mardi 5 juin 2012

Imaginez un peu les impossibilités !


Fringe est probablement la meilleure série de SF (science-fiction) à être diffusée actuellement ( bon , vous me direz, en même temps des séries de SF en ce moment, y en a pas 150 ). Elle développe une mythologie solidement et rapidement ( la série avance plus vite en une saison que X-files en cinq) , prend le temps de doter les personnages principaux d'un passé, d'une mentalité propre et fait progresser lesdits personnages et leurs relations entre eux en tenant toujours compte de ce background : cela apporte un côté humain et très attachant à une série qui préfère parfois se concentrer sur ses protagonistes que sur l'intrigue de la semaine. Fringe, c'est aussi la seule série qui brasse autant des éléments classique de la SF que d'autres concepts plus couillus et souvent méconnus du grand public ( alors que tant a été fait dans ce genre en littérature, mais passons).

À la fin de la saison 3, Peter disparaissait ,sans que personne ne s'en rende compte, après avoir créé un pont entre les deux univers parallèles. Il se retrouvait effacé de la réalité, personne n'avait entendu parler de lui. Devant une telle fin, les fans se sont anxieusement questionnés sur la suite de la série et ont dû trouver un moyen de calmer l'impatience qui rongeait leurs tripes en attendant la reprise de la saison 4.
La saison démarre calmement. Elle expose la nouvelle donne (la disparition de Peter de cette ligne temporelle aura des effets dominos dans plusieurs domaines, chose assez hallucinante quand même ) et pose les jalons d'un éventuel retour de Peter Bishop. Assez plans-plans, les premiers épisodes ne valent vraiment que pour cette sensation de redécouvrir un monde que le spectateur pensait connaître. Les scénaristes vont beaucoup jouer là-dessus au fil de la saison. Tout en tissant des liens vers des éléments entrevus lors des saisons précédentes, en particulier en tordant certaines intrigues des premières saisons mais aussi en en dévoilant beaucoup plus sur les fameux Observateurs, ces hommes dans l'ombre qui tirent quelques étranges ficelles.


Peter est grandement mis en avant lors de cette saison, même si la tendance va aller en diminuant.

Mais voila, chaque médaille a son revers. Et l'idée, certes couillue et intrigante (excitante même) ,de faire disparaître Peter et de le ramener dans un monde qui n'est pas le sien est en réalité une épée à double tranchant. Au début, le personnage est un peu comme nous, il cherche à retrouver ses repères. Cela place de facto Peter dans la position de personnage principal de la série, un renversement de valeur qui avait toujours vu Olivia tirer la couverture à elle. Mais très vite, une sorte d'envie de revenir au statu quo va titiller les scénaristes. Il faut dire que les audiences baissent,que le renouvellement de la série pour une cinquième saison est incertain ( le suspense durera jusqu'au bout : ce n'est que vers la diffusion de l'avant-dernier épisode qu'une saison 5 est annoncée. Une saison rabotée à 13 épisodes contre 22 ) et qu'il faut donc préparer le terrain pour une fin anticipée mais qui satisferait les fans. Fans qui sont beaucoup à ne pas apprécier que la série ait effacé 3 ans de relations entre les personnages.


Les Observateurs et leur mythologie aussi seront passés à la loupe de Fringe.

Pire, on a parfois le sentiment que les scénaristes vont garder ce qui les arrange et effacer ce qui les embête pour  faire oublier certains détails restés obscurs lors des différentes saisons ( les problèmes de Peter avec la pègre n'ont pas été développés au-delà de la saison 1. Ce nouveau départ permet de ne pas devoir expliquer aux fans ce dont il retournait, par exemple). 
Ils en sont même à ne jamais proposer le moindre début d'explication sur la disparition de Peter ni justifier ce qui rendait cette disparition si importante pour ceux qui l'on mise ne place. Et je reste toujours un peu déçu de celle avancée pour expliquer son retour ( si elle suit une justification quantique déjà abordée dans la série, ça reste un peu n'importe quoi ).

Chaque saison de Fringe a surpassé la précédente. Sauf celle-ci. Elle est beaucoup trop en dents de scie pour vraiment prétendre enfoncer la saison 3. Passé l'effet de surprise et quelques retournements inattendus qui jouent sur la variation due à l'absence de Peter ( qui deviendra vite une excuse pour justifier tout et n'importe quel changement), la série ne provoque pas aussi souvent qu'avant l'attente entre chaque épisode.




Reste que le casting fonctionne toujours à 200% ( et il faut voir comment les acteurs jouent différemment leurs doubles de l'univers parallèle. Ce qui est d'autant plus savoureux lorsqu'ils sont confrontés à eux-mêmes).Que les thématiques sont matures et loin d'une SF de bazar. Que les relations entre personnages ne sont pas traitées comme dans les séries pour ados pré-pubères. Que la série se paye le luxe de poser des nouvelles bases en pleine fin de saison lors d'un épisode se déroulant dans le futur ( nouveaux persos, nouveau statu quo…et ça passe comme une lettre à la poste). Alors tant pis si cette saison est moins bonne que sa sœur année et que le cliffhanger de fin est éventé par le public avant le générique de fin. Parce que Fringe reste encore et toujours au-dessus du lot. Si ce n'est Fringe qu'à 60% de ce que l'on connait, alors Fringe reste supérieur à 90% de la production télévisuelle actuelle. Et ne faites pas cette tête-là, ce ne sont que des maths simples !

1 commentaire:

Matt Murdock a dit…

Il me reste les deux derniers épisodes de la saison à voir pour être à jour. Effectivement, ça a été en dent de scie. La série était à son point culminant entre le milieu de la saison 2 et le milieu de la saison 3, maintenant c'est un peu retombé. Mais comme tu le dis, cela reste toujours bien au dessus de la moyenne.