jeudi 10 mai 2012

Du sel sous les paupières.


Thomas Day nous revient avec un court roman directement sorti en poche. En effet, l'auteur estime que fournir de l'inédit dans ce domaine de l'édition est une bonne chose pour la littérature.Il fait partie, avec Christophe Lambert (aucun lien avec l'acteur) de ces auteurs français qui sortent des chemines balisés de l'imaginaires et ne laissent pas "leurs idées folles" mourir sous prétextes qu'elles ne semblent pas rentrer dans une case dévolue à un genre bien défini. 

Son nouveau roman nous entraîne à Saint-Malo, dans les années 20. La guerre est finie mais les marques qu'elle a laissées sont profondes. Orphelins, misère sociale, les morts de la grippe espagnole reposent sous un ciel à jamais couvert par "la brume de la guerre". Judicaël, adolescent un peu petit pour son âge, vivant de ventes de journaux et de menus larcins, rencontre la belle Mädchen. Lorsque celle-ci disparaît, il va se lancer à sa recherche, trouvant en chemin un allié un peu particulier.

Day livre ici une œuvres aux diverses influences de genres. Pourquoi , en effet, se limiter à un territoire de l'imagination quand celle-ci recouvre tous les genres passés, présents et à venir ? Croisons les et obtenons un territoire de jeu "bigger than life" ! Day brasse ainsi l'uchronie, le steampunk, le fantastique et le mythologique dans un récit qui multiplie les références littéraires,historiques et cinématographiques (il place au minimum une référence par roman, à vous de retrouver celle provenant de Blade Runner de Ridley Scott).

Comme souvent avec Thomas Day, le lecteur est vite happé par une intrigue qui démarre sur les chapeaux de roues, fait vivre ses personnages et ne s'encombrant pas de fioritures ( le roman est trop court pour jouer à celui qui sortira la phrase de l'année). Néanmoins, certains trouveront peut-être que l'auteur a adoucit son style : la violence est moins graphique et la sensualité et la représentation parfois crue de la sexualité sont absents ici. La raison est simple : il a écrit ce livre pour son fils, Judicaël. Et en "adoucissant " certains aspects, Day a gagné en maturité narrative. Pas un grand livre, pas le roman de l'année…mais certainement une histoire dont les personnages, qu'ils soient humains ou non, vivront encore dans votre esprit après la lecture.

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