lundi 25 août 2014

Noir est l'été.

Elm Haven, petite ville de l'Illinois.
C'est le début de l'été et des vacances en cette bonne année 1960. L'école Old Central va fermer ses portes à jamais.
Le dernier jour de classe, un élève disparaît. Mais qui se soucie d'un cas social ?
Pourtant, une bande d'amis va s'en préoccuper et attirer à eux les sombres secrets de leur ancienne école, de leur ville et de son histoire. Car tapie dans l'ombre, la fin de l'innocence s'apprête à frapper un à un la petite bande.

Dan  Simmons a sans doute été le rival le plus sérieux de Stephen King dans les années 80 et 90. Et , sans conteste, on pense au fantastique " Ça " lorsque l'on débute la lecture : une bande d'amis d'environs douze ans chacun, une petite ville américaine typique, des secrets enfouis, un mal qui rôde…
Car King a usé et abusé (mais sans gaver son lectorat car l'homme est fort) d'un schéma récurrent utilisant les affres et les aléas de la vie de l'enfance pour nourrir son œuvre.
Mais il n'a pas inventé ce schéma. Néanmoins, il le manie tellement bien que voir un de ses rivaux s'attaquer à ce même exercice peut sembler simpliste.

Pourtant, Simmons, va appuyer sur l'aspect fantastique bien plus que sur l'aspect "enfance" : certes, on retrouve quelques brutes plus âgées mais celles-ci sont vite remises à leur place. Ce qui compte, c'est ce qui rôde la nuit dans le noir et les sombres actions d'adultes malfaisants quand les adultes ordinaires semblent incapables de percevoir le mal et la pourriture émanant de certains de leurs concitoyens et proches voisins.

Faisant lentement mais surement monter la sauce, coupant son récit quand il le faut pour embrayer sur une autre action et laissant le lecteur dans un état proche de la syncope tant le suspense est haletant, Simmons signe un roman prenant, horrifique et diablement perturbant.
Alors non, face à " Ça ", il se ferait dévorer…mais pas sans vendre chèrement sa peau et vous faire vérifier que rien ne se cache sous votre lit avant de vous endormir.

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