vendredi 1 juillet 2016

You had one Jobs !

Steve Jobs. Voila bien un nom que tout le monde connait désormais. Pourtant, ce pionner de l’informatique aura attendu longtemps avant que le grand public ne l’associe à une grande marque, contrairement à Bill Gates. Enfin soit, depuis le succès des nouveaux produits à la pomme croquée à la toute fin des années 90, l’homme était reconnu, admiré, conspué, détesté, aimé, etc… Il en va des visionnaires comme des odeurs : ils ne laissent pas indifférents.

Si Mark Zuckerberg avait eu droit à son film de son vivant, Jobs aura attendu son trépas pour être honoré par le grand écran…deux fois. Mais « Jobs » ne compte pas, c’est un mauvais film déjà oublié par tout le monde. «  Steve Jobs » par contre, c’est une toute autre histoire.

Peu après la mort de Jobs, les rumeurs vont bon train sur l’apparition au cinéma d’un film sur sa vie. Très vite, deux projets concurrents voient le jour. Dont l’un devant réunir Aaron Sorkin, le scénariste de The Social Network, et David Fincher, réalisateur du film suscité. Mais la vie étant ce qu’elle est, le projet atterrira entre les mains de Danny Boyle. Capable du passable ( Trainspotting, Sunshine) comme du pire ( Slumdog millionnaire, The Beach ), Boyle est certes un plasticien intéressant mais reste un réalisateur peu ambitieux. Mais ! Mais le scénario de Sorkin est si bon qu’un chimpanzé réussirait le film. Bref, impossible de se vautrer. Mieux, Boyle se pose même quelques questions de mise en scène pour faire passer le film. Et pose une idée toute conne mais fantastique pour plonger le spectateur dans les différentes époques qui forment le film.

Le film se divise en 3 actes bien distincts. Chaque acte se déroule, en temps réel, 40 minutes avant les conférences visant à lancer des produits supervisés par Jobs. 1984,1988,1998.
84 est filmé en 16mm : le grain est énorme et donne un cachet vieillot à l’histoire.
88 est filmé en 35 mm : le grain s’estompe, la technique cinéma a évolué.
98 est filmé en numérique : l’image est lisse , propre.
Ce travail immerge le spectateur , de manière consciente ou pas , et pose tant les bases de l’époque visitée que des métaphores sur l’informatique : la technologie évolue, l’image aussi.





Dans le rôle principal, Michael Fassbender EST Steve Jobs. L’acteur est passé à côté de l’Oscar et il faut se demander pourquoi. C’est pourtant la meilleure interprétation de l’année, voire de la décennie. Il incarne et retranscrit toute la complexité d’un homme exécrable mais bon, égocentrique mais fidèle en amitié, bref, un personnage hors normes. Du pain béni pour un acteur. Un plaisir total pour le spectateur. 2 heures de film mais jamais, jamais l’impression que tant de temps ne passe : Einstein l’a dit après tout, le temps est relatif.

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