lundi 1 novembre 2010

Et j'ai crié,crié...Alien,pour qu'il revienne...

Il y a des monstres de cinéma et il y a Alien. Cette charmante créature au design fabuleux a hanté 4 films et 2 navets. Heureusement ce ne sont que les épisodes mettant en scène Ellen Ripley qui sont disponibles dans un très beau coffret anthologie.

Les possesseurs du coffret Quadrilogy (excusez l’américain moyen, donc ignorant et inculte, qui a pondu un mot aussi débile pour désigner une tétralogie, tout le monde ne peut pas être né avec un esprit à même de commander à vos mains d’ouvrir une encyclopédie,alors oui depuis ce mot et sa traduction sont passés dans le langage mais ne se retrouvent que très peu dans un dico…j’espère profondément que cette greffe linguistique ne prendra pas) sorti en 2003 doivent probablement se demander si il est bien nécessaire de se procurer ce coffret blu-ray. Je me suis moi-même posé cette question délicate et épineuse….avant de céder aux charmes de la Haute-Définition. Alors , le jeu en valait-il la chandelle ? Ou au contraire ai-je eu l’impression qu’un être immonde sortait de ma poitrine en me laissant mort de m’être fait avoir par une manœuvre purement commerciale de la part de la FOX ?

Il n’a pas été simple d’appréhender cet article sur cette saga presque aussi culte que Star Wars. En effet, devais-je ne critiquer que le travail de restauration des films ou également ,si tard après la sortie des films, donné mon avis alors que presque tout le monde connait déjà les aventures de Ripley et sait d’ores et déjà si il apprécie ou pas cette fresque horrifique ?

Je me contenterai de surtout me concentrer sur les aspects techniques,mais certaines de mes remarques devraient vous donner une idée de ce que je pense de chaque épisode. Je n’exclus surement pas de cracher mon venin – acide ! – sur l’un ou l’autre tome de l’œuvre.

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier en HD.

Waw. Le film de Ridley Scott date de 1979 mais sa restauration rend l’image presque aussi belle et définie que si le film avait été tourné il y a quelques années seulement. Le tout sans toucher à la colorimétrie de l’image de base. Le travail du directeur de la photo est donc respecté comme s’il s’agissait du Graal. Le revers de la médaille est cependant parfois déroutant : certains effets spéciaux spatiaux (notez je vous prie mon effort de rime) souffrent d’être ainsi si fluides, leur artificialité n’en apparait que plus flagrante. Néanmoins, de telles séquences étant au final assez rares,le film ne souffre absolument pas de ce détail ,il est toujours aussi prenant et angoissant. La piste sonore est plus claire mais n’est pas altérée,aucune tentative de retoucher ou de modifier les effets sonores n’a été opérée. Une perle dans un écrin en diamants…voila ce que méritait ce véritable chef-d’œuvre,parabole sur la maternité s’il en est…ou pas.

Cette fois, c’est la guerre.

En 1985, une suite au film de Ridley Scott est initiée. On la confie aux bons soins d’un jeunot qui vient de réaliser un film automatiquement propulsé au panthéon des films cultes : Terminator. Ce réalisateur qui met un point d’honneur à signer (ou co-signer) le scénario de ses films c’est James Cameron,le futur roi du monde avec les succès que seront Titanic et Avatar.

J’avais dit que je n’aborderais que le côté technique et pourtant je vais me fendre d’une critique sur le film. J’use ici d’une entourloupe puisque c’est de la Director’s cut que je vais parler, ce qui me place indéniablement dans le domaine technique. La roublardise est parfois un de mes défauts, et je ne m’en excuserai pas.

Aliens dure, dans ces conditions,2h34. Ça peut paraître long. Ça ne l’est pas. Cameron a écrit un script ciselé. En portant spécialement son attention sur Ripley, ses angoisses, ses doutes, ses désillusions, son envie de survivre…Cameron plonge le spectateur dans l’âme de Ripley et on ne veut plus la lâcher avant le générique final. Il a aussi la bonne idée de ne pas tenter de faire un remake déguisé d’Alien (alors que tant de suite ne sont que ça) et livre donc un film d’action au suspense à couper au couteau et qui va crescendo, nous offrant un spectacle, comme dirait Faulkner, de bruit et de fureur. Un bruit et une fureur toute guerrière donc qui elles aussi ont profité d’un éclaircissement numérique tout en gardant ce qui faisait leur force. On touche presque au respect religieux.

L’image de base du film est granuleuse. C’est un aspect qui a toujours été présent dans le film et grande aurait été la tentation de faire disparaître ce grain « disgracieux » de la copie blu-ray. Il n’en est rien. Et c’est tant mieux. Le grain cinéma est bien là, le grain causé par une mauvaise compression n’est plus là et les images sont pourtant retravaillées au maximum, dans le seul but de les rendre encore plus belles sans jamais toucher à leur essence-même. Le résultat est donc époustouflant de précision et de respect de l’œuvre de départ. Un sacré coup de force qui fait d’Aliens le meilleur disque de cette anthologie. Comme pour le précédent film, certains effets spéciaux accusent leur âge (notamment l’incrustation de maquettes dans l’image,mais cela était déjà le cas en 1986,rien de très alarmant à cela) tandis que d’autres se trouvent bien plus en adéquation, comme les inserts par rétroprojection. Aliens est toujours,après tant d’années,le meilleur représentant de la catégorie « films de science-fiction/action ». Et il ne risque pas d’être dépassé avant longtemps.

C’était quoi le slogan du 3 au fait ?

Pas grand-chose à dire ici…le travail de restauration est tout aussi soigné que sur les deux autres opus. Je ne m’attarderai donc pas sur ce film que David Fincher renia de sa filmographie.


On notera, et ça je l'ignorais avant de me renseigner,que la piste audio de la version longue a été retravaillée pour ce blu-ray puisque certaines séquences sur la version DVD n'étaient pas au top. Cet épisode n'étant pas mon préféré je ne me suis pas aperçu de la chose. Les acteurs se sont donc prêtés au jeu de redoubler certaines de leurs répliques pendant que les techniciens retouchaient le reste de la piste audio. Les petits plats dans les grands donc. Ce qui choque une fois qu'on passe au 4e épisode....


Alien Déception

Aie…le film de Jean-Pierre Jeunet est sans aucun doute le plus mal loti. En effet,l’image est digne…d’un dvd. Aucune restauration n’a-t-elle été apportée à cet opus souvent décrié mais qui ne le mérite pas ? Et ce même si les créatures font plus penser aux raptors de Jurassic Park tant dans leur comportement que dans leur création en images de synthèses ?

Est-ce parcequ’il est le plus récent que les producteurs ont pensé que la qualité du master dvd suffirait pour le blu-ray ? En tous cas,il est scandaleux que ce film n’ait pas reçu le soin apporté aux autres ! Le travail est donc méchamment bâclé et je suis presque sûr que la version dvd contenue dans la coffret Quadrilogy (putain que je hais ce mot) est de meilleure qualité… Devant un tel état de fait,je vous assure que chacun d’entre vous aura soudain le cul troué et ce pour de très très mauvaises raisons.



NB: Je n'ai pas visionné les films en VF. Si les VF n'ont pas été retravaillées depuis l'édition DVD alors les versions longue du 3e et 4e film souffrent d'un changement de doubleur sur plusieurs personnages qui se retrouvent avec deux voix. Une bonne raison de passer à la VO,seule garante de faire vraiment passer le travail de l'acteur (sans compte que les VF de part chez nous sont souvent utilisées pour censurer certains propos. Je précise que la Belgique exploite les doublages faits en France.)

5 commentaires:

Pitivier a dit…

Rhaaaa, tu me donnerais presqu'envie de la racheter cette quadrilogie. ;) Mais non, je vais être fort et résister. Ma priorité pour novembre c'est les Argento plus le criterion de la nuit du chasseur.

Bon, cela dit que le Jeunet soit moche, ca ne me gène pas trop. Je ne l'aime pas le Jeunet. Je déteste ce qu'ils on fait de Ripley dans ce film.

artemus dada a dit…

Fincher a peut-être renié son film, j'en garde néanmoins un bon souvenir. Ainsi que le jeunet d'ailleurs.

En tout cas gardez l'Alien fraîche !

Geoffrey a dit…

Celui de Fincher est le plus faible à mon sens,pas mauvais mais pas transcendant non plus....un peu comme si il était celui qui montrait que la série n'est finalement pas si extensible que ça...celui de Jeunet est surtout un film de monstre lamba,mais un bon film de monstre. J'ai toujours préféré voir le 3 et le 4 comme des what if et la fin du 2 comme la fin officielle. C'est pas logique mais c'est comme ça ^^

Kiwi Kid a dit…

Juste pour dire que j'ai adoré le titre de l'article (l'article est pas mal non plus ;-)) !

LoisLane a dit…

Citation : "Quadrilogy (excusez l’américain moyen, donc ignorant et inculte, qui a pondu un mot aussi débile pour désigner une tétralogie, tout le monde ne peut pas être né avec un esprit à même de commander à vos mains d’ouvrir une encyclopédie,alors oui depuis ce mot et sa traduction sont passés dans le langage mais ne se retrouvent que très peu dans un dico…j’espère profondément que cette greffe linguistique ne prendra pas) " : J'applaudis cette défense de nos mots savants, de notre langue, de notre culture !