Sa nouvelle œuvre vient confirmer que sa résurrection cinématographique est en passe de devenir un modèle du genre. Depuis Black Hawk Down, où il montrait la détresse guerrière dans laquelle est plongée l’Afrique, Scott n’avait plus placé sa caméra hors de l’Occident. C’est chose faite maintenant avec « Body of lies » (en VF mensonges d’état) qui explore l’espionnage « made in Oncle Sam » au Moyen – Orient en particulier en Irak et en Jordanie.
Roger Ferris (un Leonardo DiCaprio de plus en plus acteur et de moins en moins beau gosse) est un agent de terrain de la C.I.A sous les ordres de Ed Hoffman (un Russel Crowe grossi pour le rôle qui signe ici sa 4éme collaboration avec Ridley Scott, et sûrement pas sa dernière). Ce dernier est un fonctionnaire pour qui les subtilités du travail de terrain ne sont pas à prendre en compte. Même si cela doit mettre son agent en porte-à-faux avec leurs alliés Jordaniens dans leur guerre contre le terrorisme.
Manipulations, retournement d’agent, coups tordus…rien ne sera épargné au spectateur à qui l’on demandera de suivre un minimum quand même (et beaucoup plus que dans n’importe quel James Bond, même le plus capilotracté) car certains évènements ne seront pas (comme c’est souvent le cas dans les films américains) expliqués dans une scène ultérieure.
Et la romance (passage presque obligé) de Ferris avec Aicha, une jeune infirmière viendra contredire Hoffman lorsqu’il déclarera qu’il n’y a rien à aimer dans ces pays moyen-orientaux. Au final l’on aura donc assisté à l’opposition de deux points de vue sur la manière de mener la guerre contre le terrorisme au sein d'une même organisation toute puissante de technologie incapable de localiser quelqu'un qui ne sert pas d'un téléphone portable.
Le scénario de William Monahan (Kingdom of Heaven,The departed..) nous éclaire aussi sur l'incapacité de la C.I.A. à trouver des infos. Leur ennemi a compris qu'en éliminant presque toute technologie de leur vie et en se repassant les infos de mains en mains et non de mails en mails il serait tout bonnement impossible de se faire prendre. La traque n'en est que plus halletante.
On regrettera cependant que depuis 4 films (celui-ci inclus),Ridley Scott ne travaille plus avec Hans Zimmer. Certes Harry Gregson-Williams était un bon choix pour Kingfom Of heaven mais Marc Streitenfeld a attendu cet opus (il avait travaillé avec Scott sur A good year et American Gangster) pour fournir un travail d'accompagnement notable durant la durée du film...mais que l'on aura oublié dès notre sortie de la salle.
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