Ainsi donc, après avoir complètement édité Knightfall ( 5 volumes, un hors-série Le fils prodigue et deux albums plus minces), Urban édite enfin une saga restée inédite en V.F pendant presque 15 ans : No man's land.
Tout comme Knightfall, cette saga a en partie inspiré le film de Christopher Nolan The dark knight rises.
Gotham City a subi un cataclysme après qu'un tremblement de terre ait ravagé la ville. Les autorités, sous l'égide du gouvernement du Président Lex Luthor, ont déclaré la zone No man's land : Gotham ne fait plus partie des USA.
La plupart des gens sont partis, Bruce Wayne a plaidé en vain que la ville ne soit pas abandonnée. Les personnes qui sont restées, par dépit, par devoir ou par opportunisme vivent coupées du monde. L'espoir se meurt, Batman a disparu…
Trois mois s'écoulent…
La seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien.
Ce premier volume en français correspond grosso-modo à la moitié du premier tome de la réédition de luxe de la saga opérée par DC il y a deux ans aux États-Unis. L'ouverture se fait sur un "chapitre" composé de 5 parties issues de 5 bat-magazines différents : No Man's land est un crossover. Néanmoins, DC a eu le bon goût de confier chaque chapitre à une même équipe.
Bob Gale scénarise et Alex Maleev dessine. Gale va dans un premier temps, par l'intermédiaire de Barbara Gordon, nous présenter la situation désastreuse de la ville : Gotham est divisée en fiefs tenus par des bandes rivales qui trouvent que rejouer Gangs of New-York est une bonne idée.
Batman ne montrera le bout de ses oreilles pointues que très tardivement.
C'est d'ailleurs presque la constante dans ce tome : Batounet sera rarement le personnage principal, il sera souvent géré comme un personnage secondaire, une ombre menaçante. Le chapitre introduit également la nouvelle Batgirl, personnage dont on ne sait rien et dont on ne saura rien dans ce tome.
C'est donc un drame humain considérable jouant sur la mythologie gothamite qui se déroule sous nos yeux. Alex Maleev , qui explosera quelques années plus tard en s'occupant de Daredevil, montre un savoir faire certain pour croquer les ambiances sombres et malsaines. Sa chauve-souris et son Gotham sont des versions qui devraient être considérées comme définitives tant le niveau est élevé.
La seconde partie, plus faible sans être honteuse, est plus centrée sur Huntress, alliée récente de Batman. Celle-ci défend un quartier où l'Épouvantail a posé ses valises. Cette partie du récit essaye , parfois assez lourdement, de démontrer que la facilité en temps de sinistre pousse les hommes à devenir des animaux : Huntress et Jonathan Crane deviennent donc le petit angelot et le petit diablotin sur l'épaule du géant Gotham. Devin Grayson signe un récit prenant et rythmé mais parfois un peu trop naïf dans son écriture.
Le reste du volume mange peu ou prou à la même table mais avec des dessins allant du hors-sujet au passable (encore que, la partie scénarisée par Greg Rucka colle parfaitement à son sujet, c'est juste que ce n'est vraiment pas ma tasse de thé graphique). Le présent recueil se conclut sur une histoire one-shot se situant entre le tremblement de terre et la période no man's land et voit Double-Face agir en citoyen responsable sous la supervision du lieutenant Renée Montoya ( cela aura des répercussions dans la série Gotham Central d'ailleurs, qui ressort bientôt : mangez-en, c'est la meilleure série policière jamais écrite! ).
Au niveau de l'édition, nous passons à des pages brillantes,la colorisation de DC s'étant mise à jour en passant au numérique. Le volume est donc plus mince qu'un volume de Knightfall mais comprend plus ou moins le même nombre de page.
En un mot comme en cent : vivement Juillet pour le tome 2 !
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