lundi 24 mars 2014

Captain America. L'hiver est une lutte !

Marvel Studios ouvre la saison estivale des blockbusters (oui, l'été tombe de plus en plus tôt quand il s'agit de cinéma. Mais en même temps, vous avez vu l'hiver qu'on a eu aussi ? ) en clôturant sa phase 2 avant le prochain Avengers en salle.

Le schéma est le même : on entame avec Iron-Man ( troisième du nom), on bifurque avec Thor ( et son monde des ténèbres) et on achève le tout avec Captain America (le meilleur pour la fin, toujours).*


Steve Rogers était un gringalet de Brooklyn avant d'être choisi pour être le premier (et le seul) cobaye du programme Super-Soldat lors de la seconde guerre mondiale. Sous la défroque de Captain America, il a combattu HYDRA, une branche renégate des hordes nazies qui ravageaient l'Europe.
Vers la fin de la guerre, il se sacrifie pour empêcher la destruction de la côte Est des USA en crachant une véritable bombe volante dans les glaces du Nord. Rogers est laissé pour mort…jusqu'à ce que l'épave soit retrouvée 70 ans plus tard.

Rogers est prisonnier de la glace, mais son métabolisme l'a placé en état de stase. Il est vivant. Et prêt à reprendre le combat sous l'égide du S.H.I.E.L.D.
Mais le monde qu'il a connu n'existe plus. Il faut dire que les temps ont changé. De nos jours, c'est chacun pour soi. Ces histoires d'amour démodées. N'arrivent qu'au cinéma….euh, je m'égare.

Captain America : First Avenger avait été une très bonne surprise dans le monde cinématographique de Marvel Studios (je rappelle que Spider-Man et X-Men sont des licences dont les droits d'adaptations cinés appartiennent respectivement à Sony/Columbia et 20th Century Fox alors que Marvel Studios est propriété de Disney) : un scénario qui n'était pas improvisé sur le plateau de tournage et un réalisateur, certes mineur, très capable au niveau de la technique.
On pouvait donc craindre que le public ne lui réserve le même traitement défavorable qu'à Incredible Hulk (là aussi un film au scénario écrit en amont et techniquement réfléchi…et traitant de la thématique "super-soldat". Tout se recoupe, tout se tient !).
Mais que nenni, le public était là et en a redemandé !

Et pour trancher avec le premier film, ce n'est plus un vieux briscard comme Joe Johnston au volant mais un duo de réalisateurs : les frères Russo.
La volonté est là de trancher avec ce qui a été fait. First Avenger avait le parfum désuet des comics des années 50 et bénéficiait d'une palette graphique colorée et contrastée, rétro comme une carte postale californienne d'après guerre. The Winter Soldier surfe sur le ton sérieux de notre époque. La Guerre n'est plus entre nations ennemies mais face à des personnes hostiles et invisibles.
Steve Rogers n'est plus un soldat, c'est un membre des black-ops entraîné aux techniques martiales contemporaines.Cela se ressent dès le début du film où le supet-soldat prend de l'avance sur son équipe pour neutraliser une bande de pirates menés par un français (d'origine algérienne mais plus blanc qu'un cachet d'aspirine et doté d'un accent québécois à couper au couteau : tous les francophones se ressembleraient-ils pour nos amis américains ? ).
Et le directeur photo livre un travail plus neutre, plus réaliste où les couleurs ne saturent pas mais sont rendues telles qu'elles le seraient dans la rue.
Le terrain de jeu est d'ailleurs plus urbain, Washington et Cleveland ayant accueilli le tournage. Ce sont malheureusement des villes fort peu cinématographiques.

Les scénaristes ( qui avait déjà écrit le premier opus et planté quelques graines pour celui-ci) se sont inspiré d'un travail très récent portant sur Cap' : le run du scénariste Ed Brubaker. Un classique presque instantané débuté au début des années 2000 et qui a encore des répercussions aujourd'hui dans l'univers Marvel. Navigant entre polar et espionnage (tant sérieux que James-Bondien) , The Winter Soldier est fondamentalement différent mais néanmoins totalement complémentaire de son aîné.





La réalisation est nerveuse, les chorégraphies de combats sont soignées ( Cap, comme je le disais, est entraîné aux techniques modernes et c'est un combattant déterminé que l'on retrouve ici).  Les réalisateurs sont parfois un peu brouillons dans le rendu de l'action mais l'entrain et la force des scènes balayent ce sentiment lors de la projection.
Il est cependant regrettable que l'intérêt pour le film aille en décroissant : la première partie , centrée sur l'intrigue et les personnages est bien plus prenantes alors que l'avancée narrative vers une menace globale laisse un peu plus de marbre.

L'humour, marque de fabrique des films Marvel Studios, est ici encore bien présent mais enfonce le clou du virage entamé avec Thor : The Dark World , il n'est plus là pour remplir les vides mais participe à la soupape de décompression dont les personnages ont besoin pour souffler et on rit avec eux et non plus d'eux ( Iron-Man qui pisse dans son armure, Thor ridiculisé par des médecins, c'est terminé et c'est tant mieux ! ).




Chris Evans est taillé pour le rôle et s'investit dans son personnage de héros indéfectible aux failles très humaines qui s'adapte à une époque qu'il ne connaît pas encore très bien (et dont il tente de rattraper le passé : il note dans un carnet plein de petites choses qu'on lui conseille).
Scarlett Johanson campe de nouveau Natasha Romanoff, la veuve noire : 3 franchises différentes pour autant de coupes de cheveux, son rôle ici est bien moins artificiel et colle bien plus avec l'essence du personnage : c'est une espionne enfin dans un film d'espionnage  (sa pose sur l'affiche ne vous rappelle-t-elle d'ailleurs pas certaines silhouettes des films de 007 ? ), d'ailleurs les protagonistes agissent plus en tenues civiles qu'en costumes bariolés (guettez le pied de nez à Superman en civile d'ailleurs, très discret mais très marrant).

Rayon petit nouveau, Anthony Mackie ( The adjustment bureau, Pain & Gain) incarne Le Faucon, ami moderne de Cap' ,installé dans une combinaison de vol high-tech. Robert Redford quant à lui, assure son rôle en prenant visiblement plaisir à pouvoir être sérieux tout en assurant une dose de fun et ne sert pas que de caution artistique.






Enfin, deux scènes bonus sont insérées dans le film : l'une après le générique principal et la seconde en toute fin de générique de fin.
Bien plus intègre artistiquement et scénaristiquement que beaucoup de ses petits frères, Captain America : The Winter Soldier est l'un des opus les plus réussis sorti des studios Marvel.

Notons que Marvel a tellement confiance en son poulain, que le troisième épisode sortira à la même date que la suite de Man of Steel ( avec Batman et Wonder Woman dedans, si si ) en mai 2016.**










*On me dit dans l'oreillette que j'ai oublié de parler d'Incredible Hulk. C'est parce que Marvel et une bonne partie du public veut oublier ce film. Je me demande sincèrement pourquoi, il a été descendu.Parce que Leterrier était aux commande, sans doute !

** Perso je m'en fous, j'irai voir les deux le même jour, l'ordre dépendra de la durée et des horaires de diffusion (mais dans l'absolu, je voudrais voir Man of Steel 2 en dernier, histoire de ne pas subir une chute qualitative sur le rendu graphique).

2 commentaires:

Robin a dit…

Très bonne critique mais par contre, The Winter Soldier ne clôture pas la phase 2...
N'oublions pas les Gardiens de la Galaxie avant Avengers: Âge of Ultron.

Geoffrey a dit…

C'est pourtant annoncé depuis un moment que GoG annonce Avengers 3 (avec Thanos, tout ça tout ça ^^) ;-)