dimanche 28 août 2011

Made In America.


Premier des 3 articles promis ( à demis mots) avant la mise au ralentit du blog. Nous aborderons aujourd'hui l'excellent "Captain America".

Avant toute chose, il est bon de couper l'herbe sous le pied des bobos et autres sous-prolétaires intellectuels pour qui le simple fait d'accoler "America" au super-héros étoilé est la preuve que le film (et a fortiori le comic book ) est le porte-parole du patriotisme exacerbé d'un peuple va-t-en-guerre.

Créé en 1941 AVANT l'attaque de Pearl Harbor,Captain America était pour ses auteurs une sorte d'outils de propagande pour réveiller les américains sur la guerre qui sévissait en Europe et sur l'aide précieuse que les USA auraient pu apporter à ses cousins Européens face aux hordes nazies.
L'idée était plus de susciter l'envie d'aider ses compères humains que de légitimer une quelconque attaque " préventive".

Il n'est donc pas un pantin aux ordres de l'Oncle Sam mais bien ce que l'Amérique peut produire de meilleur, c'est-à-dire celui qui suivrait vraiment les idéaux du nouveau monde qui prônent le respect des autres , les valeurs humaines et la liberté.
Les valeurs américaines ,donc, se rapprochent énormément des nôtres il me semble et ce n'est pas parce que l'américain beauf qui constitue la grande partie du pays ne les respecte que dans une vision difforme qu'il faudrait en conclure que c'est la cas de Captain America. 
Il ne sert pas le gouvernement, il est au service du rêve américain, nuance ô combien importante pour appréhender le personnage. 
Il ne souhaite pas servir son pays pour sa grandeur ou par pur patriotisme mais pour faire le bien ! Pour sauver des vies, rejoignant ainsi l'idéologie de la majorité des soldats américains passés ou actuels (les dérives horribles dont on a eu connaissance ces dernières années ne reflètent pas, j'en suis persuadé, la mentalité de tous les soldats partis loin de chez eux).


Bon, maintenant que c'est clair, attaquons nous au film à proprement parler. Steve Rogers ( Chris Evans) est un jeune homme souhaitant servir dans l'armée. Les exactions nazies le révulsent et sa moralité le pousse à vouloir servir et partir aider : l'idée de rester impassible alors que la mort fauche à tout va lui est insupportable. 
Doté d'une volonté et d'un courage de fer, Steve souffre d'un handicap : c'est un gringalet asthmatique. Il est rejeté lors des tests d'admissions et réessaye de ville en ville en changeant de nom (et donc en commettant l'acte illégale de mentir sur ses formulaires d'adhésion à l'armée). Cette pugnacité le fait remarquer par le professeur Erskine ( Stanley Tucci ), savant allemand ayant échappé à la folie Nazie et venu se réfugier en Amérique. Celui-ci, aidé par l'inventeur génial Howard Stark (oui oui le père de l'autre) a mis au point une technique pour créer un surhomme. Et Erskine fait entrer Steve dans le programme de sélection. 
Steve est sur le point de devenir le premier et le seul Super-Soldat de l'histoire car la division scientifique occulte des nazis, l'Hydra dirigée par le "Crâne rouge", tue le bon professeur et la formule est perdue à jamais. 
Seul représentant d'une armée de surhomme qui ne verra jamais le jour, Steve ne participera pas à la guerre et servira d'outils de propagande à travers les Etats-Unis pour vendre des bons du trésor et aider à l'effort de guerre .Mais lors d'une tournée en Europe, Steve décide d'endosser son vrai rôle en montant une opération commando sur une base de l'Hydra où sont prisonniers des soldats de toutes nationalités.
C'est lors de cette mission qu'il se rend compte que Crâne Rouge a mis la main sur un artefact lui permettant d'alimenter des armes et inventions bien en avance sur son temps ! Et l'ironie suprême de la situation c'est que Steve Rogers, ce blond aux yeux bleus, soit devenu le Übermensch
que l'oncle Adolf voulait tant !

Le film est donc bien plus un film de guerre un brin uchronique qu'un simple film de super-héros. Et c'est l'une de ses grandes forces, nous présenter un héros super et non un super-slip. Car bien qu'avantagé, Steve Rogers reste un soldat qui mène des opérations contre l'ennemi. Ce qui fait que le film ne souffre d'aucun temps morts à la différence de plusieurs des autres films Marvel sortis jusqu'ici.
De plus, le film regorge de personnages soignés même lorsqu'ils ne bénéficient pas d'un temps de présence important. Et pour une fois on évite le cliché de la demoiselle en détresse souvent inhérent à ce type de production. Le casting est impeccable et Chris Evans est vraiment Steve Rogers, l'acteur a trop tendance à être sous-estimé en raison de certains de ses choix de carrière mais c'est lui qui rendait regardables les films sur les Fantastic Four à la base ,quand même !

Derrière la caméra on retrouve Joe Johnston. Ce nom ne dira pas grand-chose à certains mais c'est pourtant loin d'être un inconnu : il a en effet d'abord travaillé comme directeur artistique sur de nombreuses productions Lucas ( les Star Wars, Indiana Jones) et cela explique le soin apporté aux différents éléments visuels du film comme les décors, les véhicules rétro-futuristes, les armes, et les effets spéciaux de toute beauté (et mention spéciale à la transformation gringalet/super soldat)…mais surtout Johnston a aussi réalisé de nombreux films tels de Rocketeer, Hidalgo, Jurassic Park 3, etc…un technicien plus qu'honnête doublé d'un œil de dessinateur. 
Formé à l'école Spielberg, il arrive aussi bien à tourner des scènes calmes qu'à emballer des séquences d'actions léchées et toujours lisibles. Ce qui prouve bien que lorsqu'on laisse un film Marvel à un vrai technicien et non à un acteur ayant des lubies de réalisateurs ( Les 2 Iron-Man, Thor), on obtient directement un produit d'une autre envergure. 
Bien entendu, le film fait le lien avec le prochain film Marvel à sortir en 2012 : " The Avengers " et à ce titre la fin du film (et sa séquence post-générique) donne très envie de savoir ce que Joss Whedon nous prépare pour l'année prochaine.

vendredi 19 août 2011

Plan à plus ou moins long terme.

Après une fermeture sur un coup de tête suite à un évènement tragique et inopiné, j'ai décidé de continuer à nourrir ce blog. Néanmoins, j'ai bien peur qu'il ne soit pas mis à jours aussi souvent avant quelques temps : l'envie me prend d'enfin me consacrer à une somme d'articles imposante sur un sujet qui m'est cher. Mettre en place un tel travail va me prendre du temps et occuper mon esprit ( et c'est bien ce que je lui demande en ce moment !). Constituer le corpus et le lire aussi ( bien que cette partie soit déjà entamée ) et prendre des notes ( et peut-être relire aussi).

Je ne pas pas à l'aveuglette, j'ai déjà un plan précis en 8 chapitres ( allant jusque parfois 8 sous-chapitres ) de ce que je veux écrire et publier dans ses pages. Je n'abandonne pas, je rédige en prenant mon temps, en sélectionnant mon iconographie ( et en faisant chauffer mon scanner sans doute aussi, pour avoir l'image qu'il me faut où il faut ! ). Je pense publier l'article que je préparais sur " Shadowland " et ensuite deux critiques de films : Captain America et Cow-boys & Aliens. Ensuite, seuls d'éventuels coups de cœur viendront se glisser ici (histoire de ne pas sombrer dans l'oubli non plus et de garder la main) avant l'avènement de la série d'article dont je parlais plus haut: bref dès le 1er Septembre tout va tourner au ralenti (et la reprise des cours ne va pas aider non plus vu le programme qu'on me réserve).

mercredi 10 août 2011

Ce n'est pas un retournement de situation lamba !

C'est l'une des grandes règles des comics : un mort ne le reste pas longtemps. On trouve toujours un moyen de le faire revenir…c'est tellement ancré dans le genre que les auteurs ne font même plus croire à la mort du héros aux lecteurs, juste au casting de la série ( Bruce Wayne est un bon exemple). Bref, on ne compte plus le nombre de morts qui sont revenus : Elektra, Captain America, Jean Grey (plusieurs fois elle ! ). Et on ne s'en offusque pas… Dans la vraie vie ça ne se passe pas comme ça, on ne revient pas de la mort. On ne revient pas de ce point final à l'existence !

Les héros ordinaires, ceux qui essayent de rendre la vie plus belle, ne reviendront pas. Pas de " Main " pour eux, revenez plus tard nous n'avons plus de puits de Lazare. Pas de fontaine de jouvence, rien, nada ! C'est peut-être temporaire, c'est peut-être définitif…mais je ne veux plus lire ce genre d'histoire, je ne veux plus me déplacer au cinéma pour les voir. Spider-Man peut aller se faire entoiler !

Profitez de la vie, vous n'êtes pas un super-héros de papier. Profitez du temps qu'il vous reste parce que vous ne savez jamais à quel point le sablier est déjà rempli. Et cette saloperie est fixée au sol, on ne vous la retournera pas ! Éteignez votre ordinateur, allez faire une chose que vous remettez au lendemain : profitez d'un parc tout près, visitez un ami depuis trop longtemps perdu de vue, avouez à cette fille que vous voudriez être plus qu'un ami, divorcez même si cela vous chante…et même si au final le résultat de la démarche n'est pas celui escompté, au moins un regret ne vous hantera-t-il pas jusqu'au bout du voyage.

Vous ne savez pas quand le tour de manège va s'arrêter, vous n'avez aucune idée de quand la nuit va tomber ! Alors vivez, pour apprécier l'esprit libre le crépuscule quand le moment sera venu…

dimanche 7 août 2011

Sliders.

Neil Gaiman , auteur anglais et doté d'une imagination incroyable nous revient encore une fois avec une œuvre destinée à la jeunesse mais que les adultes auraient tort de dédaigner. Il est ici associé à Michael Reeves.

Au départ, Entremonde ne devait pas devenir un roman mais une sérié télé, mais face à l'incompréhension du concept par les producteurs, le projet est resté au stade d'ébauche de scripts et de synopsis. Le concept, parlons – en ! Joey Harker est un ado tout ce qu'il y a de plus typique. Sauf que son sens de l'orientation est désespérant : même équipé d'un GPS, il arriverait à se perdre. Un jour lors d'une course d'orientation ça ne manque pas : Joey se perd et arrive tant bien que mal à retrouver sa maison sauf que quelque chose cloche, que des petits détails ont changé : Joey est passé dans un monde parallèle. Très vite il est amené à comprendre qu'il est un Marcheur et il est enjoint à rejoindre une organisation composée uniquement de ses doubles interdimensionnelles . Une organisation qui fait en sorte que deux grandes puissances (l'une basée sur la magie, l'autre sur la science ) ne prennent pas trop de pourvoir et ne rompent pas l'équilibre de l'Altivers.

Bon, un concept pareil c'est certain que ça peut être casse-gueule. Ajoutez à cela que les doubles ne sont pas toujours humains et ça devient franchement spécial. C'est sans compter sur la plume de Gaiman qui fait passer tout ça à une vitesse folle. C'est d'ailleurs le reproche principal que l'on pourrait faire au livre : être trop court. Non pas que l'aventure en elle-même aurait dû être plus longue mais cibler le lectorat jeunesse parce que le héros est un ado est réducteur. Mais pour la défense des auteurs, c'est à la demande d'un des enfants de Gaiman que nos compères ont repris le concept et on sait depuis Coraline ( et L'étrange vie de Nobody Owens ) que Gaiman aime écrire pour ses enfants. D'ailleurs ça fait quelques livres qu'il ne fait que pour eux ! Le livre surfe un peu sur la vague Harry Potter avec ses héros doté d'une capacité unique peut-importe le monde dont ils proviennent et l'apprentissage en classe. Mais le tout est survolé : comme dans Coraline et Nobody Owens. Ce qui est bien dommage car on loupe alors les métaphores et sans doute des dialogues savoureux comme Gaiman sait si bien les écrire. C'est vraiment le seul reproche à faire au texte en lui-même: cette simplification du style littéraire (qui reste bourré néanmoins de références à la culture populaire). Le livre, puisqu'il devait à la base être un scénario de série, se termine sur une fin ouverte. C'est un peu frustrant alors qu'aucune suite n'est annoncée et que plusieurs pistes annonçant un fil rouge sont lancées !

Passons aux reproches purement imputables aux éditions " Au Diable vauvert " maintenant : premièrement l'immonde couverture alors que celle de l'édition américaine est soignée et dans un style très comic-book (normal, Gaiman est aussi scénariste de comics et de séries télés british à ses heures). Ensuite la traduction de Marcel Pagel. Si rien n'est honteux au niveau de certaines adaptations (on parle de Larousse, dico bien français, à la place d'un dictionnaire connu anglo-saxon par exemple) , il y a une faute de grammaire qui s'est payée le luxe d'apparaître deux fois de suite. Une faute dont je ne suis pas le seul à trouver incroyablement conne : " ça a" qui devient "ç'a " . Même phonétiquement on prononce les deux "a". Personnellement je trouve que ça ne veut rien dire et ça me fait sortir du texte en tiquant méchamment ! Patrick Marcel, l'autre traducteur récurrent de Gaiman après Pagel n'aurait pas fait une telle faute ( jamais lu ça dans Neverwhere , De bons présages ou encore Miroirs et fumées par exemple ). Le pire c'est que l'utilisation du " ç'a" en lieu et place du " ça à " est en train de se répandre à vitesse grand V : la trilogie Millennium par exemple en est bourrée ! Une véritable honte et une insulte à la langue française. Et quand on insulte la langue que je lis, je me sens moi-même insulté !

Bref, un bon petit bouquin, certes trop court mais plein de qualités que n'arrivent pas à gâcher une couverture hideuse et une traduction à la va-comme-j'te-pousse !

Ce cher Lock Holmes !


Où l'on parle de Sherlock Holmes, du docteur Gregory House et de Sherlock la nouvelle série de la BBC consacrée au héros de Sir Arthur Conan Doyle !
Sherlock Holmes. Tout le monde le connait. Oo tout du moins tout le monde croit le connaître ! À tel point que la sortie du film de Guy Ritchie avait déclenché de nombreux commentaires de la part de pseudo-spécialistes qui , par exemple, hurlaient au scandale que le détective se batte en pratiquant les arts martiaux…alors qu'Holmes est un combattant aguerri au baritsu chez Doyle.

Comme Dracula, Holmes a tellement été adapté, remodelé et trahi par le cinéma et les séries télévisées que c'est son image déformée et non son image littéraire qui a marqué la culture populaire. Jusque la fin des années 80's, le détective de Baker Street et son fidèle acolyte, le Dr Watson, ont été la matière d'une multitude d'œuvres ( dont Le secret de la pyramide/Young Sherlock Holmes en V.O, une très bonne production Spielberg revenant sur les jeunes années de Sherlock et qui offrait également des origines à l'antagonisme réciproque nourrit par Holmes et Moriarty ! ). De plus, les années 80's ont surtout été marquées par la série animée produite par Hayao Miyazaki ( Porco Rosso, Princesse Mononoke,etc…) et qui constitue ma première rencontre avec Sherlock. Sherlock qui reste une source d'inspiration pour de nombreuses créations audio-visuelles mais aussi littéraires ou comme personnage de bande-dessinées, qu'il soit héros ou simple personnage secondaire !
Puis, le calme plat, rien de notable ne sortant plus sur les enquêtes du célèbre détective ( bien que la BBC produise de temps en temps des téléfilms sur Holmes dont certains avec Rupert Everett, mais ceux-ci restent pour la plupart bien confidentiels en dehors du Royaume-Uni ). Il faudra attendre l'avènement d'un autre héros, détective dans un domaine particulier, pour que l'intérêt des producteurs se tourne de nouveau vers Londres et ses mystères. Ce héros c'est Gregory House. House, de l'aveu même de son créateur, David Shore, est fortement basé sur Holmes. À l'origine son Watson devait même être son meilleur (et probablement seul ) ami : le Dr Wilson. Au final c'est en effet une équipe qui joue le rôle de Watson, c'est-à-dire le rôle de celui qui peut offrir un point de vue différent car moins (et c'est paradoxal) soumis à un Q.I de génie. Devant le succès monstre de la série , il n'a pas fallu longtemps pour que le héros à l'origine de la création de House retrouve le chemin des studios. Ainsi, plus ou moins en même temps, deux productions débutent : le Sherlock Holmes de Guy Ritchie avec Robert Downey Jr et la série Sherlock de Steven Moffat et Mark Gatiss.
Steven Moffat est le petit prodige télévisuel de la BBC. La série qui le lança sur le chemin de la gloire, Coupling , m'a personnellement offert des fous rires dont certains ont bien failli me tuer. Ensuite on l'a retrouvé sur l'adaptation contemporaine de Jekyll et sur Dr Who. N'étant pas fan du Dr Who, j'ai quand même sur simple mention de son nom regardé l'épisode " Blink" (premier qu'il a écrit pour le Dr) et force est de constater qu'il m'a fait un sacré effet. C'est en travaillant sur Dr Who qu'il rencontre Mark Gatiss, lui aussi scénariste. De fil en aiguille, les deux hommes en viennent à vouloir réadapter un héros qu'ils estiment disparu : Sherlock Holmes. Et puisque Moffat a déjà l'expérience de la transposition d'une œuvre du 19me en une série prenant place dans le monde d'aujourd'hui, les deux compères n'hésitent pas à tenter le coup très casse-gueule de placer les nouvelles aventures du détective en plein 21me siècle. Le pari était risqué.

En juillet 2010 le premier épisode ( sur 3 ) d'une heure et demi débarque sur la BBC, écrit par Moffat lui-même. L'épisode est bourré de références à Conan Doyle, à commencer par le titre de l'épisode : Une étude en rose, qui renvoie à la première aventure du héros de Doyle : Une étude en rouge ( à ce propos, l'excellent auteur Neil Gaiman a consacré une nouvelle à un hommage à Holmes dans Une étude en vert). On y suit le parcours de James Watson, médecin de l'armée revenu blessé d'Afghanistan ( tout comme le Watson d'origine ), traumatisé par la guerre, Watson est mis en contact avec Sherlock car tous deux recherchent un appartement en collocation car aucun ne peut se payer une telle chose seul. Très vite, alors que Holmes est appelé à enquêter sur des suicides en série, il fait appel aux talents médicaux de Watson pour l'aider : c'est le début de l'aventure pour John qui finalement ne demandait que cela pour se remettre en selle. Le Sherlock présenté ici est froid, calculateur, génial. Doté d'une mémoire parfaite. Plus brillant encore dans ses déductions que celui incarné par Donwney Jr. Il est mal-aimé de Scotland Yard ( à l'exception de l'inspecteur Lestrade of course ) qui le considère comme un véritable psychopathe accro aux énigmes meurtrières et qui finira forcément par commettre un meurtre quand en résoudre ne lui fournira plus sa dose. Accro à la nicotine ( et non plus à la cocaïne ) il est , comme son modèle victorien, incapable de supporter l'inaction : il a besoin d'avoir une affaire à résoudre ! De plus Moffat et Gatis déclarent qu'ils considèrent que tout ce qui a été fait sur Holmes fait partie du canon ( au sens biblique) et vont donc s'amuser à jouer avec les codes associés à Holmes et ce même si cela ne fait pas partie des récits d'Arthur Conan Doyle, l'une des phrases les plus connues restant " Élémentaire mon cher Watson " et que Doyle n'a jamais écrite !
Si le second épisode brille plus par le jeu des acteurs que par l'intrigue, il n'est pas dénué de qualités mais c'est l'épisode 3 qui va mettre le spectateur sur les genoux. Holmes est contraint par un poseur de bombes à résoudre de vieilles affaires dans un délai imparti. S'il n'y arrive pas, une bombe explose…et la dite-bombe étant reliée à chaque fois à un otage, Holmes n'a pas droit à l'erreur. L'épisode alterne moment plus calmes et moments forts d'un suspense qui va crescendo. La palme revenant à la fin de l'épisode sous forme de cliffhanger insoutenable ! La relation Holmes - Watson de son côté offre des moments savoureux, dramatique ou drôles ( le côté gay friendly de ce couple d'amis est d'ailleurs un ressort qui fonctionne très bien). Cette relation fonctionne donc parce que les acteurs ont été choisis avec soin : Benedict Cumberbatch incarne un Holmes qui au premier abord peut sembler un peu jeune mais c'est parce qu'il est bien conservé. Il transmet très bien qu'il est intelligent, asocial, parfois à la limite du dédain. Quant à Martin Freeman en Watson, il est juste parfait quelque part entre le rondouillard un peu lent qu'on nous présente souvent et le soldat de métier qu'il doit être. Un couple mal assorti qui peut donc faire des miracles ! Notons de Benedict Cumberbatch a été nommé aux BAFTA awards en 2011 pour son interprétation !

La série offre un souffle "so british", elle souffre néanmoins de quelques défauts mineurs qu'il sera aisé de corriger dans la future saison 2. Premièrement les épisodes sont un chouïa trop long : sous formes de téléfilms d'une heure et demi (format Colombo ), elle gagnerait à être rabotée de 10 à 15 minutes pour imprimer un rythme plus rapide et supprimer quelques petites passages à vides. Ensuite , il serait de bon ton de dissimuler un peu mieux les emprunts à la mythologie autour du personnage de Doyle : en effet certains effets sont trop convenus à l'image de Mycroft Holmes dont ,personnellement, je n'ai pas été surpris quand il s'est présenté officiellement puisque ça sentait à plein nez qu'il ne s'agissait pas de Moriarty. Moriarty parlons – en. S'il n'est pas le grand vilain de la saison, son ombre plane néanmoins sur l'entièreté de celle-ci. Et il va sans aucun doute être fort présent dans la prochaine saison : déjà pour surfer sur la vague du second film de Ritchie où il jouera un rôle majeur mais aussi parceque les aventures servant de bases à la dite saison 2 ont été révélées : parmi elles on retrouve Le chien des Baskerville mais aussi Le dernier problème, aventure qui voyait Holmes combattre son grand ennemi et mourir (enfin simuler sa mort). On regrettera aussi l'absence d'une touche féminine forte : Irène Adler n'est en effet pas de la partie ( même si une réplique vers la fin du tout dernier épisode m'a fait penser que peut-être elle a déja croisé la route de cet Holmes). Hors que serait un détective sans une roublarde pour lui remuer l'esprit ? Après tout, l'autre plus grand détective du monde est bien sans arrêt sur le dos de Catwoman ( à moins que ça ne soit l'inverse ? ).























Notons que, pour ma part, Rachel McAdams aurait fait une parfaite Catwoman dans la saga orchestrée par Christopher Nolan.

mardi 2 août 2011

La nation de minuit.

Retour sur un comic book paru il y a plus de 10 ans mais qui n'a rien perdu de sa superbe ! Sorti entre 2000 et 2002, Midnight Nation est une histoire en 12 chapitres de 22 pages. Signé ( à l'époque ) par un scénariste novice en comic ( mais aguerri en matière de scénarios télévisuels) :Joe Michael Straczynski, que les fans surnomment JMS, bien plus simple à écrire. Il est depuis un scénariste récurrent de nombreux comics !

David Grey est inspecteur au L.A.P.D, à la criminelle. Alors qu'il enquête sur le meurtre d'un dealer, David est attaqué par des individus verts ornés d'étranges tatouages ! David se réveille à l'hôpital mais personne ne semble le voir et lui-même perçoit les gens en filigranes. C'est à ce moment qu'une jeune femme, Laurel, l'accoste et lui annonce que son âme a été volée et que si il ne la récupère pas d'ici un, il deviendra un Marcheur, une des ces choses qui l'ont attaqué, à moins qu'elle ne le tue avant. Et que si personne ne le voit c'est parce qu'il est tombé dans " L'entre-deux" un monde où échoue les oubliés de la Terre. Nos deux héros commencent donc un voyage vers New-York où attend l'âme de David et celui qui lui a dérobée, à pied car de ce côté de la métaphore, seuls les objets abandonnés sont utilisables. Cette notion d' "entre-deux" n'est pas sans rappeler le roman " Neverwhere " de Neil Gaiman, autre monument du genre fantastique qu'il serait malheureux de louper.

Au travers d'un road-trip pédestre de plusieurs milliers de kilomètres au cours duquel les coups durs ne manqueront et où l'émotion passera vraiment très bien, tant grâce aux dialogues de JMS qu' au talent du dessinateur Gary Frank, c'est vers une critique de la société de la fin des années 90 que l'on assiste. Une situation qui rappelle toujours autant l'époque actuelle; égoïsme, chacun pour soi, cynisme, laisser sur le bas-côté de la route les laissés pour compte. La situation est peut-être même pire qu'à l'époque où la série a été écrite.Un cercle vicieux que rien ne vient rompre amène de plus en plus de personne dans " l'entre-deux". C'est aussi un moyen pour cette athée de JMS de jouer avec les notions des diverses religions chrétiennes en matières d'enfer, de damnation, de libre arbitre et de sacrifice. Mais sans prêcher pour sa paroisse. Au final, Midnight Nation est un récit qui lorgne vers plusieurs genres en réussissant à ne pas partir dans n'importe quelle direction malgré cela. Et le dessin et le découpage de Gary Frank rend le tout extrêmement dynamique ,et vivant dans les moments plus calmes.















D'ailleurs, ces deux-là se retrouveront quelques années plus tard pour livrer cette fois-ci une grande série sur les super-héros abordant la question de savoir si le pouvoir corrompt.