Et l'auteur, Glen Duncan, semble penser qu'un tour en amène un autre. Voici donc la suite : Talulla.
Talulla Demetriou a été la compagne lycanthrope de Jack Marlowe qui se croyait le dernier de sa race. Aujourd'hui, elle est enceinte de Jake et son accouchement est proche. Prise de contractions à la pleine lune, son enfant n'a pas le temps de naître qu'il est enlevé par une secte vampirique. La louve lèche ses plaies et se met en chasse.
Que dire ?
Quasiment que du bien. L'intrigue est riche et pleine de retournements, de suspense et d'action. Glen Duncan montre une belle adaptabilité de son style en passant d'un narrateur A pour le premier tome à une narratrice B pour le second.
Le soucis (mineur) , paradoxalement, vient de ce changement de narrateur : là où Jake était un érudit (plus de 200 ans, ça vous laisse le temps d'en apprendre des choses) issu d'un siècle passé et adepte des belles phrases littéraires, Talulla est plus direct, plus cash. Elle ne rivalise pas avec son ancien amant au niveau des références.
Le texte est aussi plus crû sur les détails sexuels (alors que Jake était pourtant un petit fripon qui ne cachait pas grand-chose de ses frasques).
Le changement de ton est donc assez fort et pourrait désarçonner celles et ceux qui s'attendaient à l'enluminure due au style de Jake.
L'effet de surprise a par contre un peu disparu. Si le premier tome était frais car il proposait la vue d'un lycanthrope sur le sujet des loups-garous ( bulle d'air dans cette époque surchargée par les vampires racontant leurs troubles etc…), la surprise n'est plus présente ici.
Bon, ce n'est en soi presque rien, roupilles de sansonnet ! Talulla est la digne héritière du Dernier Loup-garou et sa lecture est tout aussi prenante et plaisante. On tourne les pages comme si notre vie en dépendait.
Mais hélas, trois fois hélas…
Il y a une erreur (horreur) grammaticale qui s'est répandue dans l'édition française depuis quelques années…et je ne la laisse jamais passer. Car elle me sort de ma lecture. C'est la transformation du " ça a " en " ç'a ".
C'est…abominablement incorrect. Et quand ça resurgit si souvent, s'en est presque une invitation à l'autodafé qui servira à allumer quelques bûchers !
Premièrement, même prononcé rapidement, le son du double a est présent. À moins d'écrire ç'a pour économiser de la place et de l'encre, je ne vois pas ce que ça vient foutre ici.
Secundo, si on peut encore comprendre (difficilement, très difficilement) que faire sauter une lettre puisse être expliqué par le fait que la répétition de cette lettre dans un débit rapide rende obsolète le fait de doubler le son ( mais alors, les Aaaaaaaaah marquant la compréhension vont être très amputés à l'avenir ? ) , il est peu crédible d'appliquer ce raisonnement lorsque la traductrice écrit ç'ait en lieu et place de ça ait. En effet, le son double a étant absent et à l'oral cela donnerait un son proche de c'est, ce qui rendrait la phrase de l'émetteur incompréhensible pour le récepteur.
Tertio : aucun livre de grammaire ni aucun correcteur d'orthographe n'admet cette forme à l'écrit. Il est inconcevable que les personnes qui écrivent cela ne soient pas recadrées à un moment ou l'autre par l'ordinateur. C'est donc du foutage de gueule pur et simple.
Enfin, il semblerait qu'un lot soit atteint d'un défaut d'impression : la page 245 étant imprimée deux fois, dont l'une à la place de la page 242. Cela ne rend pas la trame du roman incompréhensible (ce n'est pas une phase de retournement de situation de dingue) mais c'est un peu gênant (et comme ma librairie n'avait pas d'autres exemplaires exempts de cette imperfection, perso j'ai préféré ne pas entamer de longues démarches pour avoir un exemplaire parfait).
Il est très rare que je tape ainsi sur un bouquin de la collection Lunes d'encre de Denoël, mais là je bouillais.
1 commentaire:
Cher Geoffrey,
Pour recevoir un exemplaire sans l'erreur de la page 245, il suffit de me contacter via le formulaire de contact du blog Lunes d'encre ; en laissant votre adresse postale complète.
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