mardi 28 mai 2013

Django , déchaînez-vous !

À l'occasion de sa sortie en dvd et blu-ray, retour sur le dernier film écrit et réalisé par Quentin Tarantino !

Après avoir rendu hommage à des genres qu’il pouvait transposer à l’ère actuelle, Quentin Tarantino a commencé, avec Inglorious Basterds (2009) , à s’attaquer à des films de genres complètements dépendants de l’époque à laquelle ils se déroulent. Après « le film de guerre  40-45», QT s’attaque aux westerns, qu’ils soient américains ou spaghetti al dente et bolognaises ( ah si, vu la quantité de sang dans le film, il a clairement envoyé la sauce ! )

Le Dr King Shultz, un dentiste reconverti en chasseur de primes, est à la poursuite de trois truands. Sa seule piste est un témoin : Django. Problème, Django est un esclave du sud des États-Unis quelques années avant la Guerre de Sécession. Schultz retrouve Django avant qu’il ne soit vendu et lui propose un pacte : l’aider à trouver ses cibles et il rendra sa liberté à Django. Les deux hommes se mettent donc en chasse et deviennent amis. Ils forment une équipe d’exception sur diverses missions et lorsque Django décide de retrouver sa femme de qui il a été séparé, notre ex-dentiste se joint à lui.

Un Quentin Tarantino, c’est toujours un événement en soit. Parce que l’homme a parfaitement compris les mécanismes de narration des films et qu’il possède en outre une culture cinématographique à faire pâlir d’envie n’importe quel cinéphile un tant soit peu sérieux !



Django Unchained est différent des autres films de Tarantino. En effet, si le film est encore clairement divisible en séquences, Quentin Tarantino laisse tomber son découpage sous forme de chapitres, découpage qui l’accompagne depuis ses débuts ! Sa verve et son sens des dialogues sont toujours aussi aiguisés mais les répliques cultes et les lignes d’humour fins mais à l’effet explosif ont-elles aussi disparues.  Comme si le sujet grave au centre de son film, l’esclavagisme, avait pris le pas sur le verbeux du cinéaste. Néanmoins, on parle de Tarantino et si les dialogues sont en dessous de ce à quoi il nous a habitué, nous restons quand même plusieurs crans au dessus de la concurrence !

Et ces dialogues sont joués par des acteurs très en formes. Jamie Foxx a une classe folle mais reste assez classique. C’est du côté de Christoph Waltz et de Leonardo DiCaprio qu’il faut chercher pour prendre son pied. Le premier ,en passant d’un chasseur de juifs à un chasseur de primes , reste dans le domaine de la traque d’humains mais dont les motivations sont tout à fait différentes. Doté d’un caractère affable et d’un bon fond, son personnage attire la sympathie dès les premières lignes de dialogues. DiCaprio , quant à lui, semble s’amuser comme un fou à jouer les salopards finis ! Samuel L.Jackson campe le secrétaire de DiCaprio, un esclave plus esclavagiste que le Ku Klux Klan et complètement exécrable !



Si le film souffre de quelques longueurs ( 2H43 de métrage ) , il n’en reste pas moins un très joli spectacle visuel. Outre une photo soignée, certaines images sont d’une beauté graphique étonnante  (le sang giclant dans le champ de coton, les couchers de soleil).
Le montage s’offre quelques surprises, comme un flash-back calme en pleine chevauchée (et nous valant une scène savoureuse sur les encagoulés du sud ).
La mise en scène et la réalisation sont bien entendues soignées et confèrent au film une ambiance, si pas follement originale, tout à fait palpable d’histoire tragique dont le dénouement se fera dans le sang, les larmes et la violence.




Car arrivé aux moments de bravoures, Tarantino va faire parler la poudre comme il a jadis fait parler le sabre Katana dans une scène interminable de fusillade où le rouge deviendra la couleur principale sur l’écran ! Et si les scènes de palabres sont parfois un peu longues,sa maîtrise formelle de la mise à mort est une fois de plus comparable à un opéra sanglant. Un Dies Irae monumental prenant aux tripes et qui ne vous lâchera qu’une fois la dernière note jouée !
Moins jusqu'au-boutiste dans sa démarche qu'Inglorious Basterds, Django Unchained n'en reste pas moins un bon gros morceau de cinéma qu'il serait mal avisé de dédaigné malgré ses quelques lourdeurs.


D’un point de vue technique, le blu-ray est une merveille. L’encodage est un sans faute et l’image proposée ici est un ravissement pour les rétines ! Les oreilles aussi en auront pour leur argent puisque les rendus sonores sont parfaitement rendus. Attention toutefois à ne pas pousser le volume trop loin, vos voisins pourraient appeler les flics , pensant qu’une fusillade se déroule dans votre salon. Les bonus sont par contre d’une pauvreté affligeante et on se demande bien pourquoi Tarantino n’intervient pas plus et dans plus de documentaires pour nous parler de son film et de ses influences. Une déception terrible à ce niveau !

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