lundi 17 décembre 2012

Hiver Gothamite


Ambiance de fêtes de fin d’année chez Urban Comics qui édite en VF : Batman Noël, écrit et dessiné par Lee Bermejo et se basant sur le célèbre «  Un conte de Noël » de Charles Dickens.

Bob est un type ordinaire que la crise a poussé vers un mode de vie qui l’est moins : le crime. Et à Gotham, criminalité rime souvent avec folie. Alors quand son boss se fait appeler le Joker et que le Batman est de sortie, Bob a toutes les raisons de craindre les rues de la ville. Et ça ne manque pas, Batman lui tombe dessus, l’empêche de faire son taff et le voila en danger de mort : le Joker va se venger et Bob va servir d’appât à la chauve-souris. Une chauve-souris implacable,  limite psychorigide que la visite de « trois esprits » va changer.

Bon, dis comme ça, ça fait un peu cul-cul la praline. Mais Dickens accompagnait ses textes d’une dimension sociale, décrivant et décriant la crasse et la misère des couches les plus pauvres de la population. Ici, les descriptions minutieuses de Sir Charles sont remplacées par les dessins de Bermejo, qui fournit un travail remarquable sur les décors ( fouillés, miteux, détaillés, sombres ) qu’il teinte d’une ambiance visuelle éblouissante, réussissant à transformer la neige qui recouvre Gotham en un élément qui met en lumière sa noirceur.




Les personnages ne sont pas en reste : les visages sont marqués par les émotions, les rides et les ridules ( et les rictus d’un certain malade en mauve ) sont inscrites avec soins. Les costumes , rendus de manières réalistes, ne font jamais pyjama ( contrairement aux travaux d’un autre dessinateur, Alex Ross ) et retranscrivent le caractère du personnage qui les porte. On a jamais vu une Catwoman aussi sexuée depuis des lustres : Bermejo ne montre rien mais dévoile tout !




Reste que le déroulement de l’intrigue est cousu d’un fil aussi blanc que la neige ! Sans doute parce que l’histoire qui lui sert de base est connue et reconnue depuis l’époque de sa parution ! Il y a donc ce sentiment de voir venir les choses qui nous tient dès que l’introduction est finie. Une semi-déception scénaristique donc, mais un vrai régal pour les yeux !

Aucun commentaire: