vendredi 29 novembre 2019

Le singe qui donnait la banane.

1947.
Cela fait désormais 14 ans que King Kong, le singe géant présenté à Manhattan par Carl Denham après un voyage sur Skull Island , a pris possession de l’île New-Yorkaise, ridiculisant l’armée américaine venue l’abattre.

« Manhattan Jungle » est désormais une zone interdite où Kong est roi d’une nouvelle jungle urbaine.
Mais il est dans la nature de l’homme de s’aventure au-delà de ses limites , aussi il arrive que des inconscients bravent l’interdit et se rendent sur le territoire du singe.
C’est pour éviter que cela se produise qu’à été mise sur pieds la Kong Crew, une escouade de pilotes surveillant la zone.

Quand un journaliste au sale caractère et un vieux professeur de biologie arrive sur l’île, la « crew » est expédiée en mission de reconnaissance. Mais « boys will be boys » et la tentation est trop grande de ne pas slalomer entre les buildings.
C’est là que Virgil, pilote un peu tête en l’air et propriétaire de Spit,le chien mascotte de l’équipe, va s’écraser.


King Kong, un mythe, le premier créé pour et par le cinéma. J'avais largement évoqué le singe géant dans deux articles : l'un sur le film Skull Island et l'autre sur le roman Kong , cette grande fresque épique relatant la vie après la 1ere Guerre Mondiale des deux hommes derrière le monstre .
Je vous invite donc à y jeter un œil (voir les yeux) pour bien prendre conscience de toute ce que le personnage velu représente symboliquement.


Éric Hérenguel est le dessinateur et le scénariste de cette nouvelle série prenant pour point de départ une hypothèse fleurant bon les «  what-if » des comics.
Avion de chasses, pin-up des années 40, dinosaures et autres monstres, rien ne manque, si ce n’est Kong lui-même, la bestiole étant assez timide dans ce premier opus mené tambours battants et posant les bases de son univers et de ses personnages stéréotypés typiques des clichés des pulp’s d’antan. Cependant, il n’est pas impossible que ces bases ne viennent à s’enrichir plus tard : ce premier tome étant avant tout basé sur la mise en place de l’intrigue et un peu d’action.





Tout reste donc à faire après avoir happé le lecteur dans un petit plaisir pas si coupable que ça.
On regrettera que les bonus de fin de l’album dévoilent un peu trop de choses sur des mystères posés dans l’intrigue. Quand d’autres, qui pourraient sembler être une folie ( pourquoi la présence de Kong a-t-elle transformé Manhattan en Nouvelle Skull Island – faune et flore comprises ? ) sont posées par un des protagonistes, preuve sans doute que le scénariste sait où il va et qu’il a réfléchi à son sujet au-delà du simple : faisons du fun.

Niveau dessin, c’est du tout bon : le découpage est cinématographique en diable et ultra-fluide, les détails et les jeux d’ombres donnent une ambiance aussi anxiogène que merveilleuse au récit. Hérenguel flatte la rétine plus qu’il ne flatte l’intellect ( ceci-dit sans jamais prendre son lecteur pour un con non plus ) et on attend impatiemment désormais de voir quels dangers et autres exotiques aventures l’auteur nous dévoilera sans aucun doute.





Bref, un album qui se lit sans aucun doute trop vite malgré sa soixantaine de planches mais qui promet son lot d’aventures, d’actions, de jolies filles, de punchlines et de gentils toutous pris en chasse par des raptors. Le bémol étant que si chaque album est du même acabit, la frustration entre le délai d’attente et la durée de la lecture sera grande. L’histoire se savourera sans doute mieux en sachant la lire d’une traite.

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