personnages féminins forts sur Gotham Central en faisant de l'officier Montoya l'héroïne officieuse de ce comic book pourtant choral. Il était donc tout indiqué pour s'attaquer à Dakota North !

Vers la fin,Brubaker semble peu inspiré. Il crée le personnage de Lady Bulseye. Et une version féminine d'un personnage qui existe déjà ce n'est pas franchement original à la base. Pourtant Brubaker va l'utiliser de manière bien différente que si il s'était agi de remplacer Bulseye qui était indisponible puisque pris par d'autres scénaristes dans le cadre plus global du Marvelverse. C'est à l'occasion de l'arrivé de cette tueuse experte que Michael Lark est remplacé pour la première fois. Par Clay Mann qui s'en tire plus que bien et qui devient en un épisode un artiste à suivre.

Le temps d'un épisode, Clay Mann remplace Michael Lark. Pour le meilleur !


David Aja remplaçant Lark le temps d'un épisode centré sur Le Caïd.

Lark sera remplacé une seconde fois lors d'un épisode centré sur le Caïd, par David Aja (qui lui aussi a déjà travaillé pour Brubaker,sur Iron Fist!).Un épisode clé qui raconte la vie de rédemption de Wilson Fisk…une vie qui lui sera enlevée par l'organisation criminelle connue sous le nom de " La Main" ( et qui donc est à la base du clan des Foot dans les Tortues Ninja, comic qui se voulait comme une parodie des comics de l'époque où il fut créé, mais c'est une toute autre histoire!).La Main possède le don de réssusciter les gens mais ceux-reviennent à la vie comme adepte et serviteur de la Main (et certains alliés de Murdock vont être assassinés et raménés à la vie!!). Que veut La Main ? Se trouver un nouveau chef et elle met en place une sorte d'épreuve pour définir qui mérite de prendre sa tête. Que Daredevil, ennemi récurrent soit un candidat potentiel étonne, car jamais au grand jamais Murdock n'accepterait d'en prendre la tête…à moins que…comme je le disais plus haut : il lui arrive parfois de succomber à certaines tentations...


mercredi 9 mars 2011

Daredevil : 2 cornes, 1 polar. La période Bendis.(3/5)

À partir du numéro 26,c'est le tandem Brian Michael Bendis au scénario et Alex Maleev aux dessins qui reprend les rênes de la vie de l'homme sans peur. Et ce n'est pas peu dire qu'ils vont la mettre sans dessus dessous.

Bendis s'est fait connaître en scénarisant une série dérivée de Spawn : Sam et Twitch ou encore le thriller Torso inspiré d'une enquête menée par Eliott Ness. Il n'est donc pas étonnant qu'il plonge Daredevil dans un environnement proche du roman noir et du polar ( pour une analogie simpliste mais directe : comme Christopher Nolan avec Batman dans The Dark Knight).

Bendis coupe aussi Daredevil autant que faire se peut de la continuité Marvel et pour ainsi profiter d'une liberté d'action accrue (pas de parasitage dû à des cross-overs à répétition!!).

Les dessins d'Alex Maleev confèrent à l’ensemble une ambiance sombre et menaçante. Le bougre s'est fait la main sur Batman,héros urbain d'une ville pourrie, il était donc tout indiqué pour s'occuper du curieux cas de Matt Murdock. Si son trait est très figé au début, il gagne en fluidité et en vie au fil des différents épisodes. En imprimant sa marque sur Daredevil, il a définit un style graphique propre à la série qui est encore suivi par ses successeurs jusque maintenant.

La force de Bendis,outre son imagination pour mettre le héros dans la mouise , se sont les dialogues qu'il écrit. il donne une voix propre à chaque personnage, ce qui permet de les définir encore plus que ne le fait déja le scénario (rappelons qu'aux USA, le scénariste n'inclut les dialogues qu'une fois les dessins réalisés).




Profitant à fond du passé de la série et de ses protagonistes,Bendis tisse peu à peu sa toile (certains lui reprochent de faire du remplissage et d'étirer artificiellement ses intrigues). Une toile qui va voir Matt Murdock franchir certaines limites. Et lorsqu'on franchit certaines limites il faut s'attendre à prendre un coup de bâton en retour.
Bendis a bien compris que Murdock est un personnage assez impulsif de nature et l'impulsivité vous fait faire des conneries. Et plus il en fait,plus il risque d'être encore plus impulsif pour s'en sortir : un cercle vicieux que Bendis calme un peu en fin de parcours. Un parcours où il aura joué avec les nerfs des lecteurs et de Matt tout en explorant la notion relative d'identité secrète, des responsabilités qui vont avec (et ces responsabilités sont légèrement différentes selon l'éducation et le caractère que l'on a, la confrontation verbale entre Matt,Peter Parker et quelques autres est là pour le prouver) et les mesures à prendre quand elle révélée au grand jour ( Matt engage Jessica Jones comme garde du corps. Jones est une héroïne crée par Bendis dans sa série Alias et une scène de Daredevil est d'ailleurs reprises dans cette série avec des détails en plus,quand certains détails n'apparaissaient que dans Daredevil. Une scène croisée intéressante mais anecdotique si l'on ne suit qu'une des deux séries).

Jessica Jones la nouvelle venue dans l'univers Marvel désarçonnée face à Typhoïd Mary,ennemie intime du Diable rouge.

Bendis conclut son long parcours sur Daredevil en laissant le héros dans une merde noire dont il ne peut se sortir qu'en adoptant la tempérance et en laissant son caractère de cochon un peu en dehors de l'équation.

À Ed Brubaker et Michael Lark de continuer les mésaventures de Matt Murdock...quant au tandem Bendis-Maleev,il a remis le couvert plusieurs fois, que ce soit sur Spider-Woman (une série en 7 numéros seulement,faute de ventes suffisantes snif snif) ou sur Scarlet (pas encore dispo chez nous). Leur prochaine collaboration se fera sur Moon Knight, second "batman" marvelien après Daredevil. Et je ne résiste pas à l'envie de vous montrer un bout de ce comic que j'attends avec impatience !!!!






mardi 8 mars 2011

Daredevil : La Renaissance. ( 2/5 )

Dans les années 90,Daredevil n'a plus vraiment la cote.Il n'est que l'ombre du diable qu'il était: les ventes sont désastreuses et les scénarios encore plus. La piètre qualité ne fait qu'entraîner l'homme sans peur vers les abysses.

Seul un miracle pouvait sauver le Diable de Hell's Kitchen. Il y en a eu deux ! Marvel veut en effet à l'époque redonner un coup de fouet à sa production et redorer son blason de " Maison des idées". Marvel engage Joe Quesada et Jimmy Palmiotti et les place à la tête d'un nouveau label : "Marvel Knights". Ce label avait pour but de relancer divers héros (ou groupes de héros) maltraités au fil des ans par des équipes créatives peu inspirées. Dans le viseur des 2 compères se trouve Daredevil qu'ils veulent vraiment relancer en grandes pompes (les autres titres lancés au début du label avaient eux été imposés par Marvel si je me souviens bien) : ils recrutent Kevin Smith au scénario des 8 premiers numéros. Smith est un cinéaste mais aussi un grand fan de comics, il suffit de regarder son film " Les Glandeurs" (Mallrats en V.O) pour s'en convaincre. Quant aux dessins,c'est Quesada lui-même qui s'en chargerait.

Pour relancer la machine,Smith imagine une histoire permettant de passer en revue tout le beau monde gravitant autour de l'homme sans peur. Des personnages importants mais aussi une intrigue qui permet de reparler des croyances religieuses de Matt Murdock (il est catholique). Tendu de bout en bout (il verra de nombreuses blessures et quelques morts dont une particulièrement choquante),le récit trouve une conclusion aussi tragique que lumineuse et relance Daredevil vers le chemin des intrigues soignées.


Le second arc narratif sera scénarisé par David Mack. Mack est connu pour son comic " Kabuki" auquel il imprime un style visuel et artistique particulier. Ce style sera " copié" par Quesada ( sans aucun doute sur les directives scénaristiques de Mack) pour servir l'histoire. Une histoire classique de vengeance et de manipulation mais servie avec brio. Le Caïd décide de briser Murdock (encore !!) qui n'en demande pas tant,surtout après la tragédie qui l'a marqué dans les épisodes précédents. Le Caïd lui met dans les pattes Maya Lopez,une jeune fille sourde et muette, en espérant que ce handicap rende Murdock plus enclin à se lier à la jeune femme. Une femme dotée d'une habilité surprenante : elle peut reproduire à l'identique tous les gestes qu'elle a observé : se battre,jouer du piano,etc...elle peut potentiellement tout faire! Pendant que Matt se rapproche de Maya, Wilson Fisk convainc cette dernière que l'assassin de son père n'est autre que..Daredevil !


L'amour et la haine se déchaînent alors dans un maelström émotionnel intense. Cet arc voit le départ de Joe Quesada du titre. En effet ce dernier est devenu entre temps rédacteur en chef de toute la maison Marvel. Le titre vivotera quelques mois avant qu'une autre équipe ne s'empare du titre et le marque de façon indélébile. Mais ça c'est " suite au prochain épisode" comme le dit la formule consacrée !

Daredevil : Introduction (1/5)

S’il est communément admis que je suis fan de Batman,il n’en est pas moins vrai que je porte un attachement tout particulier à un héros tout aussi torturé (si pas plus) : Daredevil.

Daredevil c’est l’avocat aveugle Matthew « Matt » Murdock. Tout jeune il a sauvé un vieillard en lui évitant de se faire écraser par un camion transportant des déchets radioactifs. Malheureusement le conducteur arrivait trop vite et son embardée pour éviter le garçon s’est terminée en accident. Les fûts de déchets se sont renversés et Matt en a reçu sur le visage. Ses yeux sont morts en un rien de temps. Mais sous l’action des radiations, ses autres sens se sont surdéveloppés. Il vit dans un monde sombre mais un monde remplit de bruits et d’odeurs qu’il perçoit mieux que quiconque. Son ouille lui permet même de « voir » à la manière d’une chauve-souris (j’en vois déjà qui se disent qu’ils viennent de comprendre pourquoi je l’apprécie du coup ).

Matt a été élevé par son père Jack,un boxeur pro. Il lui a raconté toute sa vie que sa mère était morte mais Matt découvrira plus tard que c’est faux. Sa mère, Maggie, est rentrée dans les ordres alors qu’elle était enceinte et après avoir accouché elle confia l’enfant à un Jack mis devant le fait accompli. Jack a mis beaucoup de temps à se remettre du départ de Maggie et à accepter la présence de ce fardeau en couche-culotte. Il a élevé le petit à la dure sans pour autant ne pas l’aimer. Son éducation catholique rongeait sa conscience et la vie de Matt.Matt que les enfants du quartier surnommait « casse-cou » (Daredevil) pour se moquer de son respect envers les règles…respect tout relatif puisqu’il ne commettait ses mauvais coup que sous le couvert d’un masque. Après l’accident du jeune homme,le comportement de Jack commença à changer, en mieux. Pendant ce temps,Matt découvre l’étendue de ses talents et est pris en charge par un mystérieux sensei du nom de Stick mais le tempérament de Matt lui fait renoncer a terminer sa formation. Mais Matt s’en moque un peu,il vit enfin malgré son handicap et la fac de droit est presque à portée. Mais c’est toujours quand le ciel s’éclaircit que le destin vous rappelle qu’il n’en a pas fini de vous en faire baver. Refusant de perdre lors d’un combat truqué, Jack est assassiné en représailles. Mais les assassins ont commis une erreur, celle de croire qu’ils ne seraient pas punis. Si leur appartenance à la Mafia leur donnait une immunité face à la justice des hommes,elle ne leur garantissait rien face à la vengeance d’un jeune homme qui venait de perdre (du mois cette nuit-là) tout espoir…et un homme sans espoir est un homme sans peur.



Cette nuit-là Matt les traque un à un dans un tourbillon de violence et de rage incontrôlées qui finiront par la mort accidentelle d’une prostituée. Une mort provoquée par Matt. Celui-ci s’en voudra pendant des années. Mais toutes les naissances se font dans le sang et les cris. Celle du justicier Daredevil ne fera donc pas une exception. Loin de moi l’idée de raconter toutes ses aventures. Je me contenterai de viser sa résurrection éditoriale. En effet, vers la fin des années 90,Daredevil est en perte de vitesse,les ventes ne sont plus ce qu’elles étaient du temps de l'homme qui a fait d'un petit héros de seconde zone un mythe : Frank Miller.Miller revoit les origines de Matt en les rendant dramatiques et surtout il introduit de nouveaux personnages tragiques comme Elektra, la petite amie de Matt à l'université qui deviendra son ennemie quand il est Daredevil. C'est aussi Miller qui fait du Caïd du crime, Wilson Fisk,l'ennemi le plus dangereux et acharné de Murdock ou encore de Bullseye l'assassin qui ne rate jamais son coup comme Némésis récurrente. Presque tout ce qui fait Daredevil aujourd'hui est basé sur les travaux de Miller. Miller a redynamisé le titre,fournit une nouvelle mythologie à la série et bouleversé durablement la vie du héros. Du suicide de sa petite amie à la destruction de son cabinet d'avocat par Fisk en passant par la trahison de son ex-fiancée qui vend son identité en échangé d'un fix, Miller aura fait sombrer Matt Murdock. Qui s'est relevé de tout...ou presque. Il aura besoin d'un coup de pouce pour sortir du fond du top des ventes.

Deux hommes vont sauver le Diable des tréfonds du classement des ventes : Jimmy Palmiotti et Joe Quesada…mais ça ce sont les histoires du prochain épisode !

Coup de projecteur.


Une fois n'est pas coutume,l'article qui suit n'est pas de moi. Il s'agit du texte d'une pétition.



Suite à la parution de l'article http://www.lesoir.be/culture/livres/2011-03-03/marcel-ayme-et-george-orwell-a-la-poubelle-825731.php dans le journal Le Soir, nous, citoyens, écrivains, éditeurs, enseignants, politiciens et autres acteurs de la société civile voulons témoigner notre indignation face à cet acte barbare que constitue la destruction de milliers de livres.

En effet, si nous concevons qu'une institution comme l'Association des Ecrivains Belges de langue française ne puisse conserver tous les ouvrages dans ses locaux, nous ne pouvons cependant accepter que ces livres finissent leur existence à la poubelle sans avoir auparavant pris les mesures suivantes :

Contacter tous les membres de l'AEB afin de les informer de la situation et leur demander si ils ne souhaitent pas venir voir les livres destinés à la destruction.
Contacter les responsables de l'opération « Mort au pilon » afin de voir si une collaboration serait possible.
Contacter des associations citoyennes telles que « Des livres pour l'Afrique », la Bibliothèque de rue qui offre aux sans-abris à Bruxelles la possibilité d'avoir accès à la littérature, …
Contacter l'Ambassade d'Haïti pour donner ces ouvrages à un pays en reconstruction.
Contacter les écoles, les hôpitaux, les prisons qui essaient, sans moyens, de constituer une bibliothèque.
Organiser des journées portes ouvertes afin que le public puisse venir chercher les livres qui l'intéresse.

Nous nous indignons aussi des propos tenus par Monsieur Jean-Pierre Dopagne, président de l'AEB, lorsqu'il affirme, dans le même article, que certains auteurs comme Balzac ne font plus partie du cursus scolaire, ce qui est faux.

Nous déplorons qu'une association littéraire, ayant pour mission de défendre la littérature, emploie des moyens aussi barbares et prive, par manque manifeste de réflexion et de connaissance des réseaux associatifs, des citoyens d'un accès à certains ouvrages qu'ils ne sont pas en mesure de se payer.

C'est pourquoi nous demandons à Monsieur Jean-Pierre Dopagne et aux membres de son Conseil d'administration qui étaient au courant du sort qui serait réservé à ces livres de prendre leur responsabilité et de stopper instamment la destruction de livres tant que toute solution alternative n'aura pas été envisagée



Non à la destruction de livres par l'AEB