lundi 25 février 2013

Pie tueuse !


Encore un livre de la collection Lunes d’encre ( À travers temps, La rédemption du marchant de sable,L’invitée de Dracula et Le dernier loup-garou) qui finit chroniqué ici. Et quand on termine un ouvrage en deux coups, c’est qu’il y a quelque chose de vraiment bon dans l’essence de ce livre .

Butcher Bird, c’est l’histoire de Spyder, un tatoueur tatoué un peu loser qui vient noyer son chagrin dans le seul bar tibétain de San Francisco. Alors qu’il était parti faire sa vidange derrière le bar dans la ruelle, il est attaqué par un monstre bien décidé à lui faire la peau. Il ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Pie-grièche, une bretteuse aveugle particulièrement douée.

Le lendemain matin, Spyder se réveille de sa gueule de bois et constate deux choses : non, il n’a pas rêvé d’un monstre et le monde dans lequel il vit semble similaire et pourtant différent. Soudain, il voit ce que les humains ne doivent pas voir : le monde derrière le monde, les anges, les démons, et autres joyeusetés bien métaphysiques. Perdu, Spyder se met en quête de sa sauveuse. Le premier pas vers une quête plus grande encore et qui pourrait mettre en péril la création, rien que ça ! Pas de pression !

Richard Kadrey livre ici une série B de haute volée. Les amateurs de fantastique y verront quelques petites similitudes avec Neverwhere de Neil Gaiman ou Évadés de l’enfer de Hal Duncan ( mais vraiment minimes les points communs ), pour le reste, Kadrey pose des personnages n’ayant rien à voir avec les œuvres pré-citées !
L’histoire ne possède aucun temps morts et pourtant Kadrey arrive à créer sa mythologie, établir des règles dans ce monde nouveau pour le lecteur et le héros de l’histoire, faire interagir ses personnages, questionner philosophiquement sur certains détails de la religion chrétienne sans que cela ne soit rébarbatif (mais c’est sans doute très hérétique de sa part, autant dire que j’adore ça ).

Jusqu’au bout, on prend un plaisir coupable ( quoique ) à suivre un groupe de personnages hétéroclites dans un voyage dépaysant, bien mené et ô combien jouissif pour qui apprécie les monstres, les filles armées d’un sabre, la magie et la démonologie.

Alors ce n’est peut-être pas de la grande littérature mais quel pied, quel fun et le tout sans être vraiment décérébré malgré ce que l’écrivain essaye de faire croire. Une lecture conseillée à tout ceux qui voudrait se payer une montagne russe littéraire. Seul regret ? Le récit se termine de manière ouverte mais l’auteur ne semble pas vouloir y revenir. Son prochain ouvrage est le premier tome d’une série, Sandman Slim, qui débarquera en mars ( autant le dire, je serai au rendez-vous) et qui possède le point commun de voir son héros visiter l’Enfer. Mais apparemment, une version différente de celle proposée dans ce livre. Un auteur à suivre car il fait plaisir en se faisant plaisir, ça se sent !


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