mardi 2 août 2011

La nation de minuit.

Retour sur un comic book paru il y a plus de 10 ans mais qui n'a rien perdu de sa superbe ! Sorti entre 2000 et 2002, Midnight Nation est une histoire en 12 chapitres de 22 pages. Signé ( à l'époque ) par un scénariste novice en comic ( mais aguerri en matière de scénarios télévisuels) :Joe Michael Straczynski, que les fans surnomment JMS, bien plus simple à écrire. Il est depuis un scénariste récurrent de nombreux comics !

David Grey est inspecteur au L.A.P.D, à la criminelle. Alors qu'il enquête sur le meurtre d'un dealer, David est attaqué par des individus verts ornés d'étranges tatouages ! David se réveille à l'hôpital mais personne ne semble le voir et lui-même perçoit les gens en filigranes. C'est à ce moment qu'une jeune femme, Laurel, l'accoste et lui annonce que son âme a été volée et que si il ne la récupère pas d'ici un, il deviendra un Marcheur, une des ces choses qui l'ont attaqué, à moins qu'elle ne le tue avant. Et que si personne ne le voit c'est parce qu'il est tombé dans " L'entre-deux" un monde où échoue les oubliés de la Terre. Nos deux héros commencent donc un voyage vers New-York où attend l'âme de David et celui qui lui a dérobée, à pied car de ce côté de la métaphore, seuls les objets abandonnés sont utilisables. Cette notion d' "entre-deux" n'est pas sans rappeler le roman " Neverwhere " de Neil Gaiman, autre monument du genre fantastique qu'il serait malheureux de louper.

Au travers d'un road-trip pédestre de plusieurs milliers de kilomètres au cours duquel les coups durs ne manqueront et où l'émotion passera vraiment très bien, tant grâce aux dialogues de JMS qu' au talent du dessinateur Gary Frank, c'est vers une critique de la société de la fin des années 90 que l'on assiste. Une situation qui rappelle toujours autant l'époque actuelle; égoïsme, chacun pour soi, cynisme, laisser sur le bas-côté de la route les laissés pour compte. La situation est peut-être même pire qu'à l'époque où la série a été écrite.Un cercle vicieux que rien ne vient rompre amène de plus en plus de personne dans " l'entre-deux". C'est aussi un moyen pour cette athée de JMS de jouer avec les notions des diverses religions chrétiennes en matières d'enfer, de damnation, de libre arbitre et de sacrifice. Mais sans prêcher pour sa paroisse. Au final, Midnight Nation est un récit qui lorgne vers plusieurs genres en réussissant à ne pas partir dans n'importe quelle direction malgré cela. Et le dessin et le découpage de Gary Frank rend le tout extrêmement dynamique ,et vivant dans les moments plus calmes.















D'ailleurs, ces deux-là se retrouveront quelques années plus tard pour livrer cette fois-ci une grande série sur les super-héros abordant la question de savoir si le pouvoir corrompt.


2 commentaires:

Zaïtchick a dit…

La couv' avec les tours jumelles était devenu un collector à l'époque... Bonne présentation. Est-ce que la situation a changé ? Non, elle empire.

Geoffrey a dit…

Faut dire que quand le dernier épisode est paru, les tours n'était déja plus...