Erik Larsen fait partie du groupe de fondateurs d’Image Comics. Le but était simple, concurrencer Marvel grâce à leur statut d’artistes phares. Chacun devait lancer un titre et Larsen édita un héros qu’il avait imaginé et retravaillé depuis son enfance : Savage Dragon. Hors si les titres Image ont toujours eu plus ou moins de succès, Savage Dragon n’a jamais su se faire de place chez nous. Les premiers épisodes avaient été traduits et édités par Semic au début des années 90 et ensuite Savage Dragon fut annulé en français. Jusqu’à aujourd’hui. Delcourt prend le relais et propose une édition complète dans l’ordre chronologique des évènements : l’épisode 0 n’est sorti qu’il y a quelques années et les premiers épisodes était construit en forme de flashbacks, tout est remis dans l’ordre dans cette édition mais cela crée une certaine sensation d’inachevé, comme si il manquait des cases.
L’histoire est celle d’un monstre vert à la force herculéenne et au pouvoir de guérison à faire saliver Wolverine, excusez du peu. Retrouvé amnésique (mais pourvu néanmoins d’une culture générale assez impressionnante) dans un champ en flammes par un policier, il devient l’arme idéale de la police de Chicago pour combattre la super-criminalité dirigée par l’organisation connue sous le nom de « Cercle Vicieux », commandée par le cruel Overlord. On sent dans ce pitch le coté un peu désuet des comics d’antan, et c’est bien le but tant l’amour pour cette période transpire dans le scénario de Larsen. Car Larsen fait tout : scénariste, dessinateur, encreur, parfois même coloriste… Savage Dragon est SON bébé et quand il abandonne le personnage à un autre le temps d’une mini-série, c’est sous un œil acéré que cela se passe.
Mais un bébé lâché dans un univers commun à tous les héros lancés par Image Comics, ainsi on croisera Spawn, Cyberforce, Youngblood. Comme chez Marvel ou DC, les auteurs n’allaient pas rester sans se faire croiser leurs héros …du moins au début. Figurez-vous,on aura même droit à un cross-over avec les Tortues Ninja.
Là où le bas blesse c’est au niveau du dessin. Larsen, s’il fut un temps un clone de Todd MacFarlane quand il reprit le dessin de Spider-Man, utilise ici un style qui lui est plus personnel et qui risque d’en dérouter quelques un. En effet les proportions ne sont pas toujours très bonnes et l’encrage est parfois grossier. Cela n’empêche pas Savage Dragon d’avoir un univers intéressant visuellement (par son coté old-school revu et corrigé) et par un découpage souvent réussi dans les scènes d’action.L’univers parlons en un peu puisque Larsen introduit dès le début d’autres personnages doté de super-pouvoirs ou d’un costume ridicule (ou les deux) qui seront semble-t-il utilisés dans une autre série limitée à 18 numéros : Freak Force. La volonté première de Delcourt serait parait-il de publier ces séries annexes (Freak Force,mais aussi les mini-séries et cross-overs lorsque cela est juridiquement possible) à même les pages de ces intégrales Savage Dragon pour que les lecteurs profitent, dans l’ordre chronologique de l’ensemble du monde créé par Larsen. En gros,cela serait apporter le même traitement que celui que subit Spawn depuis déjà 7 volumes.
Le plus de Delcourt sur cette album concerne le rédactionnel : plusieurs fois l’on retrouve des notes d’Erik Larsen concernant son travail et en fin d’album se trouve un carnet de croquis commenté par le dessinateur. D’après les spécialistes de la V.O,le coté « monstre du mois » va vite s’effacer au profit d’un coté un peu plus soap des plus savoureux, j’attends le volume 2 pour en avoir le cœur net.
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