Jake Marlowe n'est plus, Tallulla a donné naissance.
Vie, mort. Un cycle éternel. Comme celui de l'amour et de la guerre.
La guerre : l'Église Catholique ( la plus grande génocidaire de l'histoire religieuse ) a trouvé un moyen de se réapproprier le pouvoir spirituel en devenant le premier culte à divulguer publiquement l'existence des vampires et des garous mais aussi en devenant le premier culte à leur faire la chasse dans le monde moderne. Se présenter en sauveur a toujours été leur crédo, et quand les gens n'en ont rien à foutre d'être sauvés de leurs péchés, sauvons-les de monstres plus frappants.
L'amour ensuite : Remshi, le plus vieux des vampires, se remémorent sa dernière maîtresse, morte il y a des milliers d'années. Hors, Tallulla pourrait en être la réincarnation ( la phrase vous fait rire ? lui aussi). Tallulla, elle, se détache de son amant, Walker et rêve de Remshi dans des songes interdits aux moins de 18 ans.
Glen Duncan change sa façon de raconter ses histoires avec ce dernier tome : fini la narration à un narrateur : place à plusieurs. L'auteur avait déjà prouvé qu'il savait passer avec aisance d'un personnage à un autre ( en changeant la façon de s'exprimer, de penser, les références littéraires ou culturelles, etc…une sacrée plume ! ) et Rites de sang le prouve souvent : au moins 4 narrateurs nous livrent cette histoire qui semble décousue et qui, pourtant, ne peut que mener au dénouement…que l'on attendait pas forcément d'ailleurs.
Hélais, la sauce ne prend plus aussi bien que la dernière fois. La faute à qui ? Pas celle de l'auteur en tous cas…C'est ce que j'appelle l'effet Retour Du Jedi.
La magie et l'émerveillement sont toujours là, ils sont toujours palpables : mais si les premiers tours nous voyaient spectateurs, le dernier – de par notre curiosité, notre esprit – nous voit être devenu disciple : nous avons assimilé la magie, comprit instinctivement comment elle fonctionne; et si nous ne savons pas l'utiliser, nous discernons sa divine mécanique. Cela impacte notre vision de l'œuvre, la rendant moins percutante subjectivement alors que le boulot est objectivement toujours aussi dantesque, si pas plus.
Car la plume habille, la culture générale imposante ( lisez avec un dictionnaire encyclopédique à vos côtés : on apprend des choses , c'est génial ! ), la patte de Duncan est là et toujours là. (et les lecteurs de la Tour Sombre de Stephen King devraient être contents de retrouver un certain poème classique et épique dans ces pages).
Ici s'achève la trilogie du Dernier Loup-garou.
Mais Jake était le dernier, les autres sont là. Et la vie étant un cycle, rien ne dit que Tallula ne nous reviendra pas.
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