vendredi 22 juillet 2011

Starlight, I will be chasing a starlight...♪♫


Super 8 est le nouveau film du réalisateur J.J Abrams qui n'avait réalisé jusqu'à présent que deux films s'inscrivant dans des franchises ne lui appartenant pas, bien qu'il ait imprimé, à la manière de Christopher Nolan, sa patte sur ces projets. Mais avant tout, une précision : non, Super 8 n'est pas un chiffre venu de Krypton. Il s'agit d'un format de film cinématographique lancé dans les années 60 par Kodak et qui resta en vogue durant de longues années.

Voir " Super 8 " était personnellement une de mes plus grandes attentes de l'année. Alors, quand l'opportunité d'assister à une avant-première privée dans les locaux d'Uiversal Pictures à Bruxelles s'est présentée, j'ai sauté dessus comme DSK sur une femme de chambre. Je ne savais pas où je mettais les pieds tant ces locaux ne sont pas aisément trouvables, à peine un sigle sur une sonnette et une affiche de cinéma sur la devanture d'un immeuble de la Rue Royale. Ajoutez à cela que nous étions en retard et le rush d'adrénaline ressentit par la course et la perspective de ne pas rentrer dans la salle vous donnerons un aperçu de l'état dans lequel je me pressentais en arrivant ! Voir un film est une aventure en soit, aller en voir le devient aussi !

Joe Lamb est un adolescent habitant à Lillian, Ohio à la fin des années 70. Il vit seul avec son père Jack, shérif adjoint. La mère de Joe est morte violemment et les deux hommes ont du mal à communiquer. Joe et sa bande de copains travaillent sur un film réalisé par leur ami Charles et dans lequel joue Alice, jeune fille dont Joe va se rapprocher. Un film au format Super 8 qu'il espère présenter à un festival de court-métrages. Alors que le petit groupe film une scène de nuit dans l'ancienne gare de la ville, une camionnette fonce vers un train de l'US Air Force et le fait dérailler dans un torrent de bruit et de fureur. Le groupe d'ado s'en sort de justesse et est mis en garde par le conducteur de la camionnette agonisant : fuyez et ne racontez rien ou ils vous tueront ! Ils fuient et décident de garder ça pour eux. Alors que les militaires cachent des choses aux autorités de la ville, des évènements étranges se produisent : dégradations, vols de moteur, disparition des animaux domestiques…il se passe quelque chose et les seuls à en avoir une véritable idée sont un groupe d'ado que tout le monde ignore. On aurait pu tomber dans le film pour mioches, nous sommes dans une film avec des mioches. Nuance salvatrice !

J.J Abrams signe ici son premier film personnel. Créateur de séries à succès ( Alias, Lost, Fringe) , Abrams est contacté par Tom Cruise pour relancer la machine " Mission : Impossible". Cruise l'a choisi car il a été emballé par la première saison d'Alias, série d'espionnage, qu'il a dévoré en un week-end. Bien qu'ayant déjà travaillé pour le cinéma en tant que scénariste, Abrams signe son premier film comme réalisateur avec Mission: Impossible III .  Star Trek suivra 3 ans plus tard.

Venu de la télé, Abrams sait imprimer un rythme dingue à ses productions tout en n'oubliant jamais de faire exister ses personnages. Un exploit quand on voit le nombre de péripéties qui arrivent en moins de deux heures de film, chose qu'il réitère avec " Super 8". Un film qui ne se base sur aucune franchise préexistante mais qui lorgne sacrément du côté des productions Spielberg des années 80…et ce n'est d'ailleurs pas surprenant de voir Steven Spielberg être le producteur du 3me film d'Abrams ( que Cruise qualifia de futur Spielberg lors du tournage de " M:I 3"). D'ailleurs, si le grand Steven n'avait pas eu d'autres projets il aurait peut-être considéré de réaliser " Super 8 " tant les sujets et les références spielbergiennes fleurissent dans " Super 8 ". Tout d'abord les gamins à vélos, seuls personnages dont l'esprit ne s'est pas encore fermé et donc seuls capables d'appréhender la réalité de la situation en cachant bien cette réalité aux adultes responsables.
Le fait de situer l'action en Ohio est une référence que les fans de Spielberg ne peuvent manquer car c'est dans cet état que Steven Spielberg est né. Les références à E.T ou Rencontres du 3me types sont aussi présentes voire même aux Dents de la mer ( le personnage du shérif adjoint, isolé dans sa quête), comme autant de clins d'œil aux spectateurs et au producteur du film, tout comme la bande-originale de Michael Giacchino qui signe une musique que John Williams n'aurait pas renié. Les relations au sein d'une famille monoparentale ensuite, récurrentes chez Spielberg avec une nuance cependant : la famille du héros est divisée non pas par une séparation ou un divorce mais par un décès tragique( néanmoins le sentiment d'abandon est bel et bien présent). 
Réussir à surmonter ce trauma traverse le film et l'émotion dégagée fait mouche : le jeune Joel Courtney qui incarne Joe étant un gamin tout sauf crispant, à l'instar de toute la bande de gamins qui ne sur -jouent pas (enfin pas trop ), mais celle qui tire le plus son épingle du jeu c'est Elle Fanning, la sœur de l'actrice Dakota Fanning qui jouait la gamine exaspérante ( voire horripilante ) dans  La guerre des mondes . Et bien Elle, c'est le contraire : un jeu en retenue, subtil et mélo juste quand et comme il faut ! Rappelez-vous, c'est déja elle qui jouait la toute jeune Daisy dans le merveilleux " L'étrange histoire de Benjamin Button " , et J.J Abrams par sa mise en scène et sa direction d'acteur arrive à tirer le meilleur des acteurs incarnant Joe et Alice ( la scène de l'éveil à la sensualité des deux ados principaux du film, lors d'une répétition d'une attaque zombie, est un exemple frappant).

La réalisation est un sans faute, pas de temps morts mais comme d'habitude cette faculté dingue à faire interagir et exister les personnages alors que tout s'agite dans tous les sens. Pendant 1h50 vous redevenez un gamin de 14-15 ans devant un classique des années 80, ceux qui après analyse ne tiennent pas debout mais qui sont inattaquables pourtant ! C'est d'une gageure rare à une époque où l'on dit trop souvent qu'il faut se mettre en condition avant de rentrer dans la salle pour apprécier un film. Et bien non, si il faut se mettre en condition avant la projection pour apprécier un film alors il est raté ! C'est le boulot du réalisateur de vous mettre en condition pendant la projection ! Si le boulot est bien fait alors il vous donnera envie de suivre, de mettre les choses dans leur ordre etc… et Abrams arrive sans problème à vous faire redevenir pendant 2 petites heures des ados qui s'émerveillent devant un écran de cinéma, il arrive à réveiller cette partie de vous qui se dit " Putain, j'aurai voulu vivre une aventure comme celle-là quand j'étais gosse! " ." Super 8 " est un film d'une force dingue(non de plusieurs forces mêmes) qui arrive à tenir en haleine, à faire rire, à faire transpirer et à faire s'émouvoir sans cul-cul la praline. Le meilleur film de Spielberg réalisé par un autre ! Si vous êtes cinéphiles vous l'avez déjà en tête, si vous ne l'êtes pas, retenez ce nom : J.J Abrams, le nouveau pourvoyeur de rêves pour de nombreuses années à venir !

2 commentaires:

Kiwi Kid a dit…

J'hésite à aller voir ce film, essentiellement parce que les persos principaux sont des gamins. Ce que j'ai envie de voir c'est un film d'extra-terrestres flippant comme ceux qu'on voyait dans les 90s. Est-ce que le film remplit le contrat de ce côté là, ou est-ce qu'on a faire à des gamins qui ont mieux compris la vie que les adultes et vont aider les gentilles créatures que tout le monde prenait pour des méchants parce qu'au fond elles sont gentilles comme les enfants et du coup pas méchantes du tout ?

Geoffrey a dit…

Non, ce n'est pas un remake de E.T , mais la créature n'est ni gentille ni méchante, elle a ses motivations connues de pas mal d'adultes dans le film.Mais bon, elle a beau ne pas être manichéenne, elle reste vindicative à mort !